La pétaudière coloniale
244 pages
Français

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La pétaudière coloniale , livre ebook

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Description

Les dénonciations des scandales nés des relations entre la France et le continent africain ne sont pas neuves. Dès la conquête, ce qui se passait aux colonies était scandaleux : népotisme, corruption, prévarication, incompétence... tous les vices de la République se répandaient outre-mer, créant une vraie pétaudière ! Le réquisitoire d'A. H. Canu n'épargne personne, ni la Marine, ni le tout nouveau ministère des Colonies, ni le lobby colonial et son personnage emblématique Eugène Étienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 14
EAN13 9782336289335
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
COLLECTION
AUTREMENT MÊMES
conçue et dirigée par Roger Little Professeur émérite de Trinity College Dublin, Chevalier dans l’ordre national du mérite, Prix de l’Académie française, Grand Prix de la Francophonie en Irlande etc.
Cette collection présente en réédition des textes introuvables en dehors des bibliothèques spécialisées, tombés dans le domaine public et qui traitent, dans des écrits de tous genres normalement rédigés par un écrivain blanc, des Noirs ou, plus généralement, de l’Autre. Exceptionnellement, avec le gracieux accord des ayants droit, elle accueille des textes protégés par copyright, voire inédits. Des textes étrangers traduits en français ne sont évidemment pas exclus. Il s’agit donc de mettre à la disposition du public un volet plutôt négligé du discours postcolonial (au sens large de ce terme : celui qui recouvre la période depuis l’installation des établissements d’outre-mer). Le choix des textes se fait d’abord selon les qualités intrinsèques et historiques de l’ouvrage, mais tient compte aussi de l’importance à lui accorder dans la perspective contemporaine. Chaque volume est présenté par un spécialiste qui, tout en privilégiant une optique libérale, met en valeur l’intérêt historique, sociologique, psychologique et littéraire du texte.

« Tout se passe dedans, les autres, c’est notre dedans extérieur, les autres, c’est la prolongation de notre intérieur. » Sony Labou Tansi
Titres parus et en préparation : voir en fin de volume
Titre
Adrien-Henri Canu









LA PÉTAUDIÈRE COLONIALE



Présentation de Boris Lesueur avec la collaboration de Roger Little
Copyright
En couverture :
Labyrinthe, dessin de Tobias Rütten, 2006.


















© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 9782336289335
INTRODUCTION par Boris Lesueur
Du même auteur
« La Refondation de la défense des colonies après la guerre de Sept Ans », Revue d’histoire maritime , 15 (mai 2012), p. 307-334
« Transporter et combattre », Chronique d’histoire maritime , 71 (décembre 2011), p. 39-54
« Le Soldat de couleur dans la société d’Ancien Régime et durant la période révolutionnaire », in Myriam Cottias (dir.), Les Traites et les esclavages : perspectives historiques contemporaines , Paris, Karthala, 2010, p. 137-151
« Les Troupes embarquées sous l’Ancien régime », Chronique d’histoire maritime , 69 (décembre 2010), p. 9-26
« Les Troupes coloniales aux Antilles sous l’Ancien Régime », Histoire, Économie et Société , 4 (2009), p. 3-20
« La Garnison de la Guadeloupe sous l’Ancien Régime », Bulletin de la Société d’histoire de la Guadeloupe , 154 (septembre-décembre 2009), p. 29-58
« Les Troupes royales aux colonies (1664-1792) », Généalogie et histoire de la Caraïbe (GHC) (septembre 2009), p. 6022-6026
« Position de thèse », Revue d’histoire maritime , 9 (2008), p. 331-332
« Les Troupes coloniales sous l’Ancien Régime », L’ancre d’or–Bazeilles : la Revue des troupes de marine (mai-juin 2008), p. 44-47
« Les Troupes coloniales et l’échec militaire français aux Antilles », Revue d’histoire maritime , 4 (2005), p. 205-225
« Quels hommes pour les colonies ? », in Jacques Olivier Boudon et Antoine Champeaux (dir.), Les Troupes de la marine et les colonies sous le Premier Empire , Panazol, Lavauzelle, 2005, p. 161-194
« Krupp et l’univers concentrationnaire », Le Monde juif : Revue d’histoire de la Shoah , 151 (mai-août 1994), p. 82-125
INTRODUCTION
Comme la démocratie se porterait mieux si les journalistes étaient toujours des personnalités exemplaires, des hérauts des valeurs républicaines et des gardiens de la Déclaration des droits de l’homme ! Zola serait ainsi la figure idéale du journaliste chevalier blanc, lui qui, dans son tonitruant « J’accuse » paru dans L’Aurore de Clemenceau le 13 janvier 1898, lança aux yeux de l’opinion l’Affaire Dreyfus. Plus récemment, les journalistes Bob Woodward et Carl Bernstein en seraient les dignes successeurs car, en révélant en 1974 le scandale du Watergate , ils contraignirent un président des États-Unis à la démission. Plus proche de nous, l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné a pu jouer un rôle essentiel pour la démocratie en révélant les scandales de la V e République.
Dans l’émergence du IV e pouvoir, la loi sur la presse du 29 juillet 1881 créa en France les conditions d’une liberté d’expression exceptionnelle. En 1882, on ne dénombrait pas moins de 90 quotidiens à Paris et 252 dans la France entière. En 1900, on comptait 7000 titres de toute nature dans tout le pays. C’était la Belle Époque pour la presse apparemment. Las, la réalité était plus complexe.
Un parcours de journaliste nationaliste
La vitalité apparente de la presse de la III e République dissimulait des faiblesses profondes, comme par exemple son financement. Si les publications de masse dégageaient une rentabilité certaine, d’autres titres ne survivaient que grâce à la publicité, la publication des informations légales, ou des annonces financières. En effet, pour séduire les épargnants, la presse avait un rôle crucial : la levée de l’emprunt portugais en 1888 échoua à cause de la campagne du journal XIX e siècle , encore tout auréolé du prestige acquis dans la dénonciation du scandale des décorations sous la présidence de Jules Grévy. Toutefois, de la dénonciation de malversations aux entreprises de chantage, il n’y avait pas loin : le journal XIX e siècle encore lui – lança une campagne douteuse en 1891 sous la bannière « beware of pickpockets » qui sous prétexte d’informer les petits épargnants, se montrait menaçant avec les établissements bancaires. Une autre question posée par la liberté de la presse était celle de la qualité des journaux publiés et de la fiabilité de leurs informations. Le premier numéro de La Libre Parole d’Édouard Drumont parut le 20 avril 1892. Le journal XIX e siècle , déjà cité, fut balayé en novembre 1894 par la révélation des chantages à répétition auquel il s’était livré. La Lanterne , d’Eugène Mayer, était certes de sensibilité radicale mais la véhémence de son anti-cléricalisme comme de son populisme en faisait surtout un journal d’opposition virulente au pouvoir républicain en place.
Qui était ce personnage qui signait A. H. Canu ? Adrien-Henri Canu naquit à Montauban le 26 mai 1857. Il était issu d’un milieu modeste, son père était « mécanicien ». Il fut appelé pour son service militaire dans l’infanterie de marine dont il fut fait sous-lieutenant de réserve au 1 er régiment de Cherbourg, le 6 décembre 1883 1 . Il servit ensuite en Indochine : Canu évoquait ainsi son « tirailleur-ordonnance » annamite (p. 49 infra ). Après son temps de service, il vint vivre à Paris où il se maria en 1884. Il adhéra à la Ligue des Patriotes de Déroulède dont il était le délégué pour le XIe arrondissement. En 1887, il n’hésitait pas à proclamer en public : « Vive l’armée. Vive Boulanger » 2 . Sa pensée était alors tournée vers la préparation de la guerre de revanche. Il semble avoir été suffisamment proche de l’auteur des Chants du Soldat 3 pour avoir été le témoin des tractations occultes entre ce dernier et le général Boulanger qu’il dénonça dans un pamphlet cinglant, M. Paul Déroulède et sa ligue des patriotes. La Vérité 4 . À ce moment de sa vie, il commençait à avoir une petite notoriété : en 1891, le ministre de l’Instruction publique le nomma « officier d’académie » en tant que publiciste 5 . Ce fut l’époque où il apparaissait comme chroniqueur de la vie parlementaire pour différentes publications comme la Nouvelle Revue internationale ou Le XIX e siècle .
Son Histoire des Iles de la Manche 6 en 1892, très classique, était marquée par une anglophobie typique de l’époque.
Canu à ce moment était dans la mouvance intellectuelle de Drumont qui avait publié La France juive , et c’est plus qu’une coïncidence, chez l’éditeur Savine. Drumont manifestait une profonde antipathie vis-à-vis de l’œuvre coloniale. Dans La Fin d’un monde : étude psychologique et sociale 7 , il dénonçait par exemple le scandale de la conquête de la Tunisie et des affaires douteuses qu

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