L abbaye de Saint-Martial de Limoges
125 pages
Français

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L'abbaye de Saint-Martial de Limoges , livre ebook

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Description

Le mystère du néant éclairé par l'histoire... Telle est la recherche de l'auteur, Limousine de coeur, pour donner vie au souvenir de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges, aujourd'hui disparue, alors qu'elle fut, du IXe au XIIIe siècle, grande par son pouvoir de la prière, sa puissance politique et "humanitaire", sa création musicale, architecturale, littéraire et artistique (émaux, enluminures). Elle disparut à la fin du XVIIIe siècle. Il n'en reste aujourd'hui que le fonds très riche des manuscrits conservé à la Bibliothèque nationale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 57
EAN13 9782296716803
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ABBAYE DE SAINT-MARTIAL
DE LIMOGES
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13923-7
EAN : 9782296139237

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Marguerite-Marie IPPOLITO


L’ABBAYE DE SAINT-MARTIAL
DE LIMOGES


Mille ans d’histoire
PREMIÈRE PARTIE LES FONDATIONS SAINT MARTIAL
Un « homme qui marche » {1} sur la voie romaine Lyon-Saintes accompagné de deux compagnons… tel apparaît Martial sur la scène de l’histoire. Etait-ce au premier siècle, « l’apôtre » du Christ, envoyé de Rome par Saint Pierre pour évangéliser l’Aquitaine comme le soutiendront tant de voix après celles de l’abbé Odolric et du moine Adémar de Chabannes {2} au XI e siècle, ou bien était-ce au III e siècle, envoyé par le Pape Fabien pour la même mission, comme le relate Grégoire de Tours {3} dans son Historia Francorum écrite au VI e siècle ?
Sans rentrer dans ce débat qui, pourtant, donna lieu à de nombreux troubles et joutes d’historiens, il faut reconnaître que tous s’accordent pour qualifier cet « homme qui marche » de saint homme.
Il pénètre, peu à peu, dans cette vieille terre limousine aux racines solides, ancrées dans le granit dont il découvre, sur les hauteurs du chemin, les vastes étendues boisées, vertes et vallonnées bruissantes de sources et de ruisseaux. Une nature à l’état pur, proche de la Création, qui comble, apaise, conforte et séduit le cœur et l’esprit de Martial soucieux de sa mission : apporter la Foi à un peuple qu’il ne connaît pas encore mais qu’il devine fier de ses origines mêlées des descendants de l’homme de Néanderthal, de l’homo faber, de l’homo sapiens, des lointains néolithiques et paléolithiques, aux hommes venus du nord, les Ligures, puis de l’est, les Celtes, peuple appelé Lémovices par Jules César dans ses Commentaires sur sa septième campagne de Gaule en 53. Un peuple que l’on dit difficile à aborder mais qui, il l’apprendra, donne son cœur, sa force et sa confiance à qui il reconnaît valeur et courage.
Or Martial, accompagné de ses amis Austriclininien et Alpinien, cheminant sur la voie romaine Lyon-Saintes, passa à Ahun, s’arrêta quelques mois à Touls Sainte Croix et arriva à Limoges précédé d’une réputation de saint homme à qui Dieu avait donné le pouvoir de faire des miracles. Aussi ne tarda-t-il pas à convertir les foules et fut proclamé par elles premier évêque de Limoges. C’est lui qui, désaffectant un temple païen situé sur un promontoire au-dessus de la Vienne, le remplaça par une église : la première cathédrale de Limoges, toujours rebâtie en ce lieu.
Alors qu’il officiait à son autel, Dieu lui accorda la grâce de faire l’un de ses plus retentissants miracles : Assistaient à sa messe Valérie, fille du duc Léocadius, gouverneur, et de son épouse Suzanne chez qui Martial avait été reçu, et un homme, son fiancé, Têve le duc, futur gouverneur. Or Valérie, convertie par Martial, avait décidé de rompre ses fiançailles pour se consacrer à Dieu. Têve, furieux, la fit décapiter dans le sanctuaire. C’est alors que l’on vit Valérie se pencher, saisir sa tête entre ses mains, et se diriger vers l’évêque Martial qui lui remit sa tête sur les épaules et la ressuscita. L’assemblée présente et Têve lui-même chantèrent les louanges de Dieu et la sainteté de leur évêque.
Martial quitta pourtant Limoges pendant quelques années pour répandre la Foi. Il évangélisa la Creuse, la Haute-Vienne, le Bas Limousin, séjourna à Uzerche et à Tulle où il guérit la fille d’Arnoul et ressuscita l’enfant du prince du château de Tulle, Nerva « Il alla, aussi, conquérir au Christ Bordeaux et l’Aquitaine et parcourut toutes les provinces entre Loire et Pyrénées (38 localités portent son nom en Aquitaine). » Mais il revint à Limoges en sa vieillesse, auréolé de gloire. Il y mourut le 30 juin 74 ou 267…
Sa dépouille fut déposée dans un sarcophage, lui-même enfoui dans une crypte. Ce lieu de sépulture devint, dès lors, l’objet d’un culte millénaire, d’un important pèlerinage et l’origine de la fondation d’une des plus grandes abbayes de France : l’abbaye de Saint-Martial de Limoges aujourd’hui disparue. Le mystère du néant éclairé par l’histoire…
DEUXIEME PARTIE L’ELAN DE SAINT MARTIAL DE LIMOGES V e -VI e -VII e -VIII e -IX e -X e siècles
Du V e au VIII e siècle
A Limoges, la renommée du pèlerinage sur le sépulcre de Saint-Martial allait grandissante d’autant que l’ancienne Gaule, rassemblée par les Francs avait adhéré en masse à la religion chrétienne depuis la conversion et le baptême à Reims du roi Clovis, petit-fils de Mérovée, instruit par son épouse Clotilde et reconnaissant à Dieu de sa victoire à Tolbiac en 496. Ne dit-on pas que c’est lui, Clovis, qui, venu en Limousin, fit couvrir d’or la crypte abritant le sépulcre de Saint-Martial ?
Le VI e siècle fut celui du Pape Grégoire le Grand (590-604), « fondateur du Pontificat médiéval » {4} sous l’autorité duquel naquit le chant grégorien, la liturgie dite romaine qui sera adoptée à Metz ; ce fut aussi celui de Mahomet, le prophète, qui amena la religion musulmane propagée, après lui, sous l’empire d’Omar.
Le Limousin qui était, précisément, dans la mouvance du Royaume de Metz et de Reims sous Thierry I er (511-534) vécut, au temps de l’évêque Rorire I er , une grande époque d’évangélisation avec saint Junien, saint Yrieix, saint Léonard, saint Psalmet à Eymoutiers. C’est à Rorire I er que l’on attribue le début de la construction de l’église saint Pierre du Sépulcre. Ces temps de conversion venus après la terreur des invasions, s’obscurcirent à la mort de Clovis après les partages du royaume considéré comme patrimoine personnel du roi.
Avec son fils, Clotaire I er , époux de sainte Radegonde, débutait « la nuit mérovingienne », sanguinaire et barbare par la haine entre deux femmes, deux reines, Brunehaut, épouse du roi d’Austrasie Sigisbert (capitale Metz) et Frédégonde, épouse du roi de Neustrie Chilpéric (capitale Soissons). Elle s’acheva par la victoire, obtenue par le crime, du camp de Chilpéric. Son descendant, Clotaire II allait réunir enfin en son pouvoir l’ancienne « Francia » de Clovis et donner naissance à un fils, Dagobert, qui règnera en 638.
Pendant tous ces troubles, Limoges s’était retrouvée, avec trois autres villes, soumise au gré de la volonté des rois Sigisbert et Chilpéric, tantôt dépendant de la Neustrie, tantôt de l’Austrasie. Des révoltes violentes y avaient éclaté à la suite d’une nouvelle mesure fiscale sur les terres, prise par le roi Chilpéric et appliquée sur place par son collecteur Marcus à qui s’était opposé l’évêque Férréol (580). Les troubles avaient cessé à l’annonce de la levée de cette mesure.
Les reliques de saint Martial furent ensuite veillées par l’évêque saint Loup (614) en l’église saint Pierre du Sépulcre. Avec Dagobert allait s’ouvrir une période de paix et même de prospérité grâce à la bonne influence de l’orfèvre Eloi devenu, par son honnêteté et l’entremise de saint Loup, ami et conseiller du roi. Eloi était limousin, né à Chaptelat en 584. Très pieux, il sut convaincre son roi du bien fondé de sa demande de donation en vue de la création, effectuée en 632, de l’abbaye de Solignac. Eloi la soumit aux règles de saint Benoît et de saint Colomban. C’était, l’avait-il affirmé à son roi, une « échelle pour monter au ciel » On sait que saint Eloi, toujours fidèle à son limousin, participa aussi à des travaux pour l’église saint Pierre du Sépulcre de saint Martial. Peut-être est-ce lui qui la confia à une communauté de chanoines qui, désormais, allait la diriger.
Après Dagobert se succédèrent les rois dits « fainéants » et surtout faibles, qui contribuèrent, malgré leurs fréquents déplacements, à l’éveil des féodaux et, surtout, entraînèrent la chute des mérovingiens et l’avènement des premiers carolingiens : Hugues Capet, puis Pépin le Bref.
A Metz, l’évêque Chrodegang avait soutenu les capétiens. Il avait même envoyé un émissaire à Rome pour demander au Pape Etienne II de venir consacrer le nouveau souverain. On dit que cet émissaire rapporta de Rome la culture musicale élaborée sous Grégoire le Grand. Ce fut la « notation musicale messine ».
Or, P

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