Au-delà du désespoir
258 pages
Français

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Au-delà du désespoir , livre ebook

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Description

Aujourd'hui, nombreux sont les signes de l'état de désespoir du monde: terrorisme international, violences urbaines... Mais ce n'est pas tant ce désespoir spectaculaire à la une des médias qui retient l'attention de l'auteur, que le désespoir diffus et généralisé qui se confond avec la perte du sens propre à la société moderne. Partant avec Kierkegaard du constat que le désespoir est fondamentalement une maladie intellectuelle, on se souviendra aussi que Socrate voyait en la philosophie une médecine de l'âme et que Nietzsche se voulait le médecin d'une civilisation jugée décadente.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2005
Nombre de lectures 178
EAN13 9782336278827
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Page de Copyright Page de titre INTRODUCTION CHAPITRE I - LA METAPHYSIQUE DE L’ESPERANCE CHAPITRE II - LE SENS DE L’EXISTENCE CHAPITRE III - L’ENIGME HUMAINE CHAPITRE IV - LE MYSTERE DU MAL CHAPITRE V - LE SCANDALE DE LA SOUFFRANCE. CHAPITRE VI - LA PSYCHOPATHOLOGIE DU DESESPOIR CHAPITRE VII - LES DESILLUSIONS DE L’OCCIDENT CHAPITRE VIII - LA PSYCHANALYSE DE L’HISTOIRE CHAPITRE IX - LA DELIVRANCE ONTOLOGIQUE CHAPITRE X - L’EVASION SPIRITUELLE CHAPITRE XI - LA LIBERATION PSYCHOLOGIQUE CONCLUSION
site : www.librairieharmattan.com e.mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747592321
EAN : 9782747592321
Au-delà du désespoir

Jean-Luc Berlet
INTRODUCTION
En considérant l’aliénation existentielle de l’homme moderne doublée de son aliénation intellectuelle, il m’a paru nécessaire d’exprimer quelques idées simples sans autre prétention que celle d’apporter un éclairage nouveau et peut être candide sur le problème crucial du désespoir contemporain. C’est une démarche dans laquelle mon implication personnelle est entière, la prise de distance du penseur par rapport au sujet qu’il traite relevant à mon sens de l’illusion intellectuelle. Le problème du désespoir et de son possible dépassement me concerne individuellement, autant qu’il concerne collectivement l’ensemble du genre humain. Peut-être, est-ce pour avoir frôlé les régions du désespoir sans jamais y avoir pénétré profondément, que j’ai ressenti inspiration pour l’élaboration d’un tel livre ? Comme l’a bien vu Nietzsche, un philosophe « se trahit » toujours dans son œuvre, aussi abstraite soit-elle. Mais une telle trahison, devient révélation si elle est lucidement assumée. Tel est le choix que j’ai fait en écrivant ce livre. Les anciens voyaient dans la capacité d’étonnement propre à la naïveté de l’enfance le trait fondamental de l’attitude philosophique. C’est peut-être pour avoir oublié cette évidence première que la philosophie s’est parfois perdue dans les labyrinthes de la pensée spéculative et abstraite avec toutes les conséquences funestes que cela implique. Parmi ces conséquences funestes, il y a notamment la désertion par la philosophie de la place publique, laissée aux mains des « violents ». Le constat évident qui a motivé notre démarche est celui de l’état de délabrement de plus en plus prononcé du monde en général et de notre civilisation occidentale en particulier. Il est vrai que depuis ses origines, l’humanité a connu de nombreuses périodes de crises et de mutations, et qu’elle a toujours su se relever. Mais la différence, c’est qu’aujourd’hui le monde est devenu un village global et que par conséquent le déclin et la chute de la civilisation occidentale a une influence plus importante sur le reste de l’humanité que ne l’a eu la chute des grands empires du passé. En outre le développement fulgurant de la science et de la technologie pendant la seconde moitié de ce siècle, tout en rendant le monde plus passionnant, l’a en même temps rendu plus dangereux et imprévisible. Mais ce livre est également l’expression d’une volonté propre d’exorciser mes « démons intérieurs » du désespoir, et par conséquent, la matérialisation d’une véritable démarche de philosophie thérapeutique! En ce sens, ma démarche peut légitimement être considérée comme les prémices d’une nouvelle approche thérapeutique, intégrant largement la tradition philosophique.
A notre époque, pour la première fois l’humanité a le pouvoir redoutable et absurde d’anéantir la terre et de se détruire elle-même. Il ne s’agit plus seulement de la possibilité d’une apocalypse nucléaire, mais aussi d’autres bombes à retardement comme la surpopulation et la surproduction avec les conséquences qu’elles impliquent. Ce cri d’alarme pour la terre qu’ont lancé des savants éclairés comme le commandant Cousteau ou l’astrophysicien Hubert Reeves semble hélas avoir du mal à réveiller les consciences de nos dirigeants planétaires, aveuglés par l’intérêt égoïste immédiat. Le souci principal des puissants de ce monde semble être plutôt celui de la conservation du pouvoir à n’importe quel prix, qu’il s’agisse du pouvoir politique ou économique. Cette tâche peu louable est d’ailleurs de plus en plus difficile à assumer en raison d’une situation socio-économique chaotique et explosive.
Pour contenir le mécontentement légitime de masses humaines désespérées, les détenteurs du pouvoir, ont recours à toutes sortes de subterfuges qui rappellent le pain et les jeux des Romains. La dégradation récente de la situation dans notre pays avec le chômage et la violence urbaine laisse augurer un avenir difficile et reflète bien les impasses de la société occidentale. Après l’amère déception engendrée par l’échec sanglant du communisme, nous subissons les tribulations d’un capitalisme de plus en plus sauvage, la loi du profit éclipsant toujours davantage les valeurs humaines. En ces temps apocalyptiques la tentation du désespoir est grande. C’est la montée du désespoir, ainsi que la nécessité de l’endiguer qui motive cet ouvrage. Nous l’intitulons Au-delà du désespoir car nous refusons la résignation désespérée à la mode aujourd’hui. Cependant nous admettons qu’il y a de bonnes raisons de désespérer. La victoire sur le désespoir présuppose d’après nous son expérience, car rien n’est plus fort qu’un être qui l’a traversé et vaincu. Ce que nous appelons l’au-delà du désespoir est autre chose que la simple espérance, mais consiste en une sorte de synthèse dialectique dépassant à la fois l’espoir et le désespoir.
C’est la prise de conscience de son désespoir caché et le choix responsable d’une espérance lucide qui caractérise selon nous la démarche d’élévation au-delà du désespoir. De façon corollaire, notre ouvrage se veut aussi être une élévation au-delà de la raison, et ce dans un souci de rééquilibrage entre la raison et la foi, l’intellect et l’affect. Il se trouve que la raison en générale et la philosophie rationaliste en particulier semblent davantage nous conduire vers les rêves brumeux du désespoir que vers les rives ensoleillées de l’espérance.
A l’opposé, la foi et la spiritualité mènent plus naturellement à l’espérance et parfois même à l’utopie qui en est la dangereuse contrefaçon. En tout cas, parler du désespoir et de l’espérance engage à une recherche à la fois philosophique et spirituelle, ainsi que psychologique et historique sans négliger le témoignage vivant de l’art et de la littérature. Le philosophe danois Kierkegaard a fait du désespoir le péché capital. Il est vrai que le désespoir constitue une résignation malsaine, voire une complaisance dans le mal. Au siècle passé, où les forces d’autodestruction se sont manifestées avec une violence sans précédent, le désespoir semble s’être installé dans l’inconscient collectif de l’humanité. La France est particulièrement touchée par ce syndrome du désespoir, car notre pays est marqué par une culture du désespoir. Nous pouvons évoquer quelques grands noms de la littérature dont le génie contribua à ériger le désespoir en mode de vie littéraire : Baudelaire, Verlaine, Flaubert, Bernanos, Bloy, Genet, Céline...et tant d’autres. Mais le phénomène est peut être plus significatif encore dans le cinéma français qui tend dans l’ensemble à exceller dans l’ambiance morbide du désespoir et de la dérision... Même l’engouement actuel des français pour le bouddhisme participe à cette logique de l’exaltation du désespoir. Les nouveaux philosophes en vogue comme Comte-Sponville et Luc Ferry incarnent bien cette tendance. Voici ce que dit à propos du bouddhisme Luc Ferry citant André Comte-Sponville :
« Quel est en effet, le message essentiel que la plupart des occidentaux retiennent d’abord du bouddhisme? André Comte-Sponville qui s’y est parfois reconnu dans ses premiers livres, l’a formulé en termes concis : à l’encontre d’une idée reçue, ce n’est pas l’espérance, mais au sens propre, le dés-espoir qui est la condition d’un bonheur réel. Il suffit pour s’en persuader de réfl

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