Un témoin en Guyane
132 pages
Français

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Un témoin en Guyane , livre ebook

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Description

La Guyane est une région française d'outre-mer, mais ouverte spécifiquement sur le continent sud-américain. En s'appuyant sur des anecdotes, des témoignages de citoyens, l'auteur répond aussi à beaucoup de questions : comment utiliser le potentiel économique et culturel de la proximité de cette région française ? Quel projet pour la Guyane ?

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 12
EAN13 9782296505483
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Joël ROY



Un témoin en Guyane

Observations, interrogations et réflexions autour d’une société multiculturelle

Préface de Papa Gé
Président de Mama Bobi
Membre du Conseil Consultatif
Des Populations Amérindiennes et Businenge







L’Harmattan
Du même auteur
Variations sur un thème détestable (roman),
Coll. Lettres des Caraïbes, Éditions L’HARMATTAN, 2011
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www. librairieharmattan.com
diffusion. harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo. fr
ISBN : 978-2-296-98372-4
EAN : 9782296983724
Sommaire Couverture 4e de couverture Titre Du même auteur Copyright Sommaire Préface Avant-propos Prologue - La Guyane, un territoire spécifique, au peuplement paradoxal Tentatives d’élucidation Le citoyen comme administré Le système éducatif Le mariage, l’union sexuelle et la vie collective Un destin commun en questions « La vie, c’est comme ça... » Anecdotes et témoignages Les files d’attente L’École de la République Le dîner amérindien Le matin du fleuve La déception amoureuse Le créateur d’entreprise L’électricien Glossaire Bibliographie Adresse
Préface
Des quatre « vieilles colonies », Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion, transformées par l’Histoire – plus que par volonté populaire – en départements français, seule la Guyane est continentale. Parcelle d’Amazonie peuplée d’autochtones et de voisins envahissants et perturbateurs. Populations forestières classées encore dans les années 1950 comme « populations primitives » et de facto , réfractaires à toute assimilation… Quoique… à la longue, pensait-on alors, on devrait bien pouvoir civiliser tout ça. De Dunkerque à Maripasoula …
En installant un Conseil Consultatif des Populations Amérindiennes et Businenge 1 , sur décret du Premier Ministre (Fillon, 2010), la Préfecture de Guyane entend-elle, timidement sans doute, réduire la distance, historique en tous points de vues, qui sépare toujours en d’innombrables réalités quotidiennes (sociales, culturelles, économiques) le pays réel (la Guyane amazonienne, caribéenne, afro-américaine) du pays légal, département français d’Amérique…
Ce Conseil consultatif des populations de l’intérieur guyanais sur leur propre devenir administratif et politique constitue proprement une avancée « interculturelle et linguistique » dans l’intercompréhension des peuples de Guyane et leurs administrations. « Entre obligation de service des Pouvoirs publics et violence institutionnelle ».
Pour beaucoup, il s’agit d’un progrès qui doit être salué et encouragé de tous côtés « des Îles du Salut aux Tumuc Humac », pour parler comme les gens de l’écrit qui savent synthétiser les échecs et les impuissances de développement qui caractérisent depuis plus de quatre-cents ans ce petit morceau d’Amérique du sud. Un progrès, même illusoire dans l’approche globale de la situation contemporaine qui certainement séduit tous ceux qui s’impatientent de pouvoir participer librement à l’avenir de leur pays. « Entre antagonismes communautaires et projet collectif ».
Sans doute fallait-il déjà avoir été reconnu par ses pairs pour aller oser puiser dans ce quotidien multilingue, multiculturel et multisensuel, les éléments d’une adhésion au pays réel de préférence aux arguments du pays légal. Pouvoir redéfinir les concepts, le sens des mots, le rôle des idées, mais aussi pouvoir dénoncer, regretter, déplorer tout un état de faits pluricentenaire exigeait nécessairement des titres, des fonctions et des compétences reconnues. Surtout si l’on veut ici témoigner également de tous ces petits bonheurs appréciés sans autre forme de procès en Guyane. Affirmer aussi les innombrables occasions de rencontres et d’échanges que permettent de tout temps en Guyane les amitiés, les interséductions de ce territoire quasi-magique pour qui les espère ou sait les provoquer : « La vie, c’est comme ça … ».
Tel est le cas (le cadeau de la vie) ici pour Joël Roy. Pédagogue émérite, titulaire des Palmes académiques, lucide et sincère, ce qui ne va pas toujours de soi lorsque, conscient de ses privilèges, on a le courage de les remettre en question, plutôt que de les défendre jalousement comme la plupart des serviteurs de l’Etat de passage. Éducation nationale incluse. « Entre cadre Républicain et spécificités locales… ».
Joël Roy tend à s’incruster dans nos réalités locales et se réjouir de certaines situations cocasses « au jour le jouir », tout autant qu’il sait stigmatiser la bêtise, l’inadéquation, la suffisance des acteurs et autres décideurs légaux. Ce n’est pas un paradoxe, c’est une intelligente et sensible approche de nos pluralités existentielles. Et c’est ce qui édifie certainement, – et pas à son corps défendant – son désir sincère de pluriappartenance.
La Guyane déçoit souvent le regard superficiel et épuise irrémédiablement toute compréhension bornée et assimilationniste, avide de simplification et de formatage uniformaliste. Quatre-vingt-dix-mille km² et toujours, malgré les efforts de tout un chacun « entre assignation sociale et force pulsionnelle… », à peine deux-cent-cinquante-mille habitants. Tous égaux et tous différents. Joël Roy, aimable critique, fidèle observateur et acteur décomplexé a su saisir les travers de nos peuples et de nos cultures. Il sait voir les envers du décor « de l’enfer vert » et pour qui, tel que lui voit désormais les choses en profondeur partagée, tout devient surface.
Un petit livre qui peut se déguster comme une friandise locale de nos « grands bois ». Un de ces fruits sauvages qu’il convient de reconnaître et savoir apprécier. Telle la surette aigre-douce dont les enfants de toutes nos communautés raffolent – même si pour les atteindre ils n’hésitent pas à casser de nombreuses branches de l’arbre. Et de fait, cet ouvrage en demi-teinte, qui combine plusieurs goûts est une excellente introduction aux saveurs guyanaises, à ses spécificités, ses légendes, ses mythes et contradictions, car au-delà des questions qu’il soulève, il y a là une invite à se plonger avec nous directement dans les réponses.

Le Conseil Consultatif des Populations Amérindiennes et Businenge qui ne constitue pas, d’ailleurs, une assemblée autochtone pouvant défendre un point de vue divergent, déviant ou autonomiste mais seulement une expression de la pluralité des réalités sociales et économiques de notre Guyane, félicite donc fraternellement l’auteur de cet essai original, amical, complice…

Papa Gé,
Président de Mama Bobi
Membre du Conseil Consultatif des populations
Amérindiennes et Businenge
1 Le vendredi 4 juin 2010, dans les salons de l’hôtel préfectoral, le préfet a procédé à l’installation du conseil consultatif des populations Amérindiennes et bushinenge. Ce conseil, purement consultatif, trouve son origine dans le dépôt d’un amendement parlementaire à l’initiative du sénateur Georges Othilly.
« L’utopie est simplement
ce qui n’a pas encore été essayé ! »

Théodore Monod – 1902-2000
Avant-propos
La Guyane, ce département si lointain…
Si l’on parle avec un Amérindien du Haut-Maroni de droit de vote, de quoi lui parle-t-on ?
Si l’on évoque la citoyenneté avec un Noir marron dans son village du bord du fleuve, qu’est-ce que cela signifie, pour lui ?

Les Amérindiens, hormis ceux qui sont aspirés par la proximité de la ville, où la plupart se perd dans sa périphérie, développent des stratégies solidaires tournées presque strictement vers leur groupe socio-familial, à l’exclusion même, souvent, des membres de leur ethnie habitant un autre village. Cela a au moins une explication historique : les produits de la cueillette, de la chasse et de la pêche sont mis en commun et partagés entre toutes les familles partageant un même lieu de vie.
Mais voter, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que cela signifie ? La réponse à cette question ne s’impose que si la notion de destin commun est comprise par tous, tous ceux qui habitent

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