La lecture à portée de main
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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 mars 2013 |
Nombre de lectures | 20 |
EAN13 | 9782336660943 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
4e de couverture
Pour Comprendre
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
L’objectif de cette collection Pour Comprendre est de présenter en un nombre restreint de pages (176 à 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale.
L’idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d’aller plus loin, notamment par une bibliographie sélectionnée.
Cette collection est dirigée par un comité éditorial composé de professeurs d’université de différentes disciplines. Ils ont pour tâche de choisir les thèmes qui feront l’objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses.
Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel, Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquignot, Denis Rolland.
Dernières parutions
Xavier BOLOT, Comment représenter l’action. Le bonheur d’appliquer les sciences de la vie aux arts du vivants , 2012.
Thomas SEGUIN, Le postmodernisme. Une utopie moderne , 2012.
Nicolas BALTAZAR, La place des salariés dans l’entreprise de demain. Que cache la rationalisation des entreprises françaises ? , 2012.
Denis MONNEUSE, Les jeunes expliqués aux vieux , 2012.
Gérard PARDINI, Grands principes constitutionnels. Institutions publiques françaises , deuxième édition, 2012.
Bernardin MINKO MVE, L’anthropologie , 2012.
Georges M. CHEVALLIER, Systèmes de Santé. Clés et comparaisons internationales, nouvelle édition, 2011.
Charles KORNREICH, Une histoire des plaisirs humains , 2011.
Jean-Jacques TUR, Les nouveaux défis démographiques, 7 milliards d’hommes… déjà ! , 2011.
Titre
André MESIN
DE SMITH A MARX : DEUX APPROCHES DU CAPITALISME
Copyright
Du même auteur :
Graines de résistance, L’Harmattan 2011.
© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-66094-3
Dédicace
A Bernadette, Pascale, Alice et Adrien
INTRODUCTION
Flânant dans une librairie au cours de l’été 2007, un titre a attiré mon attention parmi les livres proposés : « Le temps des turbulences » . Il s’agissait des mémoires d’Alan Greenspan, qui était encore alors le patron de la Réserve Fédérale, la banque centrale des Etats-Unis. Ce personnage, souvent présenté comme l’un des plus influents de la planète, faisait régulièrement la une des journaux. Ses moindres propos étaient analysés par les experts et les marchés financiers retenaient leur souffle avant chacune de ses interventions. La crise des « subprimes » était encore ignorée du grand public et les financiers restaient auréolés du prestige que leur conférait la forte croissance des cours de bourse. Intrigué, j’ai voulu savoir ce que pouvait penser un acteur aussi important de l’économie mondiale, quelles étaient ses motivations et comment il prenait ses décisions. A la lecture de son livre, j’ai été frappé de constater que ce libéral convaincu avait une immense vénération pour un auteur classique : Adam Smith. Cet éloge appuyé a suscité ma curiosité : si cette œuvre inspirait encore de nos jours un décideur aussi puissant à l’échelle de la planète, elle méritait sans doute mieux que les quelques lignes qui lui étaient généralement consacrées dans les manuels d’économie au paragraphe : « économistes classiques ». Il fallait en avoir le cœur net ! J’ai donc entrepris une lecture attentive de son livre le plus connu « Essai sur la richesse des nations » . Bien que rédigé avec clarté et précision, celui-ci est d’un abord plus ou moins aisé selon les chapitres et les passages. Seule une lecture attentive, patiente et active permet de surmonter cette difficulté. Au fil de son millier de pages, on découvre une pensée certes libérale et favorable au rôle des marchés mais beaucoup plus subtile et nuancée que la présentation sommaire qui en est souvent faite. De longs mois plus tard, enhardi par cette première expérience, l’idée m’est venue d’appliquer la même démarche à l’œuvre-phare d’un autre auteur-culte que je pensais alors diamétralement opposé à Adam Smith : « Le Capital » de Karl Marx. Lorsque j’ai acheté les deux tomes d’un millier de pages chacun, le libraire m’a dit qu’il s’agissait de l’œuvre la plus lue au monde après la Bible. Vérification faite, cette immense notoriété revenait plutôt au « Manifeste du parti communiste » , édité vingt ans avant le premier Livre du « Capital » , mais qu’importe : l’ouvrage qui a donné son nom au système économique qui nous régit encore aujourd’hui et que citent encore si souvent partisans et détracteurs ne pouvait être que majeur. Cette nouvelle découverte fut au moins aussi ardue que la première. Comme le dit Marx dans sa préface : « Il n’y a pas de route royale pour la science, et ceux-là seulement ont la chance d’arriver à ses sommets qui ne craignent pas de se fatiguer à gravir ses sentiers escarpés ». Ce sont ces découvertes, fruits de ces deux longs cheminements, que je voudrais faire partager au lecteur.
Ecrites à environ un siècle d’intervalle, « Richesse des nations » et « Le Capital » sont toutes deux des œuvres de maturité, qui tendent à une description globale d’un système économique. Elles sont marquées par leur époque : lorsque Smith écrit à la fin du 18 e siècle, le capitalisme prend son essor en Angleterre. Un siècle plus tard, Marx décrit un système qui s’est consolidé et étendu déjà à de nombreuses parties du monde. L’ouvrage de Smith est structuré et abouti. L’auteur est clairement favorable au capitalisme en développement tout en en dénonçant déjà les travers et dérives possibles. Il est convaincu que l’initiative individuelle, la concurrence, la croissance des capitaux disponibles et le libre-échange sont les facteurs essentiels de l’augmentation des richesses produites. Comme le souligne Karl Polanyi dans son ouvrage « La grande transformation » publié en 1944, « un optimisme général imprègne toute l’œuvre d’Adam Smith » car « l’opinion personnelle de Smith est que l’abondance personnelle ne peut s’empêcher de filtrer jusqu’au peuple ; il est impossible que la société devienne de plus en plus riche et le peuple de plus en plus pauvre. » Un siècle plus tard, Marx adopte une approche beaucoup plus critique : il démonte méthodiquement les mécanismes du système capitaliste pour mettre au jour ses contradictions, ses limites et ses dangers. Il estime que ce système est daté et qu’il porte en lui-même les germes de son dépassement. Malgré sa dimension, son œuvre est inachevée : seul le Livre I a été édité de son vivant tandis que les Livres II et III l’ont été par Engels une vingtaine d’années plus tard à partir des notes de Marx. Encore faut-il ajouter que ce dernier projetait encore deux autres Livres qu’il n’a pas eu le temps d’écrire. Dans sa description magistrale il cite souvent Smith en qui il semble avoir un profond respect malgré toutes les objections qu’il formule à l’égard de certaines de ses idées. Cette proximité intellectuelle au-delà des époques a été pour moi une découverte : ainsi, Marx répond à Smith en partant à plusieurs reprises de ses thèses pour les approfondir et les dépasser. S’il les critique, parfois avec vivacité, il ne les rejette pas en bloc mais va au-delà de leur apparente logique. Il s’agit malheureusement pour ainsi dire d’un dialogue à sens unique car on ne sait évidemment pas ce qu’aurait pensé Smith des thèses de Marx. On peut simplement imaginer que leur dialogue aurait été passionnant. C’est également cette correspondance entre deux œuvres monumentales que je voudrais illustrer.
Une multitude d’ouvrages et articles ont déjà été écrits sur Smith et, plus encore, sur Marx. Au sujet de Smith, outre les ouvrages d’Alan Greenspan et Karl Polanyi déjà cités, je mentionnerai lR