Les coulisses des marchés publics
264 pages
Français

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Les coulisses des marchés publics , livre ebook

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Description

Comment remporter les appels d'offres? Quelles sont les stratégies qui facilitent l'accès des entreprises à la commande publique? Quel est l'impact des réseaux sur la décision publique? Voici des tentatives de réponses à ces questions et une démarche qui explique comment les réseaux d'alliances influencent l'attribution des marchés publics.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2015
Nombre de lectures 96
EAN13 9782336371634
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Entreprises et Management
Collection dirigée par Ludovic François

La collection Entreprises et Management est destinée à accueillir des travaux traitant des questions liées aux sciences de gestion et à l’entreprise. Les ouvrages publiés ont pour la plupart une vocation pratique. Certains d’entre eux sont issus de thèses professionnelles soutenues à HEC.

Dernières parutions

Annick LAINÉ, Coopération et management. L’exemple des Sociétés coopératives et participatives (SCOP) , 2015.
René SANTENAC, La taille critique des banques françaises , 2014.
Nicolas MUNDSCHAU, Recruter les jeunes talents. Attirer, Sélectionner, Fidéliser , 2013.
Noah GAOUA, La déductibilité des charges financières en droit fiscal français des entreprises , 2013.
Nada KHACHLOUF, Apprendre dans les réseaux de PME, Le rôle des contacts personnels , 2013.
Florent PESTRE, La Responsabilité sociale des entreprises multinationales. Stratégies et mise en œuvre , 2013.
Gérard REYRE, Huit questions sur l’aventure humaine dans l’entreprise , 2013.
Françoise DUPUICH (dir.), Regards croisés sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) , 2012.
Philippe HERMEL et Pascal CORBEL, Le management des évolutions organisationnelles et stratégiques , 2012.
Pascal DURAND-BARTHEZ, François LENGLART (dir.), Choisir son droit. Conséquences économiques du choix du droit applicable dans les contrats internationaux , 2012.
Anne CHANON et Jérôme AURIAC, L’entreprise à l’ère des défiances , 2012.
Michaela TOURNAY-TIBI, Aurélie DANO, Élodie ARANDA-HAPPE, Yves PÉLIGRY, Le défi énergétique de la Chine. Comment la Chine prépare-t-elle son avenir énergétique ? , 2012.
Andrés DÁVILA, Simon COUDERC, Les défis de la petite entreprise internationale , 2012.
Titre
Olivier Mamavi






Les coulisses des marchés publics

Manœuvres d’alliances et influence des réseaux
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72174-3
Cet ouvrage est issu d’une thèse de doctorat en sciences de gestion présentée à l’Université de Poitiers. La thèse a été dirigée par Damien Bruté de Rémur, Maître de Conférence HDR à l’Université de Montpellier I et Nicolas Moinet, Professeur des Universités à l’IAE de Poitiers.
Introduction générale
« Une vie de tactique pour un jour de stratégie. »
Octave Gélinier 1

En avril 1995, le quatrième constructeur mondial de bâtiments et de travaux publics (Vinci) s’allie avec son concurrent qui est au sixième rang (Bouygues) 2 . L’alliance prend la forme d’une entreprise commune détenue conjointement par Vinci (67%) et Bouygues (33%) pour financer, construire et exploiter le Stade de France en région parisienne. Aujourd’hui, le consortium du Stade de France réalise près de 80 millions d’euros de chiffres d’affaires 3 pour une trentaine de manifestations et près de 200 séminaires d’entreprises chaque année. Le consortium développe son activité en remportant de nouveaux appels d’offres, notamment à l’international, où il assure la gestion d’autres enceintes sportives dans le monde.

Ce mode de coopération entre des concurrents, en vue de développer leur « pouvoir de marché » (Inkpen et Beamish, 1997 ; Harrigan, 1998), devient de plus en plus fréquent. Le pouvoir de marché étant la capacité d’une entreprise à fixer des prix qui lui assurent une rentabilité élevée. En effet, comme le précisent Dyer, Kale, et Singh (2001) 4 , les 500 plus grosses entreprises mondiales participent chacune à 60 alliances ou partenariats en moyenne. Une part de plus en plus importante du chiffre d’affaires de ces entreprises est réalisée grâce aux alliances. A titre d’exemple, IBM reçoit plus d’un tiers de ses revenus à travers des alliances (Parise et Casher, 2003).

Dans un système économique fondé sur la concurrence au sein du marché, une entreprise peut coopérer et exploiter ses relations interentreprises pour créer un « avantage collaboratif » (Dyer, 2000). Devenir « unique », c’est-à-dire central, dans un environnement concurrentiel, en exploitant son réseau de partenaires, constitue, dorénavant, un des fondements de la stratégie d’entreprise. Cela correspond, d’une part, à trouver la position au sein du milieu environnant (Ansoff, 1965) qui permet d’exploiter une activité en situation de rente, et, d’autre part, d’apporter un supplément de valeur qui crée un avantage concurrentiel (Porter, 1986) durable ou difficilement imitable.

Sous l’influence de l’économie industrielle, la performance d’une entreprise a, longtemps, été expliquée par la structure du secteur dans lequel elle évolue (Porter, 1986). La structure d’un secteur fait référence au degré de concentration (nombre et distribution) des entreprises présentes dans ce secteur. Pourtant, le comportement stratégique des entreprises n’est pas simplement déterminé par la structure du secteur. Il peut l’être également par la structure relationnelle de l’entreprise. C’est-à-dire qu’une propriété du système de relations peut influencer des comportements et expliquer la performance. D’ailleurs, c’est ce que tendent à montrer des travaux issus de la sociologie économique, de la stratégie ou de l’intelligence économique.

Par exemple, pour White (1981), les marchés sont insérés dans des structures relationnelles. Alors, le bon fonctionnement d’un marché dépend du fait que les entreprises sont en position de se surveiller entre elles, et de différencier leurs produits en fonction de ce qu’offre la concurrence. Le marché devient alors « une structure de rôle » où chaque entreprise tente d’occuper une niche différenciée.

Pour Gulati et al. (2000), la performance des entreprises peut être mieux comprise en examinant le réseau de relations dans lequel ces entreprises sont « encastrées ». Ils considèrent que l’ensemble des liens qu’une entreprise entretient avec ses partenaires, qu’ils soient clients, fournisseurs, concurrents ou sous-traitants, lui fournit un accès à l’information, à des ressources, à des marchés et des technologies.

Pour Massé et al. (2006) les jeux d’influence au sein d’un réseau permettent d’obtenir des résultats satisfaisants, notamment dans des situations d’incertitudes, d’interactions et face à une multiplicité d’informations. L’« intelligence stratégique » consiste, alors, à passer « d’une théorie des jeux à une théorie des joueurs » 5 .

Le lien entre l’environnement relationnel et la performance des entreprises est donc le point de départ de ce travail de recherche doctoral. Il peut être formulé par la question initiale, suivante : comment l’environnement relationnel détermine-t’il la performance d’une entreprise ?
Terrain d’étude
Pour comprendre le lien entre l’environnement relationnel et la performance des entreprises, nous avons choisi les marchés publics français comme champ ou terrain de cette étude. Plusieurs raisons nous ont amenés à faire ce choix.

D’abord, la commande publique représente près de 10% du Produit Intérieur Brut (PTB) 6 de la France et renvoie à des enjeux économiques et politiques considérables. Elle concerne plusieurs parties prenantes. D’une part, les donneurs d’ordre, c’est-à-dire les pouvoirs adjudicateurs, qui peuvent être : l’État (ministères), les collectivités territoriales (les communes, départements, régions), les établissements publics rattachés à l’État et aux collectivités, les établissements publics, en dehors de ceux ayant un caractère industriel et/ou commercial (les universités, lycée, certains musées.). D’autre part, les opérateurs économiques, appelés « soumissionnaires », qui proposent une offre aux donneurs d’ordre. Le terme de soumissionnaire couvre à la fois les notions d’entrepreneur, fournisseur et prestataire de services. Il peut s’agir d’entreprises ou de groupes d’entreprises.

Ensuite, le principe de transparence dans les procédures relatives aux marchés publics oblige les donneurs d’ordre à faire la publicité des appels d’offres et des attributions des marchés. Cette transparence permet d’avoir, de façon exhaustive, des informations accessibles et fiables liées aux transactions dans les marchés publics. C’est pourquoi, les données utilisées pour cette étude sont, essentiellement, issues du fichier des avis d’attribution parus dans le Bulletin officiel des annonces des marchés publics (BOAMP) du Journal officiel 7 .

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