Nature et avenir du christianisme
156 pages
Français

Nature et avenir du christianisme , livre ebook

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156 pages
Français

Description

Le christianisme, fondé sur une métaphysique de la création, est une éthique de la personne, qui débouche sur une eschatologie. L'affaiblissement du religieux qui nous semble être l'une des caractéristiques importantes de notre époque, en Occident, traduit l'étouffement progressif en nous du désir d'éternité. L'essentiel est de démontrer ici l'importance du rapport à autrui et que le christianisme ne pourra pas à l'avenir capter l'attention, s'il ne proclame pas que Celui qui a créé l'univers, attend de nous d'être des cocréateurs de ce monde inachevé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 61
EAN13 9782296249875
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur :
–L’univers des instituteurs(en collaboration avec IdaBerger),
Ed. de Minuit, 1964.
–L’Education du couple et des parents(en collaboration avec
Claudine Mordrel), Ed. duCenturion, 1966 ; (ouvrage traduit
en espagnol).
–L’Univers des marins, Etude sociologique sur les pêcheurs
et les marins de commerce français (en collaboration avec
Hervé Drouard, Jean Volot et alii), Ed. de la Fondation pour la
Recherche Sociale, 1970.
–Notion de personne et personnalisme chrétien, Ed. Mouton,
1971.
–Délinquance juvénile et société anomique, Ed. duCentre
National de la Recherche Scientifique, 1971.
–Le jeune enfant et ses besoins fondamentaux(en
collaboration avec Simone Benjamin), Ed. de la Caisse Nationale des
Allocations Familiales, 1975 ; (ouvrage traduit en italien).
–Grandir de sept à quatorze ans(en collaboration avec Carmen
Aguayo de Sota, Pierre Badin, Laurence Benjamin), Ed. de la
Caisse Nationale des Allocations Familiales, 1977.
–Nature et avenir de la religion, Ed. L’Harmattan,2001.
–Humanisme et classes sociales, Ed. L’Harmattan,2003.
–Guerre de religions ou conflit de civilisations, Ed. L’Harmattan,
2005.
–Ségolène Royal et le Socialisme, Ed. L’Harmattan,2007.
–L’Action sociale pour un changement de société, Ed.
L’Harmattan,2008.

Sommaire

Introduction
Renouveauoufin des religions

Chapitre I
Le christianisme,une métaphysique de la création

1. Existe-t-ilu?ne philosophie chrétienne

2o. Créationnismeuévolutionnisme

Chapitre II
Le christianisme,une éthique de la personne

1. Humanisme et personnalisme

2. Lanotion de personne,une notion chrétienne

Chapitre III
Le christianisme,une doctrineuniversaliste

1. Lechristianisme peut-il su?sciter l’assentiment

2et j. Christianismeudaïsme

Chapitre IV
Le christianisme,une religion de l’amour

1. Interprétationsde lavie, de la mort
et dumessage de Jésus-Christ

2christianisme é. Levangélique

Conclusion
Christianisme et diversité des cultures

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Introduction
Renouveau ou fin des religions

La place que tient la religion dans lavie des individus semble,
aujourd’hui, s’être considérablement amoindrie. En affirmant
cela, nous ne faisons pas référence auphénomène de
sécularisation, si souvent décrit par les sociologues. Sécularisation ne
signifie pas nécessairement affaiblissement dureligieux. On peut
en fait considérer ce processus perceptible depuis plusieurs
siècles commeun essai de purification dureligieuxde tout ce qui
lui est étranger. Autonomie duprofane par rapport au« sacré »,
libération de secteurs de plus en plus nombreuxde lavie
matérielle et mentale des hommes dupoids de la religion,voilà ce
qu’il exprime. Celle-ci intervient peudans les rapports que les
êtres entretiennent lesuns avec les autres, et ce ne sont pas les
instances religieuses qui assurent le contrôle social. La
religion se déploie dansun domaine restreint, bien spécifique et
circonscrit.

L’affaiblissement dureligieuxqui nous semble être l’une
des caractéristiques importantes de notre époque, en Occident
tout aumoins, traduit l’étouffement progressif en nous dudésir
d’éternité. Poussée de l’incroyA mon aance !vis, il ne s’agit pas
tant pour nos contemporains de ne pas croire, en manifestantune
adhésion à desvaleurs posées,volontairement pour ainsi dire,
sans référence àune transcendance. C’est l’indifférence
auxchoses religieuses qui progresse.

e
Dans ses écrits rédigés audébut duet rassemblésXX siècle
1
dans son ouvrageLe Savant et le politique, MaxWeber accorde
une attention particulière auxeffets duprocessus continude
rationalisation sur la religion. L’intellectualisation et la
rationalisation progressives, qui caractérisent le monde moderne,

1. M.Weber,Le savant et le politique, Ed. Plon, Paris, traduction française
1959.

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signifient que nous pouvons nier l’existence de puissances
mystérieuses et impossibles à maîtriser, susceptibles d’influencer la
conduite de notrevie. C’est ce que Weber appelle le
désenchantement dumonde. «Il ne s’agit plus pour nous, comme pour
le sauvage qui croit à l’existence de ces puissances, écrit-il,
de faire appel à des moyens magiques envue de maîtriser les
esprits oude les implorer mais de recourir à la technique et à la
prévision. Telle est la signification essentielle de
l’intellectua2
lisation. »La science et la technique enlèvchar-ent ainsi ses «
mes »aumonde.

On peut se demander si le terme «désenchantement »est le
plus approprié pour désigner le processus décrit par Weber. Il est
vrai qu’il l’utilise pour évoquer l’élimination de la magie plutôt
que celle de la religion. La raison humaine enlève, chasse, fait
disparaître de l’univers les puissances mystérieuses qui font
obstacle à l’avancée de la science et à la mise en œuvre des
techniques permettant la transformation dumonde. Mais la magie est
aussi signe de peur, d’inquiétude. Son élimination conduit à la
découverte de la beauté dumonde dans ses aspects les plus
naturels. Désenchantement-réenchantement: l’épuisement durègne
de l’invisible permet l’apparition d’une autre sorte d’invisible,
la beauté dumonde que beaucoup d’artistes essaient d’exprimer.
Que nous présente, par exemple, le poète oule peintre, sinon
ce qui semblevoilé?La science et la technique dépouillent le
monde de ses fauxcharmes et nous laissent seuls en mesure d’en
apprécier lesvrais.

Il est possible, par ailleurs, de présenterune réserve portant
sur le contenumême des idées de Weber. Le progrès scientifique
n’entraîne pas le désenchantement. Il n’est perçuet perceptible
que parune toute petite minorité d’individus. C’est la réussite
de la technique accessible à tous et mise en œuvre par tous dans
les situations oules circonstances les plus diverses, qui finit par
éliminer la magie en montrant l’inanité, l’inutilité et
l’inefficacité des procédés occultes d’action sur les êtres et les choses. Les

2. Ibid.,p. 70.

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outils fonctionnent mieuxqu; l’he les incantationsumanité s’en
est progressivement renducompte. Développement de la
rationalité signifie possibilité de la maîtrise dumonde par la prévision ;
cela entraîne dissipation dumythique, évanouissement
dumystérieux, désenchantement par le biais d’une application de
techniques de plus en plus adéquates. La raison naît ouplutôt s’affirme
et s’impose de la manière suivante : interroger et répondre dans
l’acte collectif de créer par le travail. L’être humain transforme
l’univers :l’objectivation est le processus par lequel, placé en
face de la nature et dumonde social, il s’yextériorise en
produisant des œuvres par son travail, c’est-à-dire par l’application
de techniques de plus en plus adaptées. C’est l’objectivation qui
entraîne l’élimination de la magie et le désenchantement.

Nous formuleronsune autre réserve, plus importante encore
à nosyeux. L’intellectualisation et la rationalisation n’ont pas
d’effets, même faibles, sur la religion en tant que telle,
c’està-dire sur l’aspiration à l’union ouà la fusion avecune réalité
spirituelle transcendante. Le développement de la rationalité ne
peut pas étouffer dans l’être humain le désir d’éternité. Plus la
raison scientifique progresse et suscite des techniques nouvelles
et performantes, plus la magie s’estompe et s’affaiblit, et plus la
religion s’épure. Purification de la religion ne signifie pas
dépérissement. Ilya, en réalité,déclin non de la religion mais des
religions.

Une religion est un ensemble organisé de croyances
transmises et de pratiques prescrites à l’être humain par la communauté
à laquelle il appartient, croyances et pratiques susceptibles de
lui donner l’espoir de satisfaire son désir d’éternité par l’union

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