Le racisme colonial
444 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

444 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'idéologie de la race, façonnée par les exégètes des civilisations arabo-musulmane et judéo-chrétienne, a servi de fondement à des conceptions politiques débouchant sur la pratique des discriminations raciales, des ségrégations ethniques et à la perpétration des injustices et des violences à l'encontre des peuples opprimés d'Afrique subsaharienne. Plus qu'un renouvellement du discours africain sur le colonialisme, cette analyse se veut un effort pour restaurer le pouvoir de la pensée critique dans l'Afrique actuelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2015
Nombre de lectures 73
EAN13 9782336382050
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Études africaines
dirigée par Denis Pryen et son équipe

Forte de plus de mille titres publiés à ce jour, la collection « Études africaines » fait peau neuve. Elle présentera toujours les essais généraux qui ont fait son succès, mais se déclinera désormais également par séries thématiques : droit, économie, politique, sociologie, etc.

Dernières parutions

TOE (Patrice) et SANON (Vincent-Paul), Gouvernance et institutions traditionnelles dans les pêcheries de l’Ouest du Burkina Faso , 2015.
OTITA LIKONGO (Marcel), Guerre et viol. Deux faces de fléaux traumatiques en République Démocratique du Congo , 2015.
MAWANZI MANZENZA (Thomas), L’Université de Kinshasa en quête de repères , 2015.
MOUCKAGA (Hugues), SCHOLASTIQUE (Dianzinga), OWAYE (Jean-François), Quelle gouvernance pour l’Afrique noire ? , 2015.
SEMANA (Tharcisse), Aux origines de la morale rwandaise. Us et coutumes : du legs aux funérailles , 2015.
BANGUI (Thierry), La mal gouvernance en Afrique centrale , 2015.
GOHY (Gilles Expédit), Éducation et gouvernance politiques au Bénin. Du danxômè à l’ère démocratique , 2015.
BADO (Arsène Brice) (dir.), Dynamiques des guerres civiles en Afrique , 2015.
MOUANDJO B. LEWIS (Pierre), Le marketing de rue en Afrique , 2015.
TCHUIKOUA (Louis Bernard), Gestion des déchets solides ménagers à Douala. Acteurs, pratiques urbaines et risques environnemento-sanitaires , 2015.

Ces dix derniers titres de la collection sont classés
par ordre chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr
Titre
Joseph Wouako Tchaleu






LE RACISME COLONIAL

Analyse de la destructivité humaine
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73216-9
AVANT-PROPOS
J’ai analysé dans ce livre le problème de l’autodétermination des peuples africains assujettis à l’hégémonie funeste du capitaliste mondial sur fond de racisme colonial. D’un bout à l’autre de l’espace subsaharien, l’impérialisme décadent étalait impudemment sa rationalité totalitaire et sa démocratie de guerre, qui n’était en réalité que la forme ultime de la pseudodémocratie du « monde libre » orwellien.
Le résultat de cette évolution fatale n’était autre que l’effusion effroyable de la destructivité humaine, sous la forme des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, perpétrés sur des populations sans défense par des dictateurs et des chefs de guerre stipendiés par les grandes puissances occidentales, engagées dans un processus de réappropriation violente des richesses naturelles de l’Afrique subsaharienne.
L’idéologie de la race façonnée par les exégètes des civilisations arabo-musulmane et judéo-chrétienne, avait servi de fondement à des conceptions politiques débouchant sur la pratique des discriminations raciales, des ségrégations ethniques et à la perpétration des injustices et des violences, allant jusqu’aux génocides, à l’encontre des peuples opprimés d’Afrique subsaharienne victimes de la brutalité et de l’exploitation inhumaine.
Dans le contexte du triomphe de la rationalité scientifique et technologique occidentale à l’échelle du monde, l’Afrique subsaharienne restait stationnaire, pour autant qu’elle se mît à l’abri des problématiques propres au monde moderne. Aussi, le problème du savoir dans cette partie du continent africain se posait-il avec une extrême acuité au double plan technique/théorique – le savoir de l’objet – et régulateur – l’amélioration de la condition humaine. On pouvait valablement établir que les doctrines de « la prédétermination théologique » (Blyden), et de « la prédétermination biologique » (Senghor), avaient réussi à mettre en échec le pouvoir de la pensée critique en Afrique subsaharienne.
Dans les sociétés négro-africaines, on assistait au triomphe des formes de pensée et de comportement magico-religieux, obscurantistes et régressifs. C’était des sociétés stagnantes, immobiles, qui recherchaient en permanence un équilibre qui les préservât des effets de l’entropie. Elles étaient régies par l’esprit mythique sous-tendu par le culte de la personnalité voué à des dictateurs et par l’idéologie surannée du pouvoir éternel référant à la domination d’un personnage exceptionnel et emblématique : Guide, grand chef, Héros, Apôtre ou Dieu.
Or, puisque l’Afrique tendait néanmoins vers la modernité, il s’avérait nécessaire d’engager une réflexion sérieuse aussi bien que préventive, au sujet de ces problématiques, pour aider les Africains à y entrer en toute connaissance de cause. Collaborer à cette tâche éminemment historique, rapprocher la dynamique constituante du savoir de sa forme scientifique et technologique, ce but atteint, l’intelligentsia négro-africaine pourrait s’affranchir de sa « servitude volontaire » et s’engager résolument dans l’entreprise historique de libération des peuples Africains à l’égard de l’obscurantisme, du racisme ethnique, de la violence et de l’oppression.
La présente analyse se veut moins un renouvellement du discours africain sur le colonialisme qu’un effort pour restaurer le pouvoir de la pensée critique sous nos tristes tropiques. Donc, c’est une réflexion critique sur les conditions préalables, les prémisses d’une théorie critique de l’État en Afrique subsaharienne.

Yaoundé, le 10 décembre 2014
Joseph Wouako Tchaleu
INTRODUCTION
Au sortir de la décolonisation, Marcuse formula cette interrogation de haute portée historique : « Est-ce une évidence que les anciens pays coloniaux ou semi-coloniaux doivent adopter un processus d’industrialisation essentiellement différent de celui du capitalisme et du communisme d’aujourd’hui ? Y’a-t-il des indices pour un développement dans ce sens dans la culture autochtone, dans la tradition de ces pays ? » 1 . Cette interrogation procédait d’une critique radicale de l’hégémonie mondiale du capitalisme des monopoles, justement nommé pour cela « impérialisme ».
Ce système constamment en mouvement était caractérisé par les leviers suivants : « La transformation de la concurrence libre en concurrence enrégimentée, dominée par les cartels nationaux, les trusts, l’amalgame entre le capital financier et industriel, entre l’État et les affaires et une politique expansionniste vers les zones non capitalistes et les zones capitalistes plus faibles (par exemple exploitation des pays coloniaux et dépendants » 2 .
Marcuse s’était appliqué notamment à montrer que le totalitarisme ne présentait pas seulement la figure du régime mussolinien, hitlérien ou stalinien. Il prenait également la forme d’une organisation sociale parfaitement planifiée qui, par l’élévation croissante du niveau de vie liée au progrès technologique, mais surtout par l’endoctrinement des consciences, tendait à assimiler totalement les forces sociales et à supprimer progressivement toute perspective de changement social.
Marcuse mit en saillie l’orientation politique de la rationalité technologique occidentale, en tant qu’elle renforçait un vaste système de domination et de coordination à l’échelle du monde, parfaitement compatible avec le pluralisme politique, avec la liberté de la presse, avec la séparation des pouvoirs, etc.
Cette évolution historique rendait caduque toute contestation au nom de la libération des peuples pauvres et opprimés – surtout en Afrique subsaharienne –, au nom également d’une orientation nouvelle dans le processus de production et de distribution de la richesse sociale, qui ferait advenir à l’effectivité le choix de nouveaux modes de vie sans terreur et sans angoisse pour les différentes victimes de ce système d’exploitation de plus en plus rationalisé. Ce fut pourquoi son emprise totale sur tous les continents était particulièrement sensible en Afrique au Sud du Sahara – Afrique noire depuis quelque temps. Ici, en effet, la souveraineté de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents