Anarchisme
231 pages
Français

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Description

Figure de proue de l'anarchisme individualiste espagnol, Miguel Giménez Igualada nous livre ici sa conception de l'anarchisme, qu'il s'agit de considérer plus comme une morale, une éthique, que comme une doctrine extérieure dont il suffirait de suivre aveuglément les préceptes. Ennemi féroce de tous les dogmatismes abstraits - du communisme au christianisme, sans oublier les régimes militaires brutaux - c'est aussi un pacifiste qui enjoint les hommes à tendre toujours plus vers l'amour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 120
EAN13 9782296703179
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Anarchisme
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12371-7
EAN : 9782296123717

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Miguel Giménez Igualada


Anarchisme


1968


Traduction de l’espagnol et préface de
Guillaume Demange


L’Harmattan
Texte traduit avec l’aimable autorisation de Bartomeu Costa-Amic Leonardo

Autres ouvrages de M. Giménez Igualada (en espagnol) :

El niño y la escuela (1937)
Dolor (1944)
Más allá del dolor (1946)
Los últimos románticos (1959)
Los caminos del hombre (1961)
Salmos (1964)
Lobos en España (1967)
Anarquismo (1968)
Trilogía de oratoria (1968)
Stirner (1968)
Un grand merci à CS, CR et VV
Mouvement des savoirs
Collection dirigée par Bernard Andrieu

L’enjeu de la collection est de décrire la mobilité des Savoirs entre des sciences exactes et des sciences humaines. Cette sorte de mobilogie épistémologique privilégie plus particulièrement les déplacements de disciplines originelles vers de nouvelles disciplines. L’effet de ce déplacement produit de nouvelles synthèses. Au déplacement des savoirs correspond une nouvelle description.
Mais le thème de cette révolution épistémologique présente aussi l’avantage de décrire à la fois la continuité et la discontinuité des savoirs :
un modèle scientifique n’est ni fixé à l’intérieur de la science qui l’a constitué, ni définitivement fixé dans l’histoire des modèles, ni sans modifications par rapport aux effets des modèles par rapport aux autres disciplines (comme la réception critique, ou encore la concurrence des modèles). La révolution épistémologique a instauré une dynamique des savoirs.
La collection accueille des travaux d’histoire des idées et des sciences présentant les modes de communication et de constitution des savoirs innovants.

Déjà parus

Denis LELARGE, L’Encyclopédie sociale d’Otto Neurath , 2009.
Henri VIEILLE-GROS JEAN, De la transmission à l’apprentissage : contribution à une modélisation de la relation pédagogique , 2009.
Gérard FATH, Laïcité et pédagogie , 2009.
Antoine ZAPATA, Pratiques enseignantes : Agir au service de valeurs , 2009.
Monique MANOHA et Alexandre KLEIN (dir.), Objet , bijou et corps. In-corporer , 2008.
Thierry AUFFRET VAN DER KEMP et Jean-Claude NOUËT (dir.), Homme et animal : de la douleur à la cruauté , 2008.
Gérard FATH, Ecole et valeurs : la table brisée ? , 2006.
Jean-Paul DOSTE, De la connaissance de Veau , 2005.
Dominique TIBERI, Citoyen en classe Freinet . Journal d’une classe coopérative , 2005.
Mohsen SAKHRI, Poincaré, un savant universel , 2005.
Véronique BARTHELEMY, Histoire de la vie scolaire , 2005.
Préface
Une vie mouvementée
Miguel Giménez Igualada est né le 26 janvier 1888 en Espagne à Iniesta (province de Cuenca), d’un père paysan. Selon l’historien Vladimir Muñoz, il aurait passé quelques années en Uruguay, où il aurait eu un passé d’anarchiste illégaliste violent, sous le nom de Miguel Ramos García. En 1934, il est expulsé de ce pays pour cause d’anarchisme, par le gouvernement dictatorial du Docteur Gabriel Terra ; il retourne alors vivre dans son pays natal, entre Barcelone, Madrid et Valence. Sans profession fixe, il exerce différents emplois, parmi lesquels chauffeur de taxi, bonimenteur de foire, jardinier, bouvier, responsable d’une sucrerie ou encore professeur rationaliste.

Lorsqu’éclate la Guerre Civile en 1936, devenu le plus grand représentant espagnol d’un anarchisme individualiste pacifiste, il est directeur du théâtre populaire de Barcelone ; il anime avec Rodolofo Gonzalez Pacheco la revue culturelle du Porte-voix de la F.A.I. de Valence (dont il est un des instigateurs), le journal Nosotros, qui publie notamment des traductions des textes de Han Ryner, ainsi qu’une des seules éditions espagnoles de L’Unique et sa Propriété de l’allemand Johann Kaspar Schmidt, plus connu sous le pseudonyme de Max Stirner. Il écrit aussi pour nombres de revues anarchistes de l’époque comme Al Margen.

En janvier 1939, après la triste et sanglante victoire des armées franquistes, il s’exile en France avec sa compagne Isabel et ses deux frères Virgilio et José, et passe alors plus de trois ans enfermé dans des conditions misérables, dans les camps de concentration de réfugiés espagnols d’Argelès-sur-Mer, Récébédou et Bram.

Après la mort de José, accompagné par son autre frère et sa compagne, il parvient ensuite à embarquer pour le Mexique. Le Maestro – surnommé ainsi pour ses talents d’orateur – donne des conférences devant des publics conquis, et collabore à des revues telles que Tierra y Libertad. C’est aussi là qu’il rédige la majeure partie de ses ouvrages. Il meurt sans enfant quelques années après sa compagne, le 26 novembre 1973.

Outre pléthore d’articles, il a publié des recueils de poésies, des romans et des essais, pour la plupart aux éditions Tierra y Libertad, et chez l’éditeur catalan exilé au Mexique, Costa-Amic : El niño y la escuela (1937), Dolor (1944), Más allá del dolor (1946), Los últimos románticos (1959), Los caminos del hombre (1961), Salmos (1964), Lobos en España (1967), Anarquismo (1968), Trilogía de oratoria (1968), Stirner (1968)
L’anarchisme individualiste
Quoique l’on entende bien trop souvent affirmer le contraire, l’anarchisme individualiste professé par des personnalités si différentes que peuvent l’être Stirner, Ryner ou Armand – pour ne citer que les plus connus – n’est pas à proprement parler une doctrine structurée ou un catéchisme à l’usage des révoltés, dont il suffirait d’appliquer les préceptes pour libérer l’individu de toutes les réalités qui l’enchainent et l’assujettissent – tels que le proposent les dogmes marxistes, et même certaines doctrines anarchistes.

Certes, parmi ces auteurs on peut retrouver un certain nombre d’idées semblables, un fondement commun, mais leur réalisation diffère selon l’individu qui les met en pratique. L’idée centrale de ce type d’anarchisme, développé d’abord par Stirner, consiste en la primauté de l’individu, du créateur, sur les abstractions qu’il crée, ses créatures. En effet, seul compte l’individu en chair et en os, et non pas ces fictions sacrées qui l’entravent et auxquelles il se soumet volontairement – qu’il s’agisse de l’État, de l’Église, de la Société, ou de tout autre « fantôme » du même acabit, pour reprendre un mot de Stirner – alors qu’il en est l’unique créateur, et que sans l’individu elles n’ont aucune existence. L’individu n’a pas à mourir pour une idée qu’il a enfantée – quelle qu’elle soit –, mais se consomme en consumant sa vie, la rendant dès lors lumineuse.

On comprend alors aisément leur rejet de la Société, de la Masse, acéphale et dépourvue de désirs propres, désireuse de se donner un maître, de préférence dogmatique, qui leur fournira un ensemble de doctrines auxquelles soumettre leur existence, plutôt que de se fixer eux-mêmes leurs propres manières d’agir, de se comporter avec les autres individus, uniques et véritables unités de valeur. Et c’est aussi ce qui les conduit à refuser de dominer tout autant que de se soumettre. S’ils refusent toute imposition, ce n’est jamais pour contraindre les autres à adopter leurs points de vue… Cela implique corrélativement le rejet de la Révolution au profit d’une réforme intérieure et individuelle, celle-là n’entraînant selon eux que le remplacement d’un gouvernement despotique par un autre, et ce, même si le nouveau tyran semblait au départ partager de semblables aspirations à la liberté… Le seul pouvoir auquel ils aspirent – s’il l’on peut utiliser ce mot – c’est celui qui consiste à être les maîtres de leurs propres vies.

Nonobstant, si c’est bien l’individu qui est la mesure de toutes choses – l’individu réel, et non pas ce soi-disant Moi abstrait, auquel il est bien trop souvent fait r&#

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