Louis-Napoléon Bonaparte, le dernier Empereur
262 pages
Français

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Louis-Napoléon Bonaparte, le dernier Empereur , livre ebook

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Description

Pour des générations, Louis-Napoléon Bonaparte est et restera le président parjure de la IIème République, présenté comme le précurseur du fascisme contemporain. Cela suffit-il à expliquer le discrédit jeté sur sa personne après sa mort? D’où vient cet acharnement pour juger vingt-deux années de pouvoir à ne considérer que la manière dont il y est parvenu? Ce livre prend position. Contre une injustice. Pour apporter sa modeste contribution à la réhabilitation de l’homme sans qui le Second Empire n’eût pas existé. Pour restaurer dans la mémoire collective des clichés plus conformes à la vérité historique. Entre règne autoritaire, empire libéral et socialisme utopique, le premier président de la République et dernier monarque de France n’a eu de cesse de surprendre par ses paradoxes. En choisissant son parti mais armé d’une lucidité étonnante, Edouard Leduc rend hommage à ce personnage très conversé et lui redonne la place qu’il mérite dans l’Histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 31
EAN13 9782748351934
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0094€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Louis-Napoléon Bonaparte,
le dernier Empereur



Du même auteur



Portalis 1746-1807
Biographie, Collection Panthéon, 1991

Les Descendants
Roman, Éditions des Écrivains, 2000

Anatole France avant l’oubli
Biographie, éditions Publibook, 2004

Itinéraires croisés
Roman, éditions Publibook, 2005

Barabbas ou l’impossible vérité
Essai biographique, éditions Publibook, 2006

La Petite île
Roman, éditions Publibook, 2008
Édouard Leduc










Louis-Napoléon Bonaparte,
le dernier Empereur




















Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :




http://www.publibook.com




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IDDN.FR.010.0114323.000.R.P.2009.030.40000




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010



En guise de prologue



Écrire une biographie comporte un risque : celui d’être
taxé de parti pris. La subjectivité est un écueil pour qui se
lance dans une telle entreprise, a fortiori quand il s’agit de
retracer la vie d’un acteur politique.

Ce livre prend position. Contre une injustice. Pour
apporter sa modeste contribution à la réhabilitation de
l’homme sans qui le second Empire n’eût pas existé. Pour
restaurer dans la mémoire collective des clichés plus
conformes à la vérité historique. Comment, en effet, expliquer
le discrédit qu’on a jeté sur Napoléon III après sa mort ?
D’où vient cet acharnement pour juger vingt-deux années
de pouvoir à ne considérer que la manière dont il y est
parvenu ?

Certes, sa légitimité tient à un coup de force, à une
appropriation par la ruse qui a marqué d’une tache indélébile
sa réputation posthume. Mais en quoi ce péché originel
que constitue le coup d’État du 2 décembre serait-il plus
infamant que celui du 18 brumaire ? La gloire du premier
Empire n’en a pas été autrement affectée. La plupart des
historiens vont même jusqu’à soutenir que Bonaparte en
agissant ainsi n’a fait que mettre un terme à la parodie du
Directoire. Mais alors que le sien s’est déroulé sans
effusion de sang, l’autre s’est achevé sur des cadavres et dans
la répression. À partir de là, Victor Hugo a, de son rocher
de proscrit, par ses écrits sulfureux, forgé autour de lui une
légende misérabiliste et passablement malhonnête.

Pour des générations, Louis-Napoléon Bonaparte est et
erestera le président parjure de la II République. Or, cette
9 république-là, sans aucune parenté avec la précédente car
morte aussitôt reçu son acte de baptême, n’avait aucune
chance de survivre aux contradictions idéologiques et aux
vaticinations démagogiques des révolutionnaires de 1848.

Ce n’est pas le moindre paradoxe de Napoléon III que
d’avoir instauré un régime populiste et autoritaire fondé
sur la souveraineté du peuple en usant, voire en abusant,
du recours au plébiscite et sa réticence à ouvrir trop
largement la voie à un régime de type parlementaire enlisé
dans les querelles de partis. On retrouve chez lui cette
volonté d’intégrer les couches sociales les plus démunies
dans une perspective d’amélioration de leurs conditions de
vie par une modernisation du modèle économique existant
qui lui paraît dépassé. Mais ce que le promoteur des
réformes n’avait pas prévu, c’est que les droits accordés aux
travailleurs transformeraient le monde ouvrier en une
force révolutionnaire qui finalement au lieu de le soutenir
contribuerait à le renverser.

Du fait de sa référence à l’ordre, à l’armée, à l’Église,
on l’a présenté comme le précurseur du fascisme
contemporain. C’est le trait commun à tous les pouvoirs
personnels : les situations de crise suscitent parfois
l’émergence d’un homme providentiel. Les scrupules
constitutionnels sont alors mis en sommeil. Le soutien
populaire a valeur absolutoire. L’appel au maréchal Pétain
le 10 juillet 1940 en fournit l’exemple historique. En 1958,
les dramatiques évènements d’Alger font du général de
Gaulle un chef de gouvernement muni de pouvoirs
exorbitants.

En matière de politique extérieure, l’obstination de
Napoléon III à vouloir imposer sa conception de la politique
des nationalités explique pour une large part son manque
de discernement sur les ambitions belliqueuses de
Bismarck. Il a de l’Europe une vision humanitaire, sociale,
presque messianique. Si ses revendications territoriales
procèdent du souci de rétablir les frontières de la France
10 dans ce qu’il considère ses limites naturelles, elles ne sont
en effet que des préoccupations secondaires par rapport à
l’objectif majeur du principe des nationalités.

En prêchant la paix des peuples, en préférant la
négociation à l’intervention brutale, il cherche à instaurer un
« ordre européen » et par là s’imposer comme un recours
incontournable dans une Europe aux contours imprécis.
Mais son approche a quelque chose d’anachronique, les
quatre grandes puissances signataires du traité de 1815
s’étant accordées pour gérer ensemble les problèmes
internationaux. De surcroît, le second Empire n’a pas les
1 moyens militaires de sa politique extérieure.

La question de la responsabilité de Napoléon III dans la
guerre de 1870 a maintes fois été discutée. En tant de chef
des armées, il porte le poids des erreurs tactiques et des
lâchetés de ses généraux ; mais le drapeau blanc sur la
forteresse de Sedan reste un geste héroïque parce que
l’abandon, quoi qu’il lui en coûtât, mit une fin honorable
au carnage. Si Waterloo a plus de grandeur dans la défaite,
c’est que les vieux grognards ont reculé sans se rendre.
Les forces en présence étaient-elles comparables et les
officiers qui les commandaient, meilleurs stratèges ?
Après Sedan, une république va s’édifier sur les
décombres encore fumants d’un Empire écroulé.

Que reste-il aujourd’hui du bonapartisme de la seconde
génération ? Un mouvement qui ne rassemble plus qu’une

1 Dans son livre La France et son Armée, Charles de Gaulle se montre
très critique à l’égard de la loi militaire de 1868 édulcorée de sa
conception initiale par un Corps législatif opposé à une réforme en
profondeur de notre système de défense, pourtant voulue par
Napoléon III. Sa conclusion est sans équivoque : « Pour gagner cette
guerre nationale, il eût fallu une autre armée ». Sur les chefs
militaires, il résume ainsi son opinion : « L’expérience, ni surtout le courage,
ne leur ont manqué, mais bien la largeur des vues, l’ampleur du
jugement, en un mot l’envergure sans lesquelles on n’embrasse point les
problèmes de la grande guerre ».
11 minorité sil

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