Graines de résistance
227 pages
Français

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Graines de résistance , livre ebook

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Description

Basé sur un programme politique le plus récationnaire que la France ait connu depuis 1945, l'élection de Nicolas Sarkozy marque le glissement de l'opinion vers une droite dure, avec un affaissement des valeurs de solidarité et une résurgence d'idées conservatrices. Cet essai analyse la logique de ce système, le discours et les actes du pouvoir, dévoile les mensonges de la communication et met en lumière leurs effets néfastes. Il insiste sur la légitimité des idées de gauche et esquisse en creux des perspectives de changement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 52
EAN13 9782296811485
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À la Résistance
GRAINES DE RESISTANCE
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55193-0
EAN : 9782296551930
André MESIN
GRAINES DE RESISTANCE
L’Harmattan
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Derniers ouvrages parus
Georges FERREBOEUF, Participation citoyenne et ville , 2011.
Philippe GOOSSENS, Les Roms : dignité et accueil , 2011.
André CHAGNON, Malades et médecins : pour mieux se comprendre, Eux et nous , 2011.
Philippe DELOIRE, Et si la France disait oui à l’Europe , 2011.
Jean MONTANIER et Alain AQUILINA, Violences, loi du silence, loi du plus fort , 2011.
Dominique ROTH, Economie et psychanalyse. Le progrès en question , 2011.
Claude OBADIA , Les lumières en berne ? Réflexion sur un présent en peine d’avenir ., 2011
Levent ÜNSALDI, Le développement vu de Turquie , 2011.
Maurice T. MASCHINO, Cette France qu’on ne peut plus aimer , 2011.
Véronique WASYKULA, RMI : vous devez savoir , 2011.
Antoine BRUNET, Jean-Paul GUICHARD, L’Impérialisme économique. La visée hégémonique de la Chine , 2011.
Louis R. OMERT, Le Sursaut. Essai critique, social et philosophique , 2011.
Jean-Pierre DARRÉ, De l’ère des révolutions à l’émancipation des intelligences , 2011.
Jean-Pierre LEFEBVRE, Pour une sortie de crise positive , Articuler la construction autogestionnaire avec le dépérissement de l’État, 2011.
Jean-René FONTAINE et Jean LEVAIN , Logement aidé en France, Comprendre pour décider , 2011.
Marc WIEL, Le Grand Paris , 2010.
Theuriet Direny, Idéologie de construction du territoire , 2010.
Carlos Antonio AGUIRRE ROJAS, Les leçons politiques du néozapatisme mexicain, Commander en obéissant , 2010.
Florence SAMSON, Le Jungle du chômage , 2010.
REMERCIEMENTS
Ce livre n’aurait pas vu le jour sans les conseils et le soutien de mon frère qui m’a en outre beaucoup aidé dans la phase de relecture et de mise en page.
Je suis très reconnaissant aussi à M. Patrick Le Hyaric, Directeur de L’Humanité , qui, sans me connaître, a bien voulu lire une première ébauche du manuscrit et me prodiguer ses encouragements.
Je sais gré aux éditions L’Harmattan de m’avoir fait confiance malgré ma totale inexpérience littéraire.
Avec certains internautes, nous avons noué sans nous connaître des relations chaleureuses et amicales, fondées sur une espérance commune et quelques convictions partagées. Les réflexions de ce livre sont aussi un peu les leurs.
J’ai une pensée pour mes deux parents qui, sans partager mes idées, n’auraient pas désavoué mon entreprise.
Je remercie enfin du fond du cœur mon épouse et mes enfants, dont l’affection est le moteur de ma vie. Qu’ils veuillent bien me pardonner les longues heures que je leur ai distraites pour ce qui a pu parfois leur paraître des chimères.
INTRODUCTION
Qui n’a déjà entendu cette chanson populaire chantée par les orchestres espagnols ou sud-américains : « Guantanameja » ? Dans le premier couplet, le poète cubain, José Marti, dit : « Yo soy un hombre sincero,(…) y antes de morir me quiero echar mi verso del alma » , ce qu’on pourrait traduire approximativement par « Je suis un homme sincère (…) et avant de mourir je veux faire sortir mon chant de mon âme ». J’aime bien cette chanson, sa mélodie entraînante et ses paroles. Sa première strophe correspond un peu à ce que je ressens, toutes proportions gardées. Je ne suis pas poète et n’ai aucune expérience littéraire. Par ailleurs, mon âge actuel me donne encore une espérance de vie significative. Néanmoins, j’éprouve le besoin d’exprimer aujourd’hui des réflexions sur notre situation politique et sociale qui me semble préoccupante. Je mesure le caractère dérisoire voire présomptueux de cette démarche mais, après tout, « les seuls combats qu’on est sûr de ne pas gagner sont ceux qu’on ne mène pas. »
J’ai grandi à l’époque insouciante des Trente glorieuses et mes convictions politiques se sont forgées dans les années 70. Elles ont toujours été à gauche.
Bien sûr, les rêves de jeunesse se sont heurtés à la dure réalité des débats politiques, à la déception des lendemains qui ne chantaient pas autant qu’espéré, à la complexité mouvante des réalités sociales, aux épreuves de la vie. J’ai néanmoins conservé un attachement profond aux valeurs de paix, de justice et de progrès social. Pendant toute la décennie 80, j’ai beaucoup milité aux niveaux politique, associatif et syndical. Comme beaucoup, j’ai espéré que la victoire de la gauche en 1981 allait réellement « changer la vie » . La réalité a été plus nuancée ! Malgré d’indéniables progrès politiques et sociaux dans les années 80 : abolition de la peine de mort, revenu minimum d’insertion, retraite à 60 ans, cinquième semaine de congés payés, décentralisation, droits nouveaux pour les salariés… le tournant de la rigueur en 1983, les affaires et les divisions ont progressivement entamé le crédit de ce pouvoir.
La chute du mur de Berlin en 1989 et l’implosion des régimes communistes de l’Est au début des années 1990 ont mis à nu les limites et les faiblesses de régimes politiques parvenus à bout de souffle par défaut de renouvellement idéologique et de démocratie interne. Un bras de fer de 45 ans, connu sous le nom de « guerre froide » tournait à l’avantage du « camp occidental ». On a espéré naïvement alors pendant un temps que cette « fin de l’Histoire » permettrait l’avènement d’un monde plus pacifique et que la course aux armements ferait place à la lutte contre la faim, le sous-développement et l’épuisement des ressources naturelles. Ce qu’on ne prévoyait pas alors, c’est que dans l’ivresse de leur victoire les vainqueurs allaient promouvoir partout un laisser-faire économique arrogant et sans limite à l’opposé de ces objectifs. On a ainsi assisté à un creusement des inégalités, à la suppression de nombreux dispositifs de régulation économique, au recul des solidarités et des services publics. La « menace terroriste » est venue remplacer le « péril rouge » pour justifier une reprise de la course aux armements et des mesures sécuritaires de plus en plus strictes.
Pour en revenir à notre hexagone, le retour de la droite aux affaires en 1993 était logique compte tenu de l’affaiblissement du président, de l’usure de la gauche et de la dégradation de son image dans l’opinion publique. Dans ce contexte, les 47 % de Lionel Jospin à l’élection présidentielle de 1995 étaient presque réconfortants. Il y a eu ensuite la dissolution surprise de 1997 et le retour un peu inespéré de la gauche aux affaires. Le bilan du gouvernement de la gauche plurielle de 1997 à 2002 a été à mon sens honorable : la dette publique a été réduite en valeur relative, la couverture maladie universelle a été mise en place, des réformes de société utiles ont vu le jour (le P.A.C.S. notamment), une lutte énergique contre le dopage dans le sport a été engagée, le chômage a baissé, les lois sur les 35 heures ont été populaires malgré leurs imperfections et le tassement dans l’évolution du pouvoir d’achat qu’elles ont entraîné ensuite. Cependant, les privatisations d’entreprises publiques telles que France Telecom, initiées sans trop de remous dans l’opinion sur le moment, portaient en germe de réels reculs sociaux.
C’est ainsi que la cote de popularité de ce gouvernement était encore bonne début 2002. Trop divisée, la gauche n’a cependant pas apprécié suffisamment pendant la campagne la montée en puissance des thèses sécuritaires et identitaires dans l’opinion, portées par le Front National et, de façon opportuniste, par la droite. Elle s’est prob

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