Le Chemin de Compostelle
271 pages
Français

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Le Chemin de Compostelle , livre ebook

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Description

J'ai pleuré, pleuré en arrivant sur le parvis de l'Eglise de Compostelle. La vision de ma vie s'était déroulée à nu devant l'apôtre saint Jacques, ici représenté, qui semblait poser cette question : "Ta vie a-t-elle un sens ?". Ma réponse en toute humilité m'a semblé radicalement négative : "Je bois, je fume, je suis divorcé". Soudain, une autre hiérarchie des valeurs s'est mise en place et je sais où est l'essentiel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2008
Nombre de lectures 217
EAN13 9782336250519
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296065499
EAN : 9782296065499
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Rue des Ecoles 1 ère Partie Le Puy-en-Velay St-Jean Pied-de-Port 2ème Partie St-Jean-pied-de-Port St-Jacques-de-Compostelle (791 km) Réflexion sur le Chemin - En guise de conclusion Voyage au BURKINA – FASSO Conclusion - Le but de l’association AFDI Remerciements
Le Chemin de Compostelle

Joseph Bonnet
Rue des Ecoles
Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large.
La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc.
Déjà parus
Paule Louise DASSAN, Le boulier solitaire , 2008.
Pierre JENOUDET, De la lumière aux ténèbres. Lieutenant en Indochine, 1951-1954 , 2008.
Bernadette LEDOUX-BRODSKY, Ici et ailleurs. Parisienne dans le Maryland , 2008.
Magui Chazalmartin, Journal d’une institutrice débutante, 2008.
Claude LE BORGNE, Dites voir, Seigneur ..., 2008.
Sylvette DUPUY, Souvenirs à ranger , 2008.
Jacques RAYNAUD, Parfums de jeunesse , 2007.
Leâo da SILVA, Jésus révolutionnaire ! une condamnation politiquement correcte , 2007.
Ma-Thé, Portraits croisés de femmes , 2007.
Jean SANITAS, Je devais le dire. Poèmes , 2007.
Madeleine TICHETTE, La vie d’une mulâtresse de Cayenne. 1901 — 1997, Les cahiers de Madeleine ., 2007.
Bernard REMACK, Petite... Prends ma main , 2007.
Julien CABOCEL, Remix Paul Pi , 2007.
Isabelle LUCAZEAU, La vie du capitaine Rolland (1762-1841) , 2007.
Albert SALON, Colas colo — Colas colère , 2007.
François SAUTERON, Quelques vies oubliées , 2007.
Patrick LETERRIER, Et là vivent des hommes. Témoignage d’un enseignant en Maison d’arrêt , 2006.
Annette GONDELLE, Des rêves raisonnables , 2006
1 ère Partie Le Puy-en-Velay St-Jean Pied-de-Port

1 ère Etape. Le Puy-en-Velay-St-Christophe sur Dolaison (760 km)
Pourquoi je marche vers COMPOSTELLE

Cette question est déjà à l’ordre du jour dès le départ puisque, parti de la cathédrale du Puy, juste débarqué du train vers 17 heures, la créanciale acquise l’année dernière, je dois me diriger vers St-Christophe sur Dolaison où Mme Allègre, prévenue pour le dîner, m’attend.
Mon sens incertain de l’orientation, pour sortir de la ville, me fait perdre beaucoup de temps. Trop pressé par l’émotion, je dois galérer dans la ville pour retrouver enfin le bon chemin.

Il fait un vent violent sur le plateau qui s’élève au-dessus de la ville du Puy. Le souffle, par endroits, a tendance à me projeter sur le côté. Je dois être très vigilant d’autant que sous les pieds les cailloux roulent sur le sol gorgé d’eau. La veille, un orage violent a rendu le chemin humide et glissant. Vers le nord, les anciens volcans dessinent une ligne de crêtes qui s’étend à l’infini. Théâtre de bouleversements, il y a des millions d’années, cette terre a rougeoyé du feu de la lave incandescente dévalant des sommets. Elle a essuyé les pluies de lave et de cendres surgissant des cratères en furie. Au début de notre ère l’homme s’y est installé. Il a dû ramasser les pierres pour délimiter les champs et cultiver la terre. Que de cailloux dans ces murets qui forment une protection du chemin et, en ce moment, me protègent du vent…
Il fait presque nuit quand j’arrive chez Mme Allègre. Je connais bien la maison ; l’année dernière j’étais venu en repérage sur les lieux. Je lui avais dit mon intention de réaliser le chemin dès la première année de ma retraite et que le projet était prévu cette année. De même, l’année dernière, j’avais assisté à la messe d’envoi des pèlerins et reçu la créanciale. Indispensable pour faire le chemin, il faut la demander au bureau de la cathédrale du PUY.

Je rejoins les autres clients de ce gîte rural avec qui la conversation s’éternise ; je suis le seul pèlerin du groupe ce soir. A voir leur visage, je devine qu’ils sont surpris de me voir arriver si tard avec le sac sur le dos, comme un vagabond. Mon projet leur semble surréaliste ; ils veulent savoir pourquoi je fais le chemin, les raisons de ce qu’ils qualifient d’« aventure ». Quelle idée !
Grandes questions, comme si je savais au juste, mais c’est peut-être…
-Un désir de combler le vide laissé après une activité professionnelle intense en ce début de retraite.
-Un souci de changement par rapport au train-train de la monotonie ambiante.
-Une motivation pour l’entraînement physique nécessaire à la bonne santé.
-Une volonté de rupture par rapport au matérialisme ambiant.
-Une marche du « désert » pour combler le vide entre deux étapes, de la vie active à la retraite.
Autre question : pourquoi maintenant, si tard ? Mais je ne pouvais réaliser mon projet qu’à la retraite puisque mon travail de paysan, les soins aux vaches ne m’ont pas laissé le loisir de partir plus tôt. Partir oblige à se documenter, à prendre des renseignements et à s’entraîner, ce qui est indispensable à partir du PUY car les difficultés du chemin commencent dès les premières étapes et ne laissent pas de répit, surtout en période de chaleur. Il n’est pas une étape (à part les champs de maïs des landes) qui n’ait pas quelques côtes pour apporter son lot de difficultés.
Je suis donc parti la première année de ma retraite, du Puy-en-Velay, pour réaliser la partie française du chemin, jusqu’à St-Jean-Pied-de-Port.
En ce qui me concerne, il n’y a pas d’exploit dans ce projet : c’est plutôt une démarche d’humilité que de parcourir ce chemin.
Il est tard quand je rejoins la chambre. Pour la première journée, je me sens bien ; tout s’est bien passé ; c’est l’excitation de la découverte. Le sommeil viendra rapidement, dans cette ambiance de ferme que je connais bien, pourtant ponctuée par le beuglement de quelques animaux.
C’est une très bonne journée.
Me voilà donc lancé dans la réalisation de ce projet que j’avais depuis si longtemps.
Je ressens beaucoup d’enthousiasme… et de l’appréhension aussi…

Le Chemin traverse de paisibles paysages

2 ème et 3 ème étapes. Monistrol-d’Allier-Saugues
Fatigue et chaleur se font déjà sentir sur mon état physique et moral. Le corps n’est pas encore bien rodé et les pieds commencent à donner des signes de douleur. Quant au moral, les appréhensions arrivent, le doute s’installe. Un si long chemin... Pire, les difficultés sont à venir. Ce matin, j’en suis à la côte de Monistrol-d’Allier. Ah ! cette montée, c’est vrai qu’elle est difficile. En d’autres temps je l’aurais gravie facilement, mais aujourd’hui, je dois avouer mon humilité d’être contraint à des pauses répétées. Deux filles d’une vingtaine d’années sont passées : elles montent allègrement. C’est d’autant plus frustrant quand je me sens fatigué à côté. Je dois m’arrêter pour reprendre mon souffle. Qu’est-ce qui m’arrive ? Est-ce la fatigue, le moral ? Est-ce que le sac est trop lourd, peut-être toutes ces raisons à la fois ? Je sais que la chaleur, même à 10 heures ce matin, est étouffante, mais j’ai des réserves d’eau. La consommation modérée et répétée compense à mon avis la déshydratation. Alors je décide de ralentir pour ménager mes forces et de prendre du repos au plus vite.
L’environnement est aussi pesant. Pas un pèlerin « au long cours » sur seulement une petite dizaine rencontrés ; ils sont là sur une huitaine de jours. Jeunes, pour la plupart, et en congé, ils marchent quelques jours seulement.
Nous sommes ici dans les monts du Velay. La plate-forme volcanique a laissé un terrain bouleversé, travaillé par les hommes en vue de cultures et surtout de pâturages. Le chemin emprunte de larges pistes caillouteuses aménagées pour la draille. A l’origine c’était la transhumance des troupeaux, principalement des vaches, pour aller à la pâture à la saison de l’herbe, l’été.
Désor

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