Justice et modernité
250 pages
Français

Justice et modernité , livre ebook

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250 pages
Français

Description

L'époque contemporaine doit résoudre le problème de justice sociale que lui a légué la modernité en reconnaissant quelle est la bonne façon de distribuer les droits, les devoirs et les biens. La thèse critique la pragmatique éthique et sociopolitique développées par K. Appel et J. Habermas : elles ne sont pas capables de produire les conditions d'argumentation pour établir les fondements cognitifs des normes juridiques qu'elles prétendent rendre possibles.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2013
Nombre de lectures 31
EAN13 9782296534650
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Abdeslam Hassoun
JUSTICE ET MODERNITÉ
Justice et Modernité
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00375-7 EAN : 9782343003757
Abdeslam HASSOUN Justice et Modernité
La Philosophie en commun Collection dirigée par Stéphane Douailler, Jacques Poulain, Patrice Vermeren
 Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l'exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l'écriture. Les querelles engendrées par l'adulation de l'originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique.  Notre siècle a découvert l'enracinement de la pensée dans le langage. S'invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l'éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l'explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu'à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie.  Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l'argumentation, faisant surgir des institutions comme l'École de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l'Institut de Philosophie (Madrid). L'objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. Il est d'affronter et de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la dénégation et du refoulement de ce partage du jugement.
Dernières parutions
Pierre BILLOUET (dir.),Herméneutique et dialectique. Hommage à André Stanguennec, 2012. Laura LLEVADOT,La philosophie seconde de Kierkegaard. Écriture et répétition, 2012. Lucie REY,Les enjeux de l’histoire de la philosophie en France au XXe siècle. Pierre Leroux contre Victor Cousin, 2012. Flora BASTIANI,La conversion éthique. Introduction à la philosophie d’Emmanuel Levinas, 2012. Maria KAKOGIANNI,De la victimisation, 2012. Marisa Alejandra MUNOZ,Macedonio Fernández, philosophe. Le sujet, l’expérience et l’amour, 2012. Jacques POULAIN et Irma ANGUE MEDOUX (sous la dir. de)Richard Rorty ou l’Esprit du temps, 2012. Gustavo CHATAIGNIER GADELHA,Temps historique et immanence. Les concepts de nécessité et de possibilité dans une histoire ouverte, 2012. Anne-Marie DROUIN-HANS (textes rassemblés par),Philosophie de l’éducation, Itinéraires américains, 2012. Alicia Noemí FARINATI,Hegel démocrate, 2012. Eduardo SABROVSKY,De l’extraordinaire. Nominalisme et modernité, 2011.
à
Son Éminence le Professeur
Jacques POULAIN
avec
reconnaissance et gratitude
à
Mes parents et mes grands-parents
Victimes d’une injustice programmée et aveugle
Introduction générale
Dans la modernité pragmatique, le vrai et le juste se référent aux mêmes références qui se caractérisent par l’abandon du philosophique au profit du linguistique, par une rationalité sans vérité, par une humanité sans universalité, par un sujet sans être, par une politique sans éthique, par une modernité du signe, d’indice et d’icône sans concept, et par un jugement sans désir. Comment peut-on gérer une relation entre le vrai et le juste dans une incertitude cognitive et éthique ? Comment fonder une vérité du jugement sans recours à la condition stratégique de la réalisation de la justice par la distribution des droits, des devoirs et des biens ? À l’instar de la pragmatique, l’épistémologie identifie la connaissance à la pensée pour généraliser cette incertitude. J. Habermas écrit :« Le savoir perd sa “valeur d’usage“, il n’est plus sa propre finalité. » (C.I). L’effet de cette transformation de la nature du savoir a affecté son rapport avec le droit. Le statut du rapport juge/jugé se voit déterminé par le Tiers de parole, jugé par son pouvoir d’effet qu’« il ne faut pas donc lui accorder une valeur prévisionnelle par rapport à la réalité, mais stratégique par rapport à la question posée »(Lyotard : C.P 18). Dans l’absence de la mise en cause de la vérité du jugement de la modernité sur le vrai et le juste, leur rapport reste institutionnalisé par l‘action ; l’incertitude sur les formes de vie se transforme aux effets de vérité dont le consensus est son seul régulateur ; et, la valeur d’utilité est sa seule valeur du jugement. L’âge de la raison pragmatique moderne et sa certitude de croyance aux effets du vrai et du juste, J. Poulain le condamne à une Raison absolue dans son identification à la conscience de justification par l’intention d‘agir. La conséquence de se plier au consensus des effets du langage comme le seul mode de communication et de vérité paraît trouver la carapace représentative du raisonnement instrumental et technoscientifique pour justifier son incertitude. La raison pragmatique du politique a justifié cette incertitude comme « dérobade éthique » aux accords moraux. J. Habermas et K.O. Apel ont prêché en ce sens pour le respect inconditionnel de l’accord comme la cause, le moyen et la fin de toute action consciente et responsable, comme accord avec
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