Aithra et Pandora
232 pages
Français

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Aithra et Pandora , livre ebook

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Description

Aithra, mère de Thésée, et Pandora, la première mortelle créée par la volonté de Zeus, sont les figures emblématiques dans la société grecque de l'Antiquité. Les femmes hellènes sont confrontées au monde des citoyens dans le cadre de la cité. L'auteur s'attache ici à étudier les résonances politiques de ces rapports éminemment complexes et souvent conflictuels, qui ne nous sont accessibles que par l'intermédiaire de discours masculins. Une exploration aux travers les discours des auteurs classiques, d'Homère à Plutarque, à propos de la différence des sexes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 77
EAN13 9782336279008
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Bibliothèque du féminisme Page de titre Page de Copyright Dedicace Remerciements Avant-propos La femme sans nom d’Ischomaque Droits et pouvoirs des femmes dans le monde grec Un parcours
La différence des sexes Histoire, anthropologie et cité grecque dans les années 80 L’histoire des femmes en histoire ancienne, dans les années 90
Les jeunes et la cité
Le corps des jeunes filles Aithra et Athéna Apatouria, un rite de passage au féminin Les jeunes garçons de Corcyre et le tyran Périandre L’âne, l’adultère et la cité
Espaces et genre
Introduction : du sanctuaire au symposion Des espaces partagés : nécropoles, maisons, sanctuaires Festins de femmes Jeunes garçons et jeunes femmes sur les images de symposion Espaces et genre : conclusion
Violence et héroïsme
Femmes meurtrières et hommes séducteurs - De la construction de la violence en Grèce ancienne Femmes et héroïsme : un manque d’étoffe ?
En conclusion Bibliographie Ouvrages parus dans Bibliothèque du féminisme
Bibliothèque du féminisme
Collection dirigée par Oristelle Bonis, Dominique Fougeyrollas, Hélène Rouch
publiée avec le soutien de l’Association nationale d’études féministes (ANEF)

Les essais publiés dans la collection Bibliothèque du féminisme questionnent le rapport entre différence biologique et inégalité des sexes, entre sexe et genre. Il s’agit ici de poursuivre le débat politique ouvert par le féminisme, en privilégiant la démarche scientifique et critique dans une approche interdisciplinaire.
L’orientation de la collection se fait selon trois axes : la réédition de textes qui ont inspiré la réflexion féministe et le redéploiement des sciences sociales ; la publication de recherches , essais, thèses, textes de séminaires, qui témoignent du renouvellement des problématiques ; la traduction d’ouvrages qui manifestent la vitalité des recherches féministes à l’étranger.
Aithra et Pandora

Pauline Schmitt Pantel
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296089617
EAN : 9782296089617
En souvenir de Claudie
Pour Anne-Marie, Valérie et Jeanne
Merci à Hélène Rouch d’avoir contribué avec sa générosité intellectuelle coutumière à l’élaboration de ce livre et d’en avoir permis la parution, elle qui depuis longtemps pensait que « la visée épistémologique de la recherche féministe introduisait une nouvelle dynamique dans la plupart des disciplines et renouvelait par là même le questionnement et la compréhension du fonctionnement de la société ». 1
Avant-propos
Aithra et Pandora sont deux héroïnes de ce livre. Aithra est une jeune fille de la cité de Trézène en Grèce qui devient la mère de Thésée, futur roi d’Athènes, après avoir « rencontré » Poséidon sur une île. Pandora est la première femme créée par « le vouloir de Zeus » et façonnée par Héphaïstos. Ces deux figures féminines sont confrontées au monde des hommes, et c’est l’histoire de cette relation dans ses résonances politiques qui est le fil directeur de ces études. Dès la fin des années 70, j’étais convaincue que la différence des sexes (je ne parlais pas encore de « genre ») était une dimension essentielle de la société et de l’imaginaire grecs, qu’il fallait décrire les effets qu’une telle structure sociale et idéologique produisait sur tous les plans de la vie civique et en faire une lecture politique. J’ai ensuite, au gré d’enquêtes menées dans des domaines divers, poursuivi ce but. Certaines sont rassemblées ici autour de quatre thèmes : un parcours historiographique, les jeunes et la reproduction du corps civique, les espaces, la violence et l’héroïsme.
La beauté et l’incomplétude de leur corps en témoignent, les jeunes filles doivent se marier pour devenir mères, les jeunes garçons doivent également entrer dans le groupe des citoyens et procréer des fils légitimes : la cité veille au respect de ses normes comme le montrent l’histoire d’Aithra et celle des jeunes Corcyréens. Le refus du mariage peut aussi prendre la forme de l’adultère, là encore la cité dit sa loi. En arrière-fond de ces discours sur le corps, de ces mythes, de ces histoires et de ces rituels infamants, se lit l’anxiété de la communauté sur son devenir, son souci de voir se perpétrer la communauté, en un temps où la citoyenneté ne se transmet que par la naissance.
Les espaces dans les cités sont, nous dit-on, très genrés, les femmes au-dedans, les hommes au-dehors, le thalamos (la chambre) et l’agora. L’intérêt est alors de repérer les transgressions de ce partage, quand les femmes prennent part au repas public comme les hommes, quand les hommes prennent soin des statues des dieux comme les femmes, quand les femmes sont enterrées avec des armes et d’autres objets résolument masculins. Les pratiques elles aussi sont rangées par les modernes dans des catégories étanches : alors, que penser des jeunes garçons de bonne famille allongés au banquet auprès de compagnons adultes, quand on voit à leur place de belles hétaïres ? Nos interprétations sont souvent dictées par des habitudes de pensée qui sont familières à des siècles d’historiographie et qui pourtant n’ont guère de pertinence pour l’étude du monde grec.
De ces exemples particuliers, de ces démonstrations fondées sur des documents textuels ou iconographiques précis, je me suis parfois évadée pour réfléchir à des thèmes plus généraux comme la construction par les Grecs de la violence des femmes, ou leur difficulté à penser l’héroïsme au féminin, en ayant toujours en arrière-plan le contre-exemple masculin.
Tout au long de ces années, j’ai ressenti le besoin de faire le point sur les avancées théoriques, les acquis de méthode et les recherches en cours pour le monde grec et parfois au-delà. Deux études relèvent ici de ce genre historiographique, elles sont datées comme l’est un parcours de recherche.
Enfin il ne m’a jamais semblé possible de séparer l’écriture de ces essais de tout ce qui se passe autour de moi. Il n’est pas de semaine sans qu’un article, un événement, un jugement, un assassinat, ici ou ailleurs, me rappelle à une simple exigence, celle de ne pas oublier que rien n’est jamais acquis, que la parité est un luxe, et la simple revendication de survie le quotidien de millions de femmes. C’est en pensant au lien indispensable entre recherche et engagement que j’ai écrit le texte sur la création de la femme qui conclut ce livre.

Ce livre rassemble des publications parues sur une période de trente ans. Il recèle donc une histoire dont je retiens plusieurs moments et qui est ancrée dans quatre lieux différents.
Paris 7-Jussieu tout d’abord où je suis arrivée à l’automne 1971 comme assistante en histoire grecque, sous la houlette de Pierre Vidal-Naquet. La faculté d’histoire venait de se créer, c’était un laboratoire formidable d’idées et d’expériences pédagogiques, porté par un climat d’ébullition politique très favorable à la remise en cause de toutes les certitudes, un lieu d’apprentissage extraordinaire pour une jeune génération d’enseignants mis à contribution pour toutes sortes de tâches par des aînés qui leur faisaient confiance. Très vite s’est imposée au sein du groupe des historiens la nécessité de faire des enseignements thématiques qui pourraient casser le vieux quadripartisme : Antiquité, Moyen Age, époque moderne et contemporaine, quadripartisme qui paraissait d’autant plus désuet qu’une bonne partie des enseignants-chercheurs travaillait sur l’histoire du tiers monde. Plusieurs thèmes ont été proposés dès la rentrée 1973, parmi eux l’histoire des marginaux et l’histoire des femmes. Michelle Perrot a raconté ailleurs comment la décision avait été prise de créer un cours ayant pour thème « les femmes ont-elles une histoire ? », et quels ont été les moments épiques des deux premières années du cours. 2 Je me souviens pour ma part de la réunion des historiens où Michelle Perrot s’est tournée vers Fabienne Bock, assistante en histoire contemporaine, et moi, assistante en

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