Tourismes, patrimoines et mondialisations
255 pages
Français

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Tourismes, patrimoines et mondialisations , livre ebook

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Description

Les tourismes jouent-ils la carte des patrimoines contre celle des mondialisations ? On pourrait le croire. Le tourisme, qui reste en plein essor en dépit d'une crise économique désormais permanente, a besoin du patrimoine pour faire face à la mondialisation ; et en retour, le patrimoine a plus que jamais besoin du tourisme pour exister, pour résister, se préserver. Au-delà du "tourisme autrement", il s'agit de penser différemment les questions de développement durable, de valorisation du patrimoine, de gestion de l'univers des voyages.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 41
EAN13 9782296800168
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tourismes, patrimoines & mondialisations
Tourismes et Sociétés
Collection dirigée par Franck Michel
Déjà parus
J.-L. MORETTI, Tourisme et aménagement du territoire en Corse , 2010,
J. SPINDLER, D. HURON, L’évaluation de l’événementiel touristique , 2009.
J. CHAUVIN, Les Colonies de vacances , 2008.
IANKOVA K. (dir.), Le tourisme indigène en Amérique du Nord, 2008.
LAMIC J.-P., Tourisme durable : utopie ou réalité ? Comment identifier les voyageurs et voyagistes éco-responsables ? , 2008.
D. FASQUELLE et H. DEPERNE (dir.), Le tourisme durable , 2007.
J.-M. FURT & F. MICHEL (dir.), L’identité au cœur du voyage (Tourismes & identités 2) , 2007.
KIBICHO W., Tourisme en pays maasaï (Kenya) : de la destruction sociale au développement durable ?, 2007 .
CACCOMO J.-L. et SOLONANDRASANA B., L’innovation dans l’industrie touristique, 2006.
J.-M. FURT & F. MICHEL (dir.), Tourismes & identités , 2006.
J.-M. DEWAILLY, Tourisme et géographie, entre pérégrinité et chaos ? , 2006.
R.AMIROU, P. BACHIMON, J.-M. DEWAILLY, J. MALEZIEUX (dir.), Tourisme et souci de l’autre. En hommage à Georges CAZES , 2005.
A. VOLLE, Quand les Mapuche optent pour le tourisme , 2005.
O. GUILLARD, Le risque voyage , 2005.
J.SPINDLER (dir.) avec la collaboration de H. DURAND, Le tourisme au XX è siècle , 2003.
J. CHAUVIN, Le tourisme social et associatif en France, 2002.
F. MICHEL, En route pour l’Asie. Le rêve oriental chez les colonisateurs, les aventuriers et les touristes occidentaux , 2001.
J. L. CACCOMO, B. SOLONANDRASANA, L’innovation dans l’industrie touristique , 2001.
RAYMOND, Le tourisme au Pérou , 2001.
GIREST (Groupement Interdisciplinaire de Recherche En Sport et Tourisme), Le tourisme industriel : le tourisme du savoir - faire ? , 2001.
sous la direction de
Jean-Marie Furt et Franck Michel
Tourismes, patrimoines & mondialisations
L’HARMATTAN
Légendes des trois photos de couverture :
Le Louvre et sa pyramide, à Paris, ou le mariage de l’ancien et du moderne, la pyramide de Khéops en Egypte avec son Bédouin au service des touristes, Chaussée à l’entrée des fameux temples d’Angkor Vat et le flux des visiteurs, au Cambodge.
(Photos F. Michel, respectivement 2008, 1986 et 2010)
SuDunia Consulting
18, rue des Orphelins 67000 Strasbourg
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54098-9
EAN : 9782296540989
Présentation : Tourismes, patrimoines et mondialisations
Jean-Marie Furt et Franck Michel
Université de Corse
Les tourismes jouent-ils la carte des patrimoines contre celle des mondialisations ? On pourrait le croire. De nos jours, en effet, le tourisme qui reste en plein essor en dépit de la crise économique durable, a besoin du patrimoine pour faire face à la mondialisation… et en retour, le patrimoine a plus que jamais besoin du tourisme pour exister, pour résister, bref pour « se préserver » ; la meilleure gestion du patrimoine permet également d’affronter avec plus de sérénité les affres et les surprises de la mondialisation… Par le biais de savantes politiques tant touristiques que patrimoniales, culture et nature agissent comme par enchantement pour nous épargner de sombrer dans la seule et dure dépendance économique. Après une mise en tourisme(s) au pluriel 1 , nous verrons aussi dans les contributions qui suivent que ce pluriel – pour patrimoines comme pour mondialisations – s’impose également compte tenu de la diversité des situations existantes.
Chaque site, lieu, parc, village, musée, etc., est un cas à part, à étudier en tant que tel et à ne pas transposer sans prendre les plus infimes précautions, au risque de répéter les erreurs ou errements du passé. La patrimonialisation est aussi là pour rassurer – et se rassurer – de l’état bancal du monde : la récente inscription de la gastronomie française sur la fameuse liste de l’Unesco est un « bon » exemple d’une décision susceptible de redorer le blason d’un pays qui, à part le tourisme et sa cuisine – donc ses vins et ses fromages, et ses « routes » qui vont avec – n’a plus forcément grand-chose d’autre à offrir. Enfin, il s’agit sans doute d’un scénario catastrophe, il reste que par les temps qui courent, en tourisme comme en politique, les mises en patrimoine semblent faire plus d’adeptes et engranger plus de recettes que les vertus de l’hospitalité…
Dans certains lieux divinement bénis par la Déesse Nature, le patrimoine culturel cède le pas à la grandeur voire la mystique des éléments, le Groenland en est un parfait exemple. Et dans son article, Aude Créquy rappelle à bon escient que, dans le Grand Nord, « la culture inuit n’est pas ce qui fait monter le touriste dans l’avion ». Ainsi la culture peut-elle, ici ou là, s’avérer quasi décorative sur des sites essentiellement dévoués à la découverte du patrimoine naturel. Qu’il s’agisse de tourisme ou de patrimoine, l’appel de la nature – d’autant plus si elle est perçue comme « sauvage » – renvoie davantage au culte qu’à la culture, au sacré qu’au profane. En forgeant notre regard sur l’ailleurs et en façonnant notre rapport à altérité, l’Europe du romantisme (puis celle des explorateurs) est aussi passée par là, marquant les générations de touristes jusqu’à nos jours. Les « visites » – parfois compulsives – des patrimoines répartis dans le monde ne répondent pas seulement à nos envies de découverte mais également à nos besoins de dépaysement, d’exotisme et de distinction. Voir de visu tant pour mieux connaître que pour être mieux… Comme l’attestent les injonctions des guides de voyage décrivant les sites « indispensables » et « à ne pas manquer » (en dépit de quoi, le touriste risquera de passer pour un « idiot du voyage »…), le tourisme qui rencontre le patrimoine n’est pas seulement une affaire de culture mais aussi d’égo. C’est pour cette raison qu’aux yeux de nombreux visiteurs certains circuits touristiques, arpentant ou plutôt accumulant une succession de sites patrimoniaux grandioses, s’apparentent à de véritables chemins de croix ou du combattant…
Pour le touriste qui veut tout voir – donc tout avoir aussi (en photos, en souvenirs, etc.) – la découverte du patrimoine s’avère une épreuve redoutable et surtout épuisante. Sans oublier que dans l’idée de tout voir, il y a inexorablement celle de trop voir. Autrement dit, ne plus rien voir du tout. Le tourisme ne peut non plus faire l’économie de l’expérience ludique même si celle-ci s’inscrit dorénavant dans le cadre d’un individualisme préoccupant, et comme le montre dans son article Rachid Amirou, « du jeu au je », le chemin n’est jamais très loin. La question en cette époque de patrimonialisation à outrance et de mondialisation à gogo est : comment encore transmettre ? Mais aussi : comment voir sans revoir, tant nous avons déjà l’impression d’avoir tout vu sans quitter son fauteuil et surtout son ordinateur…
Trop de patrimoine tue le patrimoine, tout comme trop de tourisme tue le tourisme, transformant ce dernier en une simple opération de déplacement. De même, lorsque la visite de sites n’est plus qu’une consommation effrénée de lieux fabuleux, vite traversés et vite photographiés, la fameuse et tant attendue magie du voyage ne peut plus guère opérer… Et, dans ce cas, le séjour-découverte de vacances devient une course à la consommation de « biens culturels » dans le seul but d’accumuler des clichés dans tous les sens du terme.
Personne ne contestera le fait que butiner une semaine au milieu des vestiges de l’immense site et parc archéologique d’Angkor au Cambodge, en occupant son temps à admirer les belles apsaras et autres fresques sculptées sur les murs, tout en observant voire partageant la vie des villages alentours, n’est trop long pour réellement profiter de ce site aussi vaste que superbe… Pourtant, la majorité des visiteurs ne prennent des billets que pour une journée, la passant à courir d’un temple à l’autre pour finir la journée sur les rotules et forcément frustrés de n’avoir pas pu voir tel ou tel temple trop éloigné… Le prix d’entrée explique peut-être cela, mais la principale raison est le temps, « nec le plus ultra », des temps injustement modernes : Angkor n’est souvent qu’une escapade 

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