Ernest Coeurderoy
175 pages
Français

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Ernest Coeurderoy , livre ebook

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Description

Ernest Coeurderoy entre en politique après le massacre de juin 1848, mais engagé dans les mouvements radicaux, doit bientôt fuir la France et se réfugier en Suisse, commence alors un long parcours d'exil. Vite oublié, en dépit du talent littéraire et pamphlétaire que manifestent ses écrits, Coeurderoy n'en est pas moins un témoin de premier plan de la période qui suit la Révolution de 1848. Il est, par excellence, le chantre de l'espérance trahie, de la mélancolie révolutionnaire accablée par le triomphe de l'ordre policier, de la bêtise et de l'argent. Il se suicidera désespéré en 1862.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2005
Nombre de lectures 216
EAN13 9782336252827
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2004
9782747575928
EAN : 9782747575928
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection FORUM-IRTS de Lorraine AVANT-PROPOS LE ROMANTISME LIBERTAIRE D’ERNEST CŒURDEROY CŒURDEROY ET L’IMAGE DU BARBARE APRES 1830 CŒURDEROY ET SA PLACE DANS L’EMIGRATION REPUBLICAINE LE BESTIAIRE DE CŒURDEROY JACQUES GROSS ET MAX NETTLAU, REDECOUVREURS DE CŒURDEROY HURRAH ! ! ! OU LA TENTATION DU COSAQUE CŒURDEROY, L’ANARCHISME ET LA PUISSANCE DU DEHORS CŒURDEROY ET LA SAVOIE D’APRES JOURS D’EXIL EXTRAITS DE JOURS D’EXIL D’ERNEST CŒURDEROY LES AUTEURS
Ernest Coeurderoy (1825-1862)
Révolution, désespoir et prophétisme

Alain Brossat
Collection FORUM-IRTS de Lorraine
Isabelle VILLERMAIN-LÉCOLIER Catherine SIMON et Estelle GRANDPOIRIER
José ROSE, Bernard FRIOT “La construction sociale de l’emploi des années 60 à aujourd’hui. ”, 1996. Stoian STOIANOFF-NENOFF “Pour une clinique du réel. Lacan et les didactic(h)iens.”, 1998. Maurice BLANC, Guy DIDIER, Anne FLYE-SAINTE-MARIE “Immigrés en Europe : le défi citoyen. ”, 1996. Ariane LANTZ “L’Administration face aux étrangers. Les mailles du filet. ”, 1998. Roger BERTAUX “Pauvres et marginaux dans la société française. ”, 1996. Christian MOLARO “Violences urbaines et violences scolaires.” , 1998. Stoian STOIANOFF-NENOFF “Qu’en dira-t-on ? Une lecture du livre de Jacques Lacan. ”, 1996. Eirick PRAIRAT “Penser la sanction. Les grands textes.”, 1999. Giuseppina SANTAGOSTINO (Sous la direction de) “Shoah, mémoire et écriture, Primo Levi et le dialogue des savoirs. ”, 1997. Valentine GAUCHOTTE “Les catholiques en Lorraine et la guerre d’Algérie. ”, 1999. Marie-Jeanne CHOFFEL-MAILFERT, Hans-Jürgen LÜSEBRINK “Regards croisés vers une culture transfontalière. ”, 1999. Alain BROSSAT “Un communisme insupportable. ”, 1997. Marie-Jeanne CHOFFEL-MAILFERT “ Une politique culturelle à la rencontre d’un territoire. ”, 1999. Georges NAVET (Sous la direction de) “ La cité dans le conflit. ”, 1997. Alex FAITELSON “ Courage dans la tourmente en Lituanie 1941-1945. ”, 1999. Eirick PRAIRAT “ La sanction. Petit manuel à l’usage des éducateurs . ”, 1997. Georges NAVET (Sous la direction de) “Modernité de la servitude. ”, 1999. Agnès GUILLOT “Les jeunes professeurs des écoles : devenir enseignant.”, 1998. Pierre-André DUPUIS et Eirick PRAIRAT (Sous la direction de) “ Ecole en devenir, école en débat. ”, 2000. Bernard BALZANI, Roger BERTAUX, Jean BROT “Questions urbaines et politiques de la ville. ”, 2002. Georges NAVET (Sous la direction de) “L’émancipation. ”, 2002. Gilbert MEYNIER (Sous la direction de) “L’Algérie contemporaine. Bilan et solutions pour sortir de la crise. ”, 2000. Lionel JACQUOT “L’expérience du travail à l’épreuve de la modernisation. Rationalisation du modèle de production dans l’industrie textile vosgienne.”, 2003. Georges NAVET “Le philosophe comme fiction. ” 2000. Véronique GERARDIN-COLLET Christiane RIBONI (Sous la direction de) “Autisme : perspectives actuelles. ”, 2000. Benoît SCHNEIDER et Anne Flye SAINTE MARIE (Sous la direction de) “Penser/agir. Dynamiques interculturelles au cœur de la ville . ”. 2004. Olivier LE COUR GRANDMAISON (Sous la direction de) “Faut-il avoir la haine  ? ”, 2001. Marie-Christine BASTIEN, Sylvain BERNARDI et Roger BERTAUX (Sous la direction de) “Education populaire, territoires ruraux et développement.”, 2004. Alain BROSSAT “La paix barbare. Essais sur la politique contemporaine. ”, 2001.
Le FORUM-IRTS de Lorraine organise chaque année conférences, colloques et journées d’études. Cette collection publie des ouvrages liés aux problématiques plurielles développées dans ces diverses manifestations. Les thèmes abordés se situent dans le champ des sciences humaines et des questions sociales : psychanalyse, sociologie, travail social, histoire, philosophie.
AVANT-PROPOS
Alain BROSSAT

“Vous n’avez pas su être Républicains, vous deviendrez Cosaques”
Sans doute Ernst Cœurderoy (1825-1862) est-il l’une des figures les plus déroutantes de la Révolution de 1848 et de ses suites ; si déroutante, aussi bien au plan de son parcours biographique, de ses positions politiques, de son activité littéraire, que, ne trouvant sa place dans aucune des “cases” des taxinomies idéologiques, il sembla, très vite, voué à un oubli irréversible. N’eût été, au début du XX e siècle, la clairvoyance des érudits Jacques Gross et Max Nettlau (voir ci-dessous la contribution de Marianne Enckell) — qui, voyant en lui un précurseur de l’anarchisme moderne, republièrent un certain nombre de ses textes — Hurrah !!! ou la révolution par les cosaques aussi bien que le Journal d’exil auraient assurément sombré dans le puits sans fond de la mémoire historique des vaincus de l’Histoire. N’eussent été, plus récemment, la curiosité et les efforts scrupuleux d’historiens comme Ivan Khéraskov ou Marc Vuilleumier qui ont attiré l’attention sur la force singulière des paradoxes énoncés par ce grand brûlé de la Révolution de 1848 1 , Cœurderoy se serait vu assigner sa place définitive au cabinet des curiosité révolutionnaires du XIX e siècle... N’oublions pas, enfin, le grand souffle d’air frais de l’année 1968 qui entraîna dans son sillage la réédition de quelques textes majeurs de Cœurderoy 2 ni, ces dernières années, le labeur acharné d’un érudit qui, contre vents et marées, contribua à maintenir vif le souvenir de ce révolutionnaire et publiciste inclassable 3 .
Fils d’un médecin installé à Tonnerre, Cœurderoy fit lui-même sa médecine à Paris, entre 1842 et 1845. Il est alors interne des hôpitaux de Paris, et rien ne semble le prédestiner à une carrière politique. Mais, emporté par le tourbillon de l’année 1848, il en vient bientôt à professeur des “opinions révolutionnaires socialistes intransigeantes” 4 , puis à s’engager dans l’activité militante. Accusé d’avoir pris part à la tentative de sédition du 13 juin 1849, il s’enfuit en Suisse et est condamné par contumace à la déportation.
Commence alors une vie d’exil qui ne s’achèvera qu’avec son suicide. Il vit d’abord en Suisse, un pays où le séduisent d’abord le civisme des habitants, la simplicité de leurs mœurs et la modération éclairée des autorités — jusqu’à sa brutale expulsion en 1851. Il vivra alors successivement en Belgique, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, entrant toujours davantage dans la peau du déraciné, sans patrie, du cosmopolite heimatlos. Il publie des articles, des chroniques, des essais dans différents journaux républicains et socialistes, s’engage dans des polémiques contre les chefs déchus de la Révolution de 1848 et l’opposition qui se déchire en exil, mais surtout des ouvrages: son Journal d’exil, à partir de 1849 et surtout, en 1854, son pamphlet visionnaire et prophétique Hurrah !!! ou la révolution par les cosaques. Cet essai, dans lequel il rejette d’un revers de main le schéma stratégique d’une révolution européenne se frayant son chemin à l’encontre des prétentions au rôle de gendarme continental du despotisme tsariste, pour en appeler au déferlement régénérateur des cosaques sur la vieille Europe des peuples “fatigués”, scelle son isolement définitif dans son propre camp. Considéré par ses lecteurs d’alors au mieux comme un “original”, au pire comme un “fou à lier” 5 , Cœurderoy ronge son frein et vit douloureusement sa condition d’“exilé du présent”, étranger à son propre présent, dans l’attente de l’improbable étincelle messianique déclenchée par quelque salutaire cataclysme barbare, oriental...
“Qu’on me fournisse des chiens, de la poudre, un fusil double et un bon cheval! qu’on me place derrière une barricade; qu’on m’amène des malades, qu’on me donne une tribune, un journal... Mais au nom du ciel, de l’action ! Végéter à vingt-huit ans dans l’isolement et la mélancolie : ah! mille fois plutôt fouiller la terre !” 6 , implore alors l’orphelin de 48 à qui la Révolution avait “rendu la vie” et que son interminable agonie étouffe.

Peu importera au lecteur d‘aujourd’hui que l’a

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