La voie du changement

Delly Sesanga Hipungu

Description

L'insécurité, la fragilité des institutions, la régression des droits et libertés des citoyens, la pauvreté, l'injustice, la corruption, la dérive autoritaire dépeignent encore la RDC. La RDC a besoin d'instruments efficaces pour sa gouvernance et d'une démocratie citoyenne. Celle dans laquelle la population veille au respect des lois et de la liberté ainsi qu'à son bien-être. Conçue comme choix de raison, seule cette démocratie peut garantir la prospérité et la stabilité dans le cadre des alternances démocratiques au pouvoir.

Sujets

• Science politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mars 2011
• Nombre de lectures: 84
• EAN13: 9782296801660
• Langue: Français

Extrait

La voie du changement
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-54235-8
EAN : 9782296542358
Delly Sesanga Hipungu
La voie du changement
Un pari de la raison pour la Rd Congo
Préface de Son Eminence le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya Archevêque Métropolitain de Kinshasa
L’Harmattan
« Avant d’entreprendre, il faut penser ; avant toute action, il y a un projet »
Siracide 37. 16
Remerciements
La recherche des voies en vue de la transformation sociale de notre pays constitue une question essentielle qui nous appelle à l’ouverture d’esprit et à des larges échanges sur des sujets d’intérêt commun. Je remercie particulièrement Jean-Marie NKUKA BONAZEBI, Justin KIMAKIMA MBLANDA, Monsieur l’Abbé Blaise ON’OKUNDJI OKAVU et Roger SHAMBUYI KALALA de s’être investis à la lecture de mon manuscrit et pour les échanges combien fructueux que j’ai eus avec eux. Ils m’ont encouragé à poursuivre la rédaction de cet ouvrage nonobstant notre environnement politique qui n’offre guère à la réflexion la possibilité de conjuguer harmonieusement avec l’action.
A Joëlle, Hermione, Erwan et
Hervé pour tout le temps dont
vous me gratifiez pour me
consacrer au service des
autres.
Préface
Un livre politique n’est jamais aisé à écrire. Il charrie, au fil des pages, les convictions politiques de l’auteur et l’analyse indépendante des faits. A ce titre, il demeure aussi le plus délicat à préfacer. En m’engageant à présenter au lecteur le contenu du livre de l’honorable Delly Sesanga, je salue l’initiative d’un appel à la réflexion et à l’engagement pour un nouvel élan dans la marche de l’Etat congolais.
Ce livre paraît à un moment particulier de l’histoire de la République Démocratique du Congo : l’an 2010 marque son jubilé d’or de l’indépendance. Ces cinquante ans auront été marqués de succès et d’échecs qui invitent à l’imitation de bons exemples pour baliser l’avenir et à l’abandon de mauvaises pratiques qui ont fait régresser le pays.
Le contenu de ce livre est l’expression de l’inquiétude d’un citoyen face à l’avenir de son pays. Penser l’avenir de la Rd Congo, requiert plus que la simple volonté de méditer; il faut de l’engagement, de la détermination. Les points de vue soutenus par l’honorable Delly Sesanga peuvent être teintés d’une certaine couleur politique, s’empressera-t-on d’objecter. Mais au-delà de ce marquage politique, l’auteur se dépasse fort bien pour répondre à l’exigence de la distanciation, nécessaire à un tel exercice. Il interpelle autant la gauche que la droite, le pouvoir et l’opposition. Fustigeant les excentricités des uns et les turpitudes des autres dans le franc parlé qu’on lui reconnaît, Delly Sesanga ne se dérobe pas non plus. Il use courageusement d’un « nous » qui revendique son appartenance à cette classe politique qui a des comptes à rendre à la nation et aux populations congolaises.
L’originalité de sa démarche réside dans la façon d’entrevoir la transformation du Congo. Ce, à partir d’un trinôme où il conjugue l’idée de transformation sociale avec l’exigence de réflexion dans l’action politique et la recherche du « milieu », concept emprunté à Michel Foucault, pris comme espace concret de la dure réalité de vie des populations. Employé plus d’une trentaine de fois dans des contextes divers, le terme transformation est le maître mot de son ouvrage. Mais, pour ne pas en galvauder le sens, il lui donne un contenu qui le situe au niveau des pratiques politiques menées dans ce pays depuis l’époque coloniale.
Ainsi, après avoir dépeint, dans le temps de pause, la situation politique de la Rd Congo depuis les élections de 2006, il stigmatise les causes de l’échec qu’il lie au manque de préparation du changement et à la déconsidération par les hommes politiques des réalités concrètes de la vie des populations dans l’exercice du pouvoir. Les hommes politiques n’ayant pas eux-mêmes foi dans leurs actions explique-t-il, cette situation crée une distance entre l’action publique et les aspirations de la population. Ce qui rend précaire l’attachement de la population aux dirigeants et aux institutions qu’ils animent.
La transformation d’une Nation n’est pas possible sans une vision claire des hommes politiques vis-à-vis de la destinée de leur collectivité et sans la participation de la population à l’action. C’est à travers cette double réalité que s’explique le statu quo ou, comme le montre l’auteur, le retard et le recul que connait la Rd Congo malgré les apparences.
Pour esquisser une voie de sortie de cette difficulté qui a toujours et fait encore aujourd’hui obstacle à l’avènement d’un changement politique porteur d’un meilleur avenir au Congo, l’honorable Delly Sesanga en appelle à la rationalisation de l’action politique. Ni le multipartisme, ni les élections pluralistes ne vident la revendication démocratique. La participation citoyenne, à travers un réseau efficace de la « société civile », le respect des droits de l’homme et la justice sont aussi nécessaires à l’essor de la démocratie. Seule la raison, dit-il, peut guider une action politique responsable et faire promouvoir la démocratie et l’Etat de droit. Grâce à la raison, la justice et l’ordre occupent le centre de la vie publique pour l’avènement d’un Etat de droit et d’elle découlent les valeurs démocratiques qui garantissent la stabilité sociale.
Delly Sesanga interroge et démontre à travers l’histoire et l’actualité de notre pays, les fondements du délitement moral de l’action publique : « géopolitique », paternalisme, clientélisme, favoritisme, corruption des principes, infantilisation de la population... Il intègre dans la raison le chemin de la reconquête à la fois du sens d’Etat et du devoir envers la Nation congolaise en vue de l’organisation d’une société en quête de sa transformation. La raison permet d’atteindre la vertu et parfois, elle se confond avec elle. Car, insiste l’auteur, on peut avoir des bonnes institutions et des bonnes lois, mais si ceux qui les servent manquent de vertu ou les appliquent sans foi, les espérances de la population seront constamment déçues.
La crise de la société congolaise, qui est souvent décrite sous ses différents aspects, est ici encore plus spécifiée comme une crise de sens. En effet, étant en perte de repères, le Congo est mobilisé sur base des antivaleurs que l’auteur décrit comme les trois piliers de la dictature, à savoir : l’ignorance, la pauvreté et la corruption. Approche intéressante qui présente ces éléments non plus comme les accidents d’un parcours ou une fatuité que les congolais doivent assumer, mais plutôt comme des éléments de base d’une « gouvernementalité » instaurée par les dirigeants.
Pour étayer cette hypothèse, l’honorable Delly Sesanga s’appuie à la fois sur l’examen des politiques publiques menées, les pratiques politiques observées ainsi que sur des données statistiques. Son approche permet de découvrir les questions de la pauvreté, de la corruption et du niveau de l’éducation de la population sous un jour nouveau. Il estime que la démocratie, soit l’Etat de droit démocratique, ne peut prospérer en Rd Congo et la transformation sociale advenir, si au-delà d’une réforme générale de l’Etat, les hommes politiques congolais ne marquent de volonté de rupture avec l’ignorance, la pauvreté et la corruption comme vecteurs de mobilisation de la population.
Le procès de gouvernance et d’action politique que fait l’honorable Delly Sesanga dans ce livre vise à définir un nouveau facteur de mobilisation et un nouveau levier de l’exercice du pouvoir. A ce qu’il appelle « trois piliers de la dictature » qui, n’arrête-t-il de marteler, empêchent le progrès de ce pays, il substitue la raison comme norme de référence. Il précise que dans cette démarche, l’élite intellectuelle et les autres cadres ont une double responsabilité : celle de s’engager dans la foi et la vérité sur le chemin du changement ainsi que celle de travailler à l’avènement de la transformation de la société par l’éveil des consciences, malgré les difficultés et le sacrifice que cela implique.
Pour parvenir à cet objectif, la voie est étroite et contraignante. Le Congo que promeut l’honorable Delly Sesanga est celui où le citoyen n’abdique pas de ses droits et libertés au profit des élus, au contraire. Il revendique ses droits de créances sur l’action des dirigeants. Et, par la lumière de ses critiques, il exerce sa propre responsabilité et rappelle en permanence les élus aux leurs. La compétence du chef, entendue ici au sens de la capacité effective de résoudre les p