Où vont le conservatisme et le centrisme ?
320 pages
Français

Où vont le conservatisme et le centrisme ? , livre ebook

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320 pages
Français

Description

L'ouvrage traite une question lancinante à savoir : né au début du 19e siècle, le conservatisme comme courant politique survit-il dans toute sa complexité à la globalisation en cours ? L'Auteur tente ainsi de vérifier si, face au libéralisme et au socialisme, le conservatisme comme un courant de pensée reste pérenne, disparaît ou se dissipe.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336345949
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nicolas Bárdos-FéltoronyiOù vont
le conservatisme
et le centrisme ?
L’ouvrage traite une question lancinante à savoir : le
conservatisme comme courant politique, né au début du
e 19 siècle, survit-il dans toute sa complexité à la globalisation en
cours ? Pour certains, le conservatisme n’existerait simplement
eplus. Il serait lentement mort au 20 siècle avec le triomphe
proclamé du libéralisme à la fi n de ce siècle. Or, pour d’autres, Où vontil est parfaitement recevable que le conservatisme persisterait
comme position politique et sociale. Ainsi, caractéristique du
conservatisme, le centrisme serait-il repris par d’autres factions
politiques ? Ces questions se posent alors que les idées socio- le conservatismedémocrates ou socialistes tendent à s’e acer et le libéralisme
classique se maintient avec quelques peines en Europe
devant la multiplication d’initiatives dans le champ politique.
Finalement, quel sera, dans les années à venir, le sort d’un CdH et le centrisme ?
ou d’un CD&V, partis conservateurs par excellence, dans le
paysage politique en Belgique ?
Nicolas Bárdos-Féltoronyi est né en 1935 à Budapest. En 1966, il
obtient le grade de docteur en sciences économiques à l’Université
catholique de Louvain (UCL). De 1966 à 1973, il professe aux Facultés
catholiques de Lille (France) et à partir de 1970 est professeur à l’UCL,
puis professeur émérite depuis octobre 2000, tout en enseignant en
Hongrie. Depuis les années 1980, ses publications s’orientent vers les
questions politiques et géopolitiques.
ISBN : 978-2-8061-0123-5 35 €
Où vont le conservatisme et le centrisme ? Nicolas Bárdos-FéltoronyiOù vont le conservatisme et
le centrisme ?Où vont
le conservatisme
et le centrisme
Nicolas Bárdos-FéltoronyiMise en page: CW D esign
D/2013/4910/39 ISBN : 978-2-8061-0123-5
© Academia-L’Harmattan s.a.
Grand’Place, 29
B-1348 Louvain-la-neuve
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé
que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses
ayants droit.
www.editions-academia.beAber mit Ideologien und Farben
1nimmt man es heute nicht mehr so genau
2PRÉFACE
Qu’est-ce le conservatisme ? Est-ce un OPNI, un « objet poli -
tique non identifié » ?
Pour certains, il n’existerait simplement plus. Il serait lentement
emort au xx siècle et ce, alors complètement, avec le triomphe pro -
clamé du libéralisme à la fin de ce siècle. Certes, il est vrai
qu’aujourd’hui, aucun parti significatif en Europe ne se considère plus
comme conservateur, sauf au Royaume-Uni ou dans l’un ou l’autre
pays scandinave ou baltique. Or, pour d’autres, il est parfaitement
recevable que le conservatisme persisterait comme position politique
et sociale. Il ne subsisterait que sous des formes sous-jacentes, voire
travesties, sous le nom du centrisme.
Proximités et divergences d’idées politiques
Remarquons dès à présent que, dans l’histoire des idées poli -
tiques, le conservatisme n’épouse normalement guère des positions
d’un traditionalisme exclusif ni des attitudes réactionnaires. Dans le
contexte de cette histoire des idées, aborder les questions autour du
conservatisme se clarifie en les confrontant à celles des deux autres
1. « Mais, aujourd’hui, on ne prend plus ni les idéologies ni les couleurs si
exactement» !, in : Manfred RIST, Zwischen Trotzki und Mohammed, in : Neue
Züricher Zeitung, 9.2.2010.
2. Dans l’ouvrage, les indications bibliographiques seront aussi réduites que
possible afin de rendre la lecture du texte plus aisée. Elles apparaîtront tantôt
pour certaines sections en bas de page, tantôt dans le corps du texte par simple
mention du nom de l’auteur et de la date de la parution de la référence. La biblio -
graphie complète en tant que telle figure sur le site : www.bardosfeltoronyi.eu.
5Où vont le conservatisme et le centrisme ?
courants politiques majeurs : le libéralisme et le socialisme. C’est la
façon la plus simple de faire ressortir les fondements et la significa -
tion du conservatisme et d’authentifier son éventuelle perpétuation.
Historiquement, les trois courants sont, directement ou
indirectement, les enfants de la Révolution de 1789. Ceci se vérifie aisé -
ment pour le libéralisme et le socialisme. Mais cela s’avère vrai
même pour le conservatisme. Comme une revanche à la Révolution,
celui-ci se réinvente la figure heureuse d’une Europe chrétienne du
Moyen Âge. Il se propose de la réinstaller politiquement mais sur
une base constamment révisée en fonction des exigences du moment.
Si les circonstances le permettent, le conservatisme tente cependant
de réaliser son idéal sans exclusive à l’égard de nouvelles proposi -
tions face à des nouvelles réalités et parfois en unisson avec des
programmes des deux autres courants d’idées.
Soulignons d’emblée que le conservatisme dont je parle n’est,
d’habitude, guère forcément réactionnaire, ni proprement passéiste.
eIl se développe depuis la fin du xviii  siècle mais marque aussi une
certaine continuité. Il s’oppose en fait aux convictions avancées par
les Lumières, à une certaine modernité dont sont issus le libéralisme
et le socialisme. Il refuse implicitement le paganisme de l’Antiquité
en constante renaissance. Foncièrement, le conservatisme ne refléte -
rait-il d’ailleurs pas quelque chose de bon enfant et de bon père de
famille, de bonhomie et de bon sens, de sens commun ? D’aucuns
allèguent même qu’il semble répondre ux abesoins intrinsèques
d’une partie notable des populations : le désir matériel incompressible
de conserver ce que l’on a, à supposer qu e l’on dispose de quelque
chose de significatif. Ces allégations ne s’ins pirent-elles pas d’une
douteuse psychologie attribuée aux peuples ou aux ethnies ? N’en -
trevoit-on néanmoins pas une certaine volonté de ralentir le rythme
de l’histoire ?
Confrontations proposées
Nonobstant, tout conservatisme n’est pas et de loin opposé à un
libéralisme «raisonnable » ! Certaines idées les attirent l’un vers l’autre
telles que le marché dit libre, la propriété privée du capital et une
politique sans excès. C’est le cas de l’Angleterre des rois George et
6 Préface
de leurs successeurs. Paradoxalement, 1789 induit, le nationalisme
européen et antirévolutionnaire. Ainsi, en France, aboutit-on au très
libéral «enrichissez-vous » radical de Guizot, à peine un siècle plus
tard. En Allemagne, ce sont les guerres napoléoniennes qui tournent
la «nation allemande » du vrai révolutionnaire au nationalisme
conservateur dès 1805-1810.
Par contre, épousant le principe du droit absolu de la propriété,
le conservatisme en soi ne s’avère-t-il pas toujours incompatible avec
le socialisme de quelque couleur que ce ? soitC’est à voir! La
socialdémocratie avec ses tendances dites sociales ne rencontre-t-elle pas
bien les soucis fondamentaux du conservatisme ? Ensemble, le con -
servateur et le socialiste se targuent néanmoins de la fraternité ou du
moins de la solidarité ! La social-démocratie ne soulève-t-elle pas en
même temps la question de l’État et en l’occurrence celle de l’inté -
gration européenne dont les conservateurs continentaux ont été
eférus dès le xix siècle? Certes, elle soulève la question des hommes
qui règnent sur les femmes partout, ce dont beaucoup de conserva -
teurs ne seraient pas choqués. Elle tient rigoureusement compte des
groupes et des classes qui toujours se trouvent historiquement oppo -
sés, alors que le conservatisme les voit structurées organiquement.
Par les temps qui courent, on découvre enfin que l’éclatement et
la fragmentation qu’a occasionnée le postmodernisme n’ont fait que
préparer le lit du néoconservatisme. En tant que soutien à un cer -
tain néolibéralisme du capitalisme internationalisé, le
néoconservatisme serait tout près d’apporter aux problèmes du moment ses
valeurs sûres et ses principes intangibles et ce, face au libéralisme et
surtout au socialisme. Le néoconservatisme américain ne serait-il
d’une nature messianique et d’une tendance impérialiste ? Est-ce le
conservatisme européen d’aujourd’hui ?
Thèmes, contexte et références
Il n’en reste pas moins vrai que tous ces courants se situent en
Europe par rapport
e e�  à

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