La vie littéraire
354 pages
Français

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La vie littéraire , livre ebook

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Description

Emprunté au Roland furieux, le sujet de La vie littéraire comporte deux faces : sur son avers, le désenchantement à l'oeuvre, comme l'un des ressorts narratifs du poème de l'Arioste ; au revers, le livre transpose, non moins qu'il se plaît à dissiper, ces charmes, ces illusions, ces belles prisons imaginaires qui retiennent Roger, amant et guerrier oublieux, loin des devoirs et des combats du réel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 65
EAN13 9782296807655
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA VIE LITTÉRAIRE
 
Levée d'ancre
Collection dirigée par Michel Cassir et Gérard Augustin
 
Levée d'ancre est une nouvelle collection privilégiant l'écriture poétique. Elle se propose d'abord de publier, au-delà de la division des genres, la poésie sous toutes ses formes ; de la précise ciselure du vent aux nouvelles, y compris le « noyau de prose » par lequel l'œuvre exprime ce qu'il y a de plus actuel, dans sa construction d'un sens de la poésie.
Ensuite, multiplier les accès à cette poésie, tant par les anthologies critiques, les ouvrages collectifs, que par les échanges entre écrivains et lecteurs, les rencontres entre la poésie, les différents arts et la vie.
 
Dernières parutions
 
63 Ahmed BEN DHIAB , Fulgurances, poèmes et dessins , 2010.
62 Constantin KAÏTERIS , Aventure dans le commerce des mots , 2010.
61 Christophe GUYON, La nuit et les spoutniks reviennent toujours , 2010.
60 Nikos ENGOPOULOS, Le Retour des oiseaux , 2010.
59 Alain ROBINET, « 3 Poetriae Novae » convoquent Homère, Xénophon, Hérodote, Virgile, Arioste, L. Carroll &... à ce colloque : fil(m) ez métaphores ! , 2010.
58 Hiromi TSUKUI, L'eau qui rit , 2010.
57 Gérard AUGUSTIN, Athènes dispersée parmi les fleurs, 2010.
56 Antoine SIMON, Re coudre, 2010.
55 Nora IUGA, Le cœur comme un poing de boxeur , 2010.
54 Christian CAVAILLE, gravités , 2010.
53 Alain ROBINET, La poésie n'illustre pas la peinture, qui n'imite pas ! En 5 théories-fictions prises sur le vif du sujet : contre Horace pour Eros, 2010.
52 Enver ERCAN, Le coquelicot blanc , 2010.
51 Sebastian REICHMANN , L'Unité a déménagé dans le monde d'en face (photographies de Gheorghe Rasovsky), 2010.
50 Pierre GODO, Rue, angle et feux , 2010.
49 Gavin BOWD , Chastellart , 2009.
48 Catherine LECHNER-REYDELLET , Æternitas. Nasci Vivere Mori , 2009.
47 Christian CAVAILLE , Instances accrues , 2009.
46 Reza HIWA , Rêve et châtiment , 2009.
45 COLLECTIF , Dix-sept poètes turcs contemporains , 2009.
44 Siegfried PLÜMPER-HÜTTENBRINK , Itinerrance , 2009.
43 Dan STANCIU , Les témoins oraculaires , 2009.
42 Philippe André RAYNAUD , Innombrables parmi les minuscules , 2009.
41 Nathalie PICARD , Le Mot Amen ne se prononce pas, 2008.
40 Nanos VALAORITIS , La boîte de Pandore , 2008.
 
M ICHEL F ALEMPIN
 
 
LA VIE LITTÉRAIRE
 
 
LEVÉE D'ANCRE
L'Harmattan
 
Du même auteur :
 
L'écrit fait masse, Paris, Flammarion, coll. Digraphe, 1976 (Prix Fénéon)
La légende travestie, Paris, Flammarion, coll. Textes, 1987
L'œil occulte, Paris, Imprimerie Nationale, coll. Littérature, 1989
Stances de l'Erinnye, Béthune, Ecbolade, 1989
Góngora parmi les ombres, Barcelone, Noésis, coll. Parvula (bilingue), 1994
L'apparence de la vie, Paris, Ivréa, 1995
La prescription, Paris, Ivréa, 1996
Ce que fiction veut dire, Lyon, Horlieu, 1997
Fiction lente, Paris, Ivréa, 1999
La tierce personne, L'Harmattan, coll. Levée d'ancre, 2003
Exeat, Noeux-les-Mines, Ecbolade, 2008
 
A paraître :
 
Ambages, Aubenas, Hapax, 2011
 
 
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
© L'Harmattan, 2010
5-7, rue de l'Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-54794-0
EAN : 9782296547940
 
À GÉRARD AUGUSTIN
 
Tous les dieux, tous les démons appartiennent à la littérature puisqu'ils sont morts : et c'est justement elle qui les a tués. Mais dans le même temps, elle a puisé en eux sa puissance, son indifférence, son imagination thaumaturgique. La littérature s'organise comme une pseudo-théologie où l'on célèbre un univers entier, sa fin et son commencement, ses rites et ses hiérarchies, ses êtres mortels et immortels. Tout est exact et tout est faux...
 
Giorgio Manganelli
 
IMITATION
 
On voudrait avoir une recette, une règle indiquant comment il faut s'y prendre et dans quelles circonstances, surtout, il convient de se placer pour produire quelque chose dans ce genre. C'est ainsi que le Cardinal d'Este demanda à l'Arioste au sujet de son Roland Furieux : « Maître Louis, où diable avez-vous pris toute cette damnée histoire » ?
 
Hegel
 
Qui dira moins l'usure d'une forme dont, en sa généralité, nul ne s'émeut, que l'effroi à la ressentir, soudain, comme pour chacun la pointe un jour que pousse en lui sa propre mort et, davantage, à s'en reconnaître, sinon l'auteur et d'un mot plus prudent qu'adéquat, l'agent au moins, tout involontaire, bien sûr, car pense-t-on que nous soyons libres encore et d'en finir surtout avec des préceptes anonymement édictés pour la délectation d'une époque, s'il semble que de les faire une fois de plus servir, s'appuyât-on sur leur exacte connaissance, il n'est en le pouvoir d'aucun lucide usager d'empêcher que ne s'y produisent force précis dommages et quand même ne voudrait-on que, provisoirement éblouis par leur éclat rehaussé de soins tardifs, des oligarques soucieux, pour la leur propre, de leur pérennité, cillent et abaissent, fatigués d'une lumière à la fin décadente d'où bientôt leur dépit , un regard jusqu'à soi et par le fugace oubli traversé de sa morgue ? Cet effroi n'existe que l'écrivain mettons , son œuvre achevée, n'y consente. Tout rétrospectif alors, un saisissement (au reste pure supputation et, peut-être, plutôt figure en quoi se fige un processus, voire, sommaire, un trajet tel ce parcours peint, discontinu, d'un trait entre un arc et une chair), quelque conséquence intime qu'il emporte avec soi incluse la mélancolie et la vue de ce beau désastre à certaine fourberie dû, précautionneuse, non moins qu'à la perpétration, par une intelligence qui les signe à présent en tant que vague propriétaire, d'imperceptibles attentats aux effets patents, irréparables, aident surtout à mourir, fût-ce par analogie, c'est possible, c'était le but. La peur, jusqu'en ces déplorables, hypocrites délices, n'a existé que sous les espèces d'une voix sournoise, aux inflexions connues d'expérience et l'inlassable obstination des doutes aussi qu'elle tâche à inspirer. En réfuter les remontrances n'est pas jouir d'une apocalypse inaperçue de la plupart, s'y préparer, peut-être. Ce n'est pas savourer davantage la peine encourue pour ce délit judicieux s'il entre, dans le deuil que l'on prend des formes aimées, certaine suffisance pessimiste. C'est, bien en deçà, conduire, au jour le jour, une résistance résolue, ponctuelle garante d'une honorable clarté et de cette crue immémoriale partition des discours où tenir, sur le char de l'aurore, avec ses roues désormais voilées, sa place, tant bien que mal, en quelque spécialité où l'on soit passé maître, afin que, jamais, la première des raisons soi-disant éclairantes, par cet organe proféré disert au-dessus de la moins esquissée des lignes, ne surgisse, car son rayon n'y brûlerait pas les dénombrables accidents d'un horizon mais, derechef, les équivoques et ce bleu seul qu'elles suscitent, puisqu'au lieu, cimes ou crêtes, d'arbres et de vagues, c'est, qu'on lui oppose, un leurre, oh ! ... ce n'est rien.
Un aveuglement obtenu, par exemple. Une artificieuse infirmité par laquelle la vie même d'un ouvrage se trouve sauve d'ignorer le vide ouvert par un clair énoncé de raisons à part que leur brusque exposé ne l'ait justement produite. Ou bien qu'elle fasse droit à l'être borné de l'œuvre en confinant ce grand arroi, à l'est, du soleil et son quadrige convenu, dans la prudente par force nuit que l'intellectuelle taie lui dispense. Mieux, si, grâce aux œillères du mètre, en la sauvegarde affichée d'un genre, en plus, hélas, qu'au fait du goût contemporain pour les toges et les cuirasses, beaucoup épargnèrent à leur propre carrière toute latérale terreur quand se justifier à leurs propres yeux les eût conduits à ne point po

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