Dieu ou le chemin du retour au paganisme
170 pages
Français

Dieu ou le chemin du retour au paganisme , livre ebook

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170 pages
Français

Description

Il y a une dichotomie entre le contenu de la foi chrétienne et la concrétude de la vie des communautés chrétiennes d'Afrique. Cette dichotomie laisse transparaître un fait : la conversion des communautés africaines à l'Évangile est une véritable aventure ambigüe, due au manque d'approfondissement de la foi et d'appropriation essentielle de l'Évangile.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juillet 2017
Nombre de lectures 9
EAN13 9782806109057
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Norbert Kalindula
DIEU OU LE CHEMIN DU RETOUR AU PAGANISME
Foi chrétienne, ambiguïtéet sécurités dérisoiresen Afrique
Dieu ou le chemin du retour au paganisme
Norbert Kalindula
Dieu ou le chemin du retour au paganisme
Foi chrétienne, ambiguïté et sécurités dérisoires en Afrique
D/2017/4910/36
© Academia – L’Harmattan Grand’Place, 29 B-1348 Louvain-La-neuve
ISBN : 978-2-8061-0352-9
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.
www.editions-academia.be
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Avant-propos
L’éducation à la foi est un élément qui doit occuper une place décisive dans la vie des familles et des communautés chrétiennes d’autant plus que l’éducation estce à partir de quoi tout homme s’ouvre à l’humanité et apprend à devenir humain. Cette tâche, si elle est bien assumée, prépare le mieux à la vie de foi et permet aux communautés de s’enrichir des chrétiens capables de s’assumer et de rendre raison de leur foi et non de se contenter d’un bon nombre de sacramentalisés qui ne comprennentpas clairement ce à quoi ils s’engagent.Une foi éclairée est celle qui permet à la parole de Dieu des’enraciner dans la vie de ceux qui l’accueillent effectivement. De ce point de vue, la parole est Verbe et demeure opérante dans leur vie. Comme Jean Ladrière l’a indiqué dans une expression célèbre, la parole est opérante d’une manière perfectible, «qui ouvre un chemin d’approche 1 où la démarche peut s’engager dans une progression infinie» . Cela exige une réceptivité en nous, un lieu de son opération. En ce sens, elle doit nous saisir dans notre propre être et devenir davantage pour nous appel qui nous concerne et nous engage. « La parole nous rejoint donc non par notre périphérie, mais en 2 ce qu’il y a de plus intime et de plus central en nous» . Cela devient possible au moyen de toute l’éducation et de toute la catéchèse qui nous préparent à découvrir et à comprendre davantage que la parole de Dieu peut se faire nourriture et, en conséquence, se prête à être transformée en notre propre substance. Pource faire, nous sommes appelés à l’entendre et à la goûter en vue de la rendre intime, del’intérioriser et de l’assimiler. C’est dans cette perspective que la foi se laisse appréhender comme « réception de la parole, accord à la parole 3 révélante » . C’estdans le but de contribuer à l’éducation à la foi en Afrique que les réflexions qui sont contenues ici ont été
1  J. LADRIÈRE,L’articulation du sens.I.Discours scientifique et parole de la foi, Paris, Cerf, 1984, p. 219. 2 Ibid.3 Ibid.
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Dieu ou le chemin du retour au paganisme
proposées. Ce texte modeste s’inscrit dans l’effort de la tradition dans laquelle nous avons grandi et qui constitue pour nous un moule à partir duquel nous pensons et nous tenons à nous en remettre à l’espérance.Je dédie ce petit texte à Madame Modestine Mangaza, ma mère biologique, au Père Jacques Bolombe et à tous les amis qui m’ont toujours encouragé à persister dans le combat de la foi et dans la fidélité à notre Seigneur. L’éducation que j’ai reçue auprès de ma mère qui, la première, m’a indiqué le chemin de la foi en un Dieu unique, a fait de moi un homme qui aime Jésus et son Église. Quant à Kaka Jacques Bolombe, il y a lieu de rappeler que le partage, les échanges sincères et fraternels, le soutien et les conseils de tous ordres que j’ai souvent eus de sa part m’ont aidé à rectifier certaines erreurs de compréhension du donné révéléet m’ont permis de dissiper des confusions, de me défaire des ambiguïtés et des sécurités dérisoires qui mènent à petitspas vers la perdition. J’ai trouvé en lui un aîné sûr et discret, autant compréhensif que patient, un prêtre soucieux de la vie de l’Église et de l’avenir decelle-ci, qui m’a aidé à découvrir davantage la bonté et la miséricorde infinies de Dieu, surtout pendant les moments les plus dou-loureux que j’ai traversés, mais dans la foi et la vérité. Ma dette envers lui est immense. J’espère que la publication de ce texte portera écho de nos débats fraternels, de nos fructueux échanges et de notre amour commun pour Dieu, pour son Fils, pour son Évangile et pour son Église. Le vrai chemin de la foi est celui de l’élévation dans la communion parfaite et totale avec Dieu et avec ses fils dans le Christet dans l’Esprit saint, et non celui de la jalousie, de la haine, des intrigues, de la convoitise, du fétiche, de la sorcellerie, de la magie, de l’idolâtrie et des loges. Ce dernier chemin est celui sur lequel beaucoup de baptisés d’Afrique se retrouvent engagés aujourd’hui.Je remercie tous les amis qui m’ont encouragé à mettre par écrit ces idées : ce texte a grandi au fil des débats quotidiens que j’ai eus avec eux, dans un climat de foi et de fraternité. Je remercie aussi ceux qui se sont donné la peine de lire le manuscrit de ce texte, surtout pour leurs corrections et suggestions. Je pense spécialement à Alphonse Abedi, Guylain Nlenzo, Antoine Lokatikala Fils, Charles Mangongo, Augustin
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Avant-propos
Wiliwoli, Isabelle Oketa, Agnès Dioso, à ma nièce sr Nicole Asha. Enfin j’adresse tous mes remerciements auxÉditions Academia et à leurs collaborateurs pour tout le soin qu’ils ont apporté à l’impression et à l’édition de ce texte.
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Introduction
La foi chrétienne qui nous a été annoncée par de vaillants missionnaires a fait et continue à faire son parcours en Afrique. Jésus est venu à la rencontre des peuples d’Afrique il y 4 a cent ans, non plus physiquement, mais à travers l’annonce et la prédication de son Évangile à tous ces peuples pour qui son nom demeurait jusque làinconnu. Dès lors, Jésus s’est approché de nous et, après avoir révélé son identité en qualité de Fils du Dieu vivant, comme les disciples d’Emmaüs, fait route avec nous (Lc24, 15). Pour ce faire, à partir du moment où l’Afrique l’a reçu comme Sauveur et Seigneur et a cru en son Évangile, Jésus est devenu pour cette dernière le chemin, la vérité et la vie (Jn 14, 6). En effet, le Christ est ce chemin qui nous conduit vers Dieu le Père, source de tout. Et ce, en tant que source de la foi, Jésus vientdélivrer l’homme africain de l’aliénation du péché et
4 Il me paraît utile de donner une précision à ce sujet.Lorsque l’on parle ici de l’évangélisation de l’Afrique, il s’agit de la deuxième période de la christianisation qu’a connue l’Afrique, surtout dans sa partie noire ou subsaharienne. Cette deuxième évangélisation se situe à la percée et à la e conquête de l’Afrique par les grandes puissances européennes au XIX siècle lors de la colonisation. Il convient de noter que depuis l’époque apostolique, l’Afrique du Nord a été christianisée au même moment que l’Europe occidentale. Et la rencontre entre lÉvangile du Christ et cette partie de l’Afrique a laissé des traces historiques et d’illustres noms comme ceux de Cyprien de Carthage, Augustin d’Hippone, Cyrille d’Alexandrie, Félicité et Perpétue et tant d’autres. L’Église d’Afrique du Nord, dans les quatre premierssiècles du christianisme, a même donné à l’Église universelle deux de ses fils en qualité de Papes ou Souverains Pontifes. S’agissant de l’Afrique Noire à laquelle l’essentiel de ce texte s’adresse principalement, on peut e rappeler qu’elle est entrée en cosiècle, lorsntact avec le christianisme au XV des explorations portugaises en 1483 et surtout lorsque les Portugais se sont installés dans le Royaume Kongo. Cette rencontre entre des Peuples noirs d’Afrique Centrale et des Missionnaires portugais a produit des fruits sur le plan de l’évangélisation, jusqu’à donner même un évêque et une représentation diplomatique du Royaume Kongo au Saint-Siège. C’est cela qu’il convient d’appeler icipremière évangélisation, qui a duré presque quatre siècles, soit de 1483 à 1835 lors du départ du dernier missionnaire. Pour plus de détails à ce sujet, se référer àL’ÉgliseCatholique au Zaïre : un siècle de croissance (1880-1980), vol. I. Kinshasa, Éditions du Secrétariat général de l’Épiscopat, 1981.
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