Comment la philosophie peut nous aider à vivre
137 pages
Français

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Comment la philosophie peut nous aider à vivre , livre ebook

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Français

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Description

La philosophie est bien éloignée des représentations qu'on lui attribue aujourd'hui. Non seulement elle permet de mieux penser en développant son esprit critique, mais aussi mieux vivre en faisant de la réflexion un atout incomparable pour avancer et se construire. La mort nous effraie ? Lisons Montaigne... La volonté nous fait défaut ? Méditons Sénèque... Ces philosophes, comme tant d'autres, ne dissocient pas pensée action, et agissent potentiellement sur ceux qui les lisent comme des "médecins de l'âme".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 310
EAN13 9782296930049
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Comment la philosophie
peut nous aider à vivre
 
Pour Comprendre
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
 
L'objectif de cette collection Pour Comprendre est de présenter en un nombre restreint de pages (176 a 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale.
L'idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d'aller plus loin, notamment par une bibliographie sélectionnée.
Cette collection est dirigée par un comite éditorial compose de professeurs d'université de différentes disciplines. Ils ont pour tache de choisir les thèmes qui feront l'objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses.
Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel, Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquinot, Denis Rolland.
 
Dernières parutions
 
Fernado BELO, Pour comprendre la philosophie avec les sciences, 2009.
Xavier BOLOT, La lumière neutre. Une nouvelle approche du dessin et de la peinture apportée par les sciences du XXIe siècle, 2009.
Gérard PARDINI, Grands principes constitutionnels. Institutions publiques françaises; aises, 2009.
Marc PENOUIL, Gabriel POULALION, Sociologie pour les sciences sociales, 2008 .
Joël BALAZUT, Heidegger, 2008.
Aziz JELLAB, Initiation à la sociologie, 2008.
Jean BARDY, La philosophie dans les pas de Socrate, 2008.
Jean-Claude VAN DUYSEN et Stéphanie JUMEL, Le développement durable, 2008 .
Olivier ABITEBOUL, Comprendre les textes philosophiques.
Concepts en contexte, 2008 .
André COLLET, France – Amérique ; Deux siècles d'histoire partagée ; XVIIe - XVIIIe siècle, 2007.
Lorraine et Sébastien TOURNYOL du CLOS, La délinquance des jeunes, 2007.
 
Frédéric ALLOUCHE
 
 
Comment la philosophie
peut nous aider à vivre
 
 
 
 
© L'Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-10108-1
EAN : 9782296101081
 
A Marie .
Introduction
 
 
Qu’est-ce que la philosophie et quelle peut être son utilité ? On doit le reconnaître, parce qu’on constate dans l’ensemble un intérêt assez limité pour une discipline dont on ignore tout ou dont on connaît si peu, ce sont là généralement des interrogations dont on ne s’encombre pas. Demeure dans l’opinion l’image d’une philosophie qui s’évertue à questionner, à « problématiser », caractérisée par l’abstraction et la complexité de son discours. Une matière finalement bien peu en rapport avec la vie, avec les vécus, les expériences ou les épreuves qui composent notre existence.
D’où la nécessité de la redéfinir au-delà des idées reçues, afin de montrer son incontestable utilité en s’inspirant de la pensée de certains de ses plus illustres représentants. Car la philosophie peut se révéler d’une étonnante actualité, le contact avec les analyses des plus grands esprits d’hier et d’aujourd’hui comme un soutien insoupçonné. Elle peut aider à vivre, non pas en entretenant une attitude de douloureuse résignation face à une vie qu’il faut bien supporter, mais comme une auxiliaire qui épaule, éclaire et enrichit l’existence.
 
La philosophie au-delà des préjugés…
 
Partons d’un simple constat, celui de la pluralité de nos opinions sur les sujets les plus divers. Qui n’a pas en effet sa petite idée sur la morale ou la politique, sa vérité sur le bonheur ou l’art ? Idée qu’il parvient parfois à justifier avec plus ou moins d’adresse. Et à laquelle il tient le plus souvent fermement, poussé par le désir de montrer, d’afficher ce qu’il pense à travers des discours catégoriques, des jugements péremptoires.
C’est pourtant une curieuse démarche lorsqu’on y pense, même si c’est la plus fréquemment adoptée, que celle qui consiste à affirmer sans mesure ! Et dangereuse de surcroît pour qui veut éviter d’assener des bêtises avec le plus grand sérieux ! Car si « nous avons tous été enfants avant que d’être hommes », comme l’indique Descartes dans son Discours de la Méthode (GF, 1966, p. 42), il vient pourtant un moment qui témoigne du passage à l’âge adulte où s’impose un recul vis-à-vis d’opinions passivement acquises, d’influences inévitablement subies qui relèvent de l’éducation ou du milieu social. Si l’enfant adhère et reproduit d’emblée ce qu’on lui dit ou lui montre, on est en droit d’attendre une autre conduite de l’homme ou de la femme qu’il est devenu, capable de disposer librement de son « bon sens », de sa raison pour s’efforcer de penser de manière autonome. A supposer bien entendu que sa condition le lui permette, au sens non pas où Descartes paraît l’entendre, comme prédisposition d’esprit et qui, dans cet ouvrage du moins, l’amène à déconseiller à certains qui « demeureraient égarés toute leur vie » ( ibid ., p. 44.) sans pouvoir y remédier de remettre en cause leurs opinions. Mais comme simple condition de vie, puisqu’on ne peut que le constater et le déplorer, tout le monde n’a pas le loisir même minimal de s’adonner à une quelconque réflexion.
 
Chez ceux par contre qui en ont la possibilité, l’espoir est cruellement déçu lorsqu’on observe le soin avec lequel sont entretenues les idées « reçues », et la facilité avec laquelle de nouveaux préjugés viennent s’y joindre sous la pression d’un conditionnement multiforme. Assurément, il n’est pas aisé de se départir d’une apparence de savoir, parce qu’il est difficile de consentir à une remise en cause de soi, aux efforts qu’exige le questionnement d’évidences souvent trompeuses. Parce qu’on a aussi du mal à cerner les enjeux d’une réflexion qui passe d’abord par l’examen critique de ce qui s’est présenté jusqu’ici comme un ensemble de certitudes. Nulle aspiration à la vérité sans reconnaissance de l’illusion qu’on la détient, il va de soi qu’on ne cherche pas ce qu’on estime posséder.
 
C’est justement par cela que débute la philosophie, par un pénible retour sur soi dans la mesure où est entrevue la possibilité de l’ignorance, laquelle n’est pas totale cependant puisqu’elle prend du même coup conscience d’elle-même. Ainsi, le grec Socrate est le plus sage des hommes précisément parce qu’il sait qu’il ne sait rien. Son humilité est celle de la prudence, du refus de tout jugement infondé. Dans l’ Apologie de Socrate (GF, 1966, p. 32), livre de son disciple Platon, il se décrit ainsi : « Je suis plus sage que cet homme-là. Il se peut qu’aucun de nous deux ne sache rien de beau ni de bon ; mais lui croit savoir quelque chose, alors qu’il ne sait rien, tandis que moi, si je ne sais pas, je ne crois pas non plus savoir. Il me semble donc que je suis un peu plus sage que lui par le fait même que ce que je ne sais pas, je ne pense pas non plus le savoir ». On le voit, il s’oppose à ceux qu’il s’emploie à interroger et qui prétendent connaître, à ces hommes qui, mis à l’épreuve, sont renvoyés à eux-mêmes, aux insuffisances de leurs propos. Il est toujours important d’y revenir : on ne se soumet pas volontiers à une lucidité sur soi qu’on a tendance à chasser tout à la fois par paresse, orgueil et intérêt. Comme on a tendance à rejeter ceux qui en sont la cause. Socrate dérange, son ironie agace, sa dénonciation des faux discours, aux conséquences désastreuses tant sur le plan politique que moral, lui valent en retour des accusations injustes qui lui coûteront finalement la vie. Son combat pour la vérité sera sanctionné par une condamnation à mort.
 
Ainsi la philosophie est une lutte, mais qui s’instaure d’abord contre soi, contre tout ce qui engag

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