Le Troisième marcassin

Félicia Truffier

Description

De retour à Nevers après des études de psychologie, Sarah est contente de présenter son amoureux, fraîchement rencontré, à ses parents. Mélan est certes bel homme, séduisant et rassurant, mais cet éminent professeur demeure étonnamment mystérieux sur son passé récent et fuit les questions trop inquisitrices. Parallèlement, le lendemain de l’arrivée du couple en ville, le jeune commissaire Marc Alister y est dépêché d’urgence pour enquêter sur un meurtre sauvage bien énigmatique… Le mythe du sanglier, la violence contenue après des années de mensonges, d’anciennes histoires qui remontent à la surface: tout cela va aider Marc Alister dans sa nouvelle enquête pour expliquer les marcassins retrouvés à proximité des scènes de crime… Explorant avec brio la psychologie et les pathologies de ses personnages, Félicia Truffier façonne un roman policier intelligent, au suspense haletant.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 28
• EAN13: 9782748355598
• Langue: Français

Extrait

Le Troisième marcassin

Du même auteur

Meurtre à l’hôpital Éditions Publibook, 2009

La Paysanne du Danube Éditions Publibook, 2010

Félicia Truffier Le Troisième marcassin

Publibook

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Un amour naissant

Ce matin-là, un matin pluvieux et triste de novembre comme tant d’autres à Paris, Sarah se réveilla avec un ter- rible mal de tête. Elle tendit machinalement son bras pour allumer, par réflexe, sa lampe de chevet, mais se ravisa aussitôt. La lumière trop vive de celle-ci risquait fortement d’exacerber sa douleur. « Quelle heure pourrait-il bien être ? », se demanda la jeune femme, en jetant un œil distrait aux volets tirés de sa chambre. Un minuscule filet de lumière, en provenance de l’enseigne du bar d’en face de son immeuble parisien, tra- versait la pièce en dessinant des ombres mystérieuses sur le mur de sa chambre. De vagues bruits en provenance du périphérique laissaient supposer que la circulation était encore fluide et que les Parisiens n’étaient pas encore tous dans les « starting-blocks » de leur pitoyable course heb- domadaire pour se rendre et pour revenir du travail. Même si les heures de pointe, avec leur frénétique course contre la montre, étaient devenues familières à Sa- rah pour les avoir pratiquées lors de ses cinq dernières années passées à Paris pour ses études en psychologie, elle ne parvenait toujours pas à s’en faire. Originaire de Nevers, une petite ville de Bourgogne, une région où les gens prennent leur temps pour profiter de la vie et de la nature, Sarah détestait parfois le genre d’existence étriquée et sans réel avenir. Pour autant, mal- gré sa profonde répulsion envers ce type de vie, monotone et rythmée par des interminables allers-retours entre le domicile et le travail, la jeune femme nouvellement di- plômée, aurait quand même tout donné rien que pour avoir

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le privilège de faire partie de cette foule parisienne bouil- lonnante et anonyme. Malheureusement, même à Paris, les places de psycho- logues étaient extrêmement rares. Sans le solide soutien de ce qu’on appelle un « réseau d’influence », elle n’avait aucune chance de trouver un emploi, et encore moins dans sa spécialité,la psychologie de la violence. D’ailleurs, la jeune femme se demandait souvent com- ment lui était venue cette idée saugrenue de faire des études en psychologie, et plus encore, dans un domaine qui ouvre que très rarement de véritables perspectives d’avenir. En réalité, il y a cinq ans, lorsqu’elle avait décidé de quitter Nevers pour monter à Paris, Sarah ne pensait même pas s’inscrire à la fac. Elle y avait juste suivi sa meilleure amie d’enfance, Mi- ra, cela essentiellement dans le but, non avoué à l’époque, d’échapper à l’emprise de ses parents qu’elle jugeait un peu trop possessifs et trop envahissants. Son père, ancien militaire à la retraite, l’avait déjà mise en garde : — D’accord, tu peux aller à Paris. Mais, attention ! Tu ne dois pas passer ton temps à t’amuser. Et je ne veux pas entendre que tu as redoublé ou abandonné. Et promets-moi que tu reviendras à la maison dès que tu aurais obtenu ton diplôme. Le retour à la maison n’était donc que partie remise. Maintenant, une fois son diplôme en poche, Sarah devait tenir sa promesse, celle de rentrer chez elle, à Nevers. Elle y était, d’ailleurs obligée par la force des choses, car ses recherches d’emploi sur Paris s’étaient toutes soldées par un échec.

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