Nommer le conflit armé et ses acteurs en Colombie
220 pages
Français

Nommer le conflit armé et ses acteurs en Colombie , livre ebook

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220 pages
Français

Description

Le traitement médiatique d'un conflit non international comme le conflit armé interne en Colombie représente un enjeu stratégique pour les acteurs en conflit. Comme le démontre ce livre, les discours d'information des médias constituent un terrain privilégié où les groupes qui s'opposent mènent une guerre langagière qui consiste à imposer une certaine manière de présenter la "réalité" du conflit par le biais des désignations utilisées pour se référer à la confrontation armée et aux acteurs armés.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296494565
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

Nommerle conflit armé et ses acteurs en Colombie
Communicationouinformationmédiatique?
Langue et Parole Recherches en Sciences du langage Collection dirigée par Henri Boyer (Université de Montpellier 3)
Conseil scientifique : C. Alén Garabato (Univ. de Montpellier 3, France), M. Billières (Univ. de Toulouse-Le Mirail, France), P. Charaudeau (Univ. de Paris 13, France), N. Dittmar (Univ. de Berlin, Allemagne), V. Dospinescu (Univ. "Stefan cel Mare"de Suceava, Roumanie), F. Fernández Rei (Univ. de Santiago de Compostela, Espagne), A. Lodge (St Andrews University, Royaume Uni), I.-L. Machado (Univ. Federal de Minas Gerais, Brésil), M.-A. Paveau (Univ. de Paris 13, France), P. Sauzet (Univ. de Toulouse-Le-Mirail), G. Siouffi (Univ. de Montpellier 3, France).  La collectionLangue et Parole. Recherches en Sciences du langagese donne pour objectif la publication de travaux, individuels ou collectifs, réalisés au sein d'un champ qui n'a cessé d'évoluer et de s'affirmer au cours des dernières décennies, dans sa diversification (théorique et méthodologique), dans ses débats et polémiques également. Le titre retenu, qui associe deux concepts clés (et controversés) duCours de Linguistique Généralede Ferdinand de Saussure, veut signifier que la collection diffusera des études concernant l'ensemble des domaines de la linguistique contemporaine : descriptions de telle ou telle langue, parlure ou variété dialectale, dans telle ou telle de ses/ leurs composantes; recherches en linguistique générale mais aussi en linguistique appliquée et en linguistique historique; approches des pratiques langagières selon les perspectives ouvertes par la pragmatique ou l'analyse conversationnelle, sans oublier les diverses tendances de l'analyse de discours. Elle est également ouverte aux travaux concernant la didactologie des langues-cultures.  La collectionLangue et Parole souhaite ainsi contribuer à faire connaître les développements les plus actuels d'un champ disciplinaire qui cherche à éclairer l'activité de langage sous tous ses angles. Rappelons que par ailleurs la CollectionSociolinguistiquede L'Harmattan intéresse les recherches orientées spécifiquement vers les rapports entre langue/langage et société.
Dernières parutions Eléonore YASRI-LABRIQUE,Les forums de discussion : agoras du XXIe siècle ?, 2011. Mohamed EMBARKI,La coarticulation. Des indices à la représentation, 2011. Paul BACOT,La construction verbale du politique, Etudes de politologie lexicale, 2011. Carmen ALEN GARABATO, Xosé A. ALVAREZ, Mercedes BREA, e Quelle Linguistique Romane au XXI siècle ?, 2010.
Yeny SERRANO
Nommerle conflit armé et ses acteurs en Colombie Communication ou informationmédiatique?
© L'Harmattan, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-97036-6 EAN : 9782296970366
REMERCIEMENTS Cet ouvrage est le résultat d’un travail de réécriture d’une partie de ma thèse de doctorat, soutenue en octobre 2010 à l’Université de Genève. Je tiens à remercier mon directeur de thèse, le professeur Philippe Viallon, pour ses commentaires avisés et pertinents et l’intérêt qu’il a toujours accordé à mon travail. J’adresse également mes remerciements à Aline Helg et Annik Dubied. Leurs conseils et leur soutien m’ont été d’une grande utilité pour la réalisation de cette publication.
SOMMAIRE
PRÉFACE.........................................................................9
INTRODUCTION..........................................................13
1. CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES ...............21
2. L’INFORMATION MÉDIATIQUE INFLUENCÉE PAR LA COMMUNICATION DE GUERRE ............45
3. REPÈRES MÉTHODOLOGIQUES .......................79
4. LA GUERRE LANGAGIÈRE DES ACTEURS ARMÉS À TRAVERS LES INFORMATIONS TÉLÉVISÉES.................................................................99
CONCLUSION ............................................................189
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................197
TABLE DES MATIÈRES ...........................................215
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PRÉFACE Il en va de la démocratie comme de nombreux concepts : parmi les hommes de bien, tout le monde est d’accord sur son principe, mais ses modalités peuvent largement varier d’un pays à l’autre sans que cela soit considéré comme un bien ou un mal. Tel pays démocratique ne verra pas d’inconvénient à ce que le directeur de la télévision soit nommé par le chef d’État, tel autre, tout aussi démocratique mais différemment, acceptera le fait que des décisions importantes puissent être systématiquement retardées par des recours défendant des intérêts particuliers. Bref, il existe un certain relativisme de la démocratie, car cette valeur se construit pour chaque pays sur une histoire et sur une culture particulières. On comprend l’intérêt de regarder par delà les frontières pour observer comment elle peut se traduire ici ou là, voire s’il n’y aurait pas de bonnes idées à prendre. Les médias sont un des domaines où l’on peut le mieux mesurer la démocratie. Les pays totalitaires ont une presse à leur service, mais qui trompe de moins en moins en ces périodes d’information globalisée ; les pays les plus démocratiques ont une pluralité de médias et des journalistes non soumis au pouvoir réel ou caché. Entre les deux, et c’est la grande majorité, de nombreux pays ont une presse variée, plus ou moins liée au gouvernement ou aux grands partis, mais où le travail de journaliste n’est pas facile au quotidien. Il peut commencer par des consignes données par la hiérarchie, continuer par des intimidations, des licenciements, des enlèvements, voire des meurtres.Reporters sans frontières établit chaque année un classement significatif de la liberté de la presse dans le monde : la France, pays où sont nés en 1789 les droits de l’homme et du citoyen qui font référence dans l’article e 11 à la « libre communication », se place en 43 position ; cela signifie que, depuis la Révolution française, d’autres pays ont su donner plus de liberté à leur presse. La Colombie, pour sa e part, est placée à la 143 place, juste derrière la Russie. C’est dire qu’être journaliste dans ce pays n’est pas facile et que
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parler de la production journalistique en Colombie ne l’est pas plus. En effet, le sujet choisi par Yeny Serrano est particulièrement difficile à traiter pour deux raisons. La première est que, comme cela a été évoqué plus haut, chaque pays a sa tradition démocratique : la Colombie est une république présidentialiste dotée du suffrage universel avec une séparation des pouvoirs. Elle est considérée comme un des pays d’Amérique latine les plus stables institutionnellement. Mais ce cadre positif est largement miné depuis les années 1960 par le problème d’une importante production de drogue qui a pour conséquence un climat d’insécurité fort avec un taux d’enlèvement parmi les plus élevés au monde et de nombreux scandales politico-financiers. La deuxième raison est que le pays se considère comme étant en guerre contre les différents groupes hors-la-loi. Il est clair que dans un état de guerre les règles de la démocratie se trouvent en retrait par rapport aux intérêts vitaux du pays. Comment, dans une telle situation, faire avancer la démocratie ? Critiquer, n’est-ce pas se ranger du côté des ennemis ? Se taire, n’est-ce pas se faire le complice d’actions illégales ? Ce dilemme se retrouve comme fil conducteur dans tout le journalisme de guerre depuis la guerre de Sécession où les historiens de la presse voient ses débuts. Surtout que le risque de l’instrumentalisation est toujours présent quand ce n’est pas celui de la guerre aux journalistes qui prend le dessus. Comparer les journaux télévisés colombiens à propos du conflit armé était donc une tâche ardue. Yeny Serrano a trouvé la meilleure méthode pour aborder ces difficultés : la démarche scientifique. D’abord, elle connaît parfaitement son sujet : ses origines colombiennes l’aident certes, mais auraient pu aussi la desservir. Elle aurait pu prendre parti, faire l’apologie de tel ou tel camp. À aucun moment, on ne peut la surprendre à pencher d’un côté ou de l’autre. Ensuite, elle observe, décrit, analyse, explique sa méthode, justifie son corpus, passe l’ensemble du discours télévisuel à la moulinette des analyses de contenu, de discours et de l’image, synthétise ses résultats intermédiaires, pour délivrer un message clair. Bref, elle fait œuvre de scientifique et de pédagogue. Enfin, son travail débouche sur un
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