Le Magasin d antiquités - Tome II
213 pages
Français

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Le Magasin d'antiquités - Tome II , livre ebook

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Description

Nelly et son grand-pére vivent dans une petite maison. Kit, un brave et honnéte garçon, les sert avec une loyauté sans faille... Mais le vieil homme, bien qu'adorant l'enfant, cache de sombres secrets... Un horrible nain, Mr Quilp, va les chasser de leur maison et les poursuivre, persuadé que le vieil homme a emporté un magot. Pendant ce douloureux voyage au travers de l'Angleterre, ils rencontreront toute une galerie de personnages parfois sinistres mais aussi souvent pittoresques (les deux polichinelles, le dresseur de chien, la dame du musée de cire, etc). Au travers du destin tragique de Nelly, Dickens dénonce le caractére inhumain du monde industriel de cette Angleterre de la fin du XIXéme siécle.

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 170
EAN13 9782820602503
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Magasin d'antiquit s - Tome II
Charles Dickens
1840
Collection « Les classiques YouScribe »
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ISBN 978-2-8206-0250-3
Chapitre 1

Au moment où nous sommes arrivés,non-seulement nous pouvons prendre le temps de respirer pour suivreles aventures de Kit, mais encore les détails qu’elles présentents’accordent si bien avec notre propre goût, que c’est pour nous undésir comme un devoir d’en retracer le récit.
Kit, pendant les événements qui ont rempli lesquinze derniers chapitres, s’était, comme on pense, familiarisé deplus en plus avec M. et mistress Garland, M. Abel, leponey, Barbe, et peu à peu il en était venu à les considérer tous,tant les uns que les autres, comme ses amis particuliers, etAbel-Cottage comme sa propre maison.
Halte ! Puisque ces lignes sont écrites,je ne les effacerai pas mais si elles donnaient à croire que Kit,dans sa nouvelle demeure où il avait trouvé bonne table et bonlogis, commença à penser avec dédain à la mauvaise chère et aupauvre mobilier de son ancienne maison, elles répondraient mal ànotre pensée, tranchons le mot, elles seraient injustes. Qui, mieuxque Kit, se fût souvenu de ceux qu’il avait laissés dans cettemaison, bien que ce ne fussent qu’une mère et deux jeunesenfants ? Quel père vantard eût, dans la plénitude de soncœur, raconté plus de hauts faits de son enfant prodige, que Kit nemanquait d’en raconter chaque soir à Barbe, au sujet du petitJacob ? Et même, s’il eût été possible d’en croire les récitsqu’il faisait avec tant d’emphase, y eut-il jamais une mère commela mère de Kit, du moins au témoignage de son fils, ou bien yeut-il jamais autant d’aisance au sein même de la pauvreté, quedans la pauvreté de la famille de Kit ?
Arrêtons-nous ici un instant pour faireremarquer que, si le dévouement et l’affection domestique sonttoujours une chose charmante, nulle part ils n’offrent plus decharme que chez les pauvres gens, les liens terrestres quiattachent à leur famille les riches et les orgueilleux sont tropsouvent de mauvais aloi ; mais ceux qui attachent le pauvre àson humble foyer sont de bon métal, et portent l’estampille duciel. L’homme qui descend de noble race aime les murailles et lesterres de son héritage comme une partie de lui-même, comme desinsignes de sa naissance et de son autorité ; son union avecelles est l’union triomphale de l’orgueil et de la richesse.L’attachement du pauvre à la terre qu’il tient à ferme, que desétrangers ont occupée avant lui, et que d’autres occuperontpeut-être demain, a des racines plus profondes et qui descendentplus avant dans un sol plus pur. Ses biens de famille sont de chairet de sang ; aucun alliage d’argent ou d’or ne s’y mêle ;il n’y entre pas de pierres précieuses ; le pauvre n’a pasd’autre propriété que les affections de son cœur ; et lorsque,mal vêtu, mal nourri, accablé de travail, il est forcé de se tenirsur un sol froid, entre des murailles nues, cet homme reçoitdirectement de Dieu lui-même l’amour qu’il éprouve pour sa maison,et ce lieu de souffrance devient pour lui un asile sacré.
Oh ! si les hommes qui règlent le sortdes nations songeaient seulement à cela ; s’ils se disaientcombien il a dû en coûter aux pauvres gens pour engendrer dans leurcœur cet amour du foyer, source de toutes les vertus domestiques,lorsqu’il leur faut vivre en une agglomération serrée et misérable,où toute convenance sociale disparaît, si même elle a jamaisexisté ; s’ils détournaient leurs regards des vastes rues etdes grandes maisons pour les porter sur les habitations délabrées,dans les ruelles écartées où la pauvreté seule peut passer ;bien des toits humbles diraient mieux la vérité au ciel que ne peutle faire le plus haut clocher qui, les raillant par le contraste,s’élève du sein de la turpitude, du crime et de l’angoisse. Cettevérité, des voix sourdes et étouffées la prêchent chaque jour, etl’ont proclamée depuis bien des années, aux workhouses, àl’hôpital, dans les prisons. Ce n’est pas un sujet de médiocreimportance, ce n’est pas simplement la clameur des classeslaborieuses, ce n’est pas pour le peuple une pure question de santéet de bien-être qui puisse être livrée aux sifflets dans lessoirées parlementaires. L’amour du pays naît de l’amour dufoyer ; et quels sont, dans les temps de crise, les plus vraispatriotes, de ceux qui vénèrent le sol natal, eux-mêmespropriétaires de ses bois, de ses eaux, de ses terres, de tout cequ’il produit, ou de ceux qui chérissent leur pays sans pouvoir sevanter de posséder un pouce de terrain sur toute sa vasteétendue ?
Kit ne s’occupait guère de cesquestions : il ne voyait qu’une chose, c’est que son anciennemaison était pauvre, et la nouvelle bien différente ; etcependant, il reportait constamment ses regards en arrière avec unereconnaissance pénétrée, avec l’inquiétude de l’affection, etsouvent il dictait de grandes lettres pour sa mère et y plaçait unschelling, ou dix-huit pence, ou d’autres petites douceurs qu’ildevait à la libéralité de M. Abel. Parfois, lorsqu’il venaitdans le voisinage, il avait la faculté d’entrer vite chez sa mère.Quelle joie, quel orgueil ressentait mistress Nubbles ! avecquel tapage le petit Jacob et le poupon exprimaient leursatisfaction ! Jusqu’aux habitants du square, qui venaientféliciter cordialement la famille de Kit, écoutant avec admirationles récits du jeune homme sur Abel-Cottage, dont ils ne selassaient pas d’entendre vanter les merveilles et lamagnificence.
Bien que Kit jouît d’une haute faveur auprèsde la vieille dame, de M. Garland, d’Abel et de Barbe, il estcertain qu’aucun membre de la famille ne lui témoignait plus desympathie que l’opiniâtre poney ; celui-ci, le plus obstiné,le plus volontaire peut-être de tous les poneys du monde, étaitentre les mains de Kit le plus doux et le plus facile de tous lesanimaux. Il est vrai qu’à proportion qu’il devenait plus docilevis-à-vis de Kit, il devenait de plus en plus difficile à gouvernerpour toute autre personne, comme s’il avait résolu de maintenir Kitdans la famille à tous risques et hasards. Il est vrai que, mêmesous la direction de son favori, il se livrait parfois à une grandevariété de boutades et de cabrioles, à l’extrême déplaisir desnerfs de la vieille dame ; mais comme Kit représentaittoujours que c’était chez le poney une simple marque d’enjouement,ou une manière de montrer son zèle envers ses maîtres, mistressGarland finit par adopter cette opinion ; bien plus, par s’yattacher tellement, que si, dans un de ses accès d’humeur folle, leponey avait renversé la voiture, elle eût juré qu’il ne l’avaitfait que dans les meilleures intentions du monde.
En peu de temps, Kit avait donc acquis unehabileté parfaite dans la direction de l’écurie ; mais il netarda pas non plus à devenir un jardinier passable, un valet dechambre soigneux dans la maison, et un serviteur indispensable pourM. Abel qui, chaque jour, lui donnait de nouvelles preuves deconfiance et d’estime. M. Witherden, le notaire, le voyaitd’un bon œil ; M. Chukster lui-même daignait quelquefoiscondescendre à lui accorder un léger signe de tête, ou à l’honorerde cette marque particulière d’attention qu’on appelle« lancer un clin d’œil, » ou à le favoriser de quelqu’unde ces saluts qui prétendent à l’air affable, sans perdre l’airprotecteur.
Un matin, Kit conduisit M. Abel à l’étudedu notaire, comme cela lui arrivait souvent ; et, l’ayantlaissé devant la maison, il allait se rendre à une remise delocation située près de là, quand M. Chukster sortit del’étude et cria : « Whoa-a-a-a-a-a ! » appuyantlongtemps sur cette finale, afin de jeter la terreur dans le cœurdu poney, et de mieux établir la supériorité de l’homme sur lesanimaux, ses très-humbles serviteurs.
« Montez, Snob , dit très-hautM. Chukster s’adressant à Kit. Vous êtes attendu làdedans.
– M. Abel aurait-il oublié quelquechose ? dit Kit, qui s’empressa de mettre pied à terre.
– Pas de question, jeune Snob ; maisentrez et voyez. Whoa-a-a ! voulez-vous bien restertranquille !… Si ce poney était à moi, comme je vous lecorrigerais !
– Soyez très-doux pour lui, s’il vous plaît,dit Kit, ou bien il vous jouera quelque tour. Vous feriez mieux dene pas continuer à lui tirer les oreilles. Je sais qu’il n’aime pasça. »
M. Chukster ne daigna répondre à ceconseil qu’en lançant à Kit avec un air superbe et méprisant lesmots de « jeune drôle, » et en lui enjoignant de détaleret de revenir le plus tôt possible. Le « jeune drôle »obéit. M. Chukster mit les mains dans ses poches, et affectade n’avoir pas l’air de prendre garde au poney, et de se trouver làseulement par hasard.
Kit frotta ses souliers

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