Histoires de sincérité
240 pages
Français

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Histoires de sincérité , livre ebook

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240 pages
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Description

La notion de sincérité est-elle synonyme de franchise ou encore de véracité ? Vise-t-elle la vérité ? Est-ce une valeur morale ? Sommes-nous vraiment capables d'être sincères ? Pour répondre à ces questions, les auteurs de ce livre, universitaires, chercheurs, opèrent un retour aux philosophes classiques, éclairés par la lumière des contemporains, espérant ainsi percer le paradoxe soulevé par Vladimir Jankélévitch : "Pour être sincère, il faut cesser de l'être".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 358
EAN13 9782296450448
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoires de sincérité
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13781-3
EAN : 9782296137813

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Sous la direction de
Elsa Godart


Histoires de sincérité
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Hervé LE BAUT, Présence de Maurice Merleau-Ponty, 2010.
Auguste NSONSISSA, Transdisciplinarité et transvers alité épistémo-logiques chez Edgar Morin, 2010.
Stéphane KALLA, L’acte de la Perception, Pour une métaphysique de l’espace, 2010.
Jules Bourque, L’humour et la philosophie. De Socrate à Jean-Baptiste Botul, 2010.
Philippe RIVIALE, Heidegger, l’être en son impropriété, 2010.
Sylvain PORTIER, Fichte, philosophe du « Non-Moi » , 2010.
Camilla BEVILACQUA, L’espace intermédiaire ou le rêve cinématographique, 2010.
Djibril SAMB, Le Vocabulaire des philosophes africains, 2010.
Xavier ZUBIRI, Traité de la réalité, 2010.
Marly BULCÃO, Promenade Brésilienne dans la poétique de Gaston Bachelard, 2010.
Martin MOSCHELL, Divertissement et consolation Essai sur la société des spectateurs, 2010.
Sylvain TOUSSEUL, Les principes de la pensée. La philosophie immanentale, 2010.
Raphaëlle BEAUDIN-FONTAINHA, L’éthique de Kropotkine, 2010.
Du même auteur
Existe-t-il une Europe philosophique ? sous. la dir. De N. Weill, PUG, 2005.
Je veux donc je peux, Plon, 2007.
Au secours j’ai peur d’aimer (en collaboration avec M.-C. Grall), Plon, 2007.
La sincérité, ce que l’on est, ce que l’on dit, Larousse, 2008.
Liquider mai 68 ? sous la dir. De M. Grimpret et de C. Delsol, Presses de la Renaissance, 2008.
La relation à l’autre, sous la dir. de J. Nowicki, édition du Sandre, 2008.
L’Être-sincère, CNRS éditions, 2010.

Livres de poches
Je veux donc je peux, Pocket, 2009.
Au secours j’ai peur d’aimer (en collaboration avec M.-C. Grall), Pocket, 2009.

A paraître
Philosophe au féminin, pensée et vie d’Edith Stein, Edition de l’œuvre, 2011.
Ce qui dépend de moi, ce qui ne dépend pas de moi, Albin Michel, 2011.
À ma très chère Violaine G. dont l’amitié
témoigne sans cesse de l’élan de sincérité.


À la mémoire de mon très cher ami et maître,
Daniel Charles
Avertissement


L’intérêt de cet ouvrage collectif est de montrer qu’une grande diversité de questionnements philosophiques (politique, esthétique, morale, métaphysique…) peut être posée sous l’angle de la sincérité. On dénoncera alors le manque d’intérêt que le corpus philosophique a accordé à cette notion à travers une Petite histoire de sincérité .
Il n’est pas question d’ériger une anthologie des textes ou penseurs sur le sujet ; mais plutôt de mettre en évidence l’histoire de la notion, de son émergence, de sa réalisation et de son évolution.
Chaque auteur contemporain (enseignants, chercheurs au CNRS, jeunes docteurs, etc.) commente librement un auteur classique et met ainsi en lumière l’enjeu, le sens et l’importance de la sincérité.
Introduction
Au début du XX e siècle on constate un regain d’intérêt pour la question de la sincérité chez de nombreux intellectuels. On ne peut que songer à Jean-Paul Sartre, l’un des plus importants penseurs sur le sujet. Dans L’Être et le Néant {1} , il y consacre tout un chapitre et en analyse certaines caractéristiques. Mais à la même époque, on retrouve aussi Jacques Rivière dans De la sincérité envers soi-même, André Gide et son Journal ou L’Immoraliste, Yvon Bélaval, et Le Souci de sincérité {2} jusqu’à Vladimir Jankélévitch qui va y consacrer toute une année d’enseignement à la Sorbonne en 1966, cours repris et publiés dans Les vertus et l’amour {3} et dans Philosophie morale {4} . Dès lors, on peut s’étonner de ce regain d’intérêt pour la sincérité à cette époque. Qu’est-ce qui a pu motiver ses auteurs à réfléchir sur cette notion ? Pourquoi semble-t-elle soudainement devenir prépondérante ?
Pour répondre à cela, il nous faut revenir sur la définition de la sincérité. Le terme fait son apparition à peu près vers le XIII e siècle. Deux origines latines sont privilégiées : d’une part la piste classique {5} qui est formée de sine cera, littéralement « sans cire », et qui se dit à propos du miel sans cire, c’est-à-dire d’un nectar « pur », « clair », « transparent » sans saleté ni autre matière étrangère à lui-même. Ce qui, peu après est devenu synonyme de transparence, d’authenticité.
La seconde piste est celle plus originale qui fait référence aux racines de « simplex » et de « cresco » comme a pu le souligner Yves Avril {6} . « Simplex » établit ce qui « n’est pas mélangé » ou encore « ce qui est naturel, non artificiel » et « cresco » renvoie à l’idée de « naître, pousser » ou encore « s’élever ». Cela nous conduit à la notion de surgissement, d’émanation ou encore de jaillissement. Nous sommes alors très proche de l’idée de « naissance ou encore de résurgence », donnant à ce terme une dimension plus spirituelle, plus poétique, plus métaphysique et en tout cas bien moins pragmatique. D’où l’intérêt de réunir ces deux voies étymologiques afin d’en creuser le sens.
Dès lors, on ne peut plus se contenter d’une approche commune de la sincérité qui l’assimilerait trop vite à la franchise , à la véracité ou à la vérité. La sincérité se présente d’emblée comme un miroir où il est question d’un jeu de transparence. Très vite, des synonymes tels que authenticité , pureté , transparence semblent être bien plus adéquats. Alors à nouveau on s’interroge : d’où vient que la question de la sincérité ait resurgi au XX e siècle ? Il faut alors comprendre qu’à la notion de sincérité est associée celle de subjectivité. En effet, la première démarche pour être sincère est de le vouloir. Si l’on ne fait pas le choix de la sincérité, alors on est naturel, spontané ou encore peut-être naïf, mais en aucun cas sincère. La sincérité nécessite donc un choix électif avec soi-même. Or, cette ouverture nous plonge dans la question du sujet, puisque seul le sujet conscient de lui-même et à l’écoute de son intériorité est capable de faire un choix – et, de fait, de choisir ou non d’être sincère.
Aussi, on comprend un peu mieux pourquoi cette interrogation fut actualisée au XX e siècle, époque qui accorde à l’homme et à sa subjectivité une place d’honneur. Pourtant la sincérité, comme nous l’avons évoqué avec le rappel étymologique, n’est pas une idée récente.
Par ces petites Histoires de sincérité, nous allons exposer différentes formes de la notion par le biais de rappels historiques. En effet, la sincérité, s’il s’agit d’un rapport de soi à soi, est présente dans l’ensemble de l’histoire de la pensée et on en retrouve la trace chez d’illustres auteurs.
Pour ce faire quatre périodes historiques ont marqué son surgissement :
L’Antiquité : Les Grecs s’intéressent essentiellement à l’ aléthéia (la vérité) {7} . La question du sujet n’es

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