Le Cachemire dans le conflit indo-pakistanais (1947-2004)
336 pages
Français

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Le Cachemire dans le conflit indo-pakistanais (1947-2004) , livre ebook

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Description

Difficile de traiter du conflit du Cachemire sans avoir soi-même vécu dans cette région. L'auteure, qui y séjourna deux années, offre ici une présentation brève mais complète qui permettra au lecteur de saisir, sans esprit partisan, l'importance de l'inimité indo-pakistanaise dont le Jammu et Cachemire est récemment devenu l'un des théâtres. Nathalène Reynolds elle s'appuie sur des ouvrages jugés fondamentaux, notamment parce qu'ils permettent de saisir quelques mécanismes du nationalisme indien, pakistanais et cachemiri.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2005
Nombre de lectures 215
EAN13 9782336250663
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Points sur l’Asie
Collection dirigée par Philippe Delalande
La collection a pour objet de publier des ouvrages brefs, (200 à 500 pages), sur l’actualité politique, économique, sociale, culturelle en Asie. Ils traitent soit d’un pays d’Asie, soit d’un problème régional, soit des relations de ces pays avec le reste du monde. Ces ouvrages s’apparentent à des essais aisément accessibles, mais sur des bases documentaires précises et vérifiées. Ils s’efforcent, au-delà de l’analyse de l’actualité de prolonger la réflexion sur l’avenir. La collection voudrait, autant que faire se peut, pressentir les questions émergentes en Asie. Elle est ouverte à des témoignages, des expériences vécues, des études systématiques. Les auteurs ont tous une connaissance pratique de l’Asie.
Les lecteurs visés sont des personnes soucieuses de s’informer de l’actualité en Asie : investisseurs, négociants, journalistes, étudiants, universitaires, responsables d’ONG, cadres de la fonction publique en relation avec cette Asie en rapide mutation ; où vit la majeure partie de la population du monde.
Déjà parus
N. SIMON-CORTES et A. TEISSONNIERE (Textes réunis par), Viet Nam, une coopération exemplaire, 2004.
Hua LIN, Tribulations d’un Chinois en Europe , 2004.
Sang-chun JUNG, Les relations commerciales franco-coréennes , 2004.
Maria Linda TINIO, Les droits de l’homme en Asie du sud-est, 2004. Hsiao-Feng LEE, Histoire de Taïwan, 2004.
Claire ROULLIERE, La mémoire de la seconde guerre mondiale au Japon, 2004.
Association d’Amitié Franco-vietnamienne, Ombres et lumières sur le Vietnam actuel, 2003.
Laurent METZGER, La minorité musulmane de Singapour , 2003.
ASIE 21-Futuribles internationale, L’Asie demain, 2003
Thierry COVILLE, L’économie de l’Iran islamique: entre ordre et désordres, 2002.
Kyong-Wook SHIM, La Russie D’Orient à la dérive, 2002.
A. WILMOTS, Gestion Politique et Centres du Pouvoir en République Populaire de Chine ,2001.
Alain HENRIOT et Sandrine ROL, L’Europe face à la concurrence asiatique, 2001.
Le Cachemire dans le conflit indo-pakistanais (1947-2004)

Nathalène Reynolds
© L’Harmattan, 2005
9782747578073
EAN : 9782747578073
Sommaire
Points sur l’Asie Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION CHAPITRE I : PREMICES D’UN LITIGE (1947-1953) CHAPITRE II : UNE NOUVELLE FORME DE REGIONALISATION DE L’ENJEU CACHEMIRE (1954-1973) CHAPITRE III : L’INDE SANS ALTERNATIVE POLITIQUE - CREDIBLE DANS LA VALLEE (1974-18 janvier 1990) CHAPITRE IV : L’ ERE JAGMOHAN (19 janvier-26 mai 1990) CHAPITRE V : DES EMBELLIES ? (27 mai 1990-février 1999) CHAPITRE VI : UNE TROP LONGUE INIMITIE ? (mars 1999-novembre 2003) EPILOGUE BRÈVE CHRONOLOGIE BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE NOTES
INTRODUCTION
La partition répondit aux vœux de la Ligue Musulmane (Muslim League) de Mohammed Ali Jinnah qui défendait la pertinence de la théorie des deux nations (l’existence d’une nation hindoue et d’une nation musulmane). L’indépendance du dominion pakistanais (le Pakistan ou Pak - i - stan , pays des purs) fut proclamée le 14 août 1947, celle du dominion indien le lendemain 1 . Le carnage communaliste 2 qui accompagna la décision du partage de l’Empire des Indes britanniques ne pouvait laisser augurer de bonnes relations entre les autorités de New Delhi et de Karachi 3 . Au reste, ces dernières craignaient que l’Inde ne sapât les bases d’un régime fragile, dont la pérennité laissait dubitatif, pour intégrer les provinces pakistanaises à son territoire.
Par ailleurs, plusieurs Etats princiers - à l’origine au nombre de quelque cinq cent soixante-deux - qui étaient directement liés à la Couronne britannique (dont les prérogatives se limitaient à gérer la défense, la politique étrangère et les communications de ces Etats avec l’extérieur) n’avaient opté ni pour l’Inde ni pour le Pakistan. On retenait une liste de dix principautés d’importance (si l’on faisait exception de l’Etat du Jammu et Cachemire) qui revenaient à la nouvelle entité pakistanaise et qui furent toutes dans son giron à partir de mars 1948. De même le statut du petit Etat du Junagadh situé dans le Kathiawar indien et de l’Hyderabad restait à déterminer, l’Inde étant parvenue à régler le cas de nombreux territoires qui se situaient dans son orbite. Les cas du Jammu et Cachemire et de l’Hyderabad, deux grands Etats, étaient en un sens identiques : le Nizam d’Hyderabad - prince musulman - régnait sur une population à majorité hindoue avec le soutien de l’élite musulmane. Le Maharaja du Jammu et Cachemire, Hari Singh, qui appartenait à la dynastie hindoue des Dogras gouvernait un Etat dont la population était à majorité musulmane 4 , et cela grâce au soutien de l’élite hindoue. Alors que la révolte d’Hyderabad et en particulier de la province du Télengana se limitait - en tout cas au début - à des revendications économiques et sociales, la majorité souhaitant le rattachement au dominion indien, le mouvement du Jammu et Cachemire était en tout premier lieu politique.
Pour les deux nouveaux dominions issus de la partition, le Jammu et Cachemire avait valeur de symbole. Les autorités du Pakistan estimaient l’adhésion de l’Etat princier indispensable à la démonstration de la pertinence de la théorie des deux nations . Le Parti du Congrès ou Congrès National Indien (Indian National Congress) avait fini par se plier à l’exigence de partition de la Ligue Musulmane. Il n’en récusait pas moins l’existence de deux nations - hindoue et musulmane. Il admettait cependant le droit à l’autodétermination des populations des Etats princiers. De même reconnaissait-il que si le Jammu et Cachemire avait été directement placé sous l’administration du gouvernement du Vice-roi, il aurait rejoint le Pakistan. Jinnah, pour sa part, préconisait le rattachement des zones à majorité musulmane au nouvel Etat pakistanais, tout en indiquant que dans les Etats princiers, la décision revenait aux princes - les maharajas, rajas, nizams, nawabs... Le Parti du Congrès visait certes à créer une République laïque 5 . Néanmoins, Mohammed Ali Jinnah et la Ligue Musulmane exprimaient des doutes quant à la sincérité de l’adhésion des congressistes à la laïcité. Ils pouvaient citer, pour preuve à leur analyse, l’attachement, à tout le moins, de l’aile droite du Congrès au Cachemire, considéré comme le berceau des pandits, lesquels appartiennent à la caste sacerdotale des brahmanes. Le Premier ministre, le Pandit Jawaharlal Nehru, lui-même n’était semble-t-il pas insensible à une telle dimension - quelle que fût son adhésion aux valeurs progressistes.
Autre intérêt du Jammu et Cachemire : sa position stratégique. Outre une frontière commune avec l’Inde et le Pakistan, l’Etat princier formait une frontière naturelle, était voisin du Tibet, de la province chinoise du Sinkiang et - en un sens - de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), de laquelle il était séparé par la bande territoriale du Wakhan afghan et une petite zone du Sinkiang dans le Taghdumbash Pamir. Il était donc convoité, les deux dominions ayant affirmé dès leur indépendance leur volonté de s’imposer comme puissances régionales voire mondiales. Par ailleurs, la partition avait privé le dominion indien qui se considérait comme l’héritier des Indes britanniques d’une partie de ses réserves en eau potable et de territoires considérés comme des greniers à blé (tel le Pendjab pakistanais), d’où l’importance des fleuves du Jammu et Cachemire qui assuraient la prospérité de l’agriculture de l’Etat princier, en particulier dans la Vallée (du Cachemire).
L’objectif de cette courte étude est de tenter de traiter de l’enjeu Jammu et Cachemire dans les politiques intérieures et extérieures de l’Inde et du Pakistan 6 . En effet, lorsqu’on examine l’aggravation de la tension dans le Jammu. et Cachemire sous administration indienne 7 au cours de ces dernières années, plusieurs questions se posent qui sont souvent liées au choix des politiques de l’Union indienne. On peut à juste titre se demander si les différents gouvernements qui se sont succédés à New Delhi n’ont pas créé un terrain favorable à la diffusion du fondamentalisme dans l’Etat du Jammu et Cachemire. De même la disparition, le 8 septembre 1982, du très charismatique leader du Cachemire, le Sheikh 8 Mohammed Abdullah, a-t-elle pu favoriser ce phénomène. Enfin, il n’est pas inutile de noter une ironie de l’histoire : les Etats-Unis, après avoir contribué à militariser le Pakistan dont la fragilité politique était déjà patente, se font aujourd’hui les chantres d’un règlement pacifique, sous-estimant peut-être l’ampleur de l’antagonisme entre les nations indienne et pakistanaise et oubliant leur part de responsabilité dans ce que l’on pourrait nommer la rupture de l’équilibre e

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