Clemenceau journaliste (1841-1929)
249 pages
Français

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Clemenceau journaliste (1841-1929) , livre ebook

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Description

L'époque où a vécu Clemenceau a été appelée par les historiens: l'âge d'or de la presse écrite. En 1880, lorsque Clemenceau lance son journal La Justice, il paraît chaque jour, rien qu'à Paris, 34 quotidiens républicains et 24 quotidiens conservateurs. Clemenceau écrit sa première chronique en 1862 à 21 ans, quand il rédige son dernier article politique en 1917 il a 76 ans ! Cette nouvelle biographie fait le choix de mettre en parallèle les deux grandes vies de Clemenceau : sa vie d'homme politique et sa vie de journaliste qui s'éclairent mutuellement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2005
Nombre de lectures 117
EAN13 9782336278414
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747584753
EAN : 9782747584753
Sommaire
Page de Copyright Page de titre OUVRAGES DU MÊME AUTEUR PRÉFACE PROLOGUE PREMIÈRE PARTIE - COMBAT POUR LA LIBERTÉ
1 - Une formation médicale qui prédispose à la politique et au journalisme 2 - Journaliste avant d’être parlementaire 3 - « De notre correspondant à New York » 4 - 1870 : Paris entre famine et révolution 5 - 1871 : Paris entre Communards et Versaillais 6 - L’impossible conciliation 7 - La Justice : un journal pour combattre les républicains opportunistes 8 - Le tombeur de ministères 9 - Quand Clemenceau et son journal jouent les apprentis-sorciers 10 - Forçat de la plume 11 - Clemenceau expliqué par Darwin et Spencer
DEUXIÈME PARTIE - COMBAT POUR LA JUSTICE
12 - Le traître 13 - De La Justice à L’Aurore 14 - Un journaliste à la recherche de la vérité 15 - « J’ACCUSE ... ! » 16 - Le journaliste devient avocat 17 - Plus de six cents éditoriaux pour la vérité et la justice 18 - L’Hercule et le Protée de la presse française 19 - Double retour 20 - Le libéralisme de Clemenceau
TROISIÈME PARTIE - COMBAT POUR LA PATRIE
21 - Clemenceau contre Jaurès : société libérale contre société collectiviste 22 - Reporter en Amérique du sud 23 - L’Homme libre face à l’Allemagne 24 - L’Homme enchaîné se déchaîne 25 - Son dernier article 26 - Une certaine idée de la République 27 - Chasseur de caïmans et de tigres à quatre-vingts ans ! 28 - Dernière tentative journalistique : L’Echo National 29 - Le vieil homme amoureux 30 - Dernier rugissement du Tigre
CONCLUSION Annexe 1 - IL FAUDRAIT PLUS DE 100 VOLUMES POUR CONTENIR TOUS LES ARTICLES ÉCRITS PAR CLEMENCEAU Annexe 2 - TABLEAU DE LA PRESSE DE PARIS LORS DU LANCEMENT DE LA JUSTICE (1880) BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE NOTES ET RÉFÉRENCES
Clemenceau journaliste (1841-1929)

Gérard Minart
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR
Pierre DAUNOU, l’anti-Robespierre, éditions Privat, 2001
Les opposants à Napoléon, éditions Privat, 2003
Frédéric BASTIAT, le croisé du libre-échange , éditions de l’Harmattan, 2004
Jean-Baptiste SAY, maître et pédagogue de l’Ecole française d’économie politique libérale , éditions Charles Coquelin, 2005
PRÉFACE
« J’ai été journaliste. Je le suis, je le serai toujours. Avec du papier, de l’encre et une plume, que ne fait-on pas, depuis le compte rendu d’une conférence, jusqu’au livre du penseur isolé par qui germera la révolution. »
Clemenceau

A Paris, sur l’avenue des Champs-Elysées, à mi-chemin entre l’Etoile et la Concorde, surgissant à l’orée d’un bosquet de platanes et de châtaigniers, il y a une statue de Clemenceau devant laquelle, parfois, s’arrêtent les passants. C’est le Clemenceau de la légende qui a été fixé là dans le bronze ; celui de 1917, le soldat, le combattant, le Vendéen tenace ; celui que ses proches appelaient familièrement le Vieux et que les Français, vainqueurs, nommeront le Père à Victoire.
Tous les attributs du mythe ont été représentés par le sculpteur : la capote et le cache-col qui flottent au vent mauvais, le curieux chapeau pareil à un casque, les guêtres militaires, les lourds brodequins sortant de la glaise, la canne familière aux Poilus.
Et, enfin, la célèbre moustache qui donne à la face projetée en avant le profil d’un tigre.
C’est dans les couleurs de l’automne que cette statue est la plus émouvante. Sans doute parce que l’automne fut la saison de Clemenceau. N’est-ce pas à l’automne de son âge — à soixante-seize ans ! - qu’il devient chef de guerre ? N’est-ce pas à l’automne de 1917 qu’il accède au pouvoir ? N’est-ce pas à l’automne de 1918 qu’il reçoit la reddition des Allemands et qu’il rend à la France l’Alsace et la Lorraine ?
C’est ce Clemenceau-là qui est imprimé à jamais dans la mémoire collective des Français.
Et pourtant il y a eu, avant cet instant inoubliable et suprême de la victoire finale, beaucoup d’autres Clemenceau : le médecin des pauvres à Montmartre, le disciple du révolutionnaire Blanqui, l’ami de Louise Michel, le défenseur des Communards, le radical partisan puis adversaire de Gambetta, l’anticolonialiste, le boulangiste déçu, l’ardent Dreyfusard, le briseur de grèves, le ministre de l’Intérieur qui se qualifiait de « premier flic de France » et qui créa les Brigades du Tigre, le président du Conseil qui le premier institua en France un ministère du Travail.
Et, surtout, aspect souvent méconnu, l’infatigable journaliste.
Car cet homme a dépensé son trop-plein d’énergie de multiples façons : la politique, la chasse, l’escrime, le tir, l’équitation, les voyages, les femmes.
Et, bien sûr, le journalisme.
Avec la politique, le journalisme fut son activité la plus prenante, la plus pressante, la plus constante. Son premier article date de 1862 : il a vingt et un ans. Son dernier de 1917 : il a soixante-seize ans. Entre ces deux dates, en plus de ses occupations de député, de sénateur, de ministre, de chef de gouvernement, il a vécu la plume à la main. Ce fantassin de la politique, ce voltigeur du Parlement, ce tombeur de ministères avait besoin de l’artillerie de la presse pour préparer, accompagner, soutenir ses assauts.
Il a tout fait dans le journalisme : lancé des quotidiens, créé des périodiques, dirigé des rédactions, découvert des talents. Il fut administrateur, directeur, rédacteur en chef, éditorialiste. Et même technicien de la maquette. Une anecdote : en avril 1910 il lance un quotidien en province, Le Journal du Var . Il reçoit les premiers numéros alors qu’il fait sa cure annuelle à Carlsbad, en Bohème. Sa réaction est prompte et véhémente. « Le journal n’a pas d’œil, comme on dit en argot de métier, écrit-il, rageur, au principal responsable. Mauvais papier, encre pâle, impression défectueuse, mise en page inférieure [...] Il faut une responsabilité. A mon avis ce devrait être Longuet qui est un professionnel. Dirigez la politique du journal mais laissez le côté métier à l’homme de métier. »
Ce nouveau quotidien lui semble tellement mal bâti que l’image fuse pour mieux faire comprendre sa pensée : « C’est une maison sans escalier ! » 1
Toutefois, c’est surtout dans la fonction d’éditorialiste que son énergie s’est déployée avec le plus d’intensité, de talent, de puissance.
Dans ce domaine, ce fut un titan !
Sait-on que pour la seule affaire Dreyfus ses éditoriaux dans les quotidiens La Justice et L’Aurore , republiés quelques années plus tard par l’éditeur Pierre-Victor Stock, représentent sept gros volumes, soit un total de trois mille trois cents pages ? Sait-on qu’il a rédigé seul, pendant soixante numéros, toutes les pages - politiques, diplomatiques, sociales, littéraires, artistiques — d’un hebdomadaire, Le Bloc , qu’il avait fondé pour se redonner une tribune après avoir démissionné de L’Aurore  ? Cette dernière performance a arraché ce cri d’admiration à Daniel Halévy : « C’est un des exploits du journalisme français ! »
Son ami le plus constant et le plus proche, Gustave Geffroy, a calculé que la totalité de l’œuvre de presse de Clemenceau formerait plus de cent volumes de trois cent cinquante pages in-8° chacun 2 .
Cette oeuvre journalistique immense constitue d’ailleurs la substance principale de ses nombreux livres. Lui-même a relevé ce fait : « Souvenez-vous, a-t-il écrit à une amie, que je n’ai jamais rien publié qui n’ait passé par la presse d’abord et qu’aucun éditeur ne s’en est jamais plaint. » 3
Le journalisme a permis à Georges Clemenceau de disposer d’un énorme pouvoir, hors même du pouvoir.
« Il montra, souligne Gustave Geffroy, que pour exercer son influence sur les événements sa plume de journaliste pouvait suffire. » 4
C’est là un cas unique dans notre histoire. Nul homme politique avant lui, pas même pendant la Révolution où la presse fut foisonnante, et nul homme politique après lui, n’a à ce point utilisé le journalisme comme un véritable instrument non seulement de pression, mais surtout de pouvoir.
C’est ce Clemenceau journaliste, véritable personnage d

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