La philosophie et la théologie philosophale
274 pages
Français

La philosophie et la théologie philosophale , livre ebook

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274 pages
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Description

Paru en 2007, en Italie, cet ouvrage est le résultat de plus de 10 ans de recherche sur le rôle et la signification de la philosophie par rapport aux théologies camouflées. Il en ressort une distinction claire et fondamentale entre la philosophie en tant "qu'amour de la connaissance" et la métaphysique (définie comme théologie philosophale) reconduite à une intention d'"invention du divin" totalement antiphilosophique et anticognitive.

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Publié par
Date de parution 01 février 2014
Nombre de lectures 19
EAN13 9782336336947
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Carlo TAMAGNONE
LA PHILOSOPHIE ET LA THÉOLOGIE PHILOSOPHALE La connaissance de la réalité et la création métaphysique du divin
Traduction de l’italien par Franco Virzo
OUVERTUREPHILOSOPHIQUE
LA PHILOSOPHIEET LA THÉOLOGIE PHILOSOPHALE
Ouverture philosophique Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques. Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Jacques POLLAK-LEDERER,L’Ontologie écartelée de Georges Lukács, 2014.Tahir KARAKAŞ,Nietzsche et William James, Réformer la philosophie, 2013. Mounkaila Abdo Laouli SERKI,Rationalité esthétique et modernité en Afrique, 2013. Olivier DUCHARME,Michel Henry et le problème de la communauté. Pour une communauté d’habitus, 2013. Simon HAGEMANN,Penser les médias au théâtre. Des avant-gardes historiques aux scènes contemporaines, 2013. Alain SAGER,? De Cicéron à Marc-L’Homme sans dieu Aurèle, 2013. Reza ROKOEE,Le rêve et l’éveil dans les écrits de Husserl, 2013.Jean-Marc ROUVIERE,L’homme surpris. Vers une phénoménologie de la morale, 2013. Marita TATARI,Heidegger et Rilke, Interprétation et partage de la poésie, 2013. Jorge Augusto MAXIMINO,Philosophie et modernité dans l’œuvre poétique d’António Ramos Rosa, 2013. Roger TEXIER,Ré-créations cartésiennes, 2013.Marcel NGUIMBI (dir.),Penser l’épistémo-logique, 2013.
Carlo Tamagnone LA PHILOSOPHIEET LA THÉOLOGIE PHILOSOPHALELa connaissance de la réalité et la création métaphysique du divin
Du même auteur en italien Necessità e libertà. L’ateismo oltre il materialismo,2004Ateismofilosofico nel mondo antico. Religione, scienza e nascita della filosofia atea,2005Lafilosofia e la teologiafilosofale. La conoscenza della realtà e la creazione di Dio,2007L’Illuminismo e la rinascita dell’ateismo filosofico.Teologia, filosofia e scienza nel ‘700, 2 voll., 2008Dal nulla al divenire dellapluralità. Ilpluralismo ontofisico tra energia e informazione,2009Dio non esiste. La realtà e l’evoluzione cosmica tra caso e necessità,2010Vita morte evoluzione. Dal batterio all ‘homo sapiens,octobre 2011Noncredenza e religioni,AaVv, éditeur et auteur, mars 2012 Noncredenza e società,AaVv, éditeur et auteur,juin 2012 Noncredenza e scienza,AaVv, éditeur et auteur, sept. 2012 La menteplurintegrata. Lefunzioni mentali tra causalità e conflitto,oct. 2012Noncredenza ed etica,AaVv, éditeur et auteur déc. 2012 Denis Diderot. L’ateismoproblematico,mars 2013Noncredenza,psiche e ragione,AaVv, éditeur et auteur, mars. 2013 Alla scoperta di Margherita Hack, novembre 2013. © L'HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-30251-5 EAN : 9782336302515
PRÉFACE
L’objet de ce livre est lagnoséologie, la science humainequi s’occupe de la connaissance, de toutes ses modalités et toutes ses limites. Elle est certainement l’objectif fondamental de la science, mais elle ne l’estpas moins de toutephilosophie authentique ne se mettantpas en contraste avec elle etqui en suit toutes les évolu-tions et tous lesprogrès. Dans la mesure où la science déplace les horizons de la connaissance expérimentale et soustrait de l’espace à l’inconnu en agissant « sur le terrain », laphilosophie survole les nouveaux territoires conquis en les connectant, avec sa vue d’ensemble, à ceux-là déjà acquis. La science et la philosophie sont donc deux activités humaines complémentaires, chacune d’elles ayant sonpropre domaine et sonpropre terrain opération-nel, bien qu’il existe une connexion intime qui les rend inséparables. Toutefois, comme le fin ultime de toute connais-sance est l’adaptation de notrepensée à la réalité, etque la seule réalité adaptable et connaissable est celle de la matière dans ses comportementsphysiques, chimiques, et biologiques, lejugement ultime de la congruence de thèse et d’hypothèse sur la réalité « connaissable » appartient à la science et nonpas à laphiloso-phie, tout en restant la tâche de celle-ci que d’explorer cette réalité 1 seulement « intuitive » barrée,pour des raisons institutionnelles et méthodologiques, à celle-là. À la philosophie revient également la tâche importante de mettre en corrélation la connaissance expérimentale et exacte de la science avec la perception de l’esprit humain, qui ne produit seu-
1 Au sujet de laintuitive connaissance  et de la sensibilité intuitiveC. Tama cf. gnone, Necessità e libertà,Firenze, Clinamen 2004, pp.41-42 e pp.175-176.
La philosophie et la théologie philosophale
lement connaissance par l’observation, l’expérience, l’analyse et le calcul mais aussi moyennant la fantaisie, les sentiments, les affections, les désirs,qui consentent, sipas autre chose, de mieux connaître soi-même, sespropres semblables et les modalités d’interaction avec eux et entre eux. Mais l’esprit humain est aussi le récepteur et l’ordinateur final de l’amour et de la haine, du plaisir et de la souffrance, de l’espoir et de lapeur, de la cons-cience rationnelle et de l’illusion psychique, et, donc, c’est égalementpour cet élément d’émotivité inné en toute activité humaineque la science, étant fondée sur la raison et s’occupant essentiellement de la réalité extrahumaine, doit être assumée commeparadigme d’une connaissance objectivementplus fiable. Et ceciparceque, en restant dans notre métaphore, le domaine terrestre estplus facile à analyser, tandisque l’espace aérien est moins fiable, plus incertain, plus facilement illusoire. Et cepen-dant il faut ajouterque l’objectivité de la sciencepeut devenir stérilepour la conscience humaine si laphilosophie nejouepas le rôle de médiateur et ne traduit pas la « donnée » en une connais-sanceplus complexequi l’introduit à uneweltanschauung,à unevision du monde.Etpourtant, en conséquence d’un de ces équivoques et de ces déformations auxquelles l’histoire desapiens l’homo  nous a malheureusement habitués, on mélangconnaissance due à la « réel »(opéréepar la science expérimentale etpar unephilosophie authentique) la « connaissance du divin », qui trouve sa propre raison d’être dans les irrationalités de lapsyché, dans ses craintes, dans ses espérances, et dans ses illusions. Toutefois la théologie s’offre à la conscience humaine en deux formes alternatives, mais converglaentes : première en concernant la connaissance de la vérité du divin au moyen de la « révélation », tandisque la deu-xièmepoursuit le même but moyennant la « démonstration » logico-dialectique métaphysique. Toutes les deux faisant abstrac-tion du terrain sur lequel opère la conscience de la réalité,puisque leur but est de se libérer de ces « hauteurs éternelles »par rapport auxquelles le « bas » devenir de la vile matière va hors de pers-pective et devient un fruit inférieur d’une cause divine. Laquelle peut assumer les formes lesplus variées et les connotations les plus différentes, mais, en tous cas, elle se caractérise par le fait de rester de toute façon « au-dessus » ou « en dessous », ou bien
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Préface
« au-dedans » du domaine phénoménique, sans jamais s’identifier avec ce même domaine, si non de façon tout à fait subreptice, comme cela arrive dans lespanthéismes. Reprenant alors notre métaphore nous dironsqu’ilyune a science qui opère sur un terrain concret, une philosophie qui opère d’unpeuplus haut(mais toujours en vue de ce même terrain)et une théologiequi avec ses fantaisies opère à une hauteur telle, qu’elle perd de vue ce terrain. C’est sur cette hiérarchisation de la connaissanceque toutes les religions ont fondé leur valeur trans-cendantale ainsique toutes lespseudo-religions métaphysiques qui se sont présentées sous les apparences trompeuses de la phi-losophie à travers les millénaires. Et c’est de celles-ci,que nous appelleronsthéologiesphilosophales,que nous nous occuperons essentiellement dans ce livre. Si, donc, la science gagne et défriche le terrain concret et la philosophie survole le nouvel espacepraticable du non-plus-inconnu, celle-ci doit faire correspondre les acquisitions cognitives des sciences exactes avec celles moins exactes des sciences humaines. Aussi laphilosophiepart de la donnée expé-rimentale exacte et fruit d’observationpour en extraire des hypothèses et des thèsespas du tout exactes, mais dont la valeur consiste dans la correspondance entre la réalité matérielle et l’horizon cognitif anthropiquequi, en tantque tel, est spécifique de la réalité humaine etpas du tout de la réalité cosmique, laquelle nous reste le plus souvent relativement étrangère. Cette œuvre de conciliation doit être humble, car c’est seulement avec de l’humilitéqu’il estpossiblepour l’homme cette approche correcte à cet « autre-que-soi » qu’est l’univers. Là où il existe cette pré-somption d’imaginer l’esprit humain commepart du divin ou portant des traces du divin et donc voué à le rejoindre, nous voyons seulement l’arrogance théologico-métaphysique de dog-matisation d’une hypostase de notre imagination comme « cause » du cosmos, indépendamment des nombrables formes doctrinaires et théoriquesqu’ellepeut assumer. Et mêmequand il n’y apas d’arrogance, mais il subsiste l’intention de produire de la science, leprésupposé de l’existence de Dieu risque toujours de compro-mettre un savoirqui nepeutque se confondre sur des données de base afférentes à l’observation et à l’expérimentation scientifique,
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