Pour se raconter IV
127 pages
Français

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Pour se raconter IV , livre ebook

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Description

Les premières fois jalonnent notre vie… du début à la fin. Et c’est ainsi que ce recueil vous emmènera, des joies de la naissance ou des tristesses d’espoirs déçues aux deuils qui forgent et aux chagrins qui guérissent. Vous passerez au fil des chapitres par les souvenirs d’écoliers, les histoires familiales, les découvertes qui font grandir, les voyages marquants, les amours ou les absences.
Les auteurs se racontent dans des récits parfois comiques parfois dramatiques, mais toujours intimes. Vous pourrez, en lisant leurs histoires, faire un tour à moto, rencontrer l’amour de votre vie, fumer un joint, mentir à la maîtresse, émigrer au Canada, perdre un proche ou encore assister à une naissance. Vivre d’autres vies en somme…
Une première fois n’a de sens que dans le regard de celui qui la vit et c’est cette expérience que ce recueil propose, porter son regard plus loin grâce aux autres, grâce à ceux et celles qui ont accepté de partager ici, avec un certain courage, les moments qui les ont marqués.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 juin 2017
Nombre de lectures 4
EAN13 9782895976264
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

POUR SE RACONTER IV
Pour se raconter IV
LA PREMIÈRE FOIS
Collectif
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Pour se raconter IV : la première fois.
« Écrire pour se raconter ». Publié en formats imprimé(s) et électronique(s). ISBN 978-2-89597-595-3 (couverture souple). — ISBN 978-2-89597-625-7 (PDF). — ISBN 978-2-89597-626-4 (EPUB)
1. Nouvelles canadiennes-françaises — Ontario. 2. Roman canadien-français — 21 e siècle. I. Titre : Première fois. II. Titre : Pour se raconter 4.
PS8329.5.O5P685 2016 C843’.010806 C2017-902737-9 C2017-902738-7

Les Éditions David remercient la Fondation Trillium de l’Ontario et le Fonds d’action culturelle communautaire du ministère du Patrimoine canadien pour leur contribution financière à ce projet.


Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3
Téléphone : 613-830-3336 | Télécopieur : 613-830-2819 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 2 e trimestre 2017
PRÉFACE
Écrire est toujours un acte intime. Même dans les textes scolaires ou documentaires, on retrouve une part de leur auteur dans le style. En ce qui a trait à la création, il n’y a plus de barrières, plus de frontières : on peut tout faire. Quoi qu’il en soit, il est difficile de nier que l’on écrit toujours un peu à propos de soi-même. Se mettre à l’écriture relève déjà du défi : il faut trouver une idée, puis le temps, ne jamais perdre l’inspiration. Et encore, tout cela, ce n’est qu’écrire. Se mettre à nu, s’exposer sur papier (ou sur l’écran) est encore plus difficile. Cette année, c’est un véritable exercice d’introspection que proposait la quatrième édition du concours « Écrire pour se raconter ». Des premières fois, nous en vivons tous, certes, mais il fallait aller plus loin : remonter la piste de ses souvenirs et chercher à s’éloigner de ce qui avait déjà été fait.
La première fois est la source de quelque chose, d’une tendance, le début d’un enchaînement. C’est un déclencheur qui force à remettre son existence en perspective ou encore la pièce manquante qui permet aux événements de s’emboîter, de s’enchaîner logiquement. Cependant, l’expression « la première fois » est très souvent, peut-être trop souvent, cantonnée à l’émancipation sexuelle ou à la vie amoureuse. Les textes sélectionnés ont su relever avec brio le défi d’élargir cette vision en abordant des thèmes extrêmement variés comme le voyage, les souvenirs d’école, la naissance ou même la mort.
Qu’il s’agisse de découvrir un territoire inconnu, de rencontrer des étrangers, de faire ses premiers pas dans un nouveau domaine ou d’être confronté à une situation inattendue, les premières fois sont souvent maladroites et empreintes d’inexpériences. Pourtant, sans ces événements, il nous serait impossible de nous construire comme individus. Qu’elle soit maladroite, rigolote ou douloureuse, chaque première fois nous invite à nous découvrir. Il faut donc un certain courage, et parfois une bonne dose d’humilité, pour oser raconter sa ou ses premières fois. Je tiens donc à remercier les participants du concours d’avoir bien voulu exposer un peu d’eux-mêmes dans les pages qui suivent.
La sélection des quarante textes n’a pas été facile pour les membres du jury. Cela atteste, cette année encore, de la vitalité littéraire qui anime les francophones et francophiles de la province. Les Éditions David peuvent se féliciter d’avoir mis sur pied cet ambitieux projet qui, depuis quatre ans, continue de stimuler l’intérêt des auteurs amateurs. De mon côté, je tiens aussi à remercier l’équipe des Éditions David. Collaborer à ce projet aura été un véritable plaisir.
En attendant, je vous souhaite de vivre des « premières fois » aussi diverses, émotives et instructives que celles proposées par les auteurs de ce collectif.

Bonne(s) première(s) fois !

Camylle Gauthier-Trépanier Membre du jury
NAISSANCES
CHARLIE
C’est le grand jour.
Je vais enfin te voir. Je vais enfin pouvoir parler de toi : à eux, à elle, à vous… Mon Charlie, depuis trois mois, tu es mon passager clandestin, embarqué incognito, un samedi matin de Saint-Valentin, dans le silence d’une jolie matinée d’amour.
Excuse-moi mon Charlie, mais j’ai déjà commencé à révéler ta présence.
Je n’ai pas réussi à te taire ! Je t’avoue que je me doutais un peu que tu étais là. Alors j’ai accompagné ta grande sœur à l’école, j’ai serré ton grand frère dans mes bras et le petit bâton est devenu baguette magique. Ton papa ne voulait pas y croire, mais moi je te caressais déjà ! Personne ne pourrait m’enlever ce bonheur-là.
Les gens sont méchants, mon Charlie, tu sais. Au début, il n’y en a pas beaucoup qui croyaient en toi. En moi. Maman m’a bien dit que je n’y arriverais pas, qu’elle serait obligée de venir m’aider, bref que j’avais du mal avec deux enfants, alors comment faire avec trois ? Je ne sais pas. Je n’ai pas pensé à ça. Je n’ai pas pensé logistique, je n’ai pas pensé finances, je n’ai pas pensé emploi du temps. J’ai pensé famille. J’ai pensé bonheur. J’ai pensé Charlie.
C’est un peu comme ton papa, il dit qu’il est content, mais je vois bien qu’il est anxieux, qu’il se demande comment on va faire, pour tout payer, pour tout assumer. On n’aura plus de temps pour nous. Mais on n’en avait déjà plus.
Tu vois, mon Charlie, c’est comme d’habitude. Les gens projettent sur toi leurs projets, leurs rêves et tu es comme un grain de sable qui vient gêner la vue. Tu bouches l’horizon si bien défini. Tu es le bogue dans le logiciel. C’est aussi pour ça que je t’aime.
Toutes ces questions que je ne m’étais pas posées, toutes ces situations que je n’avais pas imaginées, elles viennent me hanter la nuit. Là, je me demande comment je vais faire, si je vais y arriver, je pense à tous les rêves qu’on avait et qu’on ne réalisera plus. Je pense à notre famille qui devra se recomposer. Et j’ai peur. Maman a peut-être raison : jamais deux sans trois baby blues … Et puis quoi ? Ils ont peur pour moi ou pour eux qui devront s’occuper de moi ? C’est comme ta marraine. Elle se réjouit pour moi mais quand même, elle se demande bien ce que je vais devenir une fois que ton grand frère sera à l’école. Ouf ! Un enfant de plus ! Grâce à toi, je redeviens quelqu’un socialement, je peux justifier mon inactivité professionnelle : je peux rester à la maison puisque j’ai trois enfants, dont un bébé ! Merci, mon Charlie.
J’ai peur, Charlie, si tu savais ! Je suis terrifiée, terrorisée ! Le soir, je reste longtemps sous la douche, je laisse couler l’eau chaude et je pleure. Ce serait peut-être mieux si tu ne t’étais pas accroché. Ou si tu avais pris ta carte d’embarquement ? Non. Peut-être pas. Oh, Charlie, excuse-moi, mais je souffre d’être la seule à me réjouir, la seule à réaliser mon rêve. Alors, oui, Charlie, je te le dis, peut-être que ce serait mieux si tu t’éclipsais.
Ce matin, c’est le grand jour. Je vais te voir pour la première fois ! Je t’ai dit que j’avais peur ? Ce matin, je t’en supplie, mon Charlie, je veux que tu t’accroches.
J’ai bu les quinze litres d’eau réglementaires et nous voici dans la salle d’attente. Il y a un couple avec un bébé dans un siège auto. Un tout petit bébé. C’est leur troisième enfant. Ils sont gentils, on commence à discuter. Dis-moi, mon Charlie, c’était quoi la probabilité pour que ce couple anglophone décide de nous parler en français, nous demande devant ta sœur et ton frère à combien de semaines j’en suis, s’ils sont contents d’avoir un petit frère ou une petite sœur ? Hein, c’était quoi la probabilité, mon Charlie, que ta sœur qui aurait dû être à l’école entende ces mots et se retourne vers moi les yeux pleins de joie et d’espoir en comprenant que maman allait de nouveau avoir un bébé ? Ça existe à peine une probabilité pareille, tu crois pas, mon Charlie ?
Peu m’importe à cet instant. Je me rends compte que j’

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