Penser entreprise-société
241 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

241 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Les entreprises sont aujourd'hui encore pensées dans une perspective majoritairement fonctionnaliste. Cet ouvrage se propose de transformer le regard porté sur elles en les concevant comme des ensembles humains et sociaux indissociablement liés à leurs milieux. Autrement dit comme des formes particulières d'expression de la société.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 51
EAN13 9782296710252
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Penser “entreprise-société”
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13195-8
EAN : 9782296131958
Sous la direction de Patrick Obertelli
Penser “entreprise-société”
L’Harmattan
ACTION ET SAVOIR – Série RENCONTRES
Dirigée par Jean-Marie Barbier.
ACTION ET SAVOIR – Série RENCONTRES est une collection d'ouvrages collectifs s'adressant à des professionnels et à des chercheurs intéressés par la théorisation de Faction dans différents champs de pratiques, et par les rapports entre construction des activités et construction des sujets.
Dernières parutions

Claudie SOLAR et Pierre HEBRARD (dir.), Professionnalisation et formation des adultes : une perspective universitaire France-Québec , 2008.

Richard WITTORSKI, Comment les enseignants apprennent-ils leur métier , 2008.

Denis LEMAITRE et Maude HATANO (Coord.), Usages de la notion de compétence en éducation et formation , 2007.

Marie-José AVENIER et Christophe SCHMITT (Sous la dir.), La construction de savoirs pour l’action , 2007.

Richard WITTORSKI (Coord.), Formation, travail et professionnalisation , 2005.

M. TOZZI et R. ETIENNE (Sous la dir.), La discussion en éducation et en formation , 2004.
INTRODUCTION
Patrick Obertelli
Les relations sociales et plus globalement la place de l’homme sont sources de vives préoccupations dans l’entreprise. Citons-en quelques-unes particulièrement manifestes, mais la liste ne saurait être exhaustive :
– l’expression des problèmes de santé au travail, prise au sens de l’Organisation Mondiale de la Santé, ce qui comprend le bien être mental et social 1 ; la question des risques psychosociaux s’est rarement posée avec autant d’acuité ;
– la difficulté de la part des acteurs de l’entreprise, aussi bien encadrement que partenaires sociaux, à se situer dans les rapports sociaux pour en devenir des acteurs efficaces ;
– l’évolution des rapports d’autorité et la nécessité de repenser les bases du management aux différents niveaux de l’entreprise ;
– une légitime volonté des personnels à vivre les finalités de l’entreprise et les relations de travail en cohérence avec les aspirations qui se dégagent de la société. Ces problématiques interdépendantes concernent différentes facettes des réalités sociales vécues par les personnels. Récurrentes depuis de nombreuses années, elles tendent également à s’amplifier. Ceci nous conduit non plus à envisager isolément chacune d’elles, mais à changer le niveau d’analyse en nous interrogeant en profondeur sur des déterminants qui leur sont communs. Soulignons la nécessité de sortir des courants de pensée conventionnels, balisés, sans surprise et donc sans guère de valeur ajoutée significative. Aussi les contributions de cet ouvrage Penser “entreprise-société” prennent le risque d’explorer et d’ouvrir de nouvelles pistes d’analyse et d’action. Il n’est que temps d’oser.
La réflexion prend racine dans le fait que nos actions et nos prises de décision s’appuient sur des représentations du monde dans lequel nous nous situons. Les entreprises n’échappent pas à cette mise en forme de construits à la fois sociaux et individuels. Elles apparaissent ainsi comme des entités où est distingué clairement ce qui leur appartient et ce qui leur est extérieur, entre un fonctionnement interne avec ses règles, son organisation, ses cultures, et un univers externe répondant à d’autres logiques de fonctionnement, en somme entre un dehors et un dedans.
De ce fait, les entreprises sont situées comme des entités clairement délimitées qui entretiennent des rapports de natures diverses avec leur environnement. Dans nombre de travaux sur cette question, l’environnement est examiné sous l’angle des contraintes qu’il imprime sur l’entreprise. Cette logique des rapports entre un interne et un externe possède indéniablement un caractère opératoire. Ces représentations ne doivent néanmoins pas faire perdre de vue que l’entreprise est elle-même le fruit d’une élaboration de la société, – ou devrions-nous dire des sociétés ? – qu’elle en est une manifestation sociale. N’étant pas questionnés en tant qu’expressions du système global, les phénomènes qui s’y produisent perdent alors peu ou prou leur intelligibilité. L’objet de Penser “entreprise-société” est de contribuer à élargir le champ de compréhension à la fois en questionnant certaines représentations internes, des modes de fonctionnement en décalage avec la société, et en mettant en exergue certaines tendances dominantes qui traversent les sociétés contemporaines et la façon dont elles influencent, rencontrent et parfois percutent les dynamiques internes des entreprises.
Les aspirations à une plus grande cohérence entre finalités et relations dans l’entreprise et fonctionnement de la société (ou des sociétés) témoignent de l’épaisseur des parois qui délimitent et contiennent nombre d’entreprises. Revenons un instant sur ce point. Parmi ces aspirations, deux d’entre elles s’expriment avec force, la volonté d’un fonctionnement démocratique et la résolution de problématiques majeures qui affectent notre planète.
Dans les sociétés européennes, la volonté de rapprocher le fonctionnement des entreprises des principes et normes qui prévalent dans le fonctionnement social s’est notamment développée dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, et notamment sous des impulsions politiques. Ainsi le gouvernement norvégien a initié dès les années soixante-dix un mouvement dit de « démocratie industrielle », visant à instaurer, comme son nom l’indique, des pratiques démocratiques d’organisation du travail dans les entreprises. Dès l’origine, des chercheurs en sociologie relevant du courant socio-technique ont largement été impliqués au travers de recherches-actions visant simultanément à apporter des réponses opérationnelles concrètes aux questions posées et à produire des connaissances sur ces sujets. Les approches organisationnelles qui en sont nées se sont ensuite étendues dans des entreprises suédoises, puis en France dans de grands groupes industriels et dans d’autres entreprises européennes.
D’autres démarches à l’initiative des législateurs ont également cherché à développer les participations des employés à la vie des entreprises. Citons en France les lois Auroux de 1982 visant à instaurer des lieux de concertation sur le fonctionnement des entités opérationnelles de base. Il n’est pas anodin de constater que ces démarches vis-à-vis des entreprises se sont effectuées dans un contexte de développement de gouvernance de l’Europe basé sur une régulation par la concertation entre les États-membres en remplacement des régulations antérieures s’appuyant sur les conflits militaires. En parallèle des actions politiques, et parfois en soutien comme nous venons de le voir, de nombreuses pratiques d’accompagnement de changements s’inscrivant dans la durée par des chercheurs-intervenants en sciences sociales se sont également développées dans les entreprises 2 .
La seconde aspiration sociale est celle des problématiques mondiales qui tourmentent nos sociétés, parmi lesquelles les problèmes environnementaux, mais aussi les déséquilibres dans l’aménagement du territoire et les créations de mégapoles, et la question de l’emploi bien sûr. Prenons un exemple concret : comment se fait-il que la question des dérèglements climatiques ait une telle importance dans les préoccupations des sociétés alors que cette question n’est pas vraiment prise en compte avec l’attention qu’elle mérite par les entreprises ?
Il ne s’agit pas d’imputer toutes les responsabilités d’actions aux entreprises, mais force est de constater que l’on ne peut en aucun cas sous-estimer le rôle actif qu’elles ont à jouer. Si l’on considère par exemple le secteur industriel, la question de savoir comment réduire les pollutions des systèmes de production et d’utilisation des machines produites se révèle insuffisante. Il convient à présent d’associer activement les entreprises pour aider à résoudre les problèmes écologiques et environnementaux de notre planète.
C

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents