La Réinvention du monde
256 pages
Français

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La Réinvention du monde , livre ebook

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Description

Comment construire une vision d'avenir, à un moment où les enjeux et les défis sont devenus planétaires, alors que la notion de progrès est de plus en plus fréquemment contestée? L'auteur aborde différents scénarios alternatifs: décroissance, développement durable, innovation technologique, société de la création. Dans la perspective de l'histoire longue de l'humanité, il analyse les conditions d'émergence d'une nouvelle vision du monde, se situant au-delà de la contradiction entre utopie et réalisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 10
EAN13 9782336326115
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Prospective
collection fondée et dirigée par Philippe Durance (CNAM, LIRSA)
La collection Prospective a pour ambition de susciter, de rassembler et de valoriser les travaux théoriques et appliqués de prospective, issus des milieux académiques, des collectivités locales, des entreprises ou des services de l’État, en France ou à l’étranger, dans ses différents champs (technologique, stratégique, territorial, etc.). Elle se compose de quatre séries : Mémoire, Essais & Recherches, Problèmes & Méthodes, Prospective appliquée.
Série « Mémoire »
Berger (Gaston), Bourbon-Busset (Jacques, de), Massé (Pierre), De la prospective , textes réunis et présentés par Philippe Durance ; 2 e édition
Berger (Gaston), Les conditions de l’intelligibilité et le problème de la contingence , édition établie, présentée et annotée par Philippe Durance et Nicolas Monseu
Série « Essais & Recherches »
Bernard (Philippe J.), Le pouvoir des idées. Comment vivent et se transforment les sociétés contemporaines
Cazes (Bernard), Histoire des futurs. Les figures de l’avenir de saint Augustin au XXI e siècle ; préface d’Emmanuel Le Roy Ladurie
Colloque de Cerisy, L’économie des services pour un développement durable. Nouvelles richesses, nouvelles solidarités (Prospective VIII), coordonné par Édith Heurgon et Josée Landrieu
Dartiguepeyrou (Carine) (dir.), Prospective d’un monde en mutation
—, Au-delà de la crise financière. Nouvelles valeurs, nouvelles richesses
—, Les voies de la résilience ; préface d’Ervin Laszlo, avant-propos d’Edgar Morin
Durance (Philippe), Cordobes (Stéphane), Attitudes prospectives. Éléments d’une histoire de la prospective en France après 1945
D’Hombres (Emmanuel), Durance (Philippe), Gabellieri (Emmanuel) (dir.), Gaston Berger. Humanisme et philosophie de l’action
Guigou (Jean-Louis), Réhabiliter l’avenir. La France malade de son manque de prospective
Lesourne (Jacques), Mémoires d’après mémoires
Rojey (Alexandre), La réinvention du monde. Entre utopie et principe de réalité
Série « Problèmes & Méthodes »
Gabilliet (Philippe), Les conduites d’anticipation. Des modèles aux applications ; préface de Michel Godet
Série « Prospective appliquée »
Dumont (Gérard-François) (dir.), Populations et territoires de France en 2030.Le scénario d’un futur choisi
Margat (Jean), L’eau des Méditerranéens. Situation et perspectives ; préface de Mohamed Ennabli, président de l’Institut méditerranéen de l’eau
Hors-série
Baudin (Mathieu), Le développement durable, nouvelle idéologie du XXI e siècle ?
Titre
Copyright
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www. harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-67621-0
Sommaire Couverture 4e de couverture Prospective Titre Copyright Sommaire Introduction 1ère partie De la confiance sans limites à la montée du doute 1 — La remise en cause du progrès 2 — Le monde comme système global 3 — Les limites de l’expansion technologique 4 — L’économie en crise 5 — L’environnement menacé 2ème partie La vision du monde : crise et renouveau 6 — La représentation du monde 7 — De la vision mythique à la représentation en devenir 8 — Les représentations de l’économie 9 — Le regard sur la nature 10 — Une vision en devenir 3ème partie L’avenir, entre promesses et menaces 11 — L’évolution des sociétés 12 — Vers un nouveau Moyen Âge ? 13 — Un monde à reconstruire 14 — Retrouver une vision d’avenir Conclusion Bibliographie Remerciements Adresse
Introduction
« Le monde est ma représentation ».
A. Schopenhauer

En dépit de toutes les prouesses dont il est capable, le progrès scientifique et technique est de plus en plus fréquemment contesté. Cette situation s’explique par les graves menaces auxquelles le monde est confronté, sur fond de crise économique et écologique.
Face aux incertitudes actuelles, aucune vision crédible d’un avenir meilleur ne se dégage clairement. Le monde semble partagé entre ceux qui naviguent au fil de l’eau, sans chercher à piloter un système qui dérive et ceux qui vivent le rêve d’un retour vers un passé idyllique, mais fictif. Face à la montée des périls, on observe une attitude de déni, semblable à celle d’un malade, à qui on annonce un cancer et qui s’accroche à l’idée d’une incompétence du médecin.
Ceux qui évoquent des dangers imminents, tels que le réchauffement climatique, sont taxés au mieux d’exagération, au pire de volonté de manipulation. Même placée devant une évidence, l’opinion tend à tergiverser et à différer des mesures pourtant indispensables, comme l’a montré Jean-Pierre Dupuy 1 .
En raison de l’interaction étroite entre toutes les activités humaines et de leur impact sur l’environnement, il devient nécessaire de penser globalement le destin de l’humanité et de la planète. Dans un monde qui a parcellisé les tâches, en se dotant de spécialistes de plus en plus compétents dans des domaines de plus en plus étroits, la tâche semble quasiment impossible.
Les moyens dont dispose l’humanité sont plus importants que jamais. Elle est capable d’envoyer des hommes sur la Lune, de construire d’immenses accélérateurs pour sonder les particules élémentaires, de contrôler des mutations génétiques, mais fait preuve d’un total désarroi pour régler les problèmes auxquels est confrontée la planète. Face à un monde de plus en plus complexe à gérer, elle apparaît incapable de dégager une vision cohérente et globale du présent et a fortiori de l’avenir.
En l’absence d’une source d’inspiration suffisamment puissante, il n’est plus possible d’établir des objectifs à long terme. De façon plus préoccupante encore, il est difficile, dans ce contexte, de prendre les mesures d’intérêt général qui sont devenues indispensables pour assurer la pérennité de la planète et par là même de la société humaine. Le marché constitue l’horizon indépassable de la société.
De nombreux appels ont été lancés en faveur d’un changement de paradigme, s’appuyant sur de nouvelles valeurs. Ainsi, selon l’universitaire américain Fritjof Capra, aux valeurs « masculines » de compétition et de quantité, devraient se substituer des valeurs « féminines » de coopération et de qualité 2 . Intuition et synthèse pourraient alors retrouver leur place à côté de la rationalité pure et de l’esprit d’analyse. En France, Edgar Morin préconise de suivre une Voie de réforme, qui implique une transformation profonde de l’humanité 3 .
De telles propositions restent en marge d’un système technico-économique, dominé par le pouvoir et l’argent, qui revendique un darwinisme social, que Darwin lui-même récusait. Ne s’inscrivant pas dans la logique économique actuelle, elles n’ont pas vraiment quitté le cercle restreint de milieux intellectuels universitaires ou de groupuscules altermondialistes. En Europe, les écologistes ont acquis une certaine audience, mais ils ont adopté, pour parvenir au pouvoir, des idées politiques anciennes, anarchistes ou marxistes, sans créer de vision nouvelle cohérente. Tout en représentant actuellement l’alternative la plus cohérente, l’idée de décroissance reste difficile à concilier avec l’économie réelle telle qu’elle se pratique aujourd’hui.
Depuis longtemps déjà, l’histoire ne s’écrit plus en Europe. Aux États-Unis et en Chine, la préoccupation dominante semble liée à la volonté hégémonique d’occuper le centre du monde. Tandis que les démocraties occidentales paraissent incapables de transformer le système actuel, l’expérience de l’histoire récente laisse peu d’espoir de réforme positive à la suite d’une révolution violente. Les grandes utopies politiques du XX e siècle, fascisme et communisme, ont sombré dans le discrédit et l’échec. Il en a résulté une suspicion générale à l’égard de toutes les idéologies politiques. Le monde se trouve ainsi privé non seulement d’idéal, mais même d’horizon.
Au-delà du système économique, la crise affecte le « système de représentation » collectif qui guide les prises de décisions à tous niveaux, en étant à l’origine d’une certaine vision du monde.
Alors que de nouvelles technologies ont transformé la vie quotidienne en quelques années, l’histoire des grandes idées politiques se mesure en siècles, et celle des grandes religions en milliers d’années. L’ homo sapiens actuel n

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