L inconscient de Descartes à Freud
68 pages
Français

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L'inconscient de Descartes à Freud , livre ebook

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Description

L'inconscient n'a pas attendu Freud pour exister dans la pensée des philosophes. Les Anciens ne l'ont pas ignoré. L'auteur s'attache à faire paraître la figure de l'inconscient comme l'ombre que laisse derrière lui l'éclatant Cogito cartésien. De là il progresse selon certains "jalons", de l'histoire de la philosophie vers une autonomie de l'inconscient, quelque chose comme une "montée en puissance" s'achevant dans la mise au jour freudienne, psychanalytique de celui-ci.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 137
EAN13 9782296715837
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’inconscient de Descartes à Freud :
redécouverte d’un parcours
Pour Comprendre
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

L’objectif de cette collection Pour Comprendre est de présenter en un nombre restreint de pages (176 à 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale.
L’idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d’aller plus loin, notamment par une bibliographie sélectionnée.
Cette collection est dirigée par un comité éditorial composé de professeurs d’université de différentes disciplines. Ils ont pour tâche de choisir les thèmes qui feront l’objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses.
Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel, Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquignot, Denis Rolland.

Dernières parutions

Jean-François DUVERNOY, La fabrique politique Machiavel, 2010.
Gérard LAROSE, La stratégie de la vie associative, 2010.
Xavier HAUBRY, Le contrôle de l’inspection du travail et ses suites , 2010.
Franck BACHELET, Politiques et institutions sociales, 2010.
Jean-François DUPEYRON, Nos idées sur l’enfance, 2010.
Georges CHEVALLIER, Systèmes de santé : Clés et comparaisons internationales , 2010.
Yves THELEN, Éveil à l’esprit philosophique, 2009.
Frédéric ALLOUCHE, Comment la philosophie peut nous aider à vivre , 2009.
Fernado BELO, Pour comprendre la philosophie avec les sciences , 2009.
Xavier BOLOT, La lumière neutre. Une nouvelle approche du dessin et de la peinture apportée par les sciences du XXI e siècle, 2009.
Gérard PARDINI, Grands principes constitutionnels. Institu-tions publiques françaises, 2009.
Michel PARAHY


L’inconscient de Descartes à Freud :
redécouverte d’un parcours
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13824-7
EAN : 9782296138247

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Avant-propos
L’inconscient – c’est bien connu, ou, du moins, cela se devrait d’être connu – n’a pas attendu Freud pour exister dans la pensée des philosophes.
Les Anciens ne l’ont pas ignoré, même si le mot pour « inconscient » n’existait pas en grec, ni en latin, le mot conscience (latin : conscientia) ayant, lui-même, mis beaucoup de temps à passer dans le discours de la philosophie (premier par rapport à celui de la psychologie).
Oui, en effet, les Anciens n’ont pas ignoré l’inconscient. Platon, le philosophe de l’âme – la psuchè – comme foyer de la réminiscence ; Platon qui savait, aussi, dire tout ce que l’homme peut se permettre, en rêve…, serait, bien sûr, une référence éloquente.
Cela dit, il n’est pas question, ici, d’embrasser l’histoire de l’inconscient depuis Platon jusqu’à Freud – Freud comme penseur –, celui-ci restant pour nous, il est vrai, le pôle en lequel cette histoire semble avoir sa finalité, à la façon (toutes proportions gardées, encore que l’enjeu du « psychique » soit pour Freud, des plus considérables) d’une « Raison dans l’histoire » à la Hegel.
Il ne s’agit pas, non plus, en épousant l’âge moderne, d’épuiser ce que l’inconscient (à dire) doit à la philosophie moderne (à partir de Descartes), et, inversement, ce que celle-ci doit à celui-là.
Aussi nous attacherons-nous, d’abord, à faire paraître, par un certain détour – non sans paradoxe (où serait le sel de la philosophie, sinon ?) et « classiquement » d’ailleurs (dans tous les sens du mot « classique ») – la figure de l’inconscient comme l’ombre – non fantomatique – que laisse derrière lui l’éclatant Cogito cartésien .
De là, nous progresserons selon certains « jalons », classiquement désignés, de l’histoire de la philosophie, vers une autonomie de l’inconscient, quelque chose comme une « montée en puissance » s’achevant dans la mise au jour freudienne, psychanalytique de celui-ci.

A la suite des philosophes, donc, voici Freud. Mais la « suite » se défend d’être paresseuse et purement chronologique. C’est bien, en effet, Freud que nous avions pour ainsi dire en point de mire , « avec » nos philosophes.
Nous ne viderons pas la question des rapports de Freud avec la philosophie. Mais, il se trouve (et ce n’est certes pas exceptionnel) que nous pouvons faire état, logé que nous sommes, au « départ », auprès des philosophes, d’une assez longue expérience, voire « rumination » de quelques textes, disons, « canoniques » de Freud, de ceux qui ont pu faire parler du « plaisir de lire Freud », et, indissociablement, d’une expérience (assez longue, elle aussi…) d’enseignement auprès d’une jeunesse toujours « instinctivement » attirée par la psychanalyse, ne serait-ce que par son nom d’abord, au point que pour certains jeunes esprits, la psychanalyse vaut – carrément – comme la philosophie.
Eh oui… c’est ainsi ! Et, après tout, les philosophes (souvent bons psychologues) ne sont pas loin de donner raison à leur intuition : la psychanalyse, c’est bien – justement – la psychologie des philosophes !

C’est ici comme une excursion en psychanalyse que nous nous proposons. Pourquoi « excursion » ? Parce que – et on l’aura compris – le « marcheur » vient, en l’occurrence, d’ailleurs : il sort de chez lui. Il n’est pas psychanalyste, et Freud n’étant, lui-même, pas philosophe (ne s’est-il pas farouchement défendu de l’être, disant « science » et non « philosophie » ?), il goûte, alors, la démarche (précisément) qui consiste à profiter de cette distance même pour mieux rapprocher (sans annuler la tension). Et c’est là tout le sens de l’excursion.
1 re partie L’inconscient et les philosophes : de Descartes à Bergson
« … Lorsque j’étais enfant, j’aimais une fille de mon âge, qui était un peu louche… l’impression qui se faisait… en mon cerveau quand je regardais ses yeux égarés, se joignait tellement à celle qui s’y faisait aussi pour émouvoir en moi la passion de l’amour, que longtemps après, en voyant des personnes louches, je me sentais plus enclin à les aimer qu’à en aimer d’autres… »

Descartes – Lettre à Chanut, du 6 Juin 1647 –


« Je comparerais à ces âmes détachées les souvenirs qui attendent au fond de l’inconscient. »

Bergson – L’Energie spirituelle (Le rêve) –
– De Descartes à Bergson –
I – Introduction
1) Bref éclaircissement sur le cogito
Au début de la quatrième partie (1 er § – éd. E. Gilson – Vrin – 1979) de son Discours de la méthode (paru en 1637, donc avant ses Méditations métaphysiques parues, elles, en 1641), Descartes introduit la formule, devenue célèbre : « Je pense donc je suis ».
C’est là l’énoncé du Cogito (« cogito », en latin, signifiant : je pense). {1}
En bref, il faut voir dans cette parole, comme le signifie, ensuite, Descartes (cf. fin du § op. cit.), la première vérité pour celui qui vient de tout mettre en doute, c’est-à-dire de « penser que tout est faux ». Autrement dit, je puis me permettre de « penser que tout est faux », il n’en reste pas moins que moi qui « pense que tout est faux », j’existe, je suis « quelque chose » et non une fantasmagorie de rêve (propre, comme telle, à me tromper) !
2) Conscience et Cogito
Le moi, l ’ego du cogito, avec lequel celui qui doute (comme Descartes et à sa façon), rentre en contact, moi qui résiste au doute (cf. 1), est une activité pensante (le doute suppose la pensée : douter, répétons-le, c’est, pour Descartes, « penser que tout est faux »).
Ce moi se saisit lui-même en tant qu’il est cette activité pensante. Celle-ci est absolument claire pour elle-même. La pensée, dira-t-on, alors, est consciente d’elle-mê

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