Corpus des corpus (volume 1)
258 pages
Français

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Corpus des corpus (volume 1) , livre ebook

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Français

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Description

Ce livre est un répertoire thématique et rhizomique qui trace la somme des auteurs, des travaux universitaires, des ouvrages et des idées marquantes du Gabon sur plusieurs domaines de savoir. Un ouvrage qui récapitule la vie des idées et des institutions du livre au Gabon et en Afrique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 8
EAN13 9782296800298
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Corpus des corpus
Nous sommes conscients que quelques scories subsistent dans cet ouvrage. Vu l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi et comptons sur votre compréhension.


© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54108-5
EAN : 9782296541085

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
Grégoire Biyogo


CORPUS DES CORPUS


Répertoire
des auteurs et des livres
du Gabon.


V OL . 1.
Lettres, philosophie, sciences humaines, égyptologie,
économie, droit, sciences politiques


Libreville comme nouvelle capitale africaine
des lettres et du livre.


L’H ARMATTAN
P ROPOS LIMINAIRE : L’ AVENTURE D ’ UNE METAMORPHOSE DE L ’ ESPRIT
I. Du mythe du désert à l’effervescence du livre
1-Le temps est passé où l’on parlait du Gabon en termes d’im-production du livre, terre alors affalée, concédons-le, sur les longs balbutiements d’une non- pensée encastrée par les sirènes du marché, et plus encore par le fétichisme du monopartisme. S’agissant des lettres, des sciences humaines et sociales, tout ici confinait encore au grand désert, à la défaite brumeuse et somnambulique de la pensée. C’était le temps de la stagnation des institutions, où l’ombre des partis uniques planait sur toute forme d’imagination créatrice, critique et théorique en Afrique, et les maintenait de gré ou de force dans la léthargie et l’obscurantisme.
La science, la lettre, l’esprit, le champ heuristique étaient alors terra incognita, présence paresseusement faible, reléguées à l’insignifiance dans un pays auquel la Nature elle-même avait pourtant prodigué tant de ressources naturelles. Pays qui était susceptible d’assurer au moins le financement des choses de l’esprit et la promotion d’une économie compétitive, fondée sur la recherche fondamentale de pointe, et sur la recherche appliquée…

2- Le temps a passé où ce fardeau qui avait longtemps pesé sur cette terre comme une écharde, une pierre tombale, devait laisser place à une autre période plutôt faste, qui allait s’attacher à effacer minutieusement les traces vides de cet immense et prohibitif mythe du désert culturel, qui barrait son passé et poursuivait encore son Histoire matinale, laquelle travaillait à en en corriger les longs errements, à travers le geste d’une combustion dans le travail du livre. Au point de réactiver sa production artistique et scientifique, et cela quasiment dans tous les domaines du savoir. Il lui fallait recommencer son histoire, son identité, sa re-description de soi, la désobstruction de sa science.

3-Têtu, paradoxal, indifférent et rebelle à l’oubli, le mythe dépréciatif de l’Anti-biblos va cependant perdurer, résistant aux avancées de plus en plus observables dans le travail du livre au Gabon. Persistant, hostile à l’abandon du dogme de la misère de l’esprit, au point de créer un autre mythe, bien plus rigide mais devenu inapproprié, mensonger même : le Gabon comme terre dépourvue du désir du livre, lui-même inséparable, on le sait, du désir de connaître, et du désir d’être libre. Désir autrement plus radical de l’éternité, si caractéristique de l’humanité, et d’abord de la vieille Egypte, où vécurent nos pères tout attachés à penser l’Au-delà. Le Gabon pouvait-il se renouveler et renouveler ses institutions sans rêver de nouvelles utopies à travers ses livres ? Pouvait-on seulement bâtir des Cités sans Biblos ? Comment pourfendre l’image de ce passé inerte et indolent sans la révolution du livre ? La rencontre de la pierre et du papyrus ne donnait-elle pas naissance à l’urbanité ? Pouvait-on oublier le livre et espérer forger des Cités modernes et libres ? L’urbain n’est-il pas consubstantiel de l’écriture ? Ne sont-ils pas liés par un rapport de coappartenance, à en croire le père de l’anthropologie structurale, Claude Lévi-Strauss ? Tout au plus l’oubli du livre dans ces terres anciennes, traversées depuis des temps reculés de bibliothèques, d’écritures locales et d’Universités comme à Tombouctou, était-il une négligence que les nouvelles générations de chercheurs, d’écrivains et d’intellectuels africains et ici gabonais entendaient corriger. De fait, en dépit de la mutation silencieuse mais radicale qui s’opère sur le paysage gabonais du livre, le dogme du vide culturel et de la dénégation du livre semblait avoir survécu, au-delà de la raison, y compris au Gabon même, où il faut bien le dire le mépris de soi et la non admiration des œuvres de nos propres compatriotes pour leur qualité objective ont augmenté la mauvaise foi et la mauvaise conscience dans ce paysage heuristique. Ici, les producteurs de livres et d’idées se sont souvent interdits de regarder à ce qui comme silencieusement, se faisait à côté d’eux et autour d’eux. Refuser de regarder ce qui était à eux, ce qui était leur propre héritage. Refusant de la sorte de prendre acte de ce qui se faisait chez soi, sous le signe du mérite et de la grandeur. De regarder pousser la moisson secrète qui depuis maintenant une vingtaine d’années (1990-2010) s’était déclarée, et qui déjà se tenait-là devant nous, solitaire, indistincte et ayant vaincu graduellement le minimalisme de son premier âge. Cette production cavalait ainsi dans la clandestinité, l’invisibilité et l’illisibilité. Lorsque même on se déciderait enfin à la lire rigoureusement, à la citer, les analystes et commentateurs locaux n’écrivent pas vraiment sur eux-mêmes ni sur ce qui se fait au Gabon par des Gabonais, laissant ce travail emmuré dans une énigmatique indifférence, à moins que ce ne soit une conspiration de silence. Contre soi ? Extraordinaire méprise ! Or ce que l’on avait ainsi délaissé ainsi depuis plusieurs années était devenu au fil du temps, un peu comme à notre insu, un immense chantier prometteur , un corpus définitivement ouvert, qui demandait maintenant à être lu, relu, revisité, questionné et qui, à bien regarder, méritait largement d’être étudié, porté sur le champ de la recherche francophone et mondiale, après l’avoir d’abord soumis à notre propre examen, puis à celui des pairs, des spécialistes du monde.

4-Ce travail silencieux et méticuleux qui a surgi, reste à la fois important et méconnu, visible et scotomisé. Il est proprement chiasmatique, anatreptique même, au lieu où il est tenu dans le secret au moment même où il se déploie avec le plus d’intensité, s’énonce et demeure confiné à l’ombre de l’on ne sait quel malin génie. Ce travail-là qui se tient devant nous, doit maintenant, par la qualité avérée de certaines de ses œuvres, et par le nombre de plus en plus important de sa production, de ses institutions et de ses perspectives, être connu d’abord au Gabon même, et reconnu ailleurs, par les pairs en Afrique et les spécialistes répandus à travers le monde. L’erreur, c’est toujours d’attendre la reconnaissance des autres avant d’entamer le travail d’auto-lecture de soi et d’autoévaluation qui seul, permet de postuler une telle majorité. Cela est vrai en science comme en politique. Il est en effet stupide pour l’Afrique d’attendre toujours de recevoir des autres – de l’extérieur – le sceau de la souveraineté qu’elle ne se donnerait pas elle-même et qui, à la vérité ne se donne jamais sous la forme de l’extériorité, de l’hétéronomie. Mais se conquiert comme un acte héroïque de l’esprit. C’est d’abord de l’intérieur qu’on se l’exige, la majorité. La souveraineté en science comme en politique, passe par un acte de re-description autonome de soi qui corrige les fausses représentations que nous avons de nous-mêmes (auto-servitude, haine de soi, minoration de soi, histoire surfaite, héroïsante et auto-satisfaisante de soi). Rompre avec les représentations erronées, dépréciatives, aliénées ou même que d’autres ont sur nous. Cela correspond au nécessaire effort pour décrire avec autant de précision possible d’où nous venons et ce que nous avons été (I), ce que nous sommes devenus (II), ce que nous voulons être (III), et ce que, concrètement, il nous est encore possible d’espérer être (IV). Il s’agit-là de quatre étape fondamentales dans la reconstruction de l’identité, de l’Histoire, et notamment ici de l’histoire de la recherche scientifique, pour que nos sciences reflètent notre propre volonté, avec le plus d’objectivité possible, et sans doute quelque distance critique, quelque ironie. Il s’agit de vivre nos pensées comme les néo-pragmatistes, de les penser à l’aune de ce que nous voulons réellement être, en échappant au « sens commun », aux descriptions complaisantes ou dé-contextualisées, à toute forme de conception sur-évaluatrice, fataliste, déterministe et extérioriste . D’où la nécessité des travaux appuyées par des enquêtes quantitatives pour analyser avec rigueur nos propre objets, nos méthodes et nos résultats.

5- Sur la recherche, il s’agit de se relire patiemment au sein d’une communauté scientifique, laquelle n’existe pas au seul fait de l’existence d’une production sérielle, mais naît de la prise en charge des corpus, de leur lecture, de leur évaluation et de leur comparaison avec les autres discours. Il s’agit d’attirer l’attention sur ce qui est important et qui se fait même subrepticement, de reformuler les idées, les théories, de les réévaluer sans cesse avec le souci de dépassement des acquis, de les discuter méthodiquement, et de ne jamais les séparer du souci premier de toute science, de toute philosophie, de toute économie et de toute politique : l’émancipation concrète des Citoyens. Une telle conception néo-pragmatique de la science comporte des politiques de lectures et de recherches qui entendent promouvoir le plein développement des Etats. La science ne peut se couper de ses usages concrets pas plus que l’Etat de la science produite par ses Ecoles, au tournant des Etats que l’Afrique veut aujourd’hui souverains, démocratiques, et attentifs à l’émergence des économies compétitives et

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