Derniers silences
112 pages
Français

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Derniers silences , livre ebook

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Description

La danse des mots qui illuminent les Derniers silences donne à ce recueil de poèmes un accent singulier dont le lyrisme puissant et grave s'exprime subtilement, à travers aussi bien la douce complainte de l'amour, la douleur face à la mort ou la sublimation de la révolte intérieure de l'être.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 70
EAN13 9782296807532
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Derniers silences
Poèmes
Serge Eugène Ghoma Boubanga
 
Derniers silences
 
Poèmes
 
Préface d’Omer Massoumou
 
-Congo
 
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-54783-4
EAN : 9782296547834
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A mes enfants
Yves-Fernand,
Annie-Flore
et
Brice-Loïc
Préface
 
S’ouvrir à l’altérité
La somme poétique qui inaugure l’écriture poétique de Serge Eugène Ghoma Boubanga se situe dans la perspective d’une retraite pour une diction de l’altérité. Le poète porte en lui l’interrogation du sujet en tant qu’autre et affirme sa présence dans la société en répondant à l’appel du devenir.
Cette poésie, c’est l’expérience de la vie de soi par celle des autres. Elle invite à regarder dans un passé commun, dans un présent partagé et dans un avenir de l’absence douloureuse de l’autre. Elle récuse toutefois la résignation. A la finitude de l’être révélée par la mort de l’autre et de soi, le poète oppose l’écriture poétique qui devient un chant d’éternité. En effet, si l’absence de l’autre empêche toute communication, impose une poésie du silence, le poète convoque la dynamique dialectique mort/vie pour garantir à l’homme une présence absolue. Par l’écriture, le poète relève le défi de la mort, recherche des « saveurs nouvelles », celles qui impliquent sa présence, même altérée pour dire le verbe qui sauve.
Les poèmes des Derniers silences postulent une conception de la vie et interrogent son sens, sa valeur et sa fragilité. Ils portent une méditation sur l’austérité de la vie, sur la solitude occasionnée par l’absence de l’autre et constituent finalement une médiation. Ce recueil poétique devient ainsi la diction du désert des mots face à la présence/absence de l’être, la proclamation d’une survie du sujet devant les épreuves. C’est une parole prometteuse voire prométhéenne de fidélité et d’amour.
 
Omer Massoumou
Epitaphe
 
Eclaireur anonyme
Tu iras dans les nuits immortelles
Annoncer ma venue aux aïeux.
Dans les gorges ombreuses
Tu porteras ma voix à l’infini.
L’écho de ma vie dira ma liberté.
A l’abri des certitudes,
Tu garderas les yeux ouverts
Même dans les rêves inachevés.
Aveux
 
Je n’aime tant la paix
Depuis que je sais
Que le feu dans la guerre
Immole les amours.
C’est une sourde hantise
Qui ravive les battements de mon cœur,
Dans les nuits où la clameur des armes
Glace les élans de mon cœur.
Les sbires s’emparent de nos rues,
Les enfants craignent les coupe-gorges
Comme craignent aussi
Ceux qui les accompagnent,
Ceux qui par derrière renouvellent la mort.
La douceur des jours prochains
Suffit parfois à mon bonheur présent,
Tellement les refrains de mes insomnies
Se perdent dans des horizons tumultueux.
Tellianne
 
Le jour inonde l’azur de ton éclat
La clameur de tes silences étonne le ciel
Et les échos lointains résonnent
Dans mon cœur.
J’ai marché dans mon sommeil toute la nuit.
Devant les masures obscures,
Ton absence m’a perdu.
Au matin dans mon rêve infini
Le souffle de ta voix m’a laissé songeur
Où étais-tu allée ?
 
Tellianne
Pour mêler mon souffle
A la senteur de ta peau,
Des jours nombreux
Ne me restent plus.
Voilà pourquoi
Regrettant l’amour
Parfois je me désole.
L’antre de ton corps
Est mystérieux en effet
Et délicieux aussi en est le nectar
Car, qui le consomme
Ne se rassasie plus.
 
Tellianne
Ton visage enflammé d’éclairs
Comme un volcan en douleur
Epuise mon cœur asservi.
Ta voix chargée de brûlantes fureurs
Exhale dans l’haleine des fleurs
La douce complainte lascive.
Demain, quand s’éteindront les flambeaux
A l’abri du discours secret des ombres
Je viendrais affranchir tes peines
Pleurant comme un proscrit
Et comme un amoureux.
Le voyageur
 
Dans la bière précieuse
Sculptée sur les flancs,
Des anges dévoués
M’accompagnent joyeux
Vers les hauteurs célestes.
Dans la fraîcheur matinale
Noyée dans la brume ;
Dans la langueur du jour
Et le mutisme des voix ;
Dans le chemin de croix
Où s’ébattait ma vie...
J’ai rencontré la mort :
La belle aux yeux clos.
La mort rédemptrice
Qui apaise mon âme ;
La reine qui vous endort
Dans un lit de nuages
Pour vous conduire au loin
Dans un obscur voyage,
Vers les horizons bleutés
Des azurs insondables.
Et lorsqu’enfin on arrive,
Le seul regret que j’éprouve,
C’est la mélancolie de ma voix.
Ma voix n’a plus le murmure
Qui ravissait tant ma mère.
Un sourire maintenant figé
Comme cette tombe de granit
Qui déplore tous mes amis
Autant que ma raideur glaciale.
Mais la mort m’est délivrance.
Dans la providence où je revis
Vêtu de mes origines,
Mon corps détendu et serein
Plonge dans le silence
 
Dans cette éternelle demeure
Où les biens sont des chimères,
J’implore le pardon de mes fautes.
Toi qui as la vie si longue,
Ne crains rien tant que la vie
Car la mort ne t’oubliera.
Dans la clémence des dieux
Je découvre enfin la paix.
 
Aux jours de mon innocence
Sur terre quand je vivais,
Je me croyais heureux.
Dans ma quête des vanités
J’ai connu des ferveurs
Dans l’amour et l’oubli
De la mort aux aguets ;
Dominatrice implacable
Et souveraine clémente.
Dans la confession de ma vie
Par ma mémoire absente,
La mansuétude divine
M’a rempli de sagesse.
Et là-haut où je vais
Dans le souffle qui s’éteint
Ma jeunesse a vécu.
Destinée
 
Mes oreilles persécutées
Par les hurlements de la chair,
Les cris des blessures innocentes,
Implorent la trêve humiliante
Des parias affranchis.
Dans une lueur d’espoir
Rebelle à l’infini,
La mort m’a fait un clin d’œil
Insondable dans sa grâce.
Désorienté, perdu dans les ténèbres
J’ai caressé les précipices
Des appétits vengeurs.
Comme nourritures terrestres,
J’ai vécu d’amour
De silence et de compassion.
Dès lors, l’humilité divine
A envahi mon cœur meurtri
En me laissant dans la bouche
Une mystérieuse saveur réplétive.
Dans les flammes intemporelles,
Mon âme libérée des fers
S’ébat désormais à l’aise
Dans les confins de Diosso.
Requiem pour un ami
 
Ô mon frère,
Quand tu es parti
Nos amis t’ont couvert d’opprobre.
Dans leur immonde solennité,
Je n’ai vu que fariboles
Ô mon frère.
Au seuil de ce grand voyage
Au milieu des cris, Ô stupeur !
Trempé dans le sang
Ton visage serein
Esquisse un noble sourire.
J’entends pleurer ton âme
Dans la tourmente des alizés
Où me portent des ailes de fers ;
J’entends ta voix qui m’appelle
Dans l’éphémère noirceur du ciel.
Ta voix qui me rassure
Dans les nuages qui nous séparent.
Ecoute ta mère, ô tristesse !
Qui chante ton nom,
Sa douleur, son désespoir.
N’est-ce pas le prodige qu’elle pleure ?
Ô mon frère.
Les gardiennes des gémonies
Ont veillé toutes les nuits
Et leurs yeux effarés
Implorent déjà ton pardon.
Dors dans ton cercueil
Ô mon ami, mon frère.
Repose

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