La démocratie à l épreuve du régionalisme en Afrique noire
223 pages
Français

La démocratie à l'épreuve du régionalisme en Afrique noire , livre ebook

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Description

Cet ouvrage fait le bilan analytique des expériences africaines du multipartisme amorcé à l'entrée de la décennie 1990. Il relate les dominances événementielles des révolutions démocratiques en Afrique subsaharienne. Les grandes tendances de cette période résident dans les conférences nationales, l'adoption de constitutions démocratiques et des élections comme mode de dévolution du pouvoir. L'élément identitaire qui va miner les expériences démocratiques en Afrique noire est mis en exergue.

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Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296516991
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

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Essè AMOUZOU
La démocratie à l’épreuve du régionalisme en Afrique noire
La démocratie à l’épreuve du régionalisme en Afrique noire
Études africaines Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Dernières parutions Abou-Bakr Abélard MASHIMANGO,La bellicité dans la Corne de l’Afrique (1961-2006). Transnationalisme ethnique, États et conflits armés, 2013. Joseph DOMO,Les relations entre frontaliers. Cameroun-Tchad, 2013. Idrissa BARRY,Migrations, ONG et développement en Guinée, 2013. Windpagnangdé Dominique KABRE,La conclusion des contrats électroniques. Étude de droits africains et européens, 2013. Yafradou Adam TAIROU,Préoccupations environnementales et droit de l’entreprise dans l’espace OHADA, 2013. Gabin KORBEOGO,Pouvoir et accès aux ressources naturelles au Burkina Faso. La topographie du pouvoir, 2013. Jean-Claude MASHINI,Le développement régional en République démocratique du Congo de 1960 à 1997, 2013. Kouamé René ALLOU,Les Nzema, un peuple akan de Côte d’Ivoire et du Ghana, 2013.Emmanuel NKUNZUMWAMI,Le partenariat Europe-Afrique dans la mondialisation, 2013. Lang Fafa DAMPHA,Nationalism and reparation, 2013. Jean-François BARLUET,Un drame colonial en Côte d’Ivoire : l’affaire Quiquerez Segonzac (1891-1893),2013. Gervais MUBERANKIKO,La protection du locataire-gérant en droit OHADA, 2013. Gervais MUBERANKIKO,La contribution de la décentralisation au développement local, 2013. Alain COURNANEL,Economie politique de la Guinée (1958-2010). Des dictatures contre le développement, 2012. Amadou OUMAR DIA,uePeslaptanysLs.Hesayalede Mauritanie,2012.Sous la direction de Bruno DUJARDIN,Renforcement des systèmes de santé. Capitalisation des interventions de la Coopération Belge au Burundi, en République Démocratique du Congo et au Rwanda, 2012.
Essè AMOUZOU La démocratie à l’épreuve du régionalisme en Afrique noire L’HARMATTAN
Du même auteur
à L’Harmattan L’Afrique 50 ans après les indépendances, 2009 Aide et dépendance de l'Afrique noire, 2011 Le développement de l'Afrique à l'épreuve des réalités mystiques et de la sorcellerie, 2010 Gilchrist Olympio et la lutte pour la libération du Togo, 2010 Les handicaps à la scolarisation de la jeune fille en Afrique noire, 2008 Histoire critique de la sociologie, 2011 L’impact de la culture occidentale sur les cultures africaines, 2009 L’influence de la culture sur le développement en Afrique noire, 2009 Le mythe du développement durable en Afrique noire, 2010 Pauvreté, chômage et émigration des jeunes Africains quelles alternatives ?,2009 Pourquoi la pauvreté s'aggrave-t-elle en Afrique noire ?,2009 Pouvoir et société : les masses populaires et leurs aspirations politiques pour le développement en Afrique noire, 2009 La sociologie de ses origines à nos jours, 2008 Sous le poids de la corruption - état de la situation au Togo, 2005 © L'HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00267-5 EAN : 9782336002675
AVANT-PROPOS L’histoire contemporaine de l’Afrique noire s’articule autour du phénomène de pratiques endogènes avec une tendance nettement axée sur la mondialisation. La rencontre coloniale avait jeté les bases de l’intégration du continent noir dans les dynamiques évolutives du monde global. Ces dynamiques sont caractérisées par des chocs sociétaux majeurs dont la gestion permet aux communautés de réaliser des transitions indispensables à la construction de leur identité collective. De cela participèrent la colonisation et surtout les indépendances qui constituent des phénomènes historiques intervenant dans l’édification d’une psychologie politique noire arrimée à la modernité. Le dernier stade de cette évolution se rapporte aux processus de démocratisation qui marquent des stations essentielles dans la marche des peuples noirs vers le stade suprême de la sacralisation de l’individu. Mais, cette marche semble souvent freinée par des élans conservateurs qui tiennent à maintenir la primauté des transcendances collectives sur les attributions de l’individu. Le choc entre le libéralisme politique inspiré de la souveraineté du sujet et une perception communautariste de la personne a rendu difficile l’assimilation du libéralisme politique. Ce libéralisme se heurte non seulement à ces contingences ethnologiques et culturelles, mais surtout à la résistance de forces conservatrices peu enclines à perdre les positions acquises au sein de l’appareil sociétal. La présente étude dresse un bilan analytique des processus démocratiques de l’Afrique noire en mettant en relief le point d’achoppement fondamental : l’ethnie. L’auteur
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INTRODUCTION L’histoire des peuples est construite autour de dynamiques orientées par les aspirations des populations. Celles-ci s’inscrivent généralement dans une marche globale de la civilisation universelle qui alimente les mouvements politiques, sociaux et culturels. Pour l’Afrique subsaharienne dont l’histoire est largement tributaire de grands mouvements politico-culturels mondiaux, les grandes stations historiques et politiques se répartissent sur ses expériences avec le monde extérieur. Pour cette raison, les populations africaines ont souvent aspiré à accompagner les grandes dynamiques internationales, veillant surtout à ce que leur société ne reste pas en marge des nouveautés idéologiques et politiques. Ayant été atteint par les premiers ème mouvements de globalisation politique du 19 siècle européen, le continent noir restera toujours un peu en marge des grands bouleversements géopolitiques dont les répercussions auront juste un écho secondaire sur le continent. Ainsi, épargnées par les grandes confrontations militaires qui ème accompagnèrent les mouvements nationalistes européens du 19 siècle, les nations africaines vont prendre en marche le processus de globalisation politique. Les choses vont s’accélérer lorsque les mouvements nationalistes d’Europe en quête de prestige et de rayonnement vont déborder l’espace européen pour se cristalliser vers les côtes africaines. Loin de se résumer en une rencontre fructueuse et constructive, l’irruption des pendants nationalistes occidentaux va introduire le continent dans une longue période d’assujettissement dont le déclin résultera de la maturation politique des élites africaines. Les luttes pour les indépendances qui en découlèrent étaient centrées sur des instances situées hors du continent. De ce fait, la lutte pour l’accession à la souveraineté internationale constituait un repère essentiel pour l’histoire récente de l’Afrique, mais demeurait peu ancrée dans l’inconscient collectif comme une donnée endogène. Puisqu’elle impliquait essentiellement des facteurs externes comme l’administration coloniale, son caractère exogène est d’autant plus prononcé que les argumentations des élites africaines contre l’arbitraire colonial procédaient d’idéaux distillés par les structures éducatives de l’appareil colonial. A cela s’ajoutent des dynamiques historiques comme les deux guerres mondiales, géostratégiques comme la lutte idéologique entre les blocs capitalistes et communistes. De ce fait, même si les indépendances marquaient sans conteste le point de départ
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d’une orientation politico historique propre au continent, il convient de relativiser l’ampleur des nouvelles dynamiques en tenant compte des velléités de réappropriation latente des espaces politiques et économiques par le biais d’intrigues militaro-politiques et de mécanismes de noyautage des gouvernements postcoloniaux. La marche de l’Afrique subsaharienne vers son devenir politique dut prendre un axe diachronique. L’avènement au pouvoir d’élites fortement empreintes de la conscience nationaliste se heurtera au processus de reconstitution des zones d’influence économique et politique servant de couloir pour la fourniture des matières premières agricoles et minières aux industries occidentales et l’écoulement des produits industriels européens. Les grands enjeux géostratégiques de l’Afrique postcoloniale conservaient pour toile de fond les principes régissant les relations économiques entre la métropole et ses colonies. L’acuité des enjeux sera déterminante dans les grands drames qui vont secouer l’Afrique subsaharienne au lendemain des indépendances. Ceux-ci varient de simples renversements de pouvoir issus de la lutte pour l’indépendance et ayant une légitimité populaire à des manœuvres de déstabilisation qui seront un présage funeste pour l’histoire de l’Afrique postcoloniale. Le décor de ce drame avait été savamment planté par les élites africaines et leurs anciens dominateurs qui avaient rendu acceptable l’idée d’une maturation politique avant toute démocratisation de la vie politique. Et pourtant, la lutte pour les indépendances avait vu éclore une démocratisation de la lutte politique qui avait même conféré une grande visibilité idéologique aux populations devant la multiplicité des différents pôles de la lutte anticoloniale. Délaissant la culture politique qui a dominé l’émergence des partis politiques en Afrique pendant la période coloniale, les premières élites au pouvoir vont introduire une forme de gouvernance assez proche des idéaux marxistes avec un Etat central et fort qui régule les dynamiques politiques et sociales. Il faudra souligner que le contexte des indépendances africaines était dominé par l’expansion des courants de pensée révolutionnaires dont s’inspireront les orientations politiques ultérieures. Mais le marxisme dont s’étaient réclamées de nombreuses élites africaines requerrait une déontologie minimale qui devait faire passer l’intérêt collectif au devant des appétits individuels. L’adoption d’une forme gouvernementale marxisante ne présageait nullement la déchéance future des édifices socioéconomiques et politiques d’Afrique subsaharienne. La Chine a pu s’appuyer sur un tel ressort idéologique pour se porter aux avant-postes de la lutte pour la suprématie économique et politique au niveau international. Pour les nations d’Afrique subsaharienne fraîchement libérées du joug colonial, la pensée marxiste s’était avérée comme un simple ornement idéologique sans contenu pragmatique consistant. C’est dire que l’essence des premières républiques d’Afrique subsaharienne relevait foncièrement d’un mimétisme institutionnel régissant un appareil d’Etat qui devait faire face dans un avenir
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proche à des dissonances internes graves. Au demeurant, l’interruption de la démocratisation des mécanismes d’accès aux postes politiques sous prétexte de la construction nationale sera un des moteurs de nouvelles formes de percée politique. Combinée à la rigidité des appareils d’Etat, à l’inexpérience de nombreuses élites, à l’appétit des anciens valets des armées coloniales, la fragilité structurelle des édifices étatiques postcoloniaux va faire échoir le gouvernail de la destinée des nations africaines entre les mains de réseaux économiques, politiques et géostratégiques dont les ressorts les plus profonds interfèrent avec les relents de la Guerre Froide. Pour nombre de dirigeants politiques, le contexte global des luttes idéologiques constituera un des leviers essentiels de leur maintien ou de leur éviction du pouvoir. Des décennies durant, les populations d’Afrique subsaharienne ont vu se succéder au sommet de leur Etat des personnages dont la légitimité émane non du peuple, mais plutôt de contingences idéologiques, géopolitiques ou purement économiques. La conscience politique éveillée par la prolixité des formations politiques impliquées dans la lutte pour la libération politique va se confronter à un recul brutal. L’appareil du pouvoir se trouve confiné entre les mains d’un chef et de son entourage et change de tutelle au gré des intrigues politiques, des coups d’Etat et des assassinats politiques. Ceux-ci mettent toujours au-devant de la lutte politique, les dominances identitaires alimentées par des perceptions communautaires. La hiérarchisation de l’appareil politique obéit à une pyramide au sommet de laquelle trône royalement l’ethnie du chef de l’Etat sortant. Elle émet vers la base de la pyramide occupée par des groupes ethniques marginalisés, une autorité arbitraire qui est en même temps un instrument de conservation du pouvoir. Même si on a pu noter l’irruption citoyenne dans la dévolution du pouvoir, celle-ci est demeurée juste une action ponctuelle ou plus souvent un paravent sous lequel sont dissimulées des manœuvres autocratiques. Tout comme l’Afrique précoloniale avait été bouleversée par des événements internes, de même l’Afrique postcoloniale ne restera pas en marge des dynamiques universelles. Non pas que les peuples africains seraient une masse apathique ballottée au gré des vagues idéologiques et géostratégiques, mais l’Afrique, autant que l’Europe et l’Asie est partie intégrante d’un ensemble global interagissant selon des contingences historiques et politiques. Ces contingences conduiront encore une fois à mettre les peuples de l’Afrique subsaharienne devant leur destinée grâce au vent de la liberté venu des nations soviétiques. L’ouragan de la réforme initié par le président de l’Union Soviétique, Michael Gorbatchev ne manquera pas d’alimenter et d’inspirer surtout les peuples d’Afrique noire longtemps bridés par des mécanismes politiques et militaires en qui ils ont du mal à se reconnaître. De ce fait, la perestroïka et la glasnost soviétiques toucheront les édifices politiques africains tout en provoquant de grandes vagues
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