Le Serment
251 pages
Français

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Description

Le 17 avril 1975, c'est la victoire des Khmers Rouges. La population est déportée vers la zone "occupée". Le pouvoir révolutionnaire transformera le Cambodge, terre de beauté, pays du sourire, en terre de tragédie. En quelques mois une famille unie se trouve dispersée. Il ne reste que les femmes - la mère et cinq filles - et un fils adolescent. Ces femmes sont au seuil de la mort. Elles rassemblent le peu de force qui leur reste pour s'évader et sauver leur vie. Maly Chhuor s'engage à décrire le calvaire de tous ceux qui sont déportés. C'est le serment.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2006
Nombre de lectures 118
EAN13 9782336257006
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairiehannattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747595582
EAN : 9782747595582
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Préface Avant-propos - Par le père Maurice Becqué C.ss.R. Rédemptoriste Introduction Chapitre 1 - Changement de régime 18 mars 1970 Chapitre 2 - Victoire des Khmers rouges (K.R.) 17 avril 1975 Chapitre 3 - Le destin de la famille Chhuor Chapitre 4 - Déportation Chapitre 5 - Zones « libérées » Chapitre 6 - Kos Rokar Zone 22 Chapitre 7 - L’enfer khmer rouge Chapitre 8 - Colère des génies Chapitre 9 - Solidarité familiale Chapitre 10 - Séparation familiale 14 juillet 1975 Chapitre 11 - Elimination à petit feu Chapitre 12 - Une goutte d’eau sur une feuille de lotus Chapitre 13 - Hommage au père 27 août 1975 Chapitre 14 - Adieu Seila 25 septembre 1975 Chapitre 15 - Combat pour la survie Le serment Chapitre 16 - Evasion Chapitre 17 - L’hôpital ou la prison ? Chapitre 18 - Oser agir contre l’ Angkar Chapitre 19 - Adieu Mony 2 novembre 1975 Chapitre 20 - Adieu chère patrie La vaillance de la mère Chapitre 21 - Liberté Epilogue Lexique
Le Serment

Maly Chhuor
Préface
Par Madame Simone Veil
En avril 1975, la vie de Maly Chhuor bascula. Comme celle de tous les Cambodgiens. Insouciante comme on l’est à vingt ans, elle n’imaginait pas qu’il suffirait de quelques semaines pour que tout s’effondre autour d’elle. Passé sous la domination des Khmers rouges, son pays devient le théâtre d’une véritable hécatombe. En moins de quatre ans, le quart de la population est décimé. Comme la plupart des habitants de Phnom-Penh, la capitale, Maly Chhuor et sa famille doivent fuir. C’est le début d’une effroyable errance à laquelle peu survivront. La jeune femme, par chance, parvient à se réfugier au Vietnam en novembre 1975. Son témoignage, chronique au jour le jour d’une descente aux enfers, est un document précieux. Avec sobriété, Maly Chhuor rend compte d’un monde qui semble soudain devenu fou.
Comme dans tout génocide, les bourreaux ne se contentent pas d’assassiner en masse. Ils veulent aussi que toute trace de leur crime disparaisse. Pour que personne ne sache. Ils promettent leurs victimes, non seulement à la mort, mais aussi à l’oubli. Pour les rescapés, témoigner est plus qu’un besoin essentiel : un devoir. Sur la nécessité morale — je dirais même vitale — de témoigner, Maly Chhuor trouve les mots justes, les mots que tous ceux qui ont survécu à une tragédie de cette ampleur pourraient reprendre à leur compte.
Installée en France depuis 1978, Maly Chhuor a construit une nouvelle vie, avec les membres de sa famille qui ont pu aussi échapper à la folie meurtrière de Pol Pot et de ses partisans. Elle manie le français avec une justesse que l’on rencontre parfois chez ceux dont ce n’est pas la langue maternelle. Quand elle dit l’angoisse, la faim, le désespoir, l’épuisement, quand elle relate les séances d’endoctrinement et les travaux forcés ; quand elle décrit la misère des corps et la détresse des âmes ; quand elle dépeint la perversion des cœurs et le raffinement des crimes ; quand elle crie son amour pour ses sœurs et pour sa mère, seuls repères dans un monde qui n’en a plus guère, ses mots résonnent avec force.

« Cette existence entre la vie et la mort est un enfer». Avec sa sensibilité et sa sobriété, Maly Chhuor nous raconte l’incroyable. Mais son message n’est pas celui du désespoir. «Puisse ce livre, Le Serment, unir les hommes de la planète dans un but commun : dire non à la violence, au crime contre l’humanité, à l’intolérance. Grâce à nos épreuves, nous souhaitons passer le message d’amour, d’espoir, de fraternité, de tolérance et de paix. » Je ne puis que m’associer à cet espoir, même si la vie nous a appris, hélas, que la connaissance de l’histoire et de ses moments les plus sombres ne suffit pas à immuniser contre de nouveaux crimes.
En hommage et à la mémoire des victimes de notre famille :

Notre père, Chhuor Chhéang, porté disparu à l’âge de cinquante-huit ans.
Notre frère, You Eng, décédé à l’âge de trente-six ans.
Notre frère, Véng Kuong, porté disparu à l’âge de trente-deux ans.
Notre frère, Bun Thân, porté disparu à l’âge de vingt-huit ans.
Notre frère, Seila, décédé à l’âge de dix-huit ans.
Notre sœur, Mony, décédée à l’âge de seize ans.

Et à tous nos compatriotes morts dans la même épreuve.

Remerciements à notre mère, Kim Huor, rescapée, qui s’est battue pour nous.

Mieu Sim, Maly, Rundy, Chak Riya, Sethy et Sokunthea*, rescapés des événements du génocide.

*Sokunthea est décédée en France en 2003.

A ma fille, Sophie.
Avant-propos
Par le père Maurice Becqué C.ss.R. Rédemptoriste
(Docteur en théologie de l’U.C.L)

Ce sont des amis communs qui me firent connaître la famille Chhuor, décimée par les Khmers rouges. L’aînée des trois sœurs survivantes a pris la plume pour témoigner, pour clamer à la face du monde ce génocide.
Elle fit le serment de raconter cet affreux massacre dont furent victimes tant de ses compatriotes. Plus d’un million de morts, de disparus.
Pourquoi ce crime contre l’humanité ? Pol Pot et ses tortionnaires entreprirent d’exterminer ceux qui avaient l’audace de ne pas penser comme eux.
Puis il y avait des gens ignares qui, souffrant d’un complexe d’infériorité, détestaient qu’on leur soit supérieur.
Maly, l’aînée des sœurs le constatera, elle qui possède une forte personnalité. Elle décrit le calvaire de tous ceux qui sont déportés. Faute de pouvoir tout coucher par écrit au moment où se déroulent ces événements, elle les grave dans sa mémoire, quitte à jurer de les narrer un jour dans un livre. C’était un serment, il devint le titre de ce récit douloureux.
Des larmes m’en jaillirent des yeux. Les Chhuor en verseront un « océan ». Disparition du père qui était la probité même. Mort de Seila, frère aussi généreux que courageux. Puis la gentille sœur Mony à seize ans...
L’histoire de cette odyssée vous empoignera. Certains peut-être n’aimeront guère que de tel faits soient rapportés.
Ne faut-il pas se montrer «historiquement correct» comme l’assure avec ironie J. Sévillia ? Il arrive souvent à la vérité de déplaire. Mais peu importe dès lors qu’elle peut susciter une juste et salutaire indignation. Qui ne sait que souvent l’homme est un loup pour l’homme ? Homo homini lupus.
Encore que, selon Bossuet, Dieu versa d’abord la bonté dans le cœur des êtres humains. A vrai dire certains le sont-ils encore? Au moment où les sbires nazis s’emparent de la jeune Anne Franck dans une mansarde d’Amsterdam, celle-ci fera cette admirable profession de foi : «Je crois que malgré tout les hommes sont bons. »
Le Christ déclare que si l’homme est bon, il tire « le bien du trésor de son cœur », Mais il ne compare plus celui-ci à un trésor lorsque l’homme qui est mauvais en tire le mal (Luc VII, 45).
Puisse le livre de Maly Chhuor, chargé de tant d’émotions, nous rendre meilleurs.
Avec vous qui lirez, je le souhaite.
Introduction

La naissance du livre
Pascal disait : Il ne faut pas dire mon livre, mais notre livre. Notre livre voit enfin le jour. C’est celui de l’humanité, il est né de la souffrance de ma famille, de celle de mon peuple.
La terre continue de tourner. Mais le passé n’est pas effacé par le temps. La déchirure demeure dans le cœur des Khmers malgré le passage des ans. Jadis, ma mission consistait à rédiger des messages concernant la sécurité du pays pour tous les ministères. Mes activités ont cessé au moment de la prise du pouvoir par les Khmers rouges. Mais j’ai continué ce rôle de rédactrice en gravant dans ma mémoire tous les événements tragiques de mon pays, quitte à jurer de les narrer dans un livre. C’était le serment. D’où le titre de ce livre.
Je connais l’histoire politique de mon pays, la cause de la guerre. Mais je laisse la plume aux politiciens et aux historiens pour les décrire. Mon devoir est de relater les scènes tragiques dans lesquelles je suis à la fois actrice et observatrice.

C’est pourtant une obligation morale de ne pas oublier les conditions dans lesquelles le peuple cambodgien s’est trouvé livré à la terreur des Khmers rouges, ne serait-ce qu’en mémoire des victimes (Simone Veil).

Elle fit le serment de raconter cet affreux massacre dont furent victimes tant de ses compatriotes. Plus d’un million de morts, de disparus (Père Maurice Becqué).

Il faut crier, donner l’

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