Histoire liturgique du XXe siècle
122 pages
Français

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Histoire liturgique du XXe siècle , livre ebook

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Description

Même si, à l'image de beaucoup de systèmes cultuels, les rites catholiques ont connu une certaine stabilité, proche de l'immobilisme, après le Concile de Trente, la question liturgique est sortie de sa torpeur au XIXe siècle, à l'occasion de multiples contestations. Le XXe siècle fut ensuite une période de créativité particulièrement féconde. Cet ouvrage retrace les enjeux des évolutions des rites au siècle dernier.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 31
EAN13 9782296492912
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire liturgique du XX e siècle
Religions et Spiritualité
dirigée par Richard Moreau, Professeur émérite à l’Université de Paris XII et André Thayse, Professeur émérite à l’Université de Louvain
La collection Religions et Spiritualité rassemble divers types d’ouvrages : des études et des débats sur les grandes questions fondamentales qui se posent à l’homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de livres anciens ou méconnus.
La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au dialogue inter-religieux.
Dernières parutions
Alain BARBARIN, Croire en Jésus peut être raisonnable. Et si de nombreux événements bibliques s’étaient déroulés autrement…, 2012. Jean FROIDURE, De Jésus à Constantin. Comment le christianisme est devenu une religion, 2012. Odile BEBIN-LANGROGNET, De Savoie en Comté. Saint Pierre de Tarentaise, 2012. Philippe BEITIA, Le Rosaire. Une grande prière de la spiritualité catholique, 2011. Bernard FELIX, Rencontres avec Jésus, 2011. André THAYSE, Regards sur la foi à l’écoute de la science, 2011. Francis LAPIERRE, Saint Paul et les Évangiles, 2011. Maurice VERFAILLIE, L’Identité religieuse au sein de l’adventisme (1850-2006), 2011. Philippe BEITIA, Les traditions concernant les personnages de la Bible dans les martyrologes latins, 2011. Dr Francis WEILL, Dictionnaire alphabétique des psaumes, 2011. Céline COUCHOURON-GURUNG, Les Témoins de Jéhovah en France. Sociologie d’une controverse, 2011. Pierre HAUDEBERT, Théologie lucanienne. Quelques aperçus, 2010. Pierre EGLOFF, La Messe sur l’univers. Les Nourritures du Ciel et de la Terre, 2010. Marie LUCIEN, 10 maîtres de vie dans la Bible, 2010. Philippe BEITIA, Le baptême et l’initiation chrétienne en Espagne du III e au VII e siècle, 2010.
Matthieu Rouillé d’Orfeuil
Histoire liturgique du XX e siècle
Enjeux et documents








L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Pari s
http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.
fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96236-1
EAN : 9782296962361
Première partie - Enjeux
Aujourd’hui plus que jamais, la question liturgique apparaît dans les préoccupations des chrétiens, laïcs ou prêtres. C’est que nous vivons dans un monde où le rite, sa nature et sa nécessité anthropologique ne sont plus perçus comme évidents. Les grandes institutions religieuses du christianisme semblent parfois disqualifiées au regard des sciences humaines : l’idée de sacrifice surtout paraît marquée des excès d’une spiritualité morbide ; le sacerdoce, qui lui est connexe, serait en crise. Et certains se demandent – avec joie ou avec crainte – si le culte catholique ne serait pas en train de vivre ses derniers jours, faute de pratiquants. Pourtant, alors même que tout semble vaciller, on constate également que jamais la question liturgique n’a suscité, à l’intérieur de l’Église, un débat aussi riche et sérieux qu’aujourd’hui. On assiste à une recrudescence et à un vrai renouveau des publications liturgiques, qu’il s’agisse d’ouvrages de recherche et d’érudition, ou bien de revues plus pratiques, destinées à aider les équipes liturgiques dans leurs choix concrets, pour l’animation des messes et la célébration des liturgies paroissiales. Le contexte actuel est donc contrasté : d’un côté, de réelles inquiétudes pèsent sur la liturgie, celle-ci étant méconnue et incomprise de beaucoup, contestée de quelques uns ; d’un autre côté, les chrétiens, et pas seulement les prêtres, sont devenus des acteurs à part entière de la vie liturgique de l’Église et beaucoup de laïcs se forment et s’informent afin d’apporter leur légitime contribution à la beauté des cérémonies. Comment se situer entre ces deux tendances divergentes ? La liturgie a-t-elle un avenir ? Si oui, où va-t-elle ?
En ce domaine – comme en beaucoup d’autres – l’étude de l’histoire apporte un peu de paix et de lucidité. Il suffit peut-être de poser quelques questions simples pour retrouver le grand bon sens : d’où vient la question liturgique ? à quelle époque est-elle apparue ? qui l’a posée ? qui y a répondu ? Savoir cela permet ensuite de réfléchir, de penser, de comprendre où nous en sommes, afin de décider plus consciemment où nous voulons aller. Dans une perspective historique cet ouvrage veut donc présenter les enjeux et les étapes de l’évolution des mentalités liturgiques au cours du XX e siècle. Aucune époque, en effet, n’aura été plus abondante en renouvellements, en ressourcements profonds et authentiques de la vie rituelle chrétienne. Mais comme il ne suffit pas de présenter des faits bruts, il est bon de compléter, d’animer cette présentation de quelques documents qui permettent de rencontrer des hommes d’Église, Papes, évêques, prêtres, moines et laïcs, qui ont porté la question liturgique au milieu de nombreuses crises et péripéties. Lire – ou relire – le témoignage direct, parfois intime, de ceux qui ont œuvré pour la restauration du rite romain introduit dans l’esprit de ce renouvellement liturgique et en fait découvrir toute la subtilité en même temps que les évolutions délicates et providentielles. Au terme, nous espérons que le lecteur aura glané, dans la fréquentation de ces auteurs, théologiens, spirituels et pasteurs, sur ces questions difficiles, les raisons d’une intelligence plus sereine.
I. Les origines du Mouvement liturgique.
Dix-neuf siècles de silence. Interrogeons-nous tout d’abord sur l’étonnant silence qui a entouré la question liturgique pendant les dix-neuf premiers siècles de l’Église. Il doit en effet surprendre que la liturgie n’ait que très peu fait l’objet d’une élaboration théologique aux origines du christianisme. Même si ce silence n’est pas absolu – et l’archéologue sait fort bien faire parler les rares et ténus documents que nous avons 1 – l’absence de question liturgique s’explique par le fait que la liturgie ne constituait pas alors – en tant que liturgie – une difficulté. Les notions de rite, de culte, de liturgie n’avaient pas besoin d’être théorisées, étant simplement vécues, sans inquiétude. Le monde entier était baigné de liturgie : le paganisme officiel, les cultes à mystères, le Judaïsme étaient “naturellement” rituels ; rien ne faisait difficulté à ce que la foi des chrétiens fût surnaturellement rituelle. Sur ce fondement liturgique se sont développées des notions morales, spirituelles, dogmatiques 2 , mais le rite lui-même n’a jamais été mis en cause ou questionné en lui-même. Il relève de l’axiomatique, du contexte évident, du donné non négociable.
« Pendant presque 1800 ans (c’est-à-dire depuis les premières expériences attestées par les textes du nouveau Testament, jusqu’à la désintégration de l’époque moderne), la théologie a pu présupposer la liturgie (le culte rituel, qu’il soit individuel ou communautaire) comme horizon du sens de son discours, sans que celle-ci soit pourtant elle-même théorisée dans son discours… Avec le statut d’évidence indiscutée, la présupposition du rite à la foi et à la théologie a fondé, à cette époque, l’expérience de la foi ainsi que la réflexion théologique » 3 .
Si le rite constitue ainsi le fondement culturel de la foi, on ne doit donc pas s’étonner que la foi ait été tellement questionnée, mise en cause, défendue, définie, illustrée pendant les premiers siècles et que le culte – en tant que culte – l’ait été si peu. Le silence de la théologie sur cette question s’avère ainsi riche d’un enseignement précieux : c’est que la liturgie était vécue avant d’être pensée. La théologie ne parle pas de liturgie parce que, à l’inverse, c’est à la liturgie de parler de théologie 4 .
On ne doit donc pas être surpris non plus de la faiblesse du magistère liturgique durant ces dix-neuf siècles. À part quelques définitions solennelles ou disciplinaires des formes liturgiques 5 , le magistère se montre en effet peu occupé de dire ce qu’est la liturgie en elle-même. Deux exemples a contrario confirment cette attitude.
Au XVII e siècle, l’intervention romaine dans la querelle des rites chinois dénote très précisément ce mécanisme de présupposition mis en valeur par A. Grillo : ce n’est que dans la mesure où le mélange liturgique entre pratiques catholiques et coutumes chinoises faisait courir un péril à la pureté de la foi que Rome intervint 6 , et non d’abord pour définir ce qu’est un culte en tant que tel. Il suffisait de garantir que, à travers le culte, la vérité de la doctrine ne souffrît aucun dommage. La méthode co

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