Au 28 rue de Marseille, Tunis
172 pages
Français

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Au 28 rue de Marseille, Tunis , livre ebook

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Description

Lorsque l'on est française en Tunisie, espagnole en France, occidentale par son éducation, orientale au fond de son coeur, comment réussir à établir des liens harmoniques entre les différentes cultures qui ont jalonné sa vie ? Peut-on parvenir à une parfaite harmonie ? Voici posée toute la problématique très contemporaine de l'appartenance à une double culture. A travers des souvenirs et un retour aux sources porteur de révélations, la protogoniste montre la richesse de chacune de ses cultures : la conjugaison culturelle démultiplie les bonheurs !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2005
Nombre de lectures 136
EAN13 9782336281742
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747584890
EAN : 9782747584890
Au 28 rue de Marseille, Tunis

Danielle Barcelo-Guez
Sommaire
Page de Copyright Page de titre PREMIERE PARTIE
Premier chapitre : Au deuxième étage à droite Deuxième chapitre : L’été des vacances Troisième chapitre : Dernier arrêt, Tunis. Quatrième chapitre : La rue de Marseille Cinquième chapitre : Hier... et aujourd’hui Sixième chapitre : La famille Septième chapitre : La pause du déjeuner Huitième chapitre : L’école de la rue de Marseille Neuvième chapitre : Les grandes découvertes Dixième chapitre : Croire ou ne pas croire Onzième chapitre : Yasmine Hammamet Douzième chapitre : Karakouze Haziwaze Treizième chapitre : Les soirées rue Courbet Quatorzième chapitre : Carthage-Amilcar Quinzième chapitre : La terre de nos ancêtres Seizième chapitre : Partir c’est mourir un peu Dix-septième chapitre: La maison de Reims Dix-huitième chapitre : Le transfert Dix-neuvième chapitre: Les vieilles connaissances Vingtième chapitre : Promenade au Belvédère Vingt et unième chapitre : Les plages Vingt -deuxième chapitre : Le casse-croûte tunisien Vingt-troisième chapitre : Quelques anecdotes Vingt-quatrième chapitre : Couleurs locales Vingt-cinquième chapitre : La fin du voyage Vingt-sixième chapitre : La fontaine aux oiseaux Vingt-septième chapitre : Frayeurs diurnes Vingt-huitième chapitre : Pour ma mère Vingt-neuvième chapitre : Le jour de lessive Trentième chapitre : La langue française
DEUXIEME PARTIE - Introduction
Premier chapitre : Tout est différent Deuxième chapitre : Une oasis dans le désert Troisième chapitre : Le mirage Quatrième chapitre : La rue des Protestants Cinquième chapitre : Qui mangeait les fruits secs ? Sixième chapitre ; Habiba Messika Septième chapitre : Non et non, ce n’est pas pareil Huitième chapitre : l’heure du déjeuner Neuvième chapitre : Autres anecdotes Dixième chapitre : L’excursion mystérieuse Onzième chapitre : La promenade... à dos de chameau Douzième chapitre : Une idylle hispano-tunisienne
Index
Collection Graveurs de mémoire
Au 28 rue de Marseille, Tunis
Danielle Barcelo-Guez
PREMIERE PARTIE
Quelqu’un disait que les vieilles lunes éclataient en morceaux pour donner naissance aux myriades d’étoiles constellant le ciel.
Que deviennent les vieilles maisons où nous avons vécu, où nous avons souri à la vie et pleuré quelquefois ?
(Extrait de La maison perdue , poème en prose de Joseph H. Guez)
Introduction

Là, tout y est. Je m’assieds confortablement devant l’ordinateur. A ma droite, la fenêtre orientée au soleil levant. Mon regard se dirige vers la mer, ma chère mer Méditerranée.
C’est le premier jour de l’année 2003. Près de moi, une petite assiette de gâteaux aux dattes et à la semoule comme il y en avait toujours avant, en période de fête, et dans laquelle je me promets de puiser avec modération.
Je voudrais enfin commencer à réaliser ce qui me tient à cœur depuis quelque temps, ce à quoi je pense très souvent, ce vers quoi se dirigent désormais mes lectures, mes recherches sur Internet...
Voici comment, un jour de fin juin 2001, je découvrais par le plus pur des hasards qu’au fond de moi, en latence, vivaient des inquiétudes insoupçonnées qui attendaient des réponses, des rêves cachés qui exigeaient des réalités.
Premier chapitre : Au deuxième étage à droite
Samedi, 29 juin 2001.
Les festivités alicantines de la Saint-Jean se terminent et les grandes vacances d’été commencent.
Ce soir, le dernier feu d’artifice illuminera la ville au-dessus de la mer. Depuis la colline du Cabo de las Huertas, juste derrière ma maison, j’irai à minuit admirer ce spectacle magnifique où l’art de la pyrotechnie se surpasse d’année en année.
Aujourd’hui samedi, fin de matinée, sur le paseo Federico Soto, l’une des artères centrales de la ville, la circulation, le va-et-vient des badauds ou des touristes, donnent un air de fête continuelle dans un décor typique de ville méditerranéenne embellie par sa flore exubérante. Il règne un laisser-aller charmant propre aux stations balnéaires. J’aime Alicante. Cela fait près de trente ans que j’y réside et depuis, chaque fois que je pars en voyage, j’ai toujours un pincement au cœur à la pensée que je pourrais ne plus y revenir...
L’entrée de l’immeuble est propre mais désuète. Sur le mur, je regarde la plaque toute neuve qui me remplit d’orgueil et d’un bonheur mêlé d’attente : DIANA B. G. cabinet de kinésithérapie, 2 e étage à gauche.
Un jeune chef d’entreprise s’installe dans un vieil immeuble, est-ce le fruit du hasard ? L’un offre sa jeunesse, ses espoirs, l’autre son vécu, sa protection. L’un et l’autre s’enrichissent et s’entraident...
J’ai toujours eu envie d’écrire une histoire de ce genre. Je ressens beaucoup de respect pour les vieux murs, les vieux objets. Ils auraient tant de choses à dire si nous savions les écouter !
De fait, que de secrets pourraient nous conter ces marches inégales, usées par les montées et descentes mille fois répétées des habitants de l’immeuble ou de ses visiteurs.
Pas léger et fébrile de l’enfant désireux de retrouver au plus vite son univers ludique à la fin d’une intense journée de classe. Pas pesant et régulier du père de famille qui rentre du travail, perdu dans ses pensées, absorbé par ses soucis. Pas hésitant et lent du vieillard qui s’accroche à la vie...
Je suis presque arrivée, ensuite c’est à droite.
« Hasta luego, nos vemos el lunes . »*
Diana, radieuse, en parfaite hôtesse, dans un ensemble vert assorti à la couleur de ses yeux, m’accueille tout en raccompagnant son associée. De la porte s’échappent les discrets accords nostalgiques de la guitare de Paco de Lucía, une musique intuitive qui ne ressemble à aucune autre.
Mais c’est à gauche, où avais-je donc la tête !
La clinique est gaie, fraîche. La salle d’attente meublée simplement se compose d’éléments en fer forgé et de quelques plantes. Un store à moitié baissé coupe l’élan de ce soleil d’été qui chauffe dehors, implacable. Les couleurs vert et jaune paille des rideaux me laissent un moment perplexe. La première, un vert bizarre surprend un peu et la seconde paraît surannée.
J’ai un moment l’impression d’avoir reçu un grand coup sur la tête... Diana, avec une nuance d’inquiétude dans la voix me repose la question en haussant un peu le ton :
« Alors maman, qu’en penses-tu ? Ça te plaît ? »
« Mais bien sûr que ça me plaît ! ». Ma grande fille, vingt-cinq ans, chef d’entreprise, vient d’ouvrir un cabinet en plein centre et j’ai tellement confiance en elle. Je sais que quand elle veut quelque chose, elle l’obtient. De toutes façons je la rassure en lui disant qu’elle a ses parents pour l’aider du mieux qu’ils pourront si jamais des problèmes se présentaient. Elle ne devra jamais se sentir seule.
Mais à nouveau mon esprit est ailleurs. Pourquoi ce choc émotionnel qui me déstabilise ? Bien malgré moi, je suis loin, très loin d’Alicante, du paseo Federico Soto...
...Je marche d’un pas léger et fébrile dans un couloir carrelé qui débouche sur une grande cour. Tout résonne. Les odeurs sont différentes, les bruits sont différents. D’où vient cet élan qui me pousse vers le bout du tunnel ? Au deuxième étage, à droite, c’est l’appartement de ma grand-mère. C’est au numéro 28 de la rue de Marseille. La porte est ouverte il y a toujours quelqu’un qui entre ou qui sort ... « Mémé, on est là », « Montez mes chéris, vous avez tardé aujourd’hui ».
Combien de fois, gamine, accompagnée de mes parents, mon frère, ma sœur, ai-je couru, heureuse, dans ce long couloir pour ensuite traverser cette cour immense baignée de lumière puis monter les marches des deux étages avec une joie difficilement contenue. Ma grand-mère n’était pas du genre à nous couvrir de baisers, cependant son regard et son sourire un peu las mais si tendre me comblaient d’émoi. Soit elle brodait interminablement du

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