La France en Chine 1843-1943
274 pages
Français

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La France en Chine 1843-1943 , livre ebook

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Description

Le rescrit impérial de 1839 punissant le trafic de la consommation d'opium, et la fermeture du port de Canton, seul accessible aux "Diables de l'ouest", provoquent la première guerre de l'Opium. Vaincue, la Chine se voit imposer des traités. Année après année, civils, diplomates, militaires et missionnaires vivent au rythme des soubresauts d'un grand pays agité. Des archives diplomatiques et consulaires françaises permettent de redonner vie à ces cent années de péripéties de l'histoire de la Chine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 436
EAN13 9782336660837
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

La France en Chine (1843-1943) a été édité en 1997 par les Presses académiques de l’Ouest/Ouest Éditions et le Centre de Recherches en histoire internationale et atlantique de l’Université de Nantes (CRHIA).
L’ouvrage portait le n° 24 dans la série Enquêtes et Documents .
Cette réédition a été mise à jour et complétée.
La couverture illustre les quatre piliers de la présence française : la marine, l’armée, les consulats et les Missions.
• L’amiral Amédée Courbet (06.1827-06.1884), polytechnicien, Commandant en chef de la flotte française en Extrême-Orient, meurt sur le cuirassé Bayard , d’où il dirigeait la facile victoire navale du 29 août 1884 sur la Min près de Fou-Tcheou /Fuzhou au Fujian.
(Dessin in Paul BONNETAIN, L’Extrême-Orient , Paris, Librairies-Imprimeries réunies, s.d., p. 385.)
• Chasseurs à pied français de l’expédition en Chine de 1858. ( Histoire populaire contemporaine de la France , Paris, Lahure, Hachette, 1866.)
• Consulat de Tien-tsin/ Tianjin avant sa destruction complète par les Boxeurs début 1900. ( Idem, p. 2 71.)
• Cathédrale du Sacré Cœur, Seksat, édifiée à Canton sur le modèle de Sainte-Clotilde à Paris VII e par Mgr Guillemin des MEP à partir de 1862 en partie grâce à des subsides de Napoléon III. (ArSMEP, Canton.)
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-66083-7
Titre
Sous la direction de
J. Weber et F. de Sesmaisons








La France en Chine
1843-1943

Avant-propos
Les Chinois racontent une histoire que l’on pourrait résumer ainsi : une grenouille, qui vivait heureuse dans son puits, rencontra un jour une tortue de mer. Hospitalière, elle lui vanta les mérites de sa demeure, son eau agréable et sa margelle ensoleillée, et l’invita à s’y établir. Tentée par l’offre, la tortue se ravisa finalement et expliqua à la grenouille que la vraie vie se trouvait dans les immensités océaniques. La grenouille apprit ainsi que, hors de son puits, se trouvait le vaste monde. « Il ne faut pas regarder le ciel du fond de son puits », conclut le proverbe.
Les Nantais ont très tôt tourné leurs regards vers les mers lointaines. Ils s’intéressent à la Chine dès le XVIII e siècle. Le commerce avec Canton est certes insignifiant en comparaison du trafic triangulaire et des relations avec les Antilles, mais les ventes de porcelaines suscitent un véritable engouement à Nantes au temps de la Compagnie des Indes.
L’intérêt pour l’Extrême-Orient est essentiellement mercantile : Thomas Dobrée fils (1810-1895) rassemble certes des œuvres d’art qui constituent les collections chinoises du Musée Dobrée, mais on ne constate pas à Nantes au XIX e siècle une sensibilité sinophile comme à Paris, à Bordeaux et même à Rennes. L’historien de l’art Marc Braud impute cette carence « à la force de l’esprit mercantile et au pragmatisme qu’il implique, chez les Nantais du XVIII e siècle ». Plus sérieusement, ajoute-t-il, « le fait que Nantes ne soit pas le siège d’une université est assurément une des causes structurelles de cette faiblesse de l’ intelligentsia à cette époque. » 1 L’ouverture à Nantes en 1986 d’un Centre d’archives diplomatiques a permis aux jeunes chercheurs du département d’histoire d’embrasser le vaste monde. Les fonds qui y sont conservés ont été rapatriés des consulats et ambassades français en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie. Ils permettent d’étudier les divers aspects de la présence de la France dans le monde aux époques moderne et contemporaine. De nombreux travaux ont déjà été soutenus sur l’action culturelle, économique, politique et militaire de la France dans diverses parties du monde.
Les fonds chinois de ces archives, qui sont particulièrement riches, ont donné lieu à une soixantaine de travaux de recherches. Ces études sont des apports non négligeables à la connaissance historique, tant par la pertinence des problématiques dégagées que par l’intérêt des conclusions. C’est la raison pour laquelle le département d’histoire de l’université de Nantes et le Centre de recherches en histoire internationale et atlantique ont décidé, dès 1997, de publier un ouvrage consacré à la présence française en Chine de 1843, date de la fondation du premier consulat à Macao, à 1943, année de la rétrocession des concessions.
Cette seconde édition de La France en Chine (1843-1943) , revue et enrichie, est augmentée de cinq nouvelles contributions. Bibliographie, chronologie, iconographie et notes ont également été améliorées.
Jacques WEBER
1 B RAUD (Marc), « Nantes et la Chine au dix-huitième siècle », in Voyages à la Chine, 1817-1827 , Nantes, Musée Dobrée, 1988, p. 8.
Avertissement
L’orthographe des citations est respectée, et la transcription en pinyin adoptée, sauf pour quelques noms d’usage répandu, tels que Canton /Guangzhou, Nankin /Nanjing, Pékin /Beijing ou Chiang Kai-shek/ Jiang Jieshi/Jiang Zhongzheng (1887-1975) et Sun Yat-sen/ Sun yì xian (1866-1925) .
Abréviations les plus utilisées :
AD.N : Archives diplomatiques de Nantes.
AD.QO : “ “ “ diplomatiques du Quai d’Orsay à La Courneuve.
ArCm : “ “ “ de la Congrégation de la Mission (Lazaristes).
ArGuéb : “ “ “ Guébriant aux MEP et à Saint-Pol-de-Léon (Finistère).
CAM : Conseil d’administration municipale à Shanghai.
CCC : Correspondances consulaires et commerciales avec le MAE.
COC : Corps [français] d’occupation en Chine.
CPC : Correspondances politiques et commerciales du MAE.
MAE : Ministère des Affaires étrangères françaises.
(S)MEP : (Société des) Missions étrangères de Paris, rue du Bac.
NS : Nouvelle série.
SCPF : Sacrée Congrégation de la Propagation de la Foi à Rome.
M INISTRES plénipotentiaires- LÉGATS de France :
MM. de Bourboulon (1860), Berthemy (1863), de Lallemand (1866), de Geoffroy (1871), Brenier de Montmorand (1875), Bourée (1880), Patenôtre (1884),
Constans (1887), Lemaire (1888), Gérard (1894), Pichon (1898), Beau (1902), Dubail (1903), Bapst (1906), Jacquin de Margerie (1909), Conty (1913), Boppe (1918), de Fleuriau (1922), de Martel (1924), Wilden (1929).
M INISTRES - AMBASSADEURS de France :
MM. Naggiar (1936), Cosme (1939-43), Pechkoff (nov. 1944), Meyrier (janvier 1946-1949) non remplacé jusqu’à la reconnaissance de La République populaire de Chine de Maozedong ( par la France du Général de Gaulle en…1964.
Un siècle de présence française en Chine (1843-1943)
La Chine en 1840
Dans la première moitié du XIX e siècle, la Chine reste fermée. Elle ne souhaite pas commercer avec l’Occident dont les négociants se font les artisans de la domination politique et de la conquête militaire de leur pays. Elle veut éviter le sort de l’Inde, victime de la rivalité des grandes Compagnies et finalement soumise à la domination de l’ East India Company . Les productions de l’Occident ne l’intéressent d’ailleurs pas, ainsi que l’écrit sans ambages l’empereur Jiaqing à George III en 1816 : « La Cour Céleste ne tient pas pour précieux les objets venus de loin, et toutes les choses curieuses et ingénieuses de ton royaume ne peuvent non plus être considérées comme ayant une rare valeur . » 2
La Chine est un monde en soi, qui peut se suffire sans recourir aux produits de l’étranger : c’est, écrit le lazariste Huc en 1844, « un pays si vaste, si riche et si varié, que le trafic intérieur suffit surabondamment pour occuper la partie de la nation qui peut se livrer aux opérations mercantiles ». 3
Depuis le milieu du XVIII e siècle, seul le port de Canton est entrouvert aux Occidentaux, qui s’y procurent la soie, la laque, la porcelaine et surtout le thé. Les conditions du commerce avec la Chine y sont fort peu satisfaisantes pour les « barbares roux », ils doivent se soumettre aux exigences des « firmes officiellement habilitées » qui composent le Cohong 4 Cette association, contrôlée par le vice-roi des Liangguang 5 et le superintendant des Douanes de Canton, a le monopole du commerce avec les étrangers et fixe les prix. Enfin, d’énormes quantités d’argent métal étant englouties dans ce nouveau « gouffre de l’Asie », les grandes maisons anglo-saxonnes, désireuses d’équilibrer leur balance commerciale, se lancent dans la contrebande de l’opium du Bengale ou de Turquie, écoulé clandestinement dans les ports de la Chine méridionale.
La Chine s’est également fermée aux missionnaires au XVIII e siècle. Au XVII e siè

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