John F. Kennedy, la France et le Maghreb
356 pages
Français

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John F. Kennedy, la France et le Maghreb , livre ebook

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Description

Fruit de recherches effectuées sur les papiers Kennedy à la JFK library de Boston, grâce à des sources inédites, ce livre montre le jeune sénateur Kennedy dans un "discours algérien" retentissant du 2 juillet 1957 devant le sénat américain. Il s'y déclare sans réserve pour l'indépendance de l'Algérie, et dénonce la guerre "archaïque" menée alors par la France. Puis à Sakiet, village tunisien bombardé en 1958, et lors de la bataille de Bizerte en 1961, JFK se trouve balloté entre deux hommes en qui il croyait : De Gaulle et Bourguiba.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296491106
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JOHN F. KENNEDY, LA FRANCE ET LE MAGHREB
Histoire et Perspectives Méditerranéennes
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L'Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.

Déjà parus

Mahmoud OURABAH, Premiers pas. Souvenirs autour d’un projet de développement de l’Algérie, 1963-1980, 2012.
Xavier JACQUEY, Ces appelés qui ont dit non à la torture, 2012.
Daniel LAGOT, Responsabilité de protéger et guerres « humanitaires ». Le Cas de la Libye , 2012.
Michel BUR, Algérie 60. Mascara-Sétif, 1 er janvier 1960-16 février 1961 , 2012.
Ali ABASSI, Espace francophones tunisiens ou Main de fatma , 2011.
Chokri BEN FRADJ, Oliviers et oléiculture en Tunisie , 2011.
Guillaume D’HOOP, Les Algériens dans le prisme des faits divers, Une lecture de la guerre d’Algérie (1954-1962), 2011.
Sébastien ABIS et Damien CORDIER-FERON, Bizerte, otage de l’histoire. De la Seconde Guerre mondiale aux indépendances du Maghred , 2011.
Fabien SACRISTE, Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierr e Bourdieu. Des éthnologues dans la guerre d'indépendance algérienne , 2011.
Abraham LAHNITE, L’application du Traité de Fez dans la région du Souss , 2011.
Abraham LAHNITE, Le Souss géographique, historique et humain , 2011.
Abraham LAHNITE, Les conditions d’établissement du Traité de Fez , 2011.
Arfaoui KHEMAIS, Les élections politiques en Tunisie de 1881 à 1956 , 2011.
Hamid CHABANI, Le printemps noir de 2001 en Kabylie , 2011.
Makhtar DIOUF, L’islam, un frein au développement , 2011.
Hassane Zouiri, Le Partenariat euro-méditerranéen. Contribution au développement du Maghreb, 2010.
Tarek HEGGY, Le Djinn Radical , 2010.
Mehenni AKBAL, Père Henri Sanson s.j. Itinéraire d'un chrétien d'Algérie , 2010.
Hadj MILIANI, Des louangeurs au home cinéma en Algérie , 2010.
Houria ALAMI M'CHICHI, Le féminisme d'Etat au Maroc , 2010.
Jean-Marc VALENTIN, Les parlementaires des départements d'Algérie sous la IIIe République, 2010 ,
Jean OTTER, Journal de voyages en Turquie et en Perse , Présentation d'Alain Riottot, 2010.
Mohammed TELHINE, L'islam et les musulmans de France. Une histoire de mosquées , 2010.
Maher ABDMOULEH, Partenariat euro-méditerranéen. Promotion ou instrumentalisatio n des Droits de l'homme , 2010.
Saïd SADI, Amirouche, une vie, deux morts, un testament. Une histoire algérienne , 2010.
Mahmoud-Hamdane LARFAOUI, L’occupation italienne de la Libye. 1882-1911 , 2010.
Fredj MAÂTOUG
JOHN F. KENNEDY, LA FRANCE ET LE MAGHREB
1957-1963







Préface de Jacques THOBIE


L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96085-5
EAN : 9782296960855
PREFACE
Au moins deux bonnes raisons m’ont entraîné à écrire avec plaisir cette préface. Je connais et j’apprécie Fredj Maâtoug depuis le temps où il préparait sous ma direction une thèse soutenue avec succès en 1993. Ce présent travail, bien documenté, sur les positions de Kennedy, sénateur du Massachussetts, puis président des États-Unis, relatives à la question de la décolonisation au Maghreb, était destiné à une soutenance d’habilitation, que l’irruption de la révolution du jasmin allait au moins reporter. La deuxième raison est que ce travail vient à sa bonne heure, puisqu’il part, chez Kennedy, d’une réflexion sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à la base de la naissance des États-Unis eux-mêmes, et surtout sur le principe et la pratique de la démocratie, thème cher au jeune sénateur.
On serait en droit de se demander, vu l’immense littérature consacrée au président Kennedy, s’il était encore possible d’écrire d’une façon originale sur le sujet ; Fredj Maâtoug relève brillamment le défi : grâce à un bel esprit d’analyse, il expose sobrement en quoi la formation du jeune Kennedy explique sa position vis-à-vis du tiers-monde et singulièrement de l’Algérie, insistant sur l’influence de l’historienne américaine Lorna Hahn. Kennedy entend se démarquer de ce qu’il considère comme la somnolence de l’administration Eisenhower dans ce domaine, et dans son « discours algérien » de 1957, il se déclare sans réserve pour l’indépendance de l’Algérie, dénonçant la guerre archaïque qu’y mène la France. Il craint que la profondeur et la durée de ce conflit, tendent à jeter les nationalistes algériens dans les bras de Moscou, attitude qui montre que le Sénateur a une vision globale des relations internationales de guerre froide. Le choix très judicieux des lettres reçues par Kennedy nous vaut un panorama de l’opinion aux États-Unis, en France, dans le monde arabe, notamment au Maghreb. Alors que Kennedy demande aux Américains de se souvenir de leur propre histoire, de leur naissance, fruit d’un combat victorieux contre la Grande-Bretagne, la grande majorité des lettres de Français est contre le propos de Kennedy, certaines lui rappelant un autre épisode de l’histoire des États-Unis, l’extermination des Indiens… Il faudra en effet du temps pour que la majorité de l’opinion française arrive sur les positions du sénateur du Massachusetts. En revanche, les Arabes expriment leur satisfaction.
Pourtant dès l’année suivante, Kennedy met une sourdine à ses interventions publiques, voulant laisser au général de Gaulle, qu’il admire, le temps nécessaire aux bénéfiques évolutions. Kennedy en vient à rêver d’une confédération du Maghreb, dont Bourguiba, qu’il estime, pourrait être le catalyseur. La réalité sera tout autre. Notre auteur dessine avec talent les contradictions qui assaillent le Sénateur. Si, à l’occasion de la crise de Sakiet Sidi Youssef, Kennedy appelle vivement à une solution de paix, indispensable pour que les États-Unis puissent conserver leur position de leader de l’Occident, il soutient de Gaulle contre Bourguiba dans la bataille de Bizerte, craignant que la perte de cette base constitue un précédent catastrophique pour ceux qui combattent la présence des bases américaines à travers le tiers-monde.
Devenu président, J.F.K. choisit l’équilibre : ménager le général de Gaulle, allié incontournable, et entretenir les meilleures relations avec les responsables des nouveaux États : il renoue avec Bourguiba, qu’il reçoit à la Maison-Blanche ainsi que Ben Bella. Que ce dernier, peu de temps après, choisît La Havane pour dénoncer l’impérialisme américain, ne modifia pas l’attitude du président, qui prit le pari du long terme. Mais à cet égard, le destin lui fut contraire.
Le beau et original travail de Fredj Maâtoug confirme, en définitive, avec des nuances, ce qui est aujourd’hui bien démontré : dans le cadre de la guerre froide, les États-Unis furent plutôt modérés et patients vis-à-vis des péripéties de la décolonisation de la France, pilier de l’OTAN. Avec ici, une spécificité, une incontestable sympathie de Kennedy vis-à-vis du tiers-monde.


Jacques THOBIE


Professeur émérite des universités
Directeur honoraire de l’Institut français
des études anatoliennes à Istanbul
Introduction
Le 2 juillet 1957, John F. Kennedy, jeune sénateur démocrate de l’État du Massachusetts aux États-Unis, prononça devant le Sénat de son pays un discours retentissant appelant à une solution politique en Algérie. En se prononçant franchement en faveur de l’indépendance de cette colonie française du Maghreb, Kennedy vint bousculer les relations apparemment calmes et sereines entre Washington et Paris. Cette prise de position de la part du sénateur démocrate allait prendre par les réactions qu’elle suscita, l’aspect d’une tragédie au sens grec du terme. Une tragédie qui frappa les relations entre deux pays alliés et amis depuis toujours. Elle fut sentie par certains, de part et d’autre de l’Atlantique, comme un coup de poignard contre le « plus vieil ami » de son pays. Pour l’auteur, ce discours était une critique à la fois contre l’immobilisme de la France en Algérie, mais aussi et en même temps, contre la politique frileuse et c

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