De la non-philosophie aux non-politiques
260 pages
Français

De la non-philosophie aux non-politiques , livre ebook

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260 pages
Français

Description

L'histoire de la philosophie occidentale est une tentation toujours renouvelée de "penser la politique depuis la non-politique". On peut indiquer qu'au moins, dans la modernité, les théoriciens du contrat social inventent déjà une idée révolutionnaire de l'"état de nature" qui est une notion non politique par excellence. Si nous admettons qu'il y a quelque chose de non politique, il y a au moins trois possibilités de penser la non-politique : "la philosophie de l'avenir" de Nietzsche, la "psychanalyse" de Freud et la "non-philosophie" de Laruelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296499287
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait






DE LA NON-PHILOSOPHIE
AUX NON-POLITIQUES

Nietzsche, Freud, Laruelle

















































© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-99194-1
EAN : 9782296991941
LEE CHIEN-CHANG





DE LA NON-PHILOSOPHIE
AUX NON-POLITIQUES

Nietzsche, Freud, Laruelle
















Nous, les sans-philosophie
Collection dirigée par Ray Brassier, Gilles Grelet
et François Laruelle

L'appel constant à la philosophie, à sa défense, à sa dignité, ne
peut faire oublier qu'elle-même appelle les humains à se ranger à
l'ordre du Monde, à se rendre conformes à ses fins, bonheur,
intelligence, dialogue et correction. Nous, les sans-philosophie, ne
participons pas de cette entreprise de mondanisation : nous
cherchons une discipline de rébellion à la philosophie et au monde
dont la philosophie est la forme éternitaire, pas un remaniement
de plus ou un simple doute sur leurs valeurs et leurs vérités. Nous
sommes en attente d'une seule régularisation : celle du « génie »,
par la méthode. Plutôt que les propriétaires de la pensée, nous
sommes les prolétaires de la théorie, en lutte avec la suffisance des
maîtres-philosophes. Qu'on la dise gnostique, matérialiste,
nonphilosophique, théoriste, seule importe sa puissance de
désaliénation, c'est-à-dire d'invention. Il y a de la philosophie,
mais la philosophie n'est pas (réelle). Nous, les sans-philosophie,
faisons acte d'ultimatum.

Dernières parutions :

Patrice GUILLAMAUD, Qu’est-ce que vivre ? Renonciation et
accomplissement, 2008.
Patrick FONTAINE, Platon autrement dit, 2007.
François LARUELLE (éd.), Fabriques de l’insécurité, 2007. is LARUELLE, Mystique non-philosophique à l’usage des
contemporains, 2007.
Jacques FRADIN, La science des pauvres, traité de la richesse
mortelle, 2005.
François LARUELLE (sous la direction de), Homo ex machina,
2005.
Gilles GRELET (sous la direction de), Théorie et rébellion, 2005.

Abréviations
Les titres des ouvrages cités souvent dans cette thèse sont
abrégés par les sigles suivants :

Ouvrages de Sigmund Freud
AI : L’avenir d’une illusion (1927), tr. Anne Balseinte,
JeanGibert Delabre et Daniel Hartmann, éd. PUF, Paris, 1995.
CAGM : Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort
(1915) in Essais de psychanalyse, tr. André Bourguinon et
Alice Cherki, éd. Payot/Rivages, Paris, 2001.
LMÇ : Le moi et le ça (1923), in Essais de psychanalyse, tr.,
Jean Laplanche, éd. Payot/Rivages, Paris, 2001.
MC : Le malaise dans la culture (1930), tr. Pierre Cotet, René
Lainé, Johanna Stute-Cadiot, éd. PUF, Paris, 1995.
PFAM : Psychologie des foules et analyse du moi (1921), in
Essais de psychanalyse, tr. Pierre Cotet, André Bourguinon,
Jeanne Altounian, Odile Bourguinon et Alain Rauzy ; éd.
Payot/Rivages, Paris, 2001.
TT : Totem et tabou (1913), tr. Samuel Jankélévitch, éd., Payot,
Paris, 2001.

Ouvrages de François Laruelle
APP : Au-delà du principe de pouvoir, éd. Payot, Paris, 1978.
BHO : Une biographie de l’homme ordinaire – des Autorités et
des Minorités, éd. Aubier Montaigne, Paris, 1985.
DE : Le déclin de l’écriture, éd. Aubier Montaigne, Paris, 1977.
ETU : En tant qu’un, éd. Aubier, 1991.
NCH : Nietzsche contre Heidegger, éd. Payot, Paris, 1977.
INM : Introduction au non-marxisme, éd. Puf, Paris, 2000
PM : Le principe de minorité, éd. Aubier, Paris, 1981.
PNP : Principe de la non-philosophie, éd. PUF, Paris, 1996. PSNP : Pour une science non-politique du pouvoir (article),
Revue de Métaphysique et de Morale, Numéro : 4/2008. p
473487.
TE : Théories des Etrangers, éd. Kimé, Paris, 1995.

Ouvrages de Friedrich Nietzsche
CDI : Le Crépuscule des idoles, tr. Henri Albert, in Friedrich
Nietzsche : œuvres, éd. Flammarion, 2003.
GS : Le Gai savoir, tr. Patrick Wotling, in Friedrich Nietzsche :
œuvres, éd. Flammarion, 2003.
GM : Généalogie de la morale, tr. Eric Blondel, Ole
HansenLove, Théo Leydenbach et Pierre Pénisson, in Friedrich
Nietzsche : œuvres, éd. Flammarion, 2003.
FP : Fragments posthumes, textes établies et annotés par
Giogio Colli et Mazzino Montinari, éd. Gallimard, Paris.
HTH : Humain, trop humain, tr. A.-M. Dersousseaux et Henri
Albert, in Friedrich Nietzsche : œuvres, éd. Robert Laffont,
Paris, 1993.
PBM : Par-delà bien et mal, tr. Patrick Wotling, in Friedrich
Nietzsche : œuvres, éd. Flammarion, 2003.
Z : Ainsi parlait Zarathoustra, tr. Geneviève Bianquis, in
Friedrich Nietzsche : œuvres, éd. Flammarion, 2003.


6 Introduction
Nous voulons retravailler la philosophie politique
occidentale par une perspective inédite : la notion de la «
nonpolitique ». Cette expression ou ce « néologisme » semble
étrange, flou, voire confus. Mais nous voulons justifier que
cette notion est partout présente dans l’histoire de la philosophie
politique : des Anciens jusqu’aux Contemporains, en passant
par les Modernes.
Il faut souligner tout de suite que cette hypothèse
interprétative ne jouit pas d’un statut de « vérité » cachée —
quelque chose comme l’essence de la « philosophie politique »
occidentale. Bien au contraire, cette interprétation n’est qu’une
hypothèse et une poursuite de ses conséquences. Plus
précisément, nous travaillons à partir des axiomes
nonphilosophiques découverts par François Laruelle. Nous voulons
surtout « pratiquer » la philosophie politique « autrement ».
Cependant, ce n’est pas une « application » de la
nonphilosophie dans la philosophie politique. Ce geste
d’application est injustifiable dans la mesure où il présuppose qu’il y a
deux domaines plus ou moins distincts et ainsi une relation
d’appliquer ou de greffer — au moins un mouvement de
« transport ». Notre hypothèse de travail est exactement le
contraire -– nous en dirons plus tard la raison.
C’est une tentative de retravailler la philosophie politique
occidentale à partir de la découverte de la non-philosophie. Cet
essai est influencé par l’« esprit » de la non-philosophie et une
« thèse » particulièrement chère au fondateur de la
nonphilosophie : la philosophie politique est essentiellement une
mécanique de la « Différence anthropologique ».
Que cette tentative soit selon l’esprit de la non-philosophie
veut dire tout d’abord que nous élaborons deux formules en tant qu’hypothèses interprétatives qui n’ont pas d’équivalent dans la
théorie non-philosophique proprement dite. C’est une manière
de « pratiquer » les axiomes non-philosophiques, car de notre
point de vue, une pratique réelle et radicale est le propre de la
pensée laruellienne. D’où la tentative de cette recherche ici
présente.
En second lieu, l’esprit de cette tentative s’explique bien
dans une citation de Laruelle dans Principes de
nonphilosophie, mais paraphrasée par nous en substituant le mot de
« politique » à celui de « philosophie ». Le résultat est le
suivant :
« Quels philosophes ne demandent pas, pour finir ou pour
commencer : qu’est-ce que la politique ? Lesquels maintenant
ne prétendent pas avancer leur concept d’une
“nonpolitique” ? Les uns toutefois ignorent le plus souvent le
problème de la politique, de son identité comme de sa
multiplicité et pratiquent circulairement son auto-légitimation.
Et les autres – les mêmes — élaborent une non-politique ad hoc
conforme au niveau de leurs prétentions et la ré-intègrent dans
la politique. Il est donc urgent de proposer une pensée “non —
1politique” et de dissiper les équivoques. »
Ce geste de paraphraser ou de substituer est justifié avec une
raison rigoureuse. Car, à partir de Nietzsche qui établit une
identité entre la philosophie et la politique, la

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