Kant et Dworkin
360 pages
Français
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Description

Emmanuel Kant et Romuald Dworkin sont deux philosophes séparés par le temps et leur culture juridique. Kant associe l'autonomie à la liberté : l'homme est un créateur potentiel du droit. En introduisant la vertu de l'intégrité, le philosophe américain Romuald Miles Dworkin souligne l'importance de la cohérence dans la décision juridique. Cet ouvrage procède à un analyse parallèle des deux doctrines.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 333
EAN13 9782296250192
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COMMENTAIRES PHILOSOPHIQUES
Collection dirigée parAngèleKremerMarietti etFouadNohra

Guy-FrançoisDELAPORTE, Lecture duCommentaire de Thomas d’Aquinsur le Traité
de l’âme d’Aristote, 1999.
JohnStuart MILL,Auguste Comte et le positivisme, 1999.
Michel BOURDEAU,Locus Logicus,2000.
Jean-MarieVERNIER(Introduction,traduction etnotespar),Saint Thomasd’Aquin,
Questions disputées de l’âme, 2001.
AugusteCOMTE,Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la
société, 2001.
%ld1ib 5$RKR$ K%$~R::~Y;]plbrq nefimqmnefosbqY =&&=o
Angèle KREMER MARIETTI,Karl Jaspers, 2002.
GisèleSOUCHON,Nietzsche :Généalogie de l’individu,2003.
Gunilla HAAC,Hommage àOscarHaac,2003.
Rafika BEN MRAD,La mimésis créatrice dans laPoétique et laRhétorique d’Aristote,
2004.
MikhailMAIATSKI,Platon penseur du visuel,2005.
AngèleKREMER MARIETTI,Jean-PaulSartre et le désir d’être,2005.
Guy-FrançoisDELAPORTE,Lecture duCommentaire de Thomas d’Aquin sur le Traité
de la démonstration d’Aristote,2005.
AugusteCOMTE/CarolineMASSIN,Correspondance inédite (1831-1851), 2006.
FriedrichNIETZSCHE,Contribution à la généalogie de la morale, 2006.
FriedrichNIETZSCHE,Par-delà le bien et le mal, 2006.
AugusteCOMTE,Sommaire appréciation de l’ensemble du passé moderne, 2006.
MoniqueCHARLES,Lettres d’amour au philosophe de ma vie, 2006.
MoniqueCHARLES,Kierkegaard.Atmosphère d’angoisse et de passion,2007.
WalterDUSSAUZE,Essai sur la religion d‘aprèsAugusteComte,2007.
AngèleKREMER MARIETTI,Nietzsche et la rhétorique,2007.
MichèlePICHON,Vivre la philosophie,2007.
LucienLEVY-BRUHL,Correspondance deJohnStuartMill et d’AugusteComte,2007.
Khadija KSOURI BEN HASSINE,Question de l’homme et théorie de la culture chez
ErnstCassirer,2007.
Khadija KSOURI BEN HASSINE,LaLaïcité,2008.
Guy-FrançoisDELAPORTE,Physiques d’Aristote.Commentaires de Thomas d’Aquin,
2 tomes,2008.
StamatiosTZITZIS,Nietzsche et les hiérarchies,2008.
MartinKUOLT,Thomas d’Aquin,DuMal,2009.
ElvisSteeveELLA,EmmanuelLevinas,Des droits de l’homme à l’homme,2009.
Jean-JacquesROUSSEAU,Essai sur l’origine des langues,2009.
Jean-JacquesROUSSEAU,Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi
les hommes,2009.
AbdelazizAYADI,Philosophie nomade, 2009.

4

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Ce livre constitue le produitdequatreannéesderecherche etde mise en
questioncontinue, personnelle et surtoutphilosophique.
Àl’accomplissementdeceteffort a contribué l’aide épistémologiquede mon
professeurMonsieurFrançoisVallançon,qui m’aguidée pendant cette
longuepériode.
Je dois aussiungrand merciàmon professeurMonsieurStamatiosTzitzis
qui m’aprodiguésesconseils tant théoriquesque pratiques.
Jetienségalementàfaire partdetoute mareconnaissanceàlapersonnesans
laquellece livre n’auraitjamais vu le jour.En effet,c’estMonsieurle
professeurFrançoisTerré,Membre de l’Institut etDirecteurdesArchives de
laphilosophie du droit, président du juryde masoutenancequi m’aincitéeà
fairece livreauquel ila bienvoulujoindreune préface.
Etfinalement, jeremercieNikoletapoursonaide et son indulgence.

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C’estàune trèsbelle entreprisede philosophie du droit que s’est
consacréeMademoiselleChristina Chalanouli dans sathèse de doctoratde
l’Université deParisII(Panthéon-Assas).Une thèsequiaobtenu tous les
éloges, titres et félicitations possibles, sous ladirection d’un fidèle disciple
deMichelVilley,MonsieurFrançoisVallançon.
Le projetétaitde grandeampleurcarles philosophies du droitdeKant
etdeDworkincomparéesparl’auteur, l’étaientdans une démarchequi
impliquaitdesconnaissancesauthentiquesetprofondesdansles termesetles
compréhensionsde deuxconcepts:«De l’autonomie individuelleà
l’autonomie privée etpublique », pour reprendre les termesdu sous-titre de
l’ouvrageaujourd’hui publié.C’est une «analyse parallèle de deux
doctrines»qui estmenée.Encoreconvient-il desouligner quec’est un
parallélismeque lajeuneHellène nousprésente.Non paslasuite indéfinie
de deux trajectoiresdistinctes, maisderrièrecesfiguresle discernement
d’uneréalitécommunesanslaquelle la construction intellectuelle inspirée
parlaphilosophierisqueraitde ne plusêtrequ’une errance de l’esprit.
Laréflexion première deChristina Chalanoulis’estordonnéeàpartir
d’unquestionnement rigoureux.Ducôté deKant, l’hommeasaplace dansle
monde non pascommeune monade, maiscomme membre et représentantde
l’humanité, libre etautonome,à cetitrecréateurde droit.D’oùla
constatation initiale d’espritévolutionniste:«cesensde lalibertéassociéeà
l’autonomie, etlanotion de l’évolution progressivesontleséléments
essentielsde lathéoriecritiqueconstructive deKant».
De laphilosophie issue de l’individualisme des tempsmodernes, il était
possiblequesoit rapprochée la«théorie de lajustice », deJohnRawls, non
sans tenircompte desétapes successivesde présentation decettethéorie par
sonauteur.L’onsait que ladémarchesuivie parcelui-citendaitàprendre en
compte lesdonnéesd’unevisionautre, liéeauxprogrèsdeceque l’on
pourraitappeler unesocial-démocratie.Il n’en demeure pasmoins qu’à
partirdeconsidérationsdifférentes,KantetRawls sesontemployésà
élaborerdesconstructionsde philosophiesdudroitinspiréesl’unecomme
l’autre parlesouci d’uneconstruction harmonique de la Justice,autreque
celle deLeibnizpour qui la Justice est« la charité du sage ».
C’estàlaphilosophie d’unautreauteuraméricainques’estattachée
Christina Chalanouli.PourDworkin, le droitest un « phénomènesocialquia

besoind’argumentation ».L’espritde fraternitéquicaractérise la
communauté humaine est intimement lié,comme dans ladeviserépublicaine
française,auxexigencesde l’égalité.Semblable liaison estd’emblée
significative,beaucoup plusd’ailleurs que dansle milieufrançais, oùles
retombéesjuridiquesde lafraternitéydemeurentencoreassezmineures,
malgréunecuriosité doctrinalecroissante.L’argumentationrevêtalors une
signification métalogique.Elle estlesigne d’unconcours à une entreprise
collective.À telle enseignequ’auprixd’une métaphore,Dworkiny voit une
opérationcollective d’ordre musical (l’«argument»),semblableà celleque
réaliseun orchestre enunionaussi parfaiteque possible, disonsmêmeà son
apogée.C’estainsiquesecomprendàlafoisladémocratie detouset
l’autonomie dechacuon, «ùl’interdépendance entre le droitetlamorale
joue lerôle de garantde la stabilité ».
Ressemblancesetdifférences sontanalysées toutaulong de l’ouvrage.
Etd’abord,avant tout,une disparité desépoquesetdesmilieux, on peutdire
aussi des trajectoiresindividuelles.Quoi desemblable entre leroyaume de
e e
Prusse,auXVIIIsiècle, etlesystèmeaméricain duXXsiècle?Etpuis, ily
adanslesdestinéesde l’un etl’autre professeur,unerencontre inversée des
esprits: Kantest un philosophe professeur,Dworkin est un professeur
philosophe.Audépart,Kantestphilosophetandis queDworkin estjuriste.
Toutcelan’estpasdu toutnégligeable.Toute l’histoire de laphilosophie du
droit, depuisles tempslesplusanciens, est tributaire deschemins qui ont
conduitlesespritslespluséminentsàs’interroger surlerôle dudroitcomme
réalisation de lajustice et surlesfinalités qui lui permettentd’assurerla
coexistence deslibertés.
Évidemment, les voiesdivergent souvent.Aucœurmême des
présentations,s’agissantde «L’espace dudroit», objetde lapremière partie
de lathèse, deuxdirectionsde laréflexion, desdifférences se manifestent.
Elles sontpatentes quantaux«auteursdudroit»,carc’estaucentre des
penséesdesdeuxphilosophes quese manifeste l’alternative première.Pour
le philosopheallemand, l’homme estcitoyen dumonde,c’esten lui, dans sa
généralité mêmequesesitue ladécision première etlamanifestation de
« l’impératifcatégorique ».L’impératif généraliséconduità affirmerla
primauté de laloi, expressiontantde l’idéalismeque de l’abstraction.D’où,
danslalogique dececourantde penséeun exclusivisme de laloi, générale et
abstraite,audétrimentde l’autre expression dujuridique, enquoi peut
constituerle jugement.Or,c’estàuneconclusionbien différentequ’aboutit
Dworkin, parcequ’ils’attache d’abordauxfondementsde l’Étatjuste,àla
vertud’intégritéqui estl’âme de lasociétécohérente etharmonieuse, letout
expliquant,au-delàmême des vicissitudesetdesorientationsde la
philosophie pol

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