Cours de linguistique du français
144 pages
Français

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Cours de linguistique du français , livre ebook

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Description

Cet ouvrage affiche trois objectifs : interpeller le locuteur sur son acte de mise en sens, informer l'allocutaire de la dimension sacrée du trésor commun qu'est la langue ; former tout usager de cette langue à la maîtrise des règles de grammaire.


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 novembre 2011
Nombre de lectures 319
EAN13 9782296472167
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COURS DE LINGUISTIQUE DU FRANÇAIS
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56413-8
EAN : 9782296564138

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Magloire KOUASSI K.
Docteur d’État, Maître de Conférences


COURS DE LINGUISTIQUE DU FRANÇAIS

De la syntaxe à la sémantique
Introduction
La linguistique, d’une manière générale et la grammaire en particulier, défie le temps de la popularité provoquée par les progrès de l’informatique et s’enferme de plus en plus dans les arcanes des mythes anciens pour diverses raisons :

La machine aussi performante qu’elle soit se retrouve toujours et avant tout entre les mains savantes ou profanes d’un pensant qui, au gré de sa compétence langagière, peut lui aussi s’enfermer dans les contraintes contextuelles ou temporelles au point d’affecter dangereusement sa performance. Il en va du lapsus linguae ou calami dont les sources profondes sont, sans conteste notable, dues à l’émotion, à la grande joie, à la peur ou même à la colère, etc. ;

Le mépris des valeurs cardinales de l’orthodoxie langagière à partir de laquelle les classiques comme PIERRE De RONSARD et Du BELLAY s’affirmaient de fort belle manière ;

La tendance fâcheuse des contemporains à profaner le purisme au profit de la mathématisation de la vie à telle enseigne qu’on n’hésite pas à avouer sa faiblesse disant : « le temps n’est plus à la poésie » comme si parler bien ou écrire bien est une charge supplémentaire au fardeau que nous font porter les résidus de notre égoïsme ou ceux de notre complexe au double sens du terme. Les programmes consacrés à l’apprentissage de la grammaire s’amenuisent et l’aboutissement est toujours au forfait de la jeune génération ; surtout que l’allègement de l’orthographe opéré dans les années quatre vingt en est une raison motivée. Dorénavant, il paraît même être un sacrilège pour l’apprenant d’entendre de la bouche d’un universitaire averti d’user du « que je sursisse » ou « j’eusse sursis » comme si l’imparfait du subjonctif ou le conditionnel passé deuxième forme ne faisaient plus partie des temps verbaux consacrés dans les travaux de Gustave GUILLAUME. Encore si en rejetant ces temps si compliqués et trop valus, il pouvait convenablement dire ou écrire « que je sursoie » ou « je surseoirais » pour répondre présent au rendez-vous du donner et du recevoir du présent hautement fugace à cause de sa grande variété (nous y reviendrons).
Pourtant, que d’intérêt aurons-nous à maîtriser la langue de MOLIERE aux fins de rendre notre visage agréable à notre allocutaire qui s’efforcerait certainement de nous écouter et nous comprendre pour notre seul intérêt ! Rien ne prescrit cette vérité tant il est vrai, la langue, selon Ferdinand De SAUSSURE, est un code que possède une communauté et dont elle use pour l’acte de mise en sens. De toute évidence que la parole, en tant que manifestation et acte individuel de ce trésor commun, ne peut être que le pendant d’un apprentissage ardu ; l’homme étant, par essence, fond et forme, que disons-nous nature et culture, mais surtout un relent de culture aux dépens de sa nature assez précaire. En proposant ici le cours de Linguistique du français : de la syntaxe à la sémantique , nous entendons insister sur la nécessité de redorer le blason de l’esthétique langagière dans un monde où, à force de vouloir le bien vite et bien, l’on a perdu la valeur du beau en un temps record. Peut-être faudrait-il aussi et surtout manifester les fondements de cette nouvelle quête au risque de voir paraître ce tour d’ivoire superfétatoire aux élèves et étudiants qui n’ont que trop peu de temps à perdre dans une bibliothèque.
Chapitre Premier Le langage : un acte de principe sacré
Nous nous proposons, dans ce chapitre, de ne parler que de la langue française qui est notre outil de travail ; les autres langues ne pourront nous intéresser que pour un besoin fort sporadique. En tout état de cause, parler ou écrire est un acte hautement sacré qui nécessite des précautions ou des dispositions fondées sur des règles préétablies. C’est vrai que la parole, en tant qu’elle est la manifestation du trésor collectif qu’est la langue, est, selon P. BARUCCO, « un emploi particulier », nous voulons dire un acte dans lequel le locuteur, par des signes très appropriés, s’engage en engageant très souvent sinon toujours l’allocutaire. Dans un cas comme dans l’autre, la probabilité, qui diversement s’offre aux usagers de la langue pour que dans cette « liberté d’exploitation de ladite langue » les uns se distinguent des autres, est toujours sous l’œil vigilant de « signes très appropriés » si ce n’est des contraintes prescrites par des règles qui ont donné naissance à la grammaire normative. La règle, lorsqu’elle est sommation, devient une loi qui couvre une dimension universelle même si la langue, donc support de la parole, baigne dans une dynamique qui fait que Blaise PASCAL aura toujours raison de penser que « vérité au deçà des Pyrènes, erreur au delà ». Justement, nous fondant sur le principe de cette dynamique de la langue, il est de bon aloi que ce caractère sacré dont nous parlons intéresse deux axes fédérateurs : le sacré diachronique et le sacré synchronique.
I. A. Le sacré diachronique
Nous nous gardons de faire l’historique de la langue française consacrée dans les cours de lexicologie qui situent l’essence même de la langue telle que parlée de nos jours aux confluents du latin, du grec et des autres langues comme l’espagnol, l’anglais, l’arabe ou l’allemand. Nous partirons de quelques items tout aussi simples mais indispensables à la fluidité syntaxique du français pour en établir le caractère sacré de son origine.
I.A.1. La préposition : un item à l’origine éminemment sacrée
Sous le coup d’un choix arbitraire, la préposition se trouve ainsi privilégiée. Autrement dit, toutes les catégories grammaticales répondent du même principe et au cours de nos analyses, les preuves sauront démontrer la véracité des faits. En attendant, observons l’axe combinatoire des deux énoncés ci-dessous :

(1) L’homme dieu entend transformer le monde.
(2) L’homme de Dieu entend transformer le monde.

L’histoire de la langue française a établi diachroniquement que les prépositions, notamment « à » et « de », d’origine latine, n’étaient pas de l’usage du français jusqu’au 14 ème siècle. Elles n’ont vu le jour, dans la réalité française, qu’au 15 ème siècle. De la sorte et à cette époque, une phrase comme (1) donnerait les interprétations en (1a) et en (1b) :
:
(1) L’homme dieu entend transformer le monde.
(1a) L’homme qui est de Dieu entend transformer le monde.
(1b) L’homme qui est d’origine divine entend transformer le monde.

Dans les deux cas ou dans d’autres cas éventuels, s’imposera toujours l’idée de relation entre Dieu et l’homme. C’est cette idée qui est agréablement rendue par l’énoncé de l’exemple ci-après :

( 2) L’homme de Dieu entend transformer le monde.

Mais cet exemple (1), proposé dans le contexte actuel, ne se prêterait aux interprétations ni du type (1a) ni du type (1b). C’est que l’absence de la préposition « de », de nos jours, provoque des réactions nouvelles de l’interlocuteur qui aurait tendance à dire :

(1c) L’homme est un dieu qui entend transformer le monde.

Etre dieu et être enfant de Dieu ou d’origine divine convoquent deux situations bien nuancées si elles ne sont contradictoires. Nuance ou contradiction, les énoncés (1) et (2) entrent en conflit de sens à cause de la présence ou de la non présence de la préposition « de ». N’est-ce pas affirmer que la langue française aura été pauvre ou appauvrie par ce manque à gagner ? Introduire donc ces items pour rectifier le tir aurait été salvateur, donc sacré pour les usagers de cette langue.
I.A.2. La préposition : un item à la syntaxe sacrée
Dans le manuel de linguistique appliquée , A. COPPEL et alii, en traitant de la combinaison des sons, ont défini la syntaxe du français comme une chaîne parlée, c’est-à-dire un système dans lequel s’incrustent trois types de combinaisons à la fois phonétique, syntagmatique et syntaxique. Nous parlons bien de système ; conséquence logique des règles étroitement liées à l’effet de bienséance et de bon sens que recherche le tenant du discours

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