Descartes, la nature et l infini
282 pages
Français

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Descartes, la nature et l'infini , livre ebook

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Description

Descartes n'a pas seulement la passion de la raison, il en a au moins deux autres : celle de la nature et celle de l'infini. Encore faut-il s'entendre sur ce qu'il comprenait par nature et infini. Cet ouvrage complète Descartes physicien, montrant combien la nature extérieure a occupé toute sa vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 70
EAN13 9782296483187
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DESCARTES, LA NATURE ET L’INFINI
Ouverture philosophique Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques. Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Olivier LAHBIB,Avoir, Une approche phénoménologique,2012. Dimitri TELLIER,La métaphysique bergsonienne de l’intériorité. Se créer ou se perdre,2012. Alessia J. MAGLIACANE,Monstres, fantasmes, dieux, souverains. La contraction symbolique de l’esprit chez Sade, Dick, Planck et Bene, 2011. Xavier ZUBIRI,L’homme, sa genèse et sa durée. Etudes anthropologiques II, 2011. Xavier ZUBIRI,L’homme, sa réalité et ses structures. Etudes antrhopologiquesI, 2011. Élysée Sarin,Épistémologie fondamentale appliquée aux sciences sociales, 2011.Pierre DULAU,L’arche du temps, 2011. François HEIDSIECK,Simon Weil, 2011. Guy VINCENT,Des substitutions comme principe de la pensée, 2011. Marco BELANGER,Existe-t-il des dilemmes moraux insolubles ?2011. Paul AÏM,Vivre et exister,2011. Franck JEDRZEJEWSKI,Ontologie des catégories, 2011.
Roger TEXIER DESCARTES, LA NATURE ET L’INFINI L’Harmattan
Du même auteur (En coll. avec M.-D. Grau)Eduquer. Textes modernes pour une éducation de l’homme, Paris, Cerf, 1982. Introduction à une philosophie de l’homme, Lyon, Chronique sociale, 1985. Education, monde d’espérance, Lyon, Chronique sociale, 1988. « Pour une anthropologie fondatrice de l’acte éducatif », dans Médiation éducative et éducabilité cognitive. Autour du PEI, Lyon, Chronique sociale, 1996, p. 97-152. Socrate enseignant. De Platon à nous, Paris, L’Harmattan, coll. Ouverture philosophique, 1998. Antropología y filosofía de la educación, Universidad cató-lica « Nuestra Señora de la Asunción », Asunción, Paraguay, 2001. Descartes physicien, Paris, L’Harmattan, coll. Ouverture philosophique, 2008. En préparation :Récréations cartésiennes.
© L’HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96049-7 EAN : 9782296960497
Sigles utilisés  AT, suivi du tome en chiffres romains :Œuvres de Descartes, publiées par Charles Adam et Paul Tannery. Nouvelle présentation par Bernard Rochot et Pierre Costabel (11 tomes), Paris, Vrin, CNRS, 1964-1974.  Alq., suivi du tome en chiffres romains :Descartes. Œuvres philosophiques.établis, présentés et annotés par Textes Ferdinand Alquié (3 tomes), Paris, Garnier, 1963-1973.  DCH:Description du corps humain.  DM: Discours de la méthode. M : Méditations métaphysiques, suivi du n° de la Méditation.  PA : Passions de l’âme, suivi du n° des articles.  Pr:Principes, suivi du n° de la partie et des articles.  R : Règles pour la direction de l’esprit, suivi du n° de la Règle.  RV : Recherche de la vérité.  Asuivi d’un nom et d’une date, lire : Lettre à (par ex. : A Elisabeth).
Introduction
Est-il besoin de le redire ? Non seulement la nature est universellement présente dans l’histoire de la philosophie, mais le mot est riche d’une multitude de sens. En Grèce, les phy-siciens n’ont pas attendu Aristote pour en faire l’objet de leurs études. Et si Socrate a cessé un jour de s’intéresser au monde physique, celui de la terre, de la lune et des étoiles, ce n’était que pour mieux se consacrer à cette autre nature qu’est, à lui seul, l’homme. L’infini a passionné les esprits bien avant Socrate et il est frappant de constater que la notion de l’infini est née de l’étude de la nature. Anaximandre affirmait que la nature ne contient rien de terminé, qu’elle tient plutôt du non-fini,apeiron,et qu’elle n’est nulle part vide de divin. Descartes n’a la paternité ni de la philosophie de la nature, ni de la philosophie de l’infini. Force est seulement de reconnaître que la nature et l’infinila nature comme substantif, l’infini sous le couvert d’un adjectif comme dans puissanceinfinie occupent dans son œuvre une place prépondérante.
La nature, mais quelle nature?
La nature n’est ni Dieu ni déesse, mais tout se passetout s’est passé plutôtsi Dieu avait délégué la nature à la comme marche du monde. Dans une philosophie d’où la fin est exclue, la nature s’ingénie, sans toujours y réussir du reste, à assurer le meilleur rendement aux grandes fonctions de l’homme. Le com-posé de corps et d’âme lui doit de sentir, de voir, d’éprouver des passions. L’esprit lui doit de jouir d’une lumière infaillible et de disposer dès le berceau d’un nombre incalculable de vérités éternelles. Pourquoi donc Descartes s’en défiait-il autant et lui signifia-t-il un jour un congé sans merci ? Cela se passa par lettre en date du 4 août 1645, sous les yeux d’une princesse qui espérait
apprendre d’un philosophe le fondement de la morale. Une longue tradition faisait de la nature une maîtresse de vie, mais Sénèque dans sonDe vita beatan’avait dit que très mal pourquoi. Pourquoi aussi le paradoxe veut-il que la lumière naturelle soit infiniment fiable et que la nature nous trompe ? Ou bien la nature souffrirait-elle d’une incurable faiblesse, ce qui ferait de certaines au moins de ses tendances des tendances à risques ? L’hydropique boit sans avoir soif et la volonté suit imprudemment un entendement mal informé. Descartes s’en prenait à lui-même d’hésiter parfois entre vertu et vice. Or, dans le temps même où Sénèque se voit mis en quarantaine, la nature chassée par la porte rentre par la fenêtre dans la maison Descartes. On sortait alors des grandes polé-miques qui avaient porté sur la coopération de la nature et de la grâce depuis Luther et le concile de Trente. Pour ne parler que d’elle, la controverseDe auxiliisfait grand bruit dans la avait deuxième moitié du XVIe siècle. Un jésuite, Luis de Molina, frère en religion des professeurs de La Flèche, en avait été l’acteur principal, face à Domingo Bañez, dominicain espagnol, qui mettait l’accent sur la grâce, et à Baïus (Michel de Bay), de l’université de Louvain, pour qui des seules forces de la nature rien ne peut sortir de bon. Peut-être la nature et la surnature n’avaient-elles jamais alimenté autant de controverses, dont l’enjeu ne consistait en rien de moins que le dosage des forces humaines dans l’accomplissement des actes vertueux. Est-il croyable que notre futur philosophe n’en eût pas été largement informé ? Le dosage en litige était par définition une question de plus ou de moins. Molina tendait vers le plus : plus de force et de liberté à l’homme, pour accomplir le bien. De ce plus, Descartes ne se contenta pas. La nature se passe allègrement de la grâce et occupe toute la place dans son système.
Et maintenant, quel infini, pour Descartes ?
D’infini, d’abord, il n’en est qu’un, celui de la substance divine, « que nous entendons être souverainement parfaite et dans laquelle nous ne concevons rien qui enferme quelque défaut ou limitation de perfection » (2des Rép., AT, IX-1, p.
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