Côte d Ivoire : le crépuscule d une démocratie orpheline
274 pages
Français

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Côte d'Ivoire : le crépuscule d'une démocratie orpheline , livre ebook

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Description

Les coups d'Etat et les rébellions prospèrent en Afrique faute de culture démocratique. Promouvoir les libertés publiques et la bonne gouvernance sans lesquelles l'avenir de la Côte d'Ivoire est compromis à jamais, mais dénoncer également la rébellion ivoirienne de 2002 et ses commanditaires nationaux et étrangers, tel est l'objet de ce livre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 24
EAN13 9782296475021
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Côte d’Ivoire : le crépuscule
d’une démocratie orpheline
Collection IREA
Collection dirigée par David Gakunzi

Fournir des clés permettant de mieux comprendre l’Afrique, son histoire, ses réalités et mutations actuelles, ainsi que sa géopolitique, voilà l’ambition de cette collection de l’IREA (Institut de recherche et d’études africaines). La collection – qui réunit aussi bien des essais, des monographies que des textes littéraires issus des travaux et des débats animés par l’Institut – a pour vocation de faire connaître au grand public les travaux d’auteurs confirmés mais également ceux de jeunes talents encore méconnus. Les ouvrages de la collection sont rédigées dans une langue conviviale, vivante et accessible.

Dernières parutions

David Gakunzi, Libye : permis de tuer, 2011.
Roger GBALLOU


CÔTE D’IVOIRE : LE CRÉPUSCULE
D’UNE DÉMOCRATIE ORPHELINE


Préface de Ahoua Don Mello


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55793-2
EAN : 9782296557932

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A mon père qui forgea en moi une âme politique.
A Feu Raymond Gballou, victime de l’embargo sur les médicaments
imposé à la demande de la France à la Côte d’ivoire.
« Un matin, nous eûmes un président dont l’élection ne plut pas à tous. Dix ans de palabres. Ce président mit la main sur une banque, une banque qui même les hordes hitlériennes dans leur folie d’invasion respectèrent.
Longtemps contenue, la colère parisienne éclata, tel un volcan en éruption. Vaisseaux de guerre, sur l’océan, le ciel plein d’avions de guerre, les villes pleines de soldats, les bombardements vinrent de partout. Le pont De Gaulle avait ces morts, le pont Houphouët Boigny avait ces morts, des morts qui furent balayés telles des ordures ; le palais présidentiel fut bombardé, la résidence fut bombardée, tous les résidents arrêtés, emprisonnés. Combien sont-ils les présidents de république traités comme des voyous ? »
Bernard B. Dadié. La Guerre aux « Sans-culottes », in Le Nouveau Courrier N° 288 du mardi 9 août 2011
Préface
Par Ahoua Don Mello
Docteur Ingénieur des ponts et chaussées,
Ex Directeur Général du Bureau National d’Études
Techniques et de Développement (BNETD),
Ministre de l’équipement et de l’assainissement
Porte-parole du gouvernement Gilbert Aké N’Gbo
Peut-on faire de la glace avec du feu ? En d’autres termes, peut-on engendrer une société démocratique par la force ? Telle est la problématique posée par Roger Gballou dans ce livre-évaluation du parcours démocratique de la Côte d’Ivoire.
Deux réponses à cette question à travers deux leaders qui ont façonné le visage politique de la Côte d’Ivoire.
D’un coté, la réponse de Laurent Gbagbo qui choisit de bâtir patiemment une société démocratique et souveraine par une démarche pacifique et pédagogique, sans ignorer le lègue des reflexes conditionnés du parti unique qu’il faut briser par le débat d’idées (à l’intérieur comme à l’extérieur des partis politiques). Cette quête de la démocratie n’est pas une fin en soi. Elle doit conduire à la quête de la souveraineté économique pour permettre à la politique d’atteindre son but : le développement du peuple par le peuple et pour le peuple.
Cet objectif passe à la fois par la liquidation de la Françafrique afin d’asseoir les bases d’une économie qui crée le développement, la résolution de la question monétaire, la diversification de l’agriculture et de la coopération internationale afin de tirer le meilleur de la mondialisation ainsi que par la mise en place d’un secteur stratégique - gage de la maitrise des coûts de facteurs et symbole de la souveraineté économique.
L’irruption de la violence et de la France dans le processus démocratique ont été les obstacles majeurs à cette stratégie de développement de la Côte d’Ivoire. La mise en place d’un gouvernement des partis a entrainé une sortie de route. Mais, patiemment, la gestion de la crise née de la violence a permis de trouver un équilibre précaire pour désendetter la Côte d’Ivoire et emprunter le chemin de la paix. La crise postélectorale a ruiné cet équilibre précaire par l’installation d’une violence inouïe.
De l’autre côté, Alassane Dramane Ouattara dit ADO qui a choisi, quant à lui, la violence du feu pour faire de la glace. La démocratie s’est évaporée avec la dernière crise et une horde de rebelles formés à la violence, ignorants tout du code civil, du code pénal, de la constitution. Paradoxalement c’est cette horde de rebelles qui a en charge la défense de la constitution et l’établissement d’un État de droit.
La conséquence est évidente : la Côte d’Ivoire est devenue le tombeau des droits de l’homme et de la démocratie, et le terrain fertile de la recolonisation. Un pouvoir ethno-génocidaire s’est installé faisant passer la Côte d’Ivoire de la démocratie à l’ethnocratie, de la souveraineté à la dépendance.
Roger Gballou, avec une rare lucidité, décortique ce processus et donne les pistes pour une renaissance de la Côte d’Ivoire à la démocratie et à la pleine souveraineté politique et économique.
Préambule
Pourquoi avoir écrit ce livre ? Et pourquoi le publier seulement maintenant alors que les textes qui le composent ont été rédigés depuis 2006 et peuvent paraître aujourd’hui anachroniques ?
Le 19 septembre 2002, mon pays, la Côte d’Ivoire, a été attaqué par une horde de rebelles venus du Burkina Faso et du Nord de la Côte d’Ivoire. Nous ne pensions jamais connaître une telle situation en Côte d’Ivoire. Nous ne pensions jamais connaître la guerre chez nous. Nous ne pensions jamais voir des Ivoiriens tirer sur d’autres Ivoiriens, nous ne pensions jamais entendre toutes les raisons qui nous ont été servies pour justifier ces attaques, nous ne pensions jamais voir un homme politique user d’armes et de massacres systématiques d’Ivoiriens pour accéder au pouvoir d’État en Côte d’Ivoire.
Une fois l’étonnement passé, j’ai retroussé mes manches, comme nombre de mes compatriotes, pour m’opposer à la guerre dans mon pays. Certains Ivoiriens, les militaires, ont pris les armes pour défendre la patrie attaquée. D’autres ont choisi de sillonner le pays pour dénoncer les exactions et les thèses rebelles à travers des meetings et des manifestations publiques. D’autres encore ont choisi de rentrer précipitamment au pays pour participer aux côtés de nos compatriotes à la libération de notre pays. Pour moi qui suis resté en dehors de la Côte d’Ivoire, j’ai choisi d’écrire, de témoigner aux côtés de mes compatriotes pour dénoncer cette sale guerre faite aux Ivoiriens. Témoigner certes, mais, combattre et résister face à la barbarie pour une Côte d’Ivoire libre, démocratique et souveraine, cette « terre d’espérance » comme le chantaient autrefois nos pères. Tel est l’objet de ce livre.
Entre 2002 et 2011, j’ai publié régulièrement des articles dans quelques journaux ivoiriens dont une partie est rassemblée dans le présent livre. Ces articles abordent différents thèmes qu’il convient d’apprécier en fonction de l’actualité et du contexte du moment. En effet certains sujets peuvent paraître sans intérêt au moment où le lecteur les lira, ce dont je voudrais qu’il m’excuse par avance. Enfin ces articles décrivent et dénoncent des faits et les ressentis qu’ils m’ont inspirés et peuvent de ce fait avoir une portée prospective limitée.
Mais, avant d’aller plus loin, il convient de planter le décor. Pourquoi cette rébellion ivoirienne a-t-elle été déclenchée ? Quelles sont les actions militaires et diplomatiques que l’histoire en retiendra ? Comment cette guerre s’est-elle achevée et quels rôles certains acteurs y-ont-ils joués ?
1. Le 19 septembre 2002
1.1. Les attaques du 18 au 19 septembre 2002
Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, des rebelles ont attaqué la Côte d’Ivoire, notamment Abidjan, Korhogo et Bouaké. Plus tard, nous apprendrons que ces rebelles avaient réçu gîte et entraînement au Burkina Faso. Ces attaques simultanées ont eu lieu en l’absence de M. Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d’Ivoire qui était en visite officielle en Italie. Le Premier ministre, M. Affi N’Guessan était également absent de la ville d’Abidjan. M. Émile Bo

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