Monnaie, crédit bancaire et cycles économiques
562 pages
Français

Monnaie, crédit bancaire et cycles économiques , livre ebook

-

562 pages
Français

Description

Cet ouvrage analyse les bases économiques et juridiques de l'actuel système monétaire et du crédit. Un système qui se caractérise par son haut degré d'interventionnisme et de régulation, devenu avec le temps le talon d'Achille des économies modernes. Est ici proposé un projet de réforme visant à établir le seul système monétaire et financier compatible à long terme avec l'économie de libre marché et de libre entreprise.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 124
EAN13 9782296457355
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MONNAIE, CRÉDIT BANCAIRE ET CYCLES ÉCONOMIQUES
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54451-2 EAN : 9782296544512
Jesús Huerta de SotoMONNAIE, CRÉDIT BANCAIRE ET CYCLES ÉCONOMIQUES
Collection « L’esprit économique » fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996 dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement... Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions. La collection est divisée en six séries : Dans la sérieEconomie et Innovationpubliés des ouvrages sont d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le cœur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles. La sérieEconomie formelle a pour objectif de promouvoir l’analyse des faits économiques contemporains en s’appuyant sur les approches critiques de l’économie telle qu’elle est enseignée et normalisée mondialement. Elle comprend des livres qui s’interrogent sur les choix des acteurs économiques dans une perspective macroéconomique, historique et prospective. Dans la sérieLe Monde en Questionspubliés des ouvrages sont d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications. La sérieKrisisa été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques. La sérieClichés a été créée pour fixer les impressions du monde économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est : mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations. La sérieCours Principauxcomprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
    J’ai le plaisir de présenter aux lecteurs l’édition française deMonnaie, crédit bancaire et cycles économiques; elle est particulièrement nécessaire à l’heure où l’on assiste à la grave crise financière suivie de la récession économique mondiale que nous avions annoncée dès la première édition de ce livre, il y a douze ans. * * * La politique d’expansion artificielle du crédit consentie et orchestrée par les banques centrales au cours des quinze dernières années ne pouvait se terminer autrement. Le cycle expansif, à présent conclu, se renforce à partir du moment où l’économie nordaméricaine sort de sa dernière récession (courte et vaincue) en 2001 et où la Réserve Fédérale reprend la grande expansion artificielle de crédit et d’investissement amorcée à partir de 1992. Cette expansion de crédit n’a pas reposé sur une augmentation parallèle de l’épargne volontaire des économies domestiques. Longtemps, la masse monétaire sous forme de billets et de dépôts a augmenté à un rythme moyen supérieur à 10% par an (ce qui équivaut à doubler tous les 7 ans le volume total de monnaie circulant dans le monde). Cette grave inflation fiduciaire des moyens de paiement s’est installée dans le marché par l’intermédiaire du système bancaire et sous forme de crédits de nouvelle création accordés à des taux d’intérêt très bas (et même négatifs en termes réels). Cela a favorisé une bulle spéculative. Celleci s’est traduite par une hausse importante des prix des biens d’investissement, des actifs immobiliers et des titres qui les représentent et s’échangent en bourse ; et cette dernière a vu augmenter ses indices de façon spectaculaire. Chose curieuse, comme cela s’était produit dans les années « heureuses » d’avant la Grande Dépression de 1929, lechocde croissance monétaire n’a pas affecté de façon significative le prix du sousensemble des biens et services de consommation (environ un tiers seulement du total des biens). Car, durant la dernière décennie, on a assisté, comme dans les années vingt du siècle dernier, à une augmentation sensible de la productivité, due à l’introduction massive de technologies nouvelles et d’importantes innovations entrepreneuriales. Cellesci auraient entraîné, en l’absence d’injection monétaire et de crédit, une réduction salutaire et continue du prix unitaire des biens et services de consommation. En outre, la pleine incorporation des économies chinoise et indienne au marché mondialisé a favorisé encore davantage la productivité réelle de biens et services de consommation. L’absence d’une saine déflation des prix des biens de consommation, dans une étape de croissance de la productivité aussi importante que celle des dernières années, est la preuve principale de la grave perturbation qu’a produite lechoc monétaire sur le processus économique, phénomène que nous analysons en détail à la section 9 du Chapitre 6. Comme nous l’expliquons dans ce livre, l’expansion artificielle de crédit et l’inflation de moyens de paiement (fiduciaire) ne constituent pas un raccourci permettant un développement économique stable et soutenu, sans qu’il soit nécessaire de recourir au sacrifice et à la discipline que suppose toujours un taux élevé d’épargne volontaire (laquelle, au contraire, non seulement n’a pas augmenté durant les dernières années, mais a même connu parfois des taux négatifs, surtout aux EtatsUnis). Car les expansions artificielles du crédit et de la monnaie ne font toujours et tout au plus que « remettre le problème au lendemain ». En effet, on ne doute plus aujourd’hui du caractère récessif que présente, à la longue, lechoc monétaire : le crédit de nouvelle création (non épargné préalablement par le public) met, tout de suite, à la disposition des entrepreneurs une capacité acquisitive qu’ils dépensent en projets d’investissement trop ambitieux (en particulier dans le secteur de la construction et de la promotion immobilière, durant ces dernières années), c’estàdire comme si l’épargne du public avait augmenté, alors qu’en fait un tel accroissement ne s’est pas produit. Cela
7
engendre une discoordination généralisée au sein du système économique : la bulle financière (« exubérance irrationnelle ») affecte négativement l’économie réelle et le processus s’inverse tôt ou tard sous forme d’une récession économique où s’engage le rajustement douloureux et nécessaire qu’exige toujours la réadaptation d’une structure productive réelle dénaturée par l’inflation. Les détonateurs concrets annonçant le passage de l’euphorie caractéristique de l’ « ivresse monétaire » à la « gueule de bois » récessive sont multiples et peuvent varier selon les cycles. Actuellement, les détonateurs les plus visibles ont été la hausse du prix des matières premières et, en particulier, du pétrole, la crise des hypothèques ditessubprimeaux EtatsUnis et enfin la crise d’importantes institutions bancaires ayant constaté que la valeur de leurs actifs (prêts hypothécaires accordés) était inférieure à celle de leurs passifs. Beaucoup réclament aujourd’hui des réductions ultérieures des taux d’intérêt et de nouvelles injections de monnaie permettant à ceux qui le désirent de parachever leurs investissements sans pertes. Cette fuite en avant ne servirait, cependant, qu’à retarder les problèmes tout en les aggravant bien davantage. La crise, en effet, s’est produite parce que les profits des entreprises de biens d’investissement (en particulier dans les secteurs de la construction et de la promotion immobilière) ont disparu par suite des erreurs entrepreneuriales encouragées par le crédit bon marché, et parce que les prix des biens de consommation ont commencé à se comporter relativement moins mal que ceux des biens d’investissement. Ce moment marque le début d’un rajustement douloureux et inévitable dans lequel s’ajoute aux problèmes de chute de la production et d’accroissement du chômage une hausse très négative des prix des biens de consommation. L’analyse économique la plus rigoureuse et l’interprétation la plus froide et pondérée des derniers évènements économiques et financiers renforcent la conclusion suivante : il est impossible, comme ce fut le cas avec les tentatives ratées de planification de la défunte économie soviétique, que les Banques Centrales (véritables organes de planification financière centrale) réussissent à trouver la politique monétaire la mieux adaptée à chaque moment. Ou, autrement dit, le théorème de l’impossibilité économique du socialisme, découvert par les économistes autrichiens Ludwig von Mises et Friedrich A. Hayek, d’après lequel il est impossible d’organiser économiquement la société sur la base d’ordres contraignants émanant d’un organe de planification celuici ne pouvant jamais disposer de l’information nécessaire pour donner un contenu coordinateur à ses ordres, est pleinement applicable aux Banques Centrales en général ; et il est applicable, en particulier, à la Réserve Fédérale et à Alan Greenspan jadis et à Ben Bernanke aujourd’hui: rien n’est plus dangereux que de tomber dans la « présomption fatale » selon l’heureuse expression d’Hayek, de se croire omniscient ou, du moins, assez savant et puissant pour pouvoir mettre au point à tout moment la politique monétaire la mieux adaptée (fine tuning). Il est donc très probable que la Réserve Fédérale et, dans une certaine mesure, la Banque Centrale Européenne, au lieu d’adoucir les mouvements les plus aigus du cycle économique, aient été les principaux auteurs responsables de sa genèse et de son aggravation. L’alternative devant laquelle se trouvent Ben Bernanke et son conseil à la Réserve Fédérale et les autres Banques Centrales (à commencer par l’européenne) n’est, donc, nullement commode. Elles ont abandonné, des années durant, leur responsabilité monétaire et se trouvent maintenant dans une impasse : soit elles laissent s’amorcer le processus récessif et, avec lui, le rajustement salutaire et douloureux ; soit elles pratiquent la fuite en avant et « donnent plus d’alcool à l’ivrogne déjà en proie à une violente gueule de bois », en sorte que les probabilités de succomber dans un futur proche à une récession inflationniste encore plus grave augmenteraient de manière exponentielle (ce fut précisément l’erreur commise après le crash boursier de 1987, qui nous a conduits à l’inflation de la fin des années quatrevingt et s’est terminé par la grave récession de 19901992). En outre, reprendre maintenant une politique de crédit bon marché ne peut qu’entraver la liquidation nécessaire des investissements non rentables et la reconversion des entreprises et peut même faire se prolonger 8
indéfiniment la récession. C’est ce qui est arrivé à l’économie japonaise ces dernières années : après avoir essayé toutes les interventions possibles, elle a cessé de répondre à tout stimulant d’expansion de crédit ou de type keynésien. C’est dans ce contexte de « schizophrénie financière » qu’il faut interpréter les derniers « tâtonnements » des autorités monétaires (responsables de deux objectifs intimement contradictoires : d’une part, contrôler l’inflation et, de l’autre, injecter toute la liquidité nécessaire pour éviter l’effondrement du système financier). Et ainsi, la Réserve Fédérale sauve un jour Bear Stearns, AIG, Fannie Mae et Freddie Mac ou Citigroup, pour laisser tomber le lendemain Lehman Brothers sous le prétexte plus que justifié de « donner une leçon » et de ne pas alimenter lemoral hazardou « risque moral ». On approuve ensuite, vu le tour que prenaient les évènements, un plan de 700 milliards de dollars pour acheter les actifs dits, par euphémisme, « toxiques » ou « illiquides » (c’estàdire, sans valeur) de la banque ; plan qui, s’il est financé par des impôts (et non pas en créant plus d’inflation), supposera une lourde charge fiscale pour les économies domestiques, au moment précis où elles peuvent le moins se le permettre. N’étant pas sûr que le plan puisse avoir quelque effet, on décide, enfin, d’injecter directement de l’argent public dans les banques et même de « garantir » la totalité de leurs dépôts. La situation comparative des économies de l’Union Européenne est un peu moins mauvaise que la nordaméricaine (si l’on ne tient pas compte de l’effet expansif de la politique délibérée de dépréciation du dollar, et des rigidités européennes relativement plus accusées, notamment dans le marché du travail, qui tendent à rendre les récessions plus durables et plus douloureuses sur notre Continent). La politique expansive de la Banque Centrale Européenne, non exempte de graves erreurs, a cependant été moins légère que celle de la Réserve Fédérale. Le respect des critères de convergence a, en outre, supposé en son temps un assainissement notable et salutaire des principales économies européennes. En particulier, les pays périphériques comme l’Irlande et, surtout, l’Espagne ont connu, dès le début de leur processus de convergence, une importante expansion de crédit. Le cas de l’Espagne est paradigmatique. Son économie a connu unbooméconomique dû, en partie, à des causes réelles (réformes structurelles de libéralisation engagées à partir des mandats de José María Aznar en 1996) ; mais il s’est alimenté d’un autre côté et de façon non négligeable d’une expansion artificielle de la monnaie et du crédit. Ceuxci augmentèrent à un taux qui tripla presque l’évolution de ces mêmes grandeurs en France ou en Allemagne. Les agents économiques espagnols interprétèrent dans une large mesure la baisse des taux d’intérêt, résultant du processus de convergence, dans les termes de relâchement monétaire traditionnels en Espagne : plus grande disponibilité d’argent facile et demandes massives de crédits aux banques (surtout pour financer la spéculation immobilière) ; crédits que cellesci ont accordés en les créant à partir du néant sous le regard impavide de la Banque Centrale Européenne. Cette dernière, face à la hausse des prix et fidèle à son mandat, a tenté, tant qu’elle a pu le faire, de maintenir les taux d’intérêt malgré les difficultés des membres de l’Union Monétaire qui, comme l’Espagne, découvrent maintenant qu’une grande part des investissements en immeubles fut une erreur et sont acculés à une restructuration longue et douloureuse de leur économie réelle. La politique la plus adaptée, en de telles circonstances, serait de libéraliser l’économie à tous les niveaux (en particulier le marché du travail) pour permettre la réaffectation rapide des facteurs productifs (en particulier le facteur travail) vers les secteurs rentables. La réduction de la dépense publique est également indispensable, de même que celle des impôts, afin d’accroître le revenu disponible des agents économiques fortement endettés qui ont besoin de rembourser leurs prêts au plus tôt. Les situations des agents économiques en général et des entreprises en particulier ne s’assainissent que par la réduction des coûts (spécialement ceux du travail) et le remboursement des prêts. Il faut, pour cela, un marché du travail très flexible et un secteur public beaucoup plus austère. C’est ainsi que le marché pourra découvrir rapidement quelles sont les véritables valeurs réelles des biens d’investissement 9
produits par erreur et que s’établiront les bases d’un redressement économique sain et durable dans un futur que nous souhaitons, pour le bien de tous, aussi proche que possible. * * * Il ne faut pas oublier que la dernière période d’expansion artificielle s’est caractérisée, entre autres aspects, par une corruption progressive, tant en Amérique qu’en Europe, des principes traditionnels de la Comptabilité, telle qu’elle s’appliquait depuis des siècles dans le monde. En particulier, l’approbation des Normes Internationales de Comptabilité (NIC) et leur transposition sous forme de loi dans les divers pays (en Espagne, avec le nouveau Plan Général de Comptabilité entré en vigueur 1º janvier 2008) a supposé l’abandon du principe traditionnel de prudence qui a été remplacé par le principe de valeur de marché ou raisonnable (fair value) pour l’évaluation des actifs du bilan et, en particulier, ceux à caractère financier. Cet abandon du principe traditionnel de prudence a subi la forte pression exercée tant par les sociétés de bourse de valeurs que par les banques d’investissement aujourd’hui en voie de disparition et, en général, par toutes les parties ayant intérêt à « gonfler » les valeurs de bilan afin de les rapprocher de valeurs boursières soidisant plus « objectives » et qui, auparavant, ne cessaient d’augmenter dans le cadre d’un processus économique d’euphorie financière. Ce processus, en effet, s’est caractérisé, durant la période de la « bulle spéculative » par la rétroalimentation existant entre des valeurs boursières croissantes et leur reflet comptable immédiat, ce que l’on voulait utiliser, à son tour, pour justifier d’ultérieures croissances artificielles des prix des actifs financiers cotés en bourse de valeurs. Dans cette course folle à l’abandon des principes traditionnels de la comptabilité et leur substitution par d’autres plus « adaptés aux temps nouveaux », on assiste habituellement à l’évaluation d’entreprises en fonction d’hypothèses peu orthodoxes et de critères purement subjectifs qui remplacent, dans les nouvelles normes, le seul critère véritablement objectif (celui de la transaction historique). L’effondrement actuel des marchés financiers et la perte généralisée de confiance dans les banques et dans leur comptabilité de la part des agents économiques ont montré la gravité de l’erreur commise ; elle consista à céder aux NIC et à l’abandon des principes comptables traditionnels fondés sur la prudence, et à tomber ainsi dans les vices de la comptabilité créative à valeurs « raisonnables » de marché (fair value). C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre les mesures récentes prises tant aux EtatsUnis qu’en Union Européenne pour « adoucir » (c’estàdire revenir en partie sur) l’application de la valeur raisonnable dans la comptabilité des entités financières. Mesure bien orientée mais incomplète et prise pour des raisons erronées. Les entités financières, en effet, n’ont réagi que sous la contrainte, c’estàdire, lorsque l’effondrement de la valeur des actifs « toxiques » ou « illiquides » a menacé leur solvabilité. Mais elles étaient enchantées des nouvelles NIC durant les années précédentes d’ « exubérance irrationnelle » où les valeurs boursières et financières croissantes et absurdes leur ont permis d’exhiber dans leurs bilans des profits et patrimoines propres très importants qui les ont, à leur tour, encouragés à assumer des risques sans presque aucun contrôle. Il est donc évident que les NIC agissent de façon pro cyclique en augmentant la volatilité et en obstruant à tort la gestion d’entreprise : elles engendrent, durant les périodes de prospérité, un faux « effet richesse » qui incite à assumer des risques disproportionnés ; quand, soudain, les erreurs commises se manifestent, la perte de valeur des actifs décapitalise immédiatement les entreprises qui sont alors obligées de vendre des actifs et d’essayer de recapitaliser au plus mauvais moment, c’estàdire quand les actifs ont moins de valeur et que les marchés financiers se tarissent. Des principes comptables qui, comme les NIC, se sont révélés aussi perturbateurs doivent être abandonnés dès que possible et il faut revenir sur toutes les réformes comptables nouvellement promulguées et, en particulier, l’espagnole entrée en vigueur le 1 janvier 2008. Et cela, non seulement à cause de l’impasse qu’elles supposent en période de crise financière et de récession économique, mais aussi et 10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents