Pour se raconter I : Souvenirs d’enfance
132 pages
Français

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Pour se raconter I : Souvenirs d’enfance , livre ebook

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Description

Parties de hockey mémorables, premiers Noëls, déménagements vers de nouveaux territoires, anecdotes croustillantes sur les bancs d'école, bêtises enfantines… autant d'histoires qui évoquent l'importance de certains moments, petits ou grands, qui peuvent parfois marquer notre enfance.
Quarante-trois écrivains amateurs, dont les souvenirs prennent place dans différents coins de l'Ontario, mais aussi du Québec, d'Haïti, de France et d'autres pays du monde, composent ce recueil de textes aussi tendres qu'amusants, dramatiques parfois, et souvent nostalgiques du temps passé.

Grâce à eux et à elles, nous voilà plongés à notre tour dans notre propre enfance et invités peut-être à prendre aussi la plume pour en raconter des souvenirs ou des exploits.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juin 2014
Nombre de lectures 18
EAN13 9782895974819
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

POUR SE RACONTER I
Pour se raconter I
SOUVENIRS D’ENFANCE
Collectif
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Pour se raconter I : souvenirs d’enfance.
Nouvelles. Publié en formats imprimé(s) et électronique(s). ISBN 978-2-89597-430-7. — ISBN 978-2-89597-480-2 (pdf). — ISBN 978-2-89597-481-9 (epub)
1. Nouvelles canadiennes-françaises — Ontario. 2. Roman canadien-français — 21 e siècle.
PS8329.5.O5P68 2014 C843’.010806 C2014-902907-1 C2014-902908-X

Les Éditions David remercient la Fondation Trillium de l’Ontario pour sa contribution financière à ce projet.



Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Téléphone : 613-830-3336 | Télécopieur : 613-830-2819 info@editionsdavid.com / www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 2 e trimestre 2014
PRÉFACE
Félicitations à tous les participants du concours « Écrire pour se raconter ». Les Éditions David ont reçu une centaine de textes provenant de partout en Ontario. En retenir une quarantaine s’est révélé une tâche délicate.
Le concours a été lancé dans plusieurs coins de la province. Les participants se sont inscrits en ligne ou à des ateliers d’écriture menés par un groupe d’auteurs-animateurs. Pour certains, apprendre les subtilités du processus d’écriture était tout nouveau et pour d’autres, plus chevronnés, une façon de parfaire leur apprentissage. Soutenus par des partenaires communautaires et accompagnés par des auteurs de talent, ils ont su identifier et utiliser les outils nécessaires à leur production écrite.
Retrouver un souvenir d’enfance marquant et tenter de le raconter mène, à n’en pas douter, à une prise de conscience, une recherche intérieure, des découvertes surprenantes, une panoplie de fous rires et, parfois, quelques larmes. Tous se sont prêtés avec enthousiasme au cheminement proposé, à l’exercice du partage de moments inoubliables, du retour dans le passé et à la traduction de soi en paroles et en images.
Ces participants, originaires d’ici ou venus d’autres provinces et d’autres pays, ont su se tailler une identité francophone en Ontario. Par la diversité de ses récits, le recueil Pour se raconter brosse un tableau de la richesse de l’expérience franco-ontarienne dans ses aspects aussi personnels que culturels, linguistiques et communautaires.
Pour leur soutien, de chaleureux remerciements sont adressés aux partenaires du concours et aux auteurs-animateurs qui se sont dévoués afin de mener ce projet à bon port et de faire profiter les participants de leurs connaissances d’écrivains de métier.
Je tiens à remercier Les Éditions David de leur invitation à agir comme auteure-conseil auprès des auteurs-animateurs, des partenaires et des participants ainsi qu’à collaborer au comité éditorial, qui fut une enrichissante expérience littéraire et artistique.
Par ses concours en milieu scolaire et grand public, Les Éditions David encouragent l’Ontario français à se donner les instruments indispensables et les mots pour se raconter.

Bonne lecture !

Michèle Vinet
Auteure-conseil
LE BON VIEUX TEMPS
LE TRAPPEUR
Dès l’aube, par ce beau matin ensoleillé de printemps, John arrive chez nous pour me chercher, moi la petite fille de dix ans, maigrichonne, timide et haute comme trois pommes. Le petit homme aux cheveux blancs, le dos un peu courbé, une gibecière à l’épaule et son fusil à la main, me fait signe de le rejoindre. Le vieux chasseur demeure au village dans une petite maison de planches de bois grisâtre, tout à fait mignonne. Je lui rends visite de temps en temps lorsque ma mémère m’envoie lui porter un chaudron de soupe qui sent bon. Un petit repas tout chaud pour lui faire plaisir, car il est seul, comme elle me dit. Le sol de terre battue et le poêle à bois qui rend l’ambiance confortable me mettent très à l’aise. La toute petite table et la chaise empaillée dans cette minuscule cuisine ont été fabriquées de ses propres mains. Un banc-lit dans un coin sombre, caché par un rideau défraîchi et tout troué, me fait penser à une maison hantée, mais je n’ai pas peur. Le vieil homme m’inspire confiance. Le bol en granite bleu et l’essuie-main sale sont sur le comptoir tout près de la lampe à l’huile. À l’extérieur, une moufette morte à moitié débitée, me regarde. Je demande :
— Johnny, pourquoi tu tues des bêtes puantes ?
Il me répond :
— Coudonc, si t’as besoin de l’huile pour frotter ton gant de baseball, l’huile de musk , c’est ce qu’il y a de mieux. Pis non, ça pue pas. Inquiète toi pas pour ça !
Ce trappeur, qui démontre un talent exceptionnel de coureur des bois, me rend tellement heureuse en me permettant de le suivre en ce samedi matin. Mon rêve depuis longtemps caressé se réalise : l’accompagner à la tournée des pièges à rats musqués. C’est aujourd’hui le grand jour. On part à travers les champs et je sautille à ses côtés. Quand nous arrivons près du cours d’eau, Johnny me fait signe de garder le silence. Il descend le long du fossé et on marche chacun de notre côté. L’atmosphère est si paisible… Mais tout à coup, l’eau se brouille et Johnny me dit en riant :
— Quessé ça ? Le rat a peur de toi et il se sauve.
Voir un de ces petits animaux serait merveilleux, mais non, je vois seulement de l’eau brouillée. Je suis déçue ! Tout à coup, j’aperçois devant moi une masse de poil brun, une petite bête raide comme une barre me fixe.
— Johnny, viens voir, il y en a un dans ce piège.
Il saute par-dessus le fossé et m’aide à remonter le piège qui est à moitié dans l’eau. Il m’apprend qu’il faut avoir de bons muscles pour ouvrir le piège. J’essaye, mais en vain, je ne peux l’ouvrir. De ses vieilles mains basanées par le soleil, il y arrive sans effort.
Il me dit :
— Quelle belle prise ! Cinquante cennes pour celle-là, zaudit elle est ben belle et de bonne qualité. Viens, on replace le tout pour en attraper d’autres demain. Avec ton pied, tu pousses fort sur le métal, tu ouvres les deux côtés et tu descends la petite clanche entre les deux. C’est bien difficile à manipuler. Assure-toi que le piège est bien retenu par le piquet de bois, sinon le rat d’eau risque de se sauver.
Il fait beau mais mes mains sont gelées comme des glaçons. Il y a encore des bancs de neige à quelques endroits et le temps est froid avec ce vent glacial. La passion, la liberté, la beauté de la nature et l’honneur d’apprendre des mains d’un maître : je suis au septième ciel. Ce matin a été très profitable : une vingtaine de beaux rats. Dans ma tête, Johnny va être très riche. De mes doigts glacés, je lui donne un coup de main pour transporter les petits animaux à la remise… Comme c’est lourd ! Johnny me dit :
— Aie-toi ! je t’amène tous les jours, t’apportes la bonne fortune.
Mon cœur bat de fierté.
Dans la remise, assis sur une bûche de bois dur, le canif à la main, le vieillard me fait signe de m’asseoir. Grelottant de froid, j’écoute attentivement les conseils pour le pleumage . Ça me captive. Entre mes doigts, je tiens les pattes d’en arrière écartées et, avec son couteau, il fait une incision de bord en bord. Comme par magie, il tire la peau vers le bas. Alors, devant mes yeux, se tient un corps de rat tout nu comme un ver d’un côté et, de l’autre, une belle peau toute douce. Mon cœur bat très vite. Je vais chercher de l’eau frette dans une chaudière à la pompe, près de l’étable, pour y déposer la carcasse fraîche. Près du trappeur, il y a une planche de bois en forme de triangle. Astheure , il enfile la peau sur le moule de bois, la fourrure à l’intérieur pour le séchage. Tout ce que je vois est une espèce de chair rosée gluante. Je lui demande pourquoi c’est comme ça. Il répond :
— On les pend pendant un certain temps pour les sécher avant de les envoyer par la malle à North Bay où elles seront vendues à l’encan. Si ce n’est pas bien séché, la vermine dévore toute la peau.
— Mon doux Seigneur, j’en ai la chair de poule. Mais c’est bien long tout ça et quand est-ce qu’ils te payent ?
— Après les enchères, je recevrai un chèque par la malle.
Je me lève et ce vieux monsieur me dit :
— Aye là ! la petite ! Ce n’est pas fini, il faut le vider. On retire les trippes et ce sera le diner de demain.
— Ah oui ? que je lui réponds avec un regard curieux. Est-ce bon à manger ? Ma mère ne voudra jamais faire cuire le rat, elle ne cuisine même pas les lièvres que tu nous apportes. C’est papa qui nous fait une bouillie de lièvre et c’est bon en pas pour rire. Est-ce loin North Bay ?
— Peut-être, je ne sais pas, au yable vert. Tant qu’ils m’envoient mon argent.
Le lendemai

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