Le Liban : de l Etat inachevé à l invention d une nation
130 pages
Français

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Le Liban : de l'Etat inachevé à l'invention d'une nation , livre ebook

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Description

L'histoire du Liban est forgée par les tensions et les guerres. L'Etat libanais, qui a bientôt cent ans, peine à trouver la bonne expression politique pour gérer sa société multireligieuse. Depuis sa création, deux Liban vivent et s'affrontent : le Liban politique et le Liban social. La problématique libanaise est celle d'un divorce entre l'Etat et la société. Une fracture capitale à saisir pour déchiffrer l'évolution tortueuse et parfois douloureuse de ce pays.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2015
Nombre de lectures 16
EAN13 9782336374529
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
Dans la même collection :
2012
Mounir Corm , Pour une III e république libanaise. Étude critique pour une sortie de Taëf
Marc Lavergne (Dir.), Égypte une société en quête d’avenir, an 2 de la révolution,
Marc Lavergne (Dir.), Égypte, l’émergence d’une nouvelle scène politique, an 2 de la révolution
Sébastien Abis , Pour le futur de la Méditerranée, l’agriculture
Sylvia Chiffoleau , Sociétés arabes en mouvement, trois décennies de changements
Faouzia Zouari , Pour un féminisme méditerranéen
Abdelatif Idrissi , Pour une autre lecture du Coran
2013
Gilbert Meynier , Pour repenser l’Algérie dans l’histoire
Olivier Marty et Loïc Kervran , Pour comprendre la crise syrienne, éclairages sur un printemps qui dure
Nicolas Dot Pouillard , Tunisie : la Révolution et ses passés
Catherine Wihtol de Wenden , Pour accompagner les migrations en Méditerranée
Haoues Seniguer , Petit précis d’islamisme : des hommes, des textes et des idées
2014
Jordi Tejel Gorgas , La question Kurde : passé et présent Sébastien Abis, Mobilisations rurales en Méditerranée Julien Salingue, La Palestine d’Oslo
Jean-François Coustillière et Pierre Vallaud, Géopolitique et Méditerranée, volume 1
Jean-François Coustillière et Pierre Vallaud, Géopolitique et Méditerranée, volume 2





© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72463-8
La bibliothèque de l’iReMMO

La bibliothèque de l’iReMMO
Collection dirigée par Pierre Blanc et Bruno Péquignot

Cette collection se propose de publier des textes sur tous les aspects de la vie sociale de la Méditerranée et du Moyen-Orient. Tous les domaines sont concernés, de la politique à la culture et aux arts, de l’analyse des mœurs et des comportements quotidiens à l’économie, de la vie intellectuelle à l’étude des institutions et organisations sociales, sans oublier la dimension historique ou géographique de ces phénomènes.
L’objectif est de créer une sorte d’encyclopédie, au sens historique de ce terme, présentant, de façon claire et rigoureuse, toutes les connaissances produites par la recherche scientifique, mais aussi par les réflexions des acteurs impliqués à tous les niveaux de la société. Chaque ouvrage vise à faire le point sur un sujet traité dans un souci de le rendre accessible au-delà des cercles des spécialistes.
Titre








Le Liban

De l’Etat inachevé à l’invention d’une nation
Dédicace


A mes parents,
Salwa et Nadim
• • • R EMERCIEMENTS
Je souhaite remercier toutes les personnes qui m’ont aidée, de près ou de loin, à mener à bien cet ouvrage. Ma pensée va d’abord à mon collègue et ami, Gaby Chahine , qui a accepté de lire ce travail malgré son emploi du temps chargé. Je le remercie vivement pour son regard perspicace, ses critiques précieuses et sa franchise. Je suis reconnaissante à l’Agence Universitaire de la Francophonie au Moyen-Orient, de m’avoir attribué l’« Allocation de Perfectionnement Formation-Recherche 2014-2015 ». Je remercie aussi le Père Hady Mahfouz , Recteur de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) pour ses encouragements constants. Je pense également à mes étudiants de l’Institut Supérieur des Sciences Politiques et Administratives de l’USEK où j’enseigne, qui, par leur regard mais aussi leurs angoisses relatives à l’avenir de leur pays, ont contribué indirectement à faire avancer la réflexion. Un grand merci enfin, à Jean-Paul Chagnollaud et Pierre Blanc , de m’avoir donné cette belle opportunité de publier ce livre.
J’ai une pensée particulière pour ma famille : mon mari Régis , pour ses remarques pertinentes et son soutien, mes enfants Daniel, Alexandre et Rémi, pour leur amour et leur patience.
• • • I NTRODUCTION
En mars 2005, des mouvements populaires secouent la société libanaise. Une contestation de grande ampleur baptisée « printemps libanais ». Ainsi, près de cinq ans avant le début de ce qu’on a appelé le « printemps arabe », l’opinion internationale assiste au bouillonnement d’un pays avide de changement. Galvanisés, les Libanais descendent dans la rue, toutes communautés religieuses confondues, pour réclamer plus d’Etat. Plusieurs questionnements agitent aussitôt les esprits : s’agit-il d’un éveil national visant à la réalisation d’un projet intercommunautaire ? La nation libanaise va-t-elle enfin se réconcilier avec son Etat ? Ce dynamisme collectif qui a réussi pourtant à déstabiliser le gouvernement et à le mener à démissionner n’a pas pu forger une nouvelle identité politique. Est-ce alors une occasion manquée pour refonder la charpente sociopolitique libanaise, et effectuer une transformation tellement désirée par les citoyens ? Sans doute. L’Etat libanais, qui a bientôt cent ans (il a été créé en 1920), peine à trouver la bonne expression politique pour gérer sa société multireligieuse.
L’histoire du Pays des cèdres reste forgée par les tensions et les guerres. De la crise de 1958 à l’agression de juillet 2006, en passant par la guerre de quinze ans (1975-1990), autant de tragédies gravées dans la mémoire collective libanaise. Engager un récit optimiste relèverait de la gageure. Le Liban serait-il alors un pays condamné à la violence cyclique depuis sa naissance ? La marche de l’histoire révèle une réponse positive. Alors par où commence l’explication ? Par les origines d’une société-refuge pour les différentes communautés religieuses qui le constituent ? Ou par l’hypothèse d’un Etat préfabriqué, confectionné par l’impérialisme occidental ? Le Liban n’est ni une société refuge, ni un Etat bricolé. Ces deux jugements ne semblent pas satisfaisants. D’une part, la pluralité sociale n’est pas une particularité uniquement libanaise, d’autre part, toute création étatique, au sens moderne du terme, comporte une dimension artificielle. L’analyse de l’évolution libanaise doit d’abord s’attaquer à la nature même de la relation établie entre l’Etat et la société. En effet, depuis sa création, deux Liban vivent et s’affrontent dans le même pays : le Liban politique et le Liban social. Ces deux composantes, qui normalement doivent coexister dans un même système nationalo-étatique, n’arrivent pas à fusionner dans un seul dispositif sociopolitique. Autrement dit, le Liban et les Libanais ne font pas toujours un . D’où l’omniprésence d’une mémoire angoissée, jalonnée de guerres, de violence et d’émigration sans fin. D’où aussi un présent dominé par un pessimisme endémique qui se transmet de génération en génération, traduisant un sentiment d’impuissance qui fragilise toute perspective d’avenir. L’histoire du Liban est celle d’un divorce entre l’Etat et la société. Une fracture capitale à saisir pour déchiffrer l’évolution tortueuse et parfois douloureuse de ce pays.
Ce manque de symbiose entre pouvoir et société fait que, près de cent ans après la création de leur Etat, les Libanais se posent toujours la question de savoir si leur pays existe bien ou s’il est une fiction. Pour les optimistes, qui sont peu nombreux, les institutions sont là, alors il faut y croire. Les pessimistes eux, sont convaincus que leur Etat n’est qu’une illusion politique et juridique, et ne correspond à rien. Leurs propos se radicalisent à la moindre secousse politique, arguant qu’il vaut mieux se rendre à l’évidence : le Liban a du mal à exister et peut-il même encore survivre ? Cette remise en cause existentielle a quelque chose de redoutable. Quoi de plus effrayant pour les héritiers de la culture nationalo-étatique que nous sommes ? Et quoi de plus déroutant, pour une population, que d’assister à l’impotence de ses dirigeants qui, incapables de s’entendre sur des techniques de gestion étatique collectives, s’évertuent à ravauder des outils politiques obsolètes ?
L’impact des diplomaties étrangères n’est évidemment pas à négliger. L’Etat libanais, comm

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