Pour une autre globalisation
250 pages
Français

Pour une autre globalisation , livre ebook

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250 pages
Français

Description

L'auteur critique d'abord les ruptures que la globalisation actuelle introduit dans les rapports sociaux. Il brosse ensuite les perspectives d'une autre globalisation contre les politiques identitaires, ou celles qui prônent une compétitivité entre économies nationales. Il propose au contraire d'engager des chantiers transnationaux de coopération au service du développement durable et du bien commun, en privilégiant de vastes territoires comme l'espace méditerranéen.

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Publié par
Date de parution 15 janvier 2016
Nombre de lectures 19
EAN13 9782336400785
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Roland GUILLON ns contemporaines Q POUR UNE AUTRE GLOBALISATION Essai de géopolitique des rapports sociaux
Questions contemporaines
Pour une autre globalisation
Questions contemporaines Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland et Jean-Paul Chagnollaud  Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Dernières parutions Renaud FABBRI,Eric Voegelin et l’Orient. Millénarisme et religions politiques de l’Antiquité à Daech,2015 Béatrice GRANDORDY,Le médecin devant le juge. Fait-il face à une « menace aggravée » du pénal ?, 2015. Georges KORNHEISER,Le capitalisme, cancer de l’humanité, 2015. e Florent VILLARD,Critique de la vie quotidienne en Chine à l’aube du XXI siècle, 2015. Julien PEQUIGNOT, François-Gabriel ROUSSEL (Dir.), Les métavers, Dispositifs, usages et représentations, 2015 Michelle BERGADAA,Le plagiat académique.Comprendre pour agir,2015.Walter GERBIN,Civilisation. De la fabrique d’un concept à la fabrique d’une guerre,2015. Julien DEMADE, Les embarras de Paris, ou l’illusion techniciste de la politique parisienne des déplacements, 2015 Arnaud RICHARD, Fred HAILON, Nahida GUELIL,Le discours politique identitaire dans les médias, 2015 Jean Joseph PALMIER,?, L’exemple deQue faire des minorités visibles Gaston Monnerville, Président du Sénat, 2015 Abdelkrim BOUHOUT,Essai sur la visibilité des migrants relégués, 2015. Philippe NADIN,Un néo-fascisme à la française, 2015. Morgane COUAPEL,L’éthique, une si belle utopie, 2015.Pascal MOUNIER,Plaidoyer pour une démocratie populaire, 2015. Philippe JOURDAIN,Pour un humanisme durable, 2015. Michel MENEAULT, Jean-Claude AUZOUX,Pour une aide au développement enfin efficace et durable, 2015. Arno MUNSTER,Jean Jaurès : un combat pour la laïcité, la République, la justice sociale et la paix, 2015. Alain DULOT,Impasse de l’école. Réflexions sur une institution en panne, 2015. Cyril BOISNIER,Les sociétés foncières entre finance et ville durable, 2015.
Roland GUILLON
Pour une autre globalisation
Essai de géopolitique des rapports sociaux
© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-08051-2 EAN : 9782343080512
AVANT-PROPOS Depuis la parution en novembre 2013 de la première version de cet ouvrage – sous le titreRapports sociaux et globalisation, réflexions sociologiques –, nombre de faits ont illustré et souvent même accentué la dynamique de globalisation que nous décrivions. Soit autant de tensions sociales que provoquent encore le pouvoir sans partage de l’argent, le retour en force des nationalismes ou les détournements marchands de la création. Sans oublier une déferlante de crispations ou de nostalgies identitaires dont certaines peuvent être mortifères. Soit autant de facteurs qui bloquent encore toute possibilité d’orienter davantage la production, les échanges ou les relations internationales vers les valeurs du bien commun. Nous sommes d’abord sensible aux menaces que fait peser encore cette même globalisation sur les principes démocratiques et républicains, sur la valorisation légitime du travail, sur des investissements garants de notre développement et soucieux de notre environnement. Aussi sommes-nous d’autant plus alerté aux conflits armés qui jaillissent ou perdurent sur plusieurs continents, ainsi qu’à leur projection sous formes d’attentats contre des sociétés civiles. Ces attentats frappent à la fois les populations de sociétés occidentales et encore plus massivement celles d’autres sociétés. Et, pour chaque société, ils mobilisent aussi bien des agents étrangers que des ressortissants nationaux. Tous ces événements dramatiques sont liés aux effets destructeurs de cette globalisation et aux retombées en longue période de plusieurs hégémonies impériales ou coloniales. Ils mêlent souvent de manière confuse et violente l’expression contradictoire entre des formes de résistance ou de libération et un retour à des valeurs conservatrices ou rétrogrades. Et c’est bien le choc et la complexité de cette rencontre qui nous incitent à poursuivre notre recherche et à compléter notre ouvrage. C’est donc dans cet esprit que nous avons cherché à davantage creuser trois thèmes récurrents de notre critique, parce qu’ils nous semblent positifs et susceptibles de contribuer à mieux combattre toutes ces menaces. Le premier est celui de l’échelle à laquelle il serait souhaitable de mobiliser le politique pour mettre au service du bien commun de multiples ressources aussi bien matérielles qu’immatérielles. Ce qui soulève des
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questions qui ne sont toujours pas tranchées à propos des défis que posent les voies transnationales qu’empruntent les agents de la globalisation et leurs organisations (entreprises multinationales ou transnationales, fonds financiers, agences intergouvernementales), parce qu’elles limitent les capacités d’intervention publique ou les canalisent vers leurs intérêts. On assiste à une forme de résignation de la part des gouvernements lorsqu’ils adoptent des politiques segmentées et le plus souvent défensives. Ou inversement à des signes de volonté de puissance qui ne sont en fait que des postures idéologiques compensatoires. Avec pour conséquences de susciter toutes sortes de crispations nationalistes ou communautaristes, que celles-ci concernent un monde réel ou un monde imaginaire. Le second thème consiste à traquer le caractère réducteur des notions de rentabilité, d’efficacité et de compétitivité – qu’imposent par leurs pressions de multiples groupes ou communautés d’intérêt dans la globalisation –, pour favoriser au contraire des coopérations en faveur du développement. Ce qui viserait, entre autres, à substituer aux approches en termes de croissance ou de gouvernance actionnariale d’autres visions moins instrumentales et plus prospectives des activités de production ou de service. Avec pour corollaire de favoriser des investissements utiles socialement, non seulement dans des cadres nationaux, mais aussi transnationaux. Soit autant de projets susceptibles de conforter ces coopérations – et qui sont différents de ceux que prônent les partisans du libre-échange. Nous souhaitons ainsi que les classes dirigeantes conduisent leur démarche à une échelle territoriale davantage ouverte pour soutenir et coordonner des activités plus productives et plus créatrices. Un tel cahier des charges concerne au premier chef cette entité dans laquelle nous nous situons : l’Union européenne. Il serait susceptible d’en relancer et d’en mieux légitimer la dynamique, aussi bien du point de vue des formations sociales qui la composent que sur le plan de leurs rapports avec leurs voisins les plus proches : la Russie et le monde méditerranéen. Et comme nous le rappellent les pesanteurs actuelles de la géopolitique, de tels rapports sont aussi très directement en prise sur l’évolution d’autres continents. Les situations du Moyen-Orient interfèrent avec celles de plusieurs pays asiatiques, ainsi qu’avec celles d’une Afrique subsaharienne en forte mutation. C’est pourquoi notre troisième cible est d’ordre géopolitique. Elle critique en longue période toute hégémonie présente ou passée. Elle nous incite à nous pencher davantage sur la violence des événements contemporains qui secouent certains territoires, afin d’en comprendre la genèse. Celle-ci porte les stigmates d’une collusion entre les effets de
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plusieurs facteurs : une globalisation financière – qui peut suivre parfois les chemins de la criminalité –, les rapports de force entre Etats dominants, et bien souvent aussi l’exercice d’un pouvoir tyrannique de la part de régimes locaux liés à ces Etats dominants. Une telle situation a aussi comme dénominateur commun de susciter les manifestations d’une hostilité au monde occidental pour sa puissance et son hégémonie. Or celles-ci, comme le montrent de nombreuses analyses, sont en mutation, et font l’objet de représentations dont une part est imaginaire, et parfois même fantasmée. Nous ne négligeons pas non plus la conjonction qu’ont ces événements et cette hostilité avec d’autres, qui agitent les populations aux marches d’une longue histoire russe. Les uns et les autres nous ramènent à l’histoire impériale de la Russie. Et ils sont aussi des conséquences directes de l’implosion de l’URSS, et font resurgir les registres idéologiques de la Guerre froide. La réalité d’une hégémonie des Etats-Unis symbolisant et tirant la domination occidentale repose sur la convergence de multiples facteurs – économiques, politiques, idéologiques –, où interfèrent aussi les domaines civils et militaires. S’il est encore vraisemblable que les Etats-Unis disposent avec l’OTAN de l’alliance militaire encore la plus puissante, leur position économique est davantage soumise à des concurrences. Même si le dollar demeure la monnaie de réserve mondiale et que la finance états-unienne reste prépondérante. Quant au registre idéologique de la défense des libertés et des droits de l’homme dont les Etats-Unis et l’Occident se réclament, il est souvent mis à mal par les services rendus à des groupes d’intérêts nationaux ou transnationaux. Ainsi trouve-t-on dans le monde actuel toutes sortes de manifestations d’hostilité contre les Etats-Unis et l’Occident dont le spectre est aussi contrasté : depuis les tensions des rapports avec la Russie, qui rappellent à certains moments une forme de guerre froide, jusqu’aux expéditions des mouvements djihadistes qui combattent les valeurs de l’Occident, tout en semant la terreur sur leur passage contre des populations musulmanes. En passant par bien d’autres confrontations d’ordre économique, politique ou idéologique avec d’autres puissances émergentes telles que la Chine. Dans bien des cas, et même sur plusieurs continents, on retrouve un jeu complexe de toutes sortes de désintégrations des valeurs sociétales et des institutions publiques, dont les causes recoupent plusieurs registres de la globalisation, mais aussi d’autres facteurs beaucoup plus anciens. Ainsi le laissent entrevoir – de la manière la plus violente – les événements qui secouent le Moyen-Orient : implosion de frontières héritées des mandats coloniaux ou réapparition de hordes armées, sans omettre leur funeste projection sous forme de terrorisme dans nos pays. C’est pourquoi nous sommes d’autant plus conscient de l’enjeu qui consisterait à mieux tenir compte du fait que ces manifestations sont bien souvent les prémisses
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