Les mondes sociaux des petites et très petites entreprises

Gérard Regnault

Description

Précurseur dans l'analyse précise du construit et du vécu social des petites (PE) et très petites entreprises (TPE) au début du XXIe siècle, ce livre privilégie l'étude du dialogue social et de la gestion des personnes à l'intérieur des très petites structures qui, à elles seules, emploient trois millions de salariés. Il dresse également l'état des lieux relatif à la responsabilité sociétale des PE-TPE.

Sujets

• entreprises
• Gestion
• Management
• Sociologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juin 2011
• Nombre de lectures: 238
• EAN13: 9782296464575
• Langue: Français

Extrait

Les mondes sociaux des petites et très petites entreprises
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Brigitte LESTRADE, Travail et précarité. Les « Working poor » en Europe , 2011.
Christos Clairis, Denis Costaouec, Jean-Baptiste Coyos, Béatrice Jeannot-Fourcaud (Éditeurs), Langues et cultures régionales de France. Dix ans après. Cadre légal, politiques, médias , 2011.
Mathieu MARQUET, Trajectoires sociales ascendantes de deux jeunes issus de milieu populaire. Récits de vie , 2011.
Jean-Claude NDUNGUTSE, Rwanda. Les spectres du Malthus : mythe ou réalité ?, 2011.
Lina BERNABOTTO, Ces choses non dites et qui font leur chemin, 2011.
Bénédicte BERTHE, Le sentiment de culpabilité et les sciences économiques : les promesses d’une nouvelle relation, Tome 2 , 2011.
Bénédicte BERTHE, Le sentiment de culpabilité et les sciences humaines : la richesse d’une ancienne relation, Tome 1 , 2011.
Anne COVA, Féminismes et néo-malthusianismes sous la IIIe République: “La liberté de la maternité”, 2011.
H. LETHIERRY, Sauve qui peut la ville. Études lefebvriennes , 2011.
A. AJZENBERG, H. LETHIERRY, L. BAZINEK, Maintenant Henri Lefebvre. Renaissance de la pensée critique , 2011.
Alexandru GUSSI, La Roumanie face à son passé communiste , 2011.
Cédric FRETIGNE, Exclusion, insertion et formation en questions , 2011.
Frédérique SICARD, Agencements identitaires. Comment des enfants issus de l'immigration maghrébine grandissent en France , 2011.
Rahma BOURQIA, Culture politique au Maroc, A l’épreuve des mutation s, 2011.
Louis MOREAU DE BELLAING, Claude Lefort et l’idée de société démocratique , 2011.
Elisabetta RUSPINI (sous la dir. de), Monoparentalité, homoparentalité, transparentalité en France et en Italie. Tendances, défis et nouvelles exigences , 2010.
Gérard Regnault
Les mondes sociaux des petites et très petites entreprises
L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
[e-mail]
ISBN : 978-2-296-55019-3
EAN : 9782296550193
A Marie-Claire,
Christine et Sylvie.
Du même auteur :
Aux Editions L’HARMATTAN, à Paris : Motiver le personnel dans les P.M.E. 1993 Animer une équipe dans les P.M.E. aujourd’hui 1994 Réussir son plan de formation dans une P.M.E. 1995 La communication interne dans une P.M.E. 1996 Les relations sociales dans les P.M.E. 1997 Les relations cadres-entreprises 1998 Diriger avec succès au XXI e siècle 2001 Le sens du travail 2004 Valeurs et comportements dans les entreprises françaises 2006 Les mal-aimés en entreprise : jeunes et seniors 2009
Aux Editions VUIBERT, à Paris :
La GRH dans les P.M.E. 2010 en collaboration.
« Ce n’est pas parce que les choses
sont difficiles que nous ne les
changeons pas, c’est parce que nous
ne les changeons pas qu’elles sont
difficiles ».
SÉNÈQUE
INTRODUCTION
Ce n’est que depuis une trentaine d’années, au début de la décennie 80, que la place de la petite et très petite entreprise, à côté de la moyenne, a commencé véritablement à être reconnue comme importante en France. Après trois quarts de siècle de domination de la grande entreprise à l’intérieur de laquelle des pratiques inspirées du système Taylor paraissaient répondre convenablement au contexte de l’époque, la crise économique apparue en 1974 dans le prolongement du premier choc pétrolier, replace progressivement l’organisation à taille humaine comme modèle contemporain digne d’intérêt. Antérieurement au XXe siècle et pendant très longtemps, la petite et même la très petite structure avaient occupé une place centrale parmi les activités économiques, il s’agissait d’activités agricoles et artisanales qui relevaient du secteur primaire et dont la zone d’achalandage était limitée. De génération en génération un métier se transmet alors et le rythme des changements est très lent et régulier, ce qui s’avère tout à fait différent de l’ère industrielle en développement dès la fin du XIXe siècle. En effet, dès les années 1850 l’histoire économique s’accélère et de plus en plus de paysans deviennent ouvriers en travaillant sur des machines d’un maniement facile, le progrès technique ainsi que l’augmentation de la demande des consommateurs prenant de l’ampleur au cours du XXe siècle. La recherche d’économies d’échelle conduit alors assez vite à l’accroissement de la taille des unités de production et les propriétaires d’entreprise vont fréquemment confier la gestion à des managers encouragés par l’Etat à accroître encore la taille des entreprises. Les « Trente Glorieuses », période allant de 1945 à 1975, enregistrent une forte croissance de la production, un chômage faible et le développement des firmes multinationales, les autres organisations, plus petites, continuant à perdre du poids le plus généralement.
La crise apparue au milieu des années 70 qui a entraîné quelques années plus tard une augmentation du chômage avec des destructions d’emplois dans de nombreuses grandes entreprises, a eu notamment pour conséquence de remettre profondément en cause l’image positive dont elles avaient bénéficié pendant des décennies. Y compris au niveau de l’Etat, l’importance du rôle économique des organisations à taille humaine devient plus visible et la prise de conscience d’un besoin de coexistence des grandes et plus petites entreprises apparaît progressivement. Aujourd’hui encore, trente ans plus tard, l’Etat français cherche toujours à favoriser le développement et l’emploi dans les petites et très petites entreprises en accordant diverses aides financières, le souci créé par l’atteinte en 2010 d’un taux de chômage voisin de 10% de la population active devenant très important, en particulier. L’origine des aides accordées aux très petites entreprises (TPE) afin qu’elles procèdent à des embauches provient essentiellement du constat fait sur plusieurs décennies, à savoir que durant les années de récession, situation vécue à nouveau depuis 2008, ce sont surtout elles, à côté des petites et moyennes entreprises (PME), qui peuvent atténuer plus ou moins les destructions d’emplois opérées par les grandes entreprises. La petite et la près petite entreprise, que nous signalerons sous les sigles respectifs suivants : PE et TPE dans notre ouvrage, apparaissent dès le début des années 80 comme capables de mieux résister aux crises car disposant d’une facilité de réactivité et de souplesse plus grande que les structures comptant des milliers de salariés. Il importe de signaler aussi que la montée du secteur tertiaire, des activités de services qui se développent le plus fréquemment au sein d’organisations de taille modeste, a notablement fait émerger PE et TPE de l’ombre que leur avaient faite les grandes entreprises pendant de nombreuses années du XXe siècle.
Il convient toutefois de noter que toutes les PE et TPE ne sont pas identiques car, en fonction du secteur d’activité, des caractéristiques du personnel employé, du niveau d’autonomie de gestion possible spécialement à l’égard de donneurs d’ordres exigeants et, bien entendu, en considérant la personnalité, l’état d’esprit, le niveau de formation du principal dirigeant, on peut constater différents mondes, parfois très éloignés, parmi ce grand nombre de sociétés.
Après avoir défini dans le chapitre suivant ce que sont les petites et les très petites entreprises avec les emplois qu’elles procurent, comparativement aux moyennes ainsi qu’aux grandes entreprises, nous préciserons ensuite ce que nous entendons par l’expression « mondes sociaux d’entreprise » avant de les présenter le plus précisémen